Bertrand Du Guesclin, le chef de guerre.
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
BERTRAND DU GUESCLIN
(1320-1380)
LE CHEF DE GUERRE
Lire :
Bertrand Du Guesclin, l’enfant rebelle.
La mort du connétable Du Guesclin
GUERRE DE SUCCESSION DE BRETAGNE
(1341-1364)
La bravoure de Bertrand Du Guesclin commence à se faire remarquer dans les guerres que se livrent Charles de Blois et les comtes de Montfort (Jean II et son fils Jean III) pour l’héritage du duché de Bretagne.
En 1341, une nouvelle cause de querelles entre les deux royaumes d’Angleterre et de France voit le jour lorsque le duc de Bretagne Jean III meurt. La succession de ce dernier cause un nouveau « casus belli » entre les deux monarchies. Son demi-frère, Jean de Montfort, sollicite l’aide d’Édouard III contre Charles de Blois, un autre héritier à l’héritage. Ce dernier, soutenu par Philippe VI, est l’époux d’une nièce du défunt duc Jean. Le duc de Bretagne Jean III, n’ayant pas voulu régler sa succession de son vivant, va déclencher un problème successoral et une guerre sanglante qui durera 23 ans : la guerre de Succession de Bretagne.
Le 1er mai 1344, Bertrand s’empare de Quimper. La ville est ensuite mise à sac par ses soldats.
Le 18 juin 1347, il est fait prisonnier par les Anglais au cours de la bataille de La Roche-Derrien.
Il est libéré le 10 août 1356, après neuf ans de captivité, dont la majeure partie en Angleterre.
Ce long conflit voit l’émergence de plusieurs guerriers célèbres, comme Bonabes IV de Rougé, Gautier de Mauni, Jean III de Beaumanoir, Olivier V de Clisson, Bertrand Du Guesclin, Guillaume Boitel, John Chandos, ainsi que Pierre de Boisboissel.
DÉBUT DE LA GUERRE DE CENT ANS
Dès le début de la guerre, Bertrand va se distinguer au combat. Particulièrement en 1354, lorsque par la ruse, il s’empare du château de Grand-Fougeray.
Sa construction débute en 1189 sur ordre d’Olivier II Tournemire. La forteresse comportait à l’origine neuf tours, dont seul subsiste le donjon du XIIIème siècle (aussi appelé Tour Du Guesclin). Occupé par les Anglais jusqu’en 1350, le château est repris par Bertrand Du Guesclin en 1354. Situé sur les Marches-de-Bretagne, à l’instar d’autres places fortes telles Fougères & Vitré, le château défendait le duché de Bretagne.
Bertrand Du Guesclin obtient le respect de la noblesse et de ses pairs par ses actes de bravoure, gagnés par la force des armes.
En 1357, au château de Montmuran, dans les Iffs, le chevalier Alacres de Marès, dépendant du bailliage de Caux, l’adoube chevalier.
Le jour du Jeudi saint de l’année 1357, il parvient à anticiper une attaque des Anglais et à les défaire sur un chemin situé devant le château. (Ce chemin sera dorénavant surnommé « le chemin sanglant », en raison de sa terre prenant une coloration rouge les jours de pluie. La légende affirme qu’il s’agirait encore du sang des Anglais vaincus par Du Guesclin, même si la véritable raison de cette teinte est sa teneur en oxyde de fer). Le même jour, il est adoubé chevalier dans la chapelle du château de Montmuran. Sa devise est alors : « le courage donne ce que la beauté refuse ».
Il est nommé capitaine de Pontorson et du Mont Saint-Michel sur recommandation de Pierre de Villiers.
Il promet qu’il ne « trouveroit jamais occasion qu’il ne chargeast les Anglois quelque part qu’il les renconstrat ».
C’est en combattant plusieurs années dans la forêt de Paimpont et ses alentours qu’il deviendra celui que les Anglais vont craindre et nommer « Le Dogue noir de Brocéliande ».
En 1357, il participe à la défense de Rennes assiégée par Henry de Grosmont, duc de Lancastre.
En 1358, le pays se trouve alors déchiré entre les ambitions du roi de Navarre Charles le Mauvais et la démagogie d’Étienne Marcel, le prévôt des marchands. Le pays, écrasé d’impôts pour payer la colossale rançon exigée par les Anglais pour la libération du roi Jean II le Bon, doit faire face à une terrible jacquerie. Cette dernière conteste les privilèges de la noblesse, qui a perdu de son prestige à Poitiers.
LA GRANDE JACQUERIE
Cette révolte est à l’origine du terme « jacquerie ». Il sera repris pour désigner toutes sortes de soulèvements populaires dans les campagnes d’Île-de-France, de Picardie, de Champagne, d’Artois et de Normandie.
En 1360, il est lieutenant de Normandie, d’Anjou et du Maine ; il a 40 ans.
En janvier 1361, Guillaume de Craon (seigneur de Sablé) l’avertit qu’une troupe anglaise, dirigée par Hugues de Calveley, se dirige vers Juigné-sur-Sarthe, et lui propose d’unir leurs forces pour combattre l’« Anglais ».
Au cours de l’attaque, Bertrand Du Guesclin va se retrouver isolé et sera capturé.
Il ne retrouvera sa liberté qu’après le paiement d’une rançon de 30 000 écus. Hugues de Calveley deviendra par la suite l’un de ses lieutenants en Espagne.
1364
En 1364, il devient capitaine général pour les pays entre Seine et Loire, et chambellan de France.
En avril, il remporte la bataille de Cocherel contre l’armée de Charles II de Navarre.
Il est le fils de Philippe III, comte d’Évreux, et de Jeanne II, reine de Navarre (fille du roi de France et de Navarre Louis X le Hutin). En 1328, Jeanne de Navarre ne peut toujours pas revendiquer la couronne, qui sera attribuée à Philippe VI de Valois (le descendant le plus direct par les mâles, mais qui n’est que cousin de Louis X). Mais les premiers Valois sont confrontés à la crise économique, sociale et politique, qui conduit à la Guerre de Cent Ans. Dès le début des hostilités, ils vont accumuler les défaites face à la supériorité tactique des Anglais, et se discréditer. Charles de Navarre n’aura de cesse de satisfaire son ambition, et d’essayer de profiter de la déstabilisation du royaume pour faire valoir sa légitimité sur le trône de France.
En avril 1364, Du Guesclin se distingue lors des prises de Rolleboise, de Mantes et de Meulan.
LE SIÈGE DE MANTES-LA-JOLIE
Le 7 avril 1364, Boucicault se présente à l’une des portes de Mantes à la tête de 100 chevaux seulement. Il fait semblant d’être poursuivi par les brigands qui occupent le château de Rolleboise, et demande aux gardiens de Mantes de lui ouvrir l’enceinte. Ceux-ci consentent à ouvrir la porte, et Bertrand, qui restait caché avec ses Bretons, profite de l’occasion pour pénétrer dans Mantes dont il se rend maître. Une autre version de cet événement indique que Bertrand Du Guesclin, déguisé en vigneron, aurait réussi à s’introduire dans la ville, se rendre maître des barrières et de la porte, et fait pénétrer l’ensemble de ses troupes dans la ville.
Il prend ensuite Valognes où son fidèle Guillaume Boitel, qui commande l’avant-garde, joue le rôle déterminant. Il reçoit le comté de Longueville, en Normandie.
La troupe qui défend la place de Valognes demande l’aide de la garnison de Saint-Sauveur, commandée par Jean Chandos. Elle finit toutefois par se rendre, mais dès l’année suivante, par le traité d’Avignon, la place de Valognes sera remise entre les mains du roi de Navarre.
Après toutes ces victoires, il part de nouveau au secours de Charles de Blois, en Bretagne.
En septembre 1364, à la bataille d’Auray, malgré tous ses efforts il est battu et capturé par John Chandos, chef de l’armée anglaise. La rançon exigée pour sa libération est de 100 000 livres. Le roi de France en paiera une partie (40 000 livres).
LA GUERRE CIVILE ESPAGNOLE
1365
Bertrand Du Guesclin, à la demande du roi de France Charles V, délivre le royaume des Grandes Compagnies (groupes de mercenaires et de routiers désœuvrés qui ravageaient les provinces).
Lire : Mercenaires, routiers et écorcheurs au Moyen Âge.
LA LUTTE CONTRE LES GRANDES COMPAGNIES
Rapidement, c’est tout le pays qui va se liguer contre les Grandes Compagnies : chevaliers, citadins, paysans envoient des contingents pour les combattre. Les routiers français sont exécutés sommairement, et les étrangers qui peuvent rapporter de l’argent dans les caisses du royaume sont rançonnés. Une fois que la situation des Grandes Compagnies est devenue insupportable en France, il est plus facile pour le roi de les convaincre de partir combattre sous d’autres cieux. Pour cela, Charles V s’acquitte en priorité de la rançon de Bertrand Du Guesclin (qui est prisonnier des Anglais). Puis il lui confie la mission de franchir les Pyrénées et d’emmener tous ces mercenaires faire la guerre en Castille, alors en pleine guerre civile, pour le compte de son allié Henri de Trastamare. Cet événement va avoir un double impact : d’abord, une fois débarrassé de ces pillards de grands chemins, l’économie du pays repart. Ensuite, le Prince Noir se voit contraint de guerroyer en Espagne dans un conflit ruineux. En décembre 1367, le Prince de Galles s’en retourne victorieux de Castille. Mais, épuisé, il abandonne ses routiers aux frontières de la Guyenne. Ceux-ci, se dirigeant sur Paris, sont repoussés par les Français. Cet acte sera considéré comme un « casus belli », et la guerre va reprendre.
Bertrand Du Guesclin convainc ces « bandits de grands chemins » à participer à la première guerre civile de Castille aux côtés d’Henri de Trastamare, qui dispute à Pierre le Cruel le trône de Castille. De l’autre côté des Pyrénées, on se bat à la demande du roi de France ; c’est là-bas qu’il doit les diriger…
LA TOURRELUQUE D’AIX EN PROVENCE
Par exemple, Aix en Provence fut entourée d’une enceinte dès sa création. Les murailles romaines restaient encore présentes au XVIIIème siècle dans le Palais comtal. Les remparts protégeant la ville étaient repoussés régulièrement pour englober les agrandissements. La « Tourreluque », du provençal « luca » (regarder, guetter), est un des rares vestiges de ces murs et de loin le plus impressionnant. Elle date du XIVème siècle, quand la Guerre de Cent Ans, menée loin au Nord, jetait sur les routes d’une Provence préservée des bandes de routiers démobilisés devenus pillards. De plan polygonal, avec ses créneaux sur mâchicoulis-arcades, elle est typique de l’architecture militaire d’alors, très semblable à celle d’Avignon. Les remparts ne furent détruits qu’au milieu du XIXème siècle et laissèrent la place au boulevard périphérique.
En décembre, Du Guesclin franchit les Pyrénées au col du Perthus, et arrive le 20 à Barcelone.
Secondé par son fidèle lieutenant Guillaume Boitel (chevalier picard de la seconde moitié du XIVème siècle) qui commande son avant-garde, il va s’y couvrir de gloire.
Lorsque Pierre le Cruel demande l’aide du Prince Noir, il est déjà trop tard. Ses forces ont été décimées par Bertrand Du Guesclin.
1366
En compensation, Henri de Trastamare se devra d’octroyer sans compter à ses alliés des titres et des richesses, en guise de paiement pour l’aide reçue ; ce qui lui vaudra le sobriquet de « la Mercedes ».
En février, Du Guesclin arrive à Saragosse et entre en Navarre. Il reçoit le comté de Borjà.
En mars, il pénètre en Castille et marche contre Pierre le Cruel, alors à Burgos.
En mai, il entre à Tolède, puis à Séville.
En juin, il se trouve à Cordoue.
1367
En février, l’armée de Du Guesclin arrive à Santo Domingo de la Calzada.
Le 3 avril, Du Guesclin est battu par les Anglais du Prince Noir à la bataille de Nájera. Il ne sera libéré que contre une forte rançon.
1369
Du Guesclin retourne guerroyer en Espagne, où il remporte la bataille de Montiel contre Pierre le Cruel et l’armée des Sarrazins, venus du Maroc.
Il rétablit Henri de Trastamare sur le trône et, en récompense de ses actions en Espagne, il est fait duc de Molina.
BERTRAND, CONNÉTABLE DE FRANCE
1370
En octobre, à son retour en France, Charles V le Sage le fait connétable de France. Dès lors, Bertrand Du Guesclin n’aura de cesse de vouloir bouter les Anglais hors de France.
Contrairement à ce qui se faisait à l’époque de la chevalerie française, Bertrand ne se bat pas dans des affrontements de masse avec l’ « ost » royal. Sa stratégie consiste à reconquérir systématiquement des provinces entières sous la domination des Anglais. Assiégeant château après château, ville après ville, il va chasser l’ennemi anglais de la Normandie, de la Guyenne, de la Saintonge et du Poitou.
La méthode aussi est nouvelle. Certains sièges sont écourtés car la réussite est immédiate. Elle se fait par un assaut victorieux, ou le plus souvent par ruse. Ce qui est tout à fait nouveau !
Dans cette entreprise, Charles V sait s’entourer de plusieurs capitaines de grande qualité comme Mouton de Blainville, Jean de Vienne ou encore Bertrand du
Guesclin. Il crée la première armée permanente de l’histoire de France et reprend aux Anglais le territoire perdu, château après château, ville après ville.
La réponse des Anglais est toujours la même : ils lancent une chevauchée qui ravage les campagnes françaises, mais qui reste sans résultat sur le plan stratégique.
Pour ces chevauchées, le roi d’Angleterre peut compter sur ses fils ou sur des capitaines comme Robert Knolles. Ce dernier débarque
d’Angleterre courant 1370 et ravage tout le nord de la France, et même les faubourgs de Paris. Mais les ordres de Charles V sont clairs : pas de batailles rangées. Il ne veut pas reproduire les désastres de Crécy et Poitiers.
Quand les anglais se replient, il envoie Du Guesclin les pourchasser. L’armée française écrase les Anglais à Pontvallain, et peut ainsi poursuivre sa reconquête du royaume.
1372
Le 23 mars, pour libérer Niort de la domination anglaise, il utilise un subterfuge : il fait revêtir à 200 de ses soldats l’uniforme anglais. L’ennemi, confiant, ouvre les portes de la ville, et l’armée de Du Guesclin s’en empare.
Le contemporain Georges Minois, historien du Moyen Âge, rapporte ainsi les victoires et la reconquête menées par Bertrand du Guesclin : « Certes, il ne conduit qu’une petite troupe de quelques centaines d’hommes, mais il obtient avec eux des résultats plus importants qu’avec une grosse armée, coûteuse, lourde, encombrante et lente. »
Cette tactique victorieuse est menée pour trois raisons majeures :
1 – Charles V régnant sur un royaume fragilisé par les guerres, le connétable Bertrand Du Guesclin doit se contenter de peu de moyens.
2 – Cela lui permet d’exploiter le maximum de ses faibles effectifs : il obtient plus de réussites en un mois de campagne (décembre 1370) que Robert Knolles, le meilleur capitaine d’Édouard III, en six.
3 – Ce type de combat (guerre d’embuscades, guet-apens) est celui qui convient le mieux aux circonstances. Il s’agit en effet de reconquérir des châteaux dispersés qui commandent routes et carrefours. La petite armée de Bertrand Du Guesclin, mobile, souple, et bien soudée est précurseur « du style commandos ». Elle frappe vite, à l’improviste, tout en restant insaisissable. Cette tactique entretient l’insécurité chez l’ennemi en le décourageant petit à petit, et s’avère donc très positive.
1374
Bertrand épouse Jeanne de Laval-Tinténiac au château de Montsabert. Elle apportera ce bien comme dot, lors de son mariage avec le connétable Du Guesclin. Celui-ci en sera le propriétaire jusqu’à sa mort, en 1380.
La même année, d’août à septembre, le connétable Du Guesclin et le duc d’Anjou lancent une offensive en Guyenne et prennent Penne-d’Agenais, Saint-Sever, Lourdes, Mauléon, Condom, Moissac, Sainte-Foy-la-Grande, Castillon, Langon, Saint-Macaire, Sainte-Bazeille, et La Réole.
1375
Le 15 juillet, le pape Grégoire XI intervient (le concordat de Bruges est signé entre l’Angleterre et le Saint-Siège). La trêve de Bruges donne aux belligérants deux années de répit. Pendant ce temps, les ambassadeurs négocient sans illusion un impossible compromis.
1376
Le 12 mars, la trêve de Bruges entre la France et l’Angleterre est prorogée jusqu’au 24 juin 1377.
Bertrand reçoit la seigneurie de Pontorson, en Normandie.
1377
En juillet, dès la fin de la Trêve de Bruges, Bertrand Du Guesclin passe à l’offensive contre les Anglais, et les attaque, avec le duc d’Anjou, en Bretagne et en Guyenne.
1378
D’avril à juin, Du Guesclin et Philippe II de Bourgogne lancent une campagne contre les possessions normandes du roi de Navarre Charles le Mauvais, allié des Anglais. Bernay, Carentan, Valognes, Avranches, Remerville, Beaumont, Breteuil, Saint-Lô, Évreux, Pacy-sur-Eure, Gavray, Nogent-le-Roi, Anet, Mortain et Pont-Audemer sont conquises.
En novembre et décembre, le connétable Du Guesclin met le siège devant Cherbourg, mais c’est un échec.
1380
Bertrand Du Guesclin meurt de maladie lors du siège du château Châteauneuf-de-Randon.
LES CIRCONSTANCES DE SA MORT
Bertrand du Guesclin, connétable de France par la grâce du roi Charles V, avait obtenu le commandement militaire du Languedoc. Il décide de faire un pèlerinage à Notre-Dame du Puy.
Dès son arrivée sur les lieux, des habitants du Gévaudan viennent se plaindre des exactions d’une garnison anglaise établie à Châteauneuf-de-Randon. Aussitôt, le connétable de France entreprend d’assiéger la forteresse détenue par l’ennemi anglais. Mais la manœuvre s’avère plus ardue qu’il n’y parait : l’endroit est en effet puissamment fortifié.
Le 13 juillet, sous une chaleur accablante, Du Guesclin tombe malade et meurt subitement. Il est âgé de 60 ans.
Selon ses vœux, on s’apprête à transporter le corps à Dinan. A cette époque, on n’a évidemment ni « chambre froide » ni camion réfrigéré pour transporter la dépouille. On se prépare donc à embaumer le corps avant de le charroyer sur les routes.
On éviscère donc le connétable… Les organes sont conservés au Puy en Velay, dans une sépulture provisoire au sein de la petite chapelle Sainte Anne, en l’église Saint-Laurent.
Le défunt prend alors la route de la Bretagne. Mais le premier embaumement étant insuffisant, une halte est décidée à Montferrand (aujourd’hui Clermont-Ferrand).
On y procéde à la séparation des chair et os en faisant bouillir le cadavre (suivant la méthode du Mos Teutonicus).
Charles V fait savoir qu’il souhaite que son fidèle connétable, qui l’a si bien servi, soit enterré à Saint-Denis. Le squelette prend alors le chemin de Paris, tandis que les chairs bouillies sont inhumées à Montferrand et que le cœur, enserré dans un coffret, est transporté à Dinan.
A la Révolution, son sarcophage sera profané et démoli, tout comme son tombeau de Montferrand.
En revanche, si les entrailles demeurées au Puy-en-Velay ne connaîtront pas le même sort, elles seront transférées de nombreuses fois…
Oubliées au fil des siècles derrière une boiserie du chœur de l’église Saint-Laurent, les cendres furent retrouvées à la fin du XIXème siècle et placées dans une urne de plomb avant d’être transportées à la Préfecture. Deux mois plus tard, on les déplaça à nouveau sur la place de la République, dans la colonne d’un bâtiment qui ne fut jamais achevé. Six ans plus tard, en 1806, l’urne fut une nouvelle fois transférée en l’église Saint-Laurent pour retrouver son emplacement originel.
Mais le tombeau ne fut pas restauré. Il fut finalement recouvert d’une boiserie, dotée d’une petite porte qui permettait de l’apercevoir. En 1831, on voulut honorer le connétable et on construisit un mausolée dans la petite chapelle Sainte-Anne de l’église Saint-Laurent du Puy.
En 1955, la restauration de l’édifice religieux permit de remettre en état les deux enfeus de Du Guesclin et de l’évêque Bernard de Montaigu, qui se faisaient face. Et en 1966, la réhabilitation achevée, on y transféra les reliques du connétable de France. Le tombeau est surmonté d’un gisant fidèle à la physionomie du grand homme de guerre (insistant sur la laideur et la pugnacité que révélait son visage). Bertrand Du Guesclin demeure à ce jour, l’un des rares au monde à disposer de quatre tombeaux !
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_V_le_Sage
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bertrand_du_Guesclin
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