La croisade des Albigeois – Raymond VII

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La croisade des Albigeois

(1208-1244)

Raymond VII

Comte de Toulouse

(1197-1249)

GRANDES FIGURES DE LA CROISADE DES ALBIGEOIS

Le Midi de la France en 1209, après la mort de Raymond V

Albigeois : nom donné au 12ème siècle aux cathares du Languedoc

PROLOGUE

LE CATHARISME, UNE MENACE POUR L’ÉGLISE ET POUR LE ROI

Vers le milieu du 12ème siècle, alors que l’Europe est dominée par une profonde et ardente foi catholique, le Midi toulousain est gagné par une hérésie toute aussi enflammée, le Catharisme. Cette nouvelle religion, qui apparaît vers le 12ème siècle dans les Balkans, s’appuie essentiellement sur une dualité. Ses disciples, « les Parfaits », croient en deux principes divins opposés : d’une part un monde spirituel avec un Dieu bon, celui de l’Évangile, et de l’autre un monde matériel et corrompu avec un prince du mal et des ténèbres, Dieu de l’Ancien Testament. Les valeurs morales et l’austérité de ses adeptes contrastent avec l’opulence et le relâchement des représentants de l’Église catholique. Les cathares rejettent les sacrements, les indulgences, le purgatoire et le culte des saints. Ils ne glorifient point le sacrifice de la croix, et ne reconnaissent pas le pape comme le successeur légal des apôtres. Refusant le concept de propriété et condamnant le serment, ils sont considérés comme subversifs par la société féodale et par la royauté. Les fondations du christianisme vont chanceler, au point de décider le pape Innocent III à déclarer les « Bons Hommes » et les « Bonnes Dames », hérétiques.

Raymond VII de Toulouse

En France, lorsque les croyances cathares apparaissent, la chrétienté est partagée au sein de l’Église et une grande divergence d’idées demeure entre les Français du Nord et les gens du Midi. Alors que ceux du Nord admettent la foi catholique romaine, dans les régions du Sud l’on a adopté l’« arianisme » depuis les premières heures du christianisme. Cette disparité va opposer le Languedoc à l’autorité de Rome, et faire de lui un foyer où les hérésies et les schismes vont se développer sans contrainte.

C’est à Arius (256-336), théologien alexandrin, que l’on attribue au début du 4ème siècle le courant de pensée théologien, l’« arianisme ». Sa pensée assure que si Dieu est divin, son fils Jésus, lui, est avant tout un humain mais possède cependant une part de divinité. C’est en 325 que le concile de Nicée, rassemblé par l’empereur Constantin, rejeta l’« arianisme » jugé hérétique.

Le Comté de Toulouse

L’ÉTINCELLE

C’est vers le début du 13ème siècle, en 1204, que le pape Innocent III demande au roi Philippe Auguste (Philippe II) de mener une croisade contre les hérétiques cathares du Languedoc. Pour mener à bien la lutte contre cette nouvelle religion qui fait vaciller les dogmes de l’église catholique, le pape nomme dans cette région les légats apostoliques, Pierre de Castelnau et Arnaud Amaury. Le sud de la France va alors s’embraser dans une guerre fratricide, qui opposera ses habitants et ses seigneurs aux forces de l’Église Catholique qui ont pris la Croix. Plus connue sous le nom de Croisade des Albigeois, cette guerre dévastera le midi et durera plus de 30 ans. La région sera dévastée, pillée et ruinée. Les années de destructions et de combats vont plonger le pays dans la famine et l’appauvrissement. Avec autant de morts et de désolation, peut-on parler de génocide ? Même de nos jours, il est difficile de faire ressortir un véritable coupable de cette triste page de notre histoire.

Philippe Auguste, roi de France

Le 14 janvier 1208, alors qu’il traverse le Rhône près de Saint-Gilles à Trinquetailles, le légat Pierre de Castelnau est assassiné par un homme à la solde du comte de Toulouse. Cet événement est considéré comme le déclencheur de la Croisade des Albigeois.

Pierre de Castelnau

Le 10 mars, Pierre de Castelnau est canonisé. (Bulle d’Innocent III contre les assassins de Pierre de Castelnau). Toutes les tentatives du pape pour ramener les hérétiques au sein de l’Église catholique ont échoué. A la cour de France comme à Rome, on est décidé à mettre un terme aux ambitions d’indépendance du Languedoc.

PREMIER APPEL A LA CROISADE

L’expédition porte officiellement le nom d’«Affaire de la Paix et de la Foi» (en latin, negotium pacis et fidei).
Innocent III promet les mêmes indulgences que pour un pèlerinage à Jérusalem. Philippe II refuse la proposition ; il est trop occupé dans son combat avec les Plantagenêts et ne prend pas part à la croisade contre l’hérésie cathare. Il préfère se tenir en retrait, ne voulant pas écorner son image en guerroyant contre des gens qui sont ses sujets. Il n’est pas d’accord avec le pape qui s’apprête à s’investir dans une affaire intérieure au pays, et il le lui fait savoir. Mais il accorde néanmoins sa bénédiction à ses vassaux et ne s’oppose pas à ce que l’abbé Guy des Vaux-de-Cernay recrute parmi les barons du nord.

Le légat pontifical Pierre de Castelnau essaie alors de se tourner vers Raymond VI de Toulouse, afin que celui-ci prenne la tête d’une force armée destinée à soumettre l’hérésie cathare. Mais le comte de Toulouse, descendant du notoire Raymond IV de Saint-Gilles, chef de la Première Croisade en terre sainte, réfute l’offre du pape, arguant qu’il ne veut pas combattre ses propres sujets. Jugé trop complaisant envers les ennemis de l’Église, il sera excommunié. Fait inédit dans l’Histoire, pour la première fois une croisade est dirigée contre des disciples du Christ. Cet événement ne semble pas troubler les contemporains de cette époque ; il est vrai que l’hérésie cathare ne peut être tolérée.

Raymond IV de Toulouse

Le choix d’Innocent III va se porter sur Simon de Montfort, un petit seigneur d’Île-de-France. Ce dernier va mettre le Languedoc à feu et à sang.

Événements antérieurs – Avril 1202 : départ de Venise de la 4ème croisade. – 12 avril 1204 : prise de Constantinople. – Avril 1204 : fondation de l’Empire latin d’Orient.

LES CROISES SUR LES ROUTES DU LANGUEDOC

Trois grands suzerains féodaux règnent alors sur le Languedoc : Pierre II d’Aragon, qui est aussi comte de Barcelone, de Gévaudan, de Roussillon, et seigneur de Montpellier, Raymond VI, comte de Toulouse et Raimond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers, de Carcassonne et d’Albi. En 1202, la sœur du roi Pierre d’Aragon, Eléonore d’Aragon, épouse le comte de Toulouse. Par ce mariage, les deux seigneurs deviennent beaux-frères.

CHRONOLOGIE

QUELQUES DATES :

– 5 février 1205 : Folquet de Marseille (1155-1231) devient évêque de Toulouse.

Folquet de Marseille

Folquet de Marseille

– 1206 : Dominique de Guzman, futur « Saint Dominique », (1170 à Caleruega, non loin de Silos en Castille, Rome le 6 août 1221) s’établit à Notre-Dame de Prouilhe, à Fangeaux, dont il devient le curé en 1214. Il ouvrira un refuge destiné à recevoir les femmes cathares après leur conversion.

1207

– Printemps 1207 : lors d’une rencontre avec des Cathares, Dominique parvient à les convertir.
– 29 mai 1207 : Accusé d’être complaisant à l’égard des Cathares, Raymond VI de Toulouse est excommunié par Pierre de Castelnau, légat du pape Innocent III, et l’interdit est jeté sur ses terres.

– mai 1207 : Innocent III confirme par lettre la sentence d’excommunication de Raymond VI de Toulouse.

1208

LA CROISADE DES BARONS DU NORD

– janvier : Raymond VI requiert vainement le pardon de l’Église.
– 14 janvier : le légat pontifical Pierre de Castelnau est assassiné par un homme à la solde du comte de Toulouse.

– Le 10 mars, Pierre de Castelnau est canonisé. (Bulle d’Innocent III contre les assassins de Pierre de Castelnau).

RUINE ET DÉVASTATION DU MIDI

1209

– Au printemps : le cœur de l’armée croisée se réunit à Lyon. Tandis que le gros des troupes se forme, Arnaud Amaury prend le commandement de l’expédition.
– 18 juin : acte de soumission de Raymond VI à l’Église ; il est publiquement flagellé et humilié à Saint-Gilles. Nonobstant, il rejoint la croisade et prend la croix.
– 22 juin : afin de protéger ses terres de la convoitise des barons du Nord, Raymond VI se joint à l’armée croisée, et ne peut donc pas être attaqué.

Carcassonne

1211

CONCILE DE MONTPELLIER

En 1211, le concile se réunit à Montpellier pour statuer sur le cas du comte de Toulouse. Bien que Raymond VI se soit rallié à la croisade, les faveurs du synode ne penchent toujours pas de son côté. L’assemblée, réunie pour la circonstance, maintient donc sa sentence d’excommunication envers lui. Cette décision est assortie d’une charte qui devra être respectée point par point par le comte de Toulouse et ses descendants.

1213

– 12 septembre : bataille de Muret (Haute Garonne).

Bataille de Muret

Victoire des troupes croisées de Simon IV de Montfort, sur celles de Pierre II d’Aragon le catholique, du comte de Toulouse Raymond VI, de Raymond Roger comte de Foix, et de Bernard IV de Comminges. Le roi d’Aragon, Pierre II, perdra la vie lors du combat.

Plan de la bataille de Muret

En sortant victorieux de la bataille de Muret, Simon IV de Montfort annonce les débuts de la domination française sur l’Occitanie, et la fin des prétentions territoriales de la couronne d’Aragon au nord.

1215

CONCILE DU LATRAN

– 11 novembre : ouverture du 4ème Concile de Latran.
– Appel du pape à la 5ème croisade vers l’Égypte (1217-1221).
– 30 novembre : clôture du 4ème Concile de Latran.

Innocent III au 4ème Concile du Latran

– 15 décembre : à l’issue du Concile de Latran, le pape Innocent III lègue définitivement le comté de Toulouse, le duché de Narbonne, les vicomtés de Carcassonne et de Béziers à Simon IV de Montfort. Le marquisat de Provence est donné à Raymond VII de Toulouse, le fils de Raymond VI de Toulouse.

Couleurs du roi de France en Languedoc

Le 4ème Concile du Latran (du 11 au 30 novembre 1215). Sur l’initiative du pape Innocent III, le 4ème Concile du Latran est considéré comme le plus important concile du Moyen Âge. Durant trois semaines, il va statuer sur les principes fondamentaux de l’église catholique et restaurer les mœurs en Occident. Les dogmes (expressions de la foi proclamées solennellement par l’Église) seront abordés par le pape ainsi que les sacrements, la réforme de l’Église, la conduite des prêtres et des fidèles, la croisade, le statut des juifs et des homosexuels.

1216

– Hiver : dépossédé de ses terres, Raymond VI de Toulouse s’enfuit en Espagne. Son fils Raymond VII, lui, reste en Provence.

1218

– 25 juin : percuté par un projectile lancé par une pierrière actionnée par des femmes, Simon IV de Montfort décède aux pieds des remparts de Toulouse.
– 26 juin : Amaury de Montfort succède à son père à la tête des armées du Nord.

Pierrières, mangonneaux et trébuchets. Au soir du 25 juin 1218, une grande effervescence règne derrière les remparts de Toulouse. La cité fête les femmes qui ont actionné, lors de la bataille, la pierrière qui a propulsé le projectile meurtrier et tué Simon de Montfort, le chef de l’armée des Croisés. Cet engin diabolique, qui s’inspire du principe du balancier, est dans sa version primitive d’une redoutable efficacité. Il est doté d’un bras mobile fixé sur une poutre verticale. Une des extrémités est chargée d’un bloc de pierre ou d’un boulet, et sur l’autre, plus courte, l’on a fixé un système de câbles. Les servants actionnent l’engin en tirant un coup sec sur les cordes pour propulser le projectile. Avec le temps, la machine va subir des transformations et se perfectionner grâce à l’intervention de véritables ingénieurs. Elle change de nom et devient mangonneau. Un détail qui fait toute la différence, car la force motrice fournie par l’homme est remplacée par un contrepoids qui se substitue à la traction humaine. Enfin elle prend le nom de trébuchet lorsque la présence de l’homme n’est plus demandée. Des projectiles de cent kilos peuvent alors être envoyés à plus de deux cents mètres avec une précision millimétrée. L’engin se révèle alors très efficace contre les murailles et devient la hantise des villes assiégées. Il ne sera supplanté qu’avec l’avènement de l’artillerie.

Pierrière

Mangonneau

Trébuchet

1219

– 16 juin : Début du 3ème siège de Toulouse par le prince Louis et Amaury de Montfort.
– début août : après avoir été à maintes reprises victorieuses, les armées croisées échouent devant Toulouse. La ville demeure insoumise. La quarantaine achevée, le futur roi Louis VIII repart pour le nord de la France. Dès lors, Raymond VII entreprend la reconquête du royaume de son père.

Raymond VII

Comte de Toulouse

(1197-1249)

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NAISSANCE ET FAMILLE

Fils de Raymond VI et de Jeanne d’Angleterre, Raymond VII est comte de Toulouse, de Saint-Gilles, duc de Narbonne, marquis de Gothie et de Provence de 1222 à 1249. Il naît à Beaucaire en juillet 1197, et meurt à Millau le 27 septembre 1249. Il est par sa mère le petit fils du roi Henri II d’Angleterre. Richard Cœur de Lion et Jean Sans Terre, les fils de ce dernier, sont donc ses oncles. Il est par conséquent le cousin du roi Henri III d’Angleterre.

LUTTE POUR LA DÉFENSE DU COMTE DE TOULOUSE

Raymond VII lutte d’abord auprès de son père contre Simon de Montfort, à qui il reprend Toulouse en 1218. Après la mort de ce dernier, il continue le combat et chasse son fils Amaury de Montfort du Languedoc. Il s’oppose à la croisade de Louis VIII et aux ambitions territoriales de la régente, la reine Blanche de Castille. Mais il doit céder devant la puissance de la couronne de France qui lui impose le traité de Meaux-Paris en 1229. Il meurt sans descendance. Son gendre, Alphonse de Poitiers, frère de Louis IX, devient comte de Toulouse. A la mort de ce dernier, le comté sera annexé par la Couronne de France.

CHRONOLOGIE

VERS LE RATTACHEMENT DU LANGUEDOC A LA COURONNE

1222
2 août : mort de Raymond VI de Toulouse.
Son fils Raymond VII lui succède. Ce dernier va continuer de guerroyer contre les armées croisées d’Amaury de Montfort, afin de récupérer son héritage. Il demandera au roi de France Philippe II, Auguste, de lui en accorder la légitimité.
1224

CONCILE DE MONTPELLIER

– 3 juin : Concile de Montpellier. Le comte de Toulouse Raymond VII et ses alliés, Roger-Bernard II comte de Foix, et Raimond II Trencavel, demandent au pape de reconnaître leur légitimité et leurs droits héréditaires sur les comtés de Toulouse, de Foix, et de Carcassonne. En retour, ils promettent de purger le Languedoc de l’hérésie cathare, et de restituer les biens pris au clergé.
– 25 août : le pape Honorius III accepte leur serment, et les certifie dans leurs fiefs.

1225

CONCILE DE BOURGES

29 novembre : début du Concile de Bourges pour régler l’hérésie cathare. Raymond VII réitère sa requête auprès du pape. Mais ce dernier se heurte à Amaury de Montfort, qui fait valoir ses droits en Occitanie et espère voir ses possessions du comté de Toulouse récupérées par la couronne de France.

1226

28 janvier : fin du Concile de Bourges. Raymond VII, n’ayant pas satisfait aux conditions imposées par le pape Honorius III, est excommunié.
1227
– 18 mars : mort du pape Honorius III ; son neveu Grégoire IX lui succède.

CONCILE DE NARBONNE

Le Concile de Narbonne confirme les excommunications de Raymond VII de Toulouse, du comte de Foix Roger-Bernard II, et de Raimond II Trencavel.

1229

VERS LA RÉCONCILIATION

CONFÉRENCE DE MEAUX-PARIS

– 12 avril : Signature à Meaux du traité de Paris. II représente une première étape vers la fin de l’autonomie occitane. Cet événement marque la réconciliation du comte de Toulouse Raymond VII avec le jeune roi de France Louis IX (15 ans). Après vingt années de combats, la Croisade contre les Albigeois touche à sa fin. L’invasion des armées croisées, venues du Nord et de la Loire, a dévasté le Midi toulousain.

Soumission de Raymond VII

Traité de Meaux ou (traité de Paris). Par cet accord, toutes les terres situées à l’ouest du Rhône et contrôlées par les armées du Roy, deviennent partie intégrante du domaine des Capétiens. Le territoire du Marquisat de Provence, situé à l’est du Rhône est quant à lui légué à l’autorité pontificale de Rome (jusqu’à la Révolution française, il portera le nom de Comtat-Venaissin). Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel, le 25 août 1248, il s’embarquera pour la 7ème croisade. Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi, Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son comté.
Raymond VII fait pénitence devant Notre-Dame de Paris ; il se soumet à la couronne et rejoint le giron de l’Église.
Raymond VII accorde la main de sa fille Jeanne de Toulouse (1220-1271) au frère du Roy Alphonse de Poitiers.
1233
Avril : Raymond VII est contraint de se déclarer contre l’hérésie cathare.
1241
– 12 mars : à Montargis, Raymond VII renouvelle son serment de lutter contre les Cathares.
– Juillet : Raymond VII, qui a promis à Louis IX de déloger les hérétiques de Montségur, se voit contraint de mener un 3ème siège de la forteresse. Cette nouvelle tentative pour s’emparer du fief cathare sera conduite sans conviction, et le comte de Toulouse subira un échec.

Montségur

1242
2ème excommunication de Raymond VII.

1249
Le 27 septembre : Raymond VII meurt à Millau. Le roi et l’Église ayant réussi à l’empêcher de se remarier, il décède sans descendance. Son gendre Alphonse de Poitiers et de France lui succède.

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