Baudricourt accepte d’aider « la Pucelle »
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
LES VALOIS DIRECTS
BAUDRICOURT
ACCEPTE D’AIDER « LA PUCELLE »
SOMMAIRE
Jeanne d’Arc s’impatiente. Elle vient d’être renvoyée de Vaucouleurs à deux reprises par le capitaine Robert de Baudricourt. Il ne la croit pas, il la prend pour une illuminée. A force d’entêtement, lors d’une troisième entrevue, le sire Baudricourt finit par l’écouter. Finalement, à moitié convaincu, il accepte de croire son histoire de supposées voix, et lui donne une épée et une escorte pour se rendre à Chinon, à la cour du dauphin. Il a malgré tout pris la précaution de la faire exorciser, on ne sait jamais !
Jeanne est ravie de pouvoir enfin partir rencontrer le roi. D’ailleurs, il l’attend dans son château de Chinon…
Lire : Jeanne d’Arc, de Domrémy à Chinon
ROBERT DE BAUDRICOURT
Il est le fils de Liébaud de Baudricourt (chevalier et chambellan du roi), petit-fils de Jean de Baudricourt (écuyer), et de Marguerite d’Aulnay (dame de Blaise, petite-fille de Philippe d’Aunay). Celui-ci, amant de Marguerite de Bourgogne, fut impliqué dans le scandale de la Tour de Nesle. Il est également conseiller et chambellan du duc de Bar René d’Anjou. En 1415, il est nommé capitaine de Vaucouleurs, une châtellenie du duché de Bar dont dépendait le village de Domrémy. Il sera seigneur de Baudricourt (Vosges), de Blaise (Haute-Marne), de Bussy (Marne), et de Sorcy (Meuse). De 1420 à 1429, avec l’aide de son ami et allié Robert de Sarrebruck (seigneur de Commercy), il combat les Anglo-Bourguignons. Ce militaire, fidèle serviteur du roi Charles VII, reste connu pour avoir fourni une escorte à Jeanne d’Arc afin qu’elle se rende à Chinon rencontrer le Dauphin Charles. Le 13 mai 1428, Robert de Baudricourt (gouverneur du roi à Vaucouleurs) reçoit une jeune fille de 16 ans venue de Domrémy, en Lorraine. Vaucouleurs est alors une garnison française située aux confins des terres du duc de Bourgogne (allié aux Anglais) et du duché de Lorraine (dépendant du Saint-Empire romain germanique). Cette jeune fille s’appelle Jeanne d’Arc. Elle a fait un long voyage jusqu’à Vaucouleurs pour rencontrer Robert de Baudricourt. Elle lui demande une escorte pour qu’elle puisse se rendre à Chinon auprès du roi Charles VII. Après un premier refus en mai 1428 ou janvier 1429, Baudricourt finit par céder en février 1429. Il aurait prononcé ces paroles : « Va… va et advienne que pourra ».
A Vaucouleurs, Henri Le Royer (maître charron) et son épouse Catherine se prennent d’affection pour la petite Jeanne.
C’est chez eux, dans leur logis familial, que « la Pucelle » trouve refuge et réconfort. Il faut dire que depuis pas mal de temps, elle patiente… elle attend que le sire de Baudricourt veuille bien la recevoir.
Nous sommes en février 1429, et pour s’occuper, et surtout pour dédommager ses gentils hôtes, elle file de la laine ; et elle le fait « fort bien ». Tôt le matin, elle se rend à la chapelle du château pour y entendre la messe et se recueillir longuement devant la statue de la Vierge.
(La chapelle abrite dans sa crypte la statue de Notre Dame des Voûtes, devant laquelle Jeanne aime à prier).
Probablement, ses prières invoquent la Vierge pour qu’enfin le capitaine accepte de la recevoir. Mais la rencontre met beaucoup de temps à venir, et par deux fois elle est refoulée sans autre forme de procès.
Jeanne trouve que le temps qui passe est du temps perdu, perdu pour la libération de son pays tant chéri. A tel point qu’un beau matin, impatiente de suivre ces voix qui lui enjoignent de rejoindre Chinon, Jeanne n’en peut plus. Il lui faut rejoindre le dauphin au plus vite.
Alors, accompagnée par ses deux fidèles (le dévoué Durant Laxart et un certain Jacques Alain, un habitant de Vaucouleurs), elle décide de prendre la route à destination de Chinon. Mais arrivée à Saint-Nicolas de Sept-Fonts, sur le chemin de Sauvroy, elle réfléchit, se ravise, et fait demi-tour ; car « ce n’est pas ainsi qu’il convient de s’éloigner ». Jeanne et sa petite escorte regagnent donc Vaucouleurs. Elle en est parfaitement consciente, l’accord formel du sire Baudricourt lui est indispensable.
Il devient vital qu’elle puisse parler au capitaine…
D’autant que, le 12 février 1429, les troupes de Jean Dunois (« le bâtard d’Orléans ») viennent d’essuyer une nouvelle et terrible défaite lors de la « Journée des harengs ». Mais nous sommes au XVème siècle, et les nouvelles mettent beaucoup de temps à circuler. Jeanne ne peut donc pas encore savoir que celui qu’elle va bientôt rencontrer à Orléans est en pleine déroute. Le temps presse pour la petite bergère de Domrémy.
LA JOURNÉE DES HARENGS
Malheureusement, bien qu’en nette supériorité numérique (environ 3000 hommes contre 1500 anglais), les troupes franco-écossaises sont sévèrement battues, et doivent reculer en abandonnant sur place de nombreux morts. Explosées par les boulets de canon anglais, les charrettes répandent sur le sol leur cargaison de harengs. Après cette défaite (qui sera connue sous le nom de journée des harengs), la capitulation d’Orléans semble inévitable. Ce qui précipiterait dans le néant les chances de Charles VII de recouvrer le trône de France.
DES SOUPÇONS DE SORCELLERIE…
Mais pour l’instant, la petite « Pucelle » de Lorraine a bien d’autres soucis. Baudricourt est un homme avisé, qui ne laisse rien au hasard, et prend toutes les précautions qui s’imposent dans
des moments critiques. On le serait à moins ! Quand on est à la tête de l’unique place forte qui fait allégeance au roi de France en terre bourguignonne, tout doit être contrôlé de près.
Baudricourt sait tout le bien que la population de Vaucouleurs voue à Jeanne. Tous ont adhéré à sa cause. Même les proches de sa cour se sont laissés convaincre par les
dires de la petite bergère ! Il y a entre autres le sire Bertrand de Poulengy, qui était présent lors de la première entrevue. Quant à son écuyer, Jean de Nouillonpont, dit Jean de Metz, son admiration est telle qu’il lui a promis de l’accompagner jusqu’à Chinon. C’est d’ailleurs lui qui, lorsque le duc de Lorraine a invité Jeanne dans son château, l’a accompagnée un bout de chemin sur la route de Nancy (il désirait bénéficier de ses dons de guérisseuse).
Il faut dire qu’en ces temps reculés, l’on ne discute pas de la volonté divine, quand bien même elle est colportée par une jeune paysanne…
Baudricourt est dans une situation qui mérite qu’on y réfléchisse à deux fois ; il se trouve dans un surprenant dilemme. Mais sans doute n’est-il pas étranger à l’événement. N’est-il pas le conseiller de René d’Anjou ? Les deux hommes ont échangé des lettres au cours du séjour de la « Pucelle » à Vaucouleurs.
Avant d’accéder à la demande de Jeanne, Baudricourt, en homme prudent, s’est sans doute renseigné pour avoir tous les avis autorisés.
Mais le capitaine veut une ultime précaution. Avec messire Jean Fournier, le curé de Vaucouleurs, il s’enquiert d’informations supplémentaires auprès des époux Le Royer. Baudricourt demande aussi au prêtre de pratiquer une séance d’exorcisme sur Jeanne. « S’il s’agit d’une créature du démon, qu’elle s’éloigne. Si elle est bonne créature, qu’elle s’approche ». Aussitôt, Jeanne se jette à genoux devant l’homme de Dieu.
Elle protestera contre cette pratique qui a semé le doute sur elle, un soupçon de sorcellerie. Elle reportera son amertume sur le curé. Pour elle, il a mal agi. Ne l’a-t-il pas entendue en confession ? Sa bonne foi ne peut donc pas être remise en question, car c’est une bonne chrétienne. Il n’avait pas besoin de l’exorciser.
Jeanne va faire « feu de tout bois » pour arriver à ses fins : elle n’hésite pas à se tourner vers la rumeur populaire qui, depuis plusieurs années, affirme que le royaume de France sera libéré par une « Pucelle ». Tout autour d’elle l’on est convaincu : c’est bien elle l’envoyée du tout puissant, ça ne fait aucun doute…
Jeanne est en passe de gagner sa première bataille. Après l’avoir rejetée par deux fois, Baudricourt, le sceptique miliaire de Vaucouleurs, s’apprête à la recevoir, et surtout à l’entendre.
LE DÉPART VERS CHINON
L’escorte est déjà prête. Jean de Metz, alors âgé de trente et un ans, est présent. N’a-t-il pas promis de la suivre ? Bertrand de Poulengy, qui a six ans de plus, s’est joint au groupe. Chacun est accompagné d’un serviteur.
Le capitaine Baudricourt rajoute à la petite troupe un messager royal, Colet de Vienne. Celui-ci est secondé par un dénommé Richard Larcher, qui est censé connaître les routes les plus sûres, et pouvoir distinguer sur les chemins, les hommes d’armes et les soldats du roi de France.
C’est l’heure de se mettre en route. Jeanne se présente les cheveux coupés courts, et, pour la première fois, s’est vêtue d’un habit d’homme. A cet instant, Robert Baudricourt lance : « Va, va, et advienne que pourra ! ». C’est le début d’une équipée à cheval qui va durer onze jours. Loin devant, au bout de la route, il y a Chinon, et le dauphin qui l’attend.
Un des plus glorieuses épopées de l’Histoire de France, sinon la plus belle, commence. Elle est portée par une toute petite bergère de Lorraine, Jeanne d’Arc « la Pucelle ».
LA PROPHÉTIE DE MARIE D’AVIGNON.
Le royaume allait, selon elle, subir une succession de calamités et être envahi par les gens en armes. Elle avait également annoncé qu’après elle, une pucelle venue des marches de Lorraine, portant armure, restaurerait le pays et le libèrerait de ses ennemis. Jeanne connaît la prophétie de Marie d’Avignon, et de toute évidence elle va s’en servir. Elle ne manque pas de présence d’esprit… Aussi, pour gagner le consentement de Baudricourt, elle n’hésitera pas à lui rappeler cette prédiction.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc
https://www.histoire-en-questions.fr/reportage/jeanne/jeanne-bergere.html
http://www.stejeannedarc.net/lettres/lettres.php
https://www.azay-chinon-valdeloire.com/experiences/sur-les-pas-de-jeanne-darc/
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