La mort de Pépin le Bref

LES CAROLINGIENS

Denier de Lyon sous Pépin le Bref

LA MORT DE PÉPIN LE BREF

Gisant de Pépin le Bref

Successeurs des Mérovingiens, les Carolingiens (appelés aussi Carlovingiens jusqu’à la fin du XIXème siècle) sont une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l’Europe occidentale du VIIIème au Xème siècle.

Le terme carolingien est issu de « Carolus », qui est à la fois le nom latin de Charles Martel (Carolus Martellus), le précurseur de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (Carolus Magnus), reconnu comme le plus célèbre des rois de cette lignée.

En accord avec l’Église catholique, Pépin le Bref et son successeur Charlemagne furent à l’origine de grandes réformes dans les domaines religieux, administratifs, législatifs et éducatifs.


Fleur de lys

UN MONARQUE PUISSANT A LA TÊTE D’UN ROYAUME PROSPÈRE

Pépin le Bref

Pépin le Bref est roi des Francs depuis 751. Fils de Charles Martel et de Rotrude, il s’affirme comme un souverain puissant.

Charles Martel

Après avoir destitué pour inaptitude Childéric III (le dernier des Mérovingiens), il a rassemblé, sous sa seule autorité, les royaumes d’Austrasie et de Neustrie.

RAPPEL

L’Austrasie : l’Est de la France actuelle, l’Est de la Belgique actuelle et les régions rhénanes.

La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne).

La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).

Il a guerroyé sur toutes les frontières, culbuté les Saxons au-delà de la Weser, conquis la Bavière, repris la Septimanie aux Sarrazins, et soumis l’Aquitaine insurgée.

La Septimanie en 537 (en marron).

Les Saxons représentent un peuple germanique appartenant au rameau occidental. Ils sont mentionnés pour la première fois au IIème siècle par le grec Ptolémée sur la carte Germania Magna. Il les situe alors au sud-ouest du Jutland, ce qui correspond à peu près à l’actuel Holstein, d’où ils semblent s’être dispersés au sud et à l’ouest.

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

En 755, le roi a réaffirmé son monopole à battre monnaie (il a même ordonné la frappe d’un denier normalisé et décoré de son monogramme).

En 756, Pépin le Bref fut l’instigateur du principe de la Dîme (selon lequel chacun doit donner un dixième de ses revenus au clergé).

La dîme : impôt prélevé sur le bétail et les récoltes, destiné à l’entretien du clergé. Il représente pour les paysans un dixième de leurs récoltes, et pour les artisans, un dixième de leur production.

En ce début d’automne 768, Pépin le Bref est satisfait d’avoir créé une solide alliance entre la royauté franque et la papauté. Pour y arriver, il n’a pas seulement combattu les Lombards qui menaçaient Rome, il a travaillé tout au cours de son règne pour réformer l’Eglise des Gaules. Il a convoqué régulièrement de nombreux conciles, aidé le travail des missionnaires, et milité pour une éducation et une meilleure discipline des ecclésiastiques.

Pépin le Bref est fier de l’ordre qui règne à l’intérieur de son royaume, qu’il soit temporel ou spirituel. La gestion centrale a été restructurée. La fonction de « maire du palais » (une fonction que Pépin le Bref a occupée et qui lui a permis d’accéder au trône) a été supprimée.

Lire : L’inexorable ascension des maires du palais

Les autres dignités issues du palais mérovingien ont été gardées et distribuées à des personnes de confiance et aptes. L’administration locale a été décernée à des comtes compétents et fiables. Il résulte de tous ces arrangements une économie qui se porte bien et qui prospère.

Partout, du nord au sud des Gaules, la notoriété et la puissance du roi des Francs est reconnue. Avec Constantin V, l’empereur byzantin, Pépin le Bref entretient d’excellentes relations.

Au cours de la querelle des icônes, il a appuyé la retenue et l’esprit de tolérance entretenus par l’Eglise catholique.

L’« iconoclasme » (ou « Querelle des Images ») fut, historiquement, un mouvement hostile à la vénération des icônes, ou images saintes, au sein de l’Empire romain d’Orient.

« Iconoclaste » : qui est ennemi de toute tradition, qui cherche à faire disparaître tout ce qui est le passé.

Au cours de l’hiver 767-768, Pépin le Bref invite avec faste à sa cour l’ambassadeur d’Al Mansur (le calife abbasside de Bagdad).

Il est sûr d’un fait qu’il a acquis : plus personne n’oserait le moquer sur sa petite taille, qui lui a valu le sobriquet de « le Bref ».

Son seul regret : sa nouvelle église, qui doit être érigée à Saint-Denis, et qu’il a voulue la plus vaste et la plus somptueuse des Gaules, n’est pas terminée. Elle ne sera consacrée que le 24 février 775 par l’abbé Fulrad.

Au début de l’été 768, Pépin le Bref s’est rendu maître de l’Aquitaine. Mais il a cinquante-quatre ans ; et il est fatigué. Après avoir fait étape à Saintes, il rejoint le nord des Gaules.

Souffrant, il ordonne qu’on le transporte à l’abbaye de Saint-Denis, là où il passé sa jeunesse et reçu la base de son éducation. C’est ici aussi qu’en 754, il a été confirmé roi des Francs et sacré pour la seconde fois par le pape Étienne II. C’est là qu’il veut mourir. Mais d’abord, en compagnie de son ami l’abbé Fulrad, il doit se recueillir une dernière fois, et accomplir son devoir de Chrétien afin de recommander son âme à Dieu.

Pépin tombe malade à Saintes. Il décide de se rendre à Saint-Denis en passant d’abord par Poitiers, puis par Tours. Arrivé à Saint-Denis, il réunit les Grands du royaume et leur fait accepter son partage à ses deux fils, Charles (futur Charlemagne) et Carloman Ier.

Basilique Saint Denis

Le 24 septembre 768, Pépin le Bref rend son dernier souffle. Il meurt d’hydropisie (épanchement de sérosité dans une partie du corps) à l’abbaye de Saint-Denis.

Bertrade de Laon,plus connue sous le nom de Berthe au grand pied, maitresse puis femme de Pepin le Bref et mère de Charlemagne 720-780

Le fondateur de la dynastie carolingienne laisse à ses deux fils, Charles (le futur Charlemagne) et Carloman, un immense royaume pacifié. La monarchie est dotée d’une économie prospère et d’une administration bien réorganisée.


SES DERNIÈRES VOLONTÉS

Gisant de Pépin le Bref

Après avoir fait ses adieux à Berthe au Grand Pied, son épouse, et réparti, selon la tradition, son royaume entre ses deux fils, Pépin le Bref, dans un ultime effort dicte ses dernières volontés. Elles ont été rapportées plus tard par l’abbé Suger (1080 ou 1081 – 1151) dans ses Chroniques de Saint-Denis.

En signe d’humilité, et afin d’expier les fautes perpétrées par ses prédécesseurs envers l’Église, il souhaite être inhumé face contre terre, sous le porche de l’abside orientale de la basilique de Saint-Denis.

Le 24 septembre 768, Pépin le Bref rend son âme à Dieu. Il est le premier roi « oint de Dieu » et sacré par le pape. Il est le fondateur de la dynastie carolingienne, et a posé les bases de la monarchie de droit divin.

Son règne a grandement préparé l’œuvre de son fils, Charlemagne, le grand Empereur d’Occident.

LA RENAISSANCE DU GREC

Gisants funéraires de Berthe au Grand Pied et Pépin le Bref, commande de Louis IX, 1267

Pépin le Bref a été tout autant occupé à réformer l’Église et à procéder à la restructuration de son royaume, qu’à protéger l’essor des lettres, des arts et des sciences.

De nombreux ambassadeurs d’Orient ont séjourné à la cour du roi des Francs ; des érudits pour la plupart. Des religieux ont redécouvert la langue grecque qui, dans le passé, avait un rayonnement considérable ; et qui, en Occident, était alors presque ignorée.

Progressivement, cette langue va retrouver toutes ses lettres de noblesse. Elle va reprendre de son importance, en ranimant le souvenir d’une science et d’une philosophie en partie oubliées.

Des ouvrages grecs vont se retrouver dans les bibliothèques royales, en particulier dans celle de Saint-Denis.

Tous ces livres représenteront plus tard les bases des écoles établies par Charlemagne.


Sources :

Les rois de France des Éditions Atlas (Les Carolingiens).

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_le_Bref

 

Donnez votre avis sur l'article

commentaire(s)

Ecrit par le .

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge