Le château de Brancion

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE BRANCION

Le château de Brancion

TYPE : château fort.

NOM COURANT : Château de Brancion.

ÉPOQUE : Médiévale.

DESTINATION INITIALE : résidence seigneuriale.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : XIIème siècle. 

FIN DE CONSTRUCTION : XIVème.

PROPRIÉTAIRE : propriété privée.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges, ruines.

PROTECTION : classé Monument Historique par arrêté du 9 juin 1977.

COMMUNE : Martailly-lès-Brancion.

DÉPARTEMENT : Saône-et-Loire.

 

 

 

RÉGION : Bourgogne-Franche-Comté.

 

 

 

MARTAILLY-LES-BRANCION

Martailly-lès-Brancion

LOCALISATION

Martailly-lès-Brancion est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. La commune fait partie du Mâconnais, plus précisément du Tournugeois, à la lisière du Haut-Mâconnais.

Elle se trouve à 12 km de Tournus, à 23,6 km de Cluny et à 39,1 km de Chalon-sur-Saône (via A6 et D14).

Ses habitants sont appelés les Martaillons et les Martaillonnes, et en 2020 sa population s’élevait à 137 habitants.

Brancion est une place fortifiée qui se dresse sur une position élevée dominant le paysage du Mâconnais. Au Moyen-âge, le village était un haut-lieu de première importance ; il protégeait la région entre les abbayes de Cluny et de Tournus.

Le petit bourg abrite d’importants vestiges de son histoire : l’église romane, les halles, des maisons anciennes, et le château des seigneurs de Brancion.

LE CHÂTEAU

HISTORIQUE

Le château est mentionné pour la première fois en 944, dans une charte de l’abbaye de Cluny.

Des traces d’une structure gallo-romaine ont été découvertes sur son emplacement. On a également mis au jour les vestiges d’une construction du Haut Moyen-Age, remontant au VIIIème ou au IXème siècle.

L’histoire de Brancion pourrait dater du VIIème siècle ; cependant le premier seigneur connu des lieux est Warulphe le Loup, vers l’an 1012.

X et XIème siècle

Pendant cette période, le château est reconstruit et agrandi plusieurs fois, pour devenir une véritable forteresse défensive.

Au début de l’An Mil, le château est un bâtiment de 22m sur 11. Il est bâti en « opus spicatum » (arêtes de poisson) dont il ne subsiste aujourd’hui que deux grands murs de 5 m de haut.

L’opus spicatum

LES TROIS GRANDES ÉTAPES DE SON HISTOIRE:

1 – LA SEIGNEURIE DE BRANCION, XIIème et XIIIème siècles.

Le château et ses terres furent rachetés jusqu’en 1259 par le duc de Bourgogne Hugues IV.

Les parties les plus anciennes datent des Xème et XIème siècles (grande salle seigneuriale, latrines…). A cette bâtisse il fut rajouté un donjon (construit sur un plan carré de 7.80m de côté, et de 23 m hauteur), élevé sur trois niveaux.

L’étage inférieur abritait des réserves et servait de cellier. Au premier étage se trouvait la salle de « retrait », qui était réservée au seigneur ; au deuxième étage, celle des gardes. (Jusqu’au XVIème siècle, le donjon était surmonté de créneaux et d’un toit pointu. Il sera remplacé par une terrasse au XIXème siècle).

La majorité des vestiges remontent cependant au XIIème siècle et au début du XIIIème (logis, donjon, porte du castrum…).

Au XIIème siècle, les seigneuries de Brancion et d’Uxelles furent réunies et devinrent, grâce à leurs châteaux, un ensemble défensif puissant. Les parties les plus anciennes datent des Xème et XIème siècles (grande salle seigneuriale, latrines..).

Les latrines

Le logis de Beaufort fut construit en plusieurs étapes, et érigé durant la deuxième moitié du XIIème siècle. Les tours de Beaufort et de la Chaul furent rajoutées un siècle plus tard, pour défendre l’entrée du village.

Les tours de Beaufort

Les seigneurs de Brancion (qui avaient aussi le surnom de « Gros ») étaient des guerroyeurs. Ils furent l’objet de quelques rappels à l’ordre de la part des religieux de Cluny, et même des comtes de Chalon (dont ils voulaient s’affranchir). Le roi de France Louis VII dut intervenir et se rangea du côté des religieux. Pour se racheter, les seigneurs de Brancion participèrent à plusieurs Croisades.

Ainsi, en 1250, Jocerand V Gros de Brancion batailla aux côtés de Saint Louis, et mourut au cours de la bataille de Manssourah.

En 1259, le 12ème comte de Brancion, ruiné par les Croisades de ses prédécesseurs, vendit son château aux Ducs de Bourgogne. Désormais, on parla de château ducal.

2 – LA CHÂTELLENIE DUCALE, JUSQU’EN 1477.

Armoiries des ducs de Bourgogne

La châtellenie sera rattachée au royaume de France après la mort du duc de Bourgogne, Charles le Téméraire.

En 1259, Hugues IV, duc de Bourgogne, racheta les seigneuries de Brancion et d’Uxelles à Henri III Gros de Brancion. Brancion devint alors pendant 218 ans une châtellenie ducale, avec la présence d’une garnison permanente.

Au début du XIVème siècle, les ducs de Bourgogne renforcèrent et améliorèrent le confort du château (en édifiant notamment un nouveau logis au sommet de la butte, le logis de « Beaujeu »).

Le logis de Beaujeu

Un large réaménagement eut alors lieu, avec notamment la construction d’un spacieux logis à étage doté de larges baies gothiques, des murs d’enceinte et des salles variées. Ces travaux rendirent l’endroit plus habitable. On y distingue encore aujourd’hui une salle principale avec sa cheminée monumentale et de larges baies à « coussiège » (banc de pierre jouxtant les fenêtres), puis une salle secondaire comportant des latrines.

Un coussiège est un banc ménagé dans l’embrasure d’une fenêtre par un ressaut de la baie.

Forme courante dans les constructions médiévales, il est souvent en pierre, intégré à la maçonnerie, revêtu de bois, de coussins. …

Le logis de Beaujeu (25m sur 11m 80) était un bâtiment monumental. Il paraît avoir été « inséré » entre le donjon et la tour du Préau, car ses murs ne sont pas chaînés de part et d’autre avec ces derniers. Au 1er étage, les baies en arc brisé trilobées montrent qu’il s’agissait de la salle principale du logis.

Sa maçonnerie, entièrement en pierre de taille, et ses fastes architecturaux furent les témoins de la puissance des ducs de Bourgogne.

Le château fut renforcé défensivement, notamment grâce au creusement d’un fossé autour de son enceinte, le séparant du reste du village.

3-  LA CHÂTELLENIE ROYALE JUSQU’À LA RÉVOLUTION

LA RENAISSANCE

En 1477, à la mort de Charles le Téméraire, Brancion entre dans le domaine de la couronne de France et devient une châtellenie royale, administrant 18 villages.

En 1548, Jean III de Lugny, seigneur engagiste (sous l’Ancien Régime, personne qui acquiert une seigneurie par engagement), est comte de Brancion (il devient propriétaire de Brancion par contrat d’engagement signé le 27 août 1548, à la chambre des comptes de Dijon).

LES GUERRES DE RELIGION

En 1562, la forteresse sert de lieu de refuge aux religieux de Tournus, qui fuient devant les Huguenots (protestants).

Vers 1580, Jean de Saulx-Tavannes (mari de Catherine Chabot, la fille de Françoise de Lugny et François Chabot) fait du château l’un des plus forts points de résistance de la Ligue catholique.

Début octobre 1594, trois mois après la prise du bourg (fin juin), la forteresse (qui est devenue le refuge de la Ligue Catholique) finit par tomber après avoir vaillamment résisté aux troupes du colonel Alphonse d’Ornano, lieutenant du roi Henri IV. Ses troupes la pillent et ravagent la châtellenie. Le déclin du château commence alors.

Par la suite, le château changera plusieurs fois de propriétaires, et amorcera son déclin.

LA RÉVOLUTION & L’ÉPOQUE CONTEMPORAINE

A la Révolution, le château est ruiné depuis longtemps.

En 1844, Brancion, démantelé, délabré, est acquis par M. de La Roque.

En 1860, le château est racheté par le comte Victor de Murard de Saint-Romain. Actuellement, ses descendants sont toujours propriétaires.

En 1893,  Brancion devient par décret Martailly-lès-Brancion.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Brancion est le siège d’un important maquis de résistants.

A partir des années 1950, Marie Antoinette Morierre-Bernadotte (arrière-petite-fille de Victor de Murard et propriétaire du château) s’engage avec son époux, Jean Morierre-Bernadotte, à restaurer et à réhabiliter le site de Brancion.

Dans la nuit du 28 au 29 mai 1968, une partie de Martailly est dévastée par les eaux d’un violent orage. De nombreux villages du Tournugeois et du Haut-Mâconnais sont impactés et subissent de sérieux dégâts, notamment au cimetière.

LES RÉNOVATIONS

En 1959, les jardins sont restructurés.

En 1960, l’on procède au sauvetage des fortifications et du mur d’enceinte.

En 1963, la salle de justice des ducs de Bourgogne est remise en état.

En 1964, les murs d’enceinte au nord sont restaurés.

En 1965, les toitures sont réparées, la fresque du donjon est réhabilitée, et le récit de la bataille de Mansourah est réinscrit sur la cheminée du donjon.

En 1977, les propriétaires obtiennent la médaille d’argent de la Société d’encouragement au progrès, qui vient récompenser leurs efforts de réhabilitation.

La même année, le château est classé Monument Historique.

A la fin du XXème siècle, le site de Brancion est peu entretenu et se dégrade rapidement.

A partir de 2005, et après une fermeture des lieux par la préfecture (le site étant devenu dangereux), sa gestion est concédée à l’association « La Mémoire Médiévale » grâce à un bail « emphytéotique ».

L’ « emphytéose » ou «  bail emphytéotique » est un type de bail fait pour une durée de plus de dix-huit ans minimum et de quatre-vingt-dix-neuf ans maximum.

Ce dernier est établi pour 50 ans entre l’association et le propriétaire, François de Murard de Saint-Romain.

Dès lors, l’association dirige les travaux de rénovation et l’ouverture du site au public.

De nombreuses animations culturelles y sont organisées.

Dès 2006 (en partenariat avec l’INRAP), l’association entreprend des fouilles archéologiques. Elles permettront de reconnaître les différentes étapes de construction des vestiges, et de mettre au jour les traces d’une structure gallo-romaine plus ancienne, sous les fondations du château médiéval.

LE CHÂTEAU DE BRANCION

L’ENTRÉE

LA SALLE SAINTE CATHERINE

LA TOUR DE LA CHAUL

LA TOUR DU PREAU

LE LOGIS DE BEAUJEU

LE LOGIS DE BEAUJEU (EXTÉRIEURS)

LA CHAMBRE DE BEAUJEU

LES LATRINES

LE LOGIS DE L’AN MIL

L’opus spicatum (du latin spica, épi) ou en chevron, est réalisé avec des briques ou des pierres plates posées inclinées sur la tranche et disposées alternativement en épi : le joint entre les lits successifs n’est pas horizontal et rectiligne comme dans l’appareil en arête-de-poisson, mais en zigzag car tous les éléments d’une rangée sont emboîtés dans ceux des rangées immédiatement au-dessus et en dessous.

LE DONJON – Extérieurs

LE DONJON – Intérieur

LE DONJON – Panorama

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Cet article comporte des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du château, à l’attention du public.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Brancion

https://www.mon-coin-de-bourgogne.fr/brancion/

https://wiki-macon-sud-bourgogne.fr/index.php?title=Ch%C3%A2teau_seigneurial_de_Brancion

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00113344

https://www.chateau-de-brancion.fr/media/Scolaires_et_periscolaires/EXPLORATEURS_Dossier_pedagogique_BRANCION.pdf

https://www.chateau-de-brancion.fr/fr/explorer-brancion/architecture/

 

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