Sévérac-le-Château, cité médiévale

LES TÉMOINS DU PASSÉ

SÉVÉRAC- LE-CHÂTEAU

CITE MÉDIÉVALE

Sévérac-le-Château

 

Blason de Sévérac-le-Château

 

LOCALISATION

Sévérac-le-Château (Severac lo Castèl en occitan) est une ancienne commune française située dans le département de l’Aveyron, en région Occitanie. La cité est située dans l’est du département de l’Aveyron. Elle est limitrophe de la Lozère, et se trouve à 33 km de Millau, 47,7 km de Rodez, 84 km d’Albi, et 153 km de Toulouse.

Occitanie

Situé sur le versant sud d’une colline, le village de Séverac-le-Château domine le parc naturel régional des Grands Causses, et affiche une vue exceptionnelle sur la vallée de l’Aveyron.

Blason du Rouergue.

UNE CITE MÉDIÉVALE…

Sévérac-le-Château

SOMMAIRE

Nous pénétrons aujourd’hui de plain-pied dans le Moyen Âge, au cœur de l’Aveyron, dans une région au patrimoine historique remarquable. Sévérac-le-Château nous ouvre ses portes fortifiées pour nous faire entrer dans son passé ; une époque lointaine, celle des seigneurs et des chevaliers.

Le village nous apparaît frileux, blotti autour de son château du Xème siècle. Ses vieilles maisons rehaussées d’encorbellements et de colombages sont presque intactes, et font de la résistance dans des ruelles étroites, enchevêtrées les unes aux autres. Séverac-le-Château surgit du fin fond des temps féodaux tel qu’il était jadis. Rien ne semble avoir changé…

Dominant la vallée, perché sur une butte culminant à 800 mètres, le château de Sévérac nous offre un véritable voyage dans le temps ; il est le témoin des siècles écoulés. Depuis ses remparts, la cité affiche un superbe panorama sur la région et ses plaines.

LE VILLAGE DE SÉVÉRAC-LE-CHÂTEAU

Flânons dans Sévérac à travers ses ruelles pavées, sa « Place de la Fontaine », ses échoppes médiévales, et ses maisons à colombages et à encorbellements…

À l’époque médiévale, on entrait dans le bourg par l’une des quatre portes avec herse et pont-levis. Seules deux ont résisté au temps : la porte du Peyrou et la porte du Latazou.

LA FONTAINE ROMAINE

Elle est nichée en plein cœur de Sévérac, et tout le village se déploie autour de la « place de la Fontaine ». D’architecture romaine, elle est la fierté de la cité. Au Moyen Âge, la fontaine était considérée comme le centre de la ville. Elle était le point de départ de toutes les grandes rues du bourg.

Ses origines se perdent dans la nuit des temps. Le qualificatif « romaine » semble lui donner ses origines à l’époque Gallo-Romaine. Il faut se rappeler que les Romains avaient installé un oppidum sur l’emplacement du château actuel.

Cette fontaine « romaine », seul réservoir public d’eau potable dans la cité fortifiée de Sévérac-le-Château, a donné son nom à la place située en contrebas.

Sur un plan de la cité, on se rend rapidement compte que toutes les rues et ruelles convergent vers la « Place de la Fontaine », véritable cœur du quotidien pendant des siècles.

Autour de la fontaine étaient bâties les demeures des bourgeois, gentilshommes et riches commerçants. Au cours des grandes sècheresses, elle était gardée par un homme en arme. Avec l’adduction d’eau dans la cité, la fontaine tomba petit à petit dans l’oubli.

L’ÉGLISE SAINT JEAN

De pur style ogival, cette église, bâtie par la famille des Sévérac, fut dédiée à Saint Jean. Un grand appartement avec croisée à meneaux jouxtait l’église et fut, avant les Guerres de Religion (1562-1598), le logement du curé.

A l’époque de la Réforme (XVIème siècle), l’église fut transformée en temple protestant.

Au XVIIème siècle, Louis d’Arpajon fit bâtir sur la haute terrasse une autre église, plus spacieuse et mieux décorée que l’ancienne. Elle était ornée de retables et de tableaux de style Renaissance. Elle n’avait pas de voûtes, mais un plafond avec de belles peintures. Elle comportait une sacristie et un clocher élevé, au pied duquel se trouvait la maison curiale.

L’église et ses dépendances furent détruites à la Révolution.

LES PRISONS

En contrebas, on trouve le cachot des grands criminels, au rez-de-chaussée celui des crimes mineurs. A côté se situait le logement du geôlier.

Lorsqu’un malandrin était condamné à mort par la haute cour du seigneur, un héraut annonçait la sentence et conduisait le coupable à la porte du Belvezet. Là, il subissait son supplice ; ensuite le bourreau allait se laver les mains à la fontaine voisine.

– Les faux monnayeurs étaient bouillis dans l’huile.

– Les voleurs avaient la main droite coupée.

– Les hérétiques étaient brûlés sur un bûcher.

– Les blasphémateurs avaient la langue coupée ou étaient pendus.

– Pour les cas de flétrissures, on pratiquait la fleur de lys ou la croix sur la joue (ou sur le thorax, ou sur le pouce).

– Le pilori était un poteau où l’on attachait les condamnés qui étaient exposés au regard du public.

La flétrissure était une peine afflictive et infamante de l’Ancien Régime, consistant à marquer une fleur de lys au fer rouge sur le condamné.

En 1405, par esprit de contradiction, on noie un individu qui avait désiré être pendu.

NB : On bannissait souvent, car la prison coûtait cher.

LA MAISON DES CONSULS

Au cœur de la cité médiévale, on trouve la Maison des Consuls. Cette bâtisse abrite des textes anciens, des représentations de plans de paroisses, la maquette du château tel qu’il était vers 1669, un admirable plafond peint, et une cheminée du XVIIème siècle. Cette belle demeure est sensée avoir été la Maison des Consuls.

Le 4 octobre 1432, à Sévérac, Jean IV d’Armagnac y établit le consulat. Cet événement donnera à la cité pendant trois siècles une importance de premier choix.

Les Consuls étaient nommés pour un an. Ils avaient comme fonction d’assurer la bonne administration et la police de la commune. Ils recueillaient les impôts, étaient les gardiens des clefs de la ville, décidaient le prix des vins, du pain (et de son poids), de l’huile, et de la taille.

La taille : impôt direct apparu au 12ème siècle en échange de la protection fournie par le seigneur. Elle se substitue au service des armes dû par tout homme libre.

En outre, les Consuls étaient habilités à frapper les mesures et les poids aux armes du Seigneur.

LE PASSAGE DU COUVENT

COUVENT DES SŒURS DE L’UNION

Il existait dans cette ruelle. On appelait « filles du travail » ou « Sœurs de l’Union » de pieuses associations de filles ou de veuves réunies dans le but de prier, travailler en commun, instruire les filles pauvres sur la religion et les rendre capables de gagner leur vie.

En 1696, les sieurs Delfau et Bosc (gendre et beau-père) cédèrent à Sœur Marguerite Costes et à ses compagnes la maison que les « filles du travail » occupèrent jusqu’à la Révolution. Elles portaient un costume de burel et une coiffe noire surmontée d’un large chapeau. Elles filaient, apprenaient à coudre aux filles et soignaient les malades.

LE LAVOIR

Le lavoir a rendu de grands services pendant des décennies aux ménagères du « Bourhols ». Quel soulagement de pouvoir l’utiliser lors des grandes lessives, qui avaient lieu une ou deux fois par an ! Il fallait d’abord essanger le linge avant de le faire bouillir ; la cendre était utilisée (dans un bugadier) pour le rendre plus blanc… Et que de nouvelles apprises ici où les bavardages allaient bon train !

Essanger : trempage et savonnage du linge avant de le mettre à bouillir. Cela consistait à décrasser du linge sale à l’eau avant de le soumettre à l’action de la lessive.

Bugadier : issu du provençal (bugada, lessive). Il désigne une structure maçonnée qui ressemble à un placard, réalisée en pierre ou en torchis et destinée à accueillir le linge sale et la cendre du foyer par-dessus.

Pour faire la lessive, on recueillait et on tamisait les cendres de bois. On alternait dans le bugadier une couche de linge, une couche de cendre ; on arrosait ensuite le tout d’eau bouillante, puis on laissait tremper toute une nuit. Le lendemain, on plaçait le linge dans des corbeilles, afin de le porter à la rivière pour le frotter et le rincer.

L’HÔPITAL

A la place de ce garage, il y avait une ruelle dans laquelle se situait l’hôpital. Il existait déjà en 1286 ; il dépendait du couvent des Bénédictins.

En 1441, les Consuls rappellent que l’hôpital est tenu de subvenir aux besoins des pauvres et des infirmes.

Les Guerres de Religion (1562-1598) furent la ruine de l’Hôpital.

En 1590, les Protestants le pillèrent et le brûlèrent. Il fut rétabli 50 ans plus tard et devint si prospère que, d’après une lettre de Louis XV en 1738, il recevait aussi des pauvres et des malades de Rodez et Millau. Il existera jusqu’à la Révolution.

LA MAISON DE JEANNE

Maison de Jeanne

Elle fut construite en 1478, et appartenait à une artiste peintre locale qui se prénommait Jeanne.

Le rez-de-chaussée est un peu plus petit que l’étage, car à l’époque on ne payait que des taxes sur les terrains occupés ; donc tout le monde construisait comme ça, « en trichant » !

La maison nous apprend que Jeanne était relativement riche, car elle fut bâtie en pierre meulière.

La pierre meulière (ou meulière) est une roche sédimentaire siliceuse (ou roche siliceuse) utilisée jusqu’aux environs des années 1880 pour fabriquer des meules à grains ; d’où son nom.

La maison de Jeanne

En 2018, la maison a été restaurée. Ses façades ont été enduites, ce qui, selon certains, lui a fait perdre une partie de son cachet. Après le décès de Jeanne, sa dernière occupante, elle resta inoccupée durant 40 ans. Lors des travaux de 2018, grâce à des prélèvements de bois, la maison a été datée de la fin du XVème siècle (au plus tôt du printemps 1478).

Propriété de la commune depuis 1995, la Maison de Jeanne est utilisée l’été pour des visites et des animations médiévales.

UNE CURIOSITÉ DE LA RÉGION

LA CARDABELLE

Recherché et cueilli pour son aspect décoratif, ce chardon (de son vrai nom : Carline à feuilles d’acanthe) est appelé Cardabelle dans la région. Cette plante, une fois séchée, est clouée aux portes des maisons en décoration.

Dans son milieu naturel, elle est utilisée comme baromètre (curieusement, la plante voit son capitule se refermer à l’approche du mauvais temps), ou encore comme porte bonheur.

La cardabelle étant une espèce en voie de disparition, elle est désormais protégée. Si vous la rencontrez aux détours d’un chemin sur les causses du Larzac ou de Lozère, ne la cueillez donc pas. Jadis on mangeait son cœur comestible, et ses feuilles épineuses étaient utilisées pour carder la laine des ovins. De plus, sa racine était un remède contre de multiples affections et maladies.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

http://www.severac-le-chateau.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9v%C3%A9rac-le-Ch%C3%A2teau

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_S%C3%A9v%C3%A9rac

https://www.severacdaveyron.fr/decouvrir/histoire-et-patrimoine/severac-le-chateau/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Maison_de_Jeanne

 

 

 

 

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2 réponses

  1. Nicole Mégard dit :

    Merci pour cet article, très intéressant et documenté , comme tous vos écrits publiés. De plus fort bien écrit.

  1. 14 mai 2023

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