Paris pendant la première guerre mondiale

Paris-1914-Gare-de-l'Est

La nation en guerre.

Pour les Français, 1914-1918 marque la première grande tragédie du 20ème siècle. Elle est aussi, dans la mémoire collective de chaque famille, l’événement concepteur de leur histoire moderne. Il n’est pas rare de trouver des traces encore présentes sur l’ensemble de la population française.

La société issue de la Grande Guerre a profondément changé. Dans la vie des Français, tout ou presque n’est plus comme avant. De grandes évolutions modifient leur quotidien ; les relations humaines, la place des femmes dans le monde du travail et l’évolution du progrès initient les contemporains à de nouvelles formes de communication ou d’information.

 

L’entrée en guerre des Parisiens !

1914-1918-guerre-poilus-gueule-casséDès le début de la guerre, Paris est l’objectif avoué du Plan de campagne allemand, le Plan Schlieffen.

Les effets se ressentent très rapidement dans toutes couches de la population. Le peuple, après le spectaculaire épisode des taxis de la Marne les 5 et 6 septembre 1914, prend faits et causes pour ses poilus.

L’événement devient le symbole retrouvé de l’unité française.

 

Paris menacé.

Face à l’avancée allemande, un grand nombre de Parisiens a quitté la ville. Mais la vie reprend ses droits, les écoles sont ouvertes, les spectacles et les revues continuent de se produire sur scène ; pour les hommes qui se battent, la capitale est considérée comme une ville de l’arrière où l’on prend du bon temps.

 

La réalité !

La demande sans cesse renouvelée du front, en matières premières, en hommes et en vivres, accentue les privations. Dès 1917, des cartes de rationnement sont instaurées dans les mairies pour le sucre, le charbon et le pain. Les prix des denrées alimentaires sont affichés devant les établissements publics pour lutter contre la spéculation. La faim et le froid se font terriblement ressentir, et l’inflation ne cesse d’augmenter.

Pour pallier à la demande croissante de munition, Renault à Billancourt et Citroën au quai de Javel, transforment leur production et construisent des obus. Le manque de main d’œuvre, dû au départ en masse des hommes sur le front, engendre une refonte de la société nationale. Les femmes vont jouer un rôle vital pour l’effort de guerre. La plus grande réforme du monde du travail issue de la guerre, sera la part prépondérante prise par les femmes dans les domaines réservés, jusqu’alors, aux hommes. La mémoire collective, retiendra le nom des munitionnettes comme étant les ouvrières que l’on utilisera dans les usines d’armement. Elles conduisent des tramways, sont admises aux Grandes Ecoles pour jeunes filles dès 1915, et participent aux luttes sociales. De toute évidence la place des femmes dans le monde du travail ne sera plus jamais la même.

 

Mobilisation des Parisiens et pertes.

Le 1er août 1914, à 16 heures, les affiches de la mobilisation générale sont placardées sur les murs de la capitale.

On estime à 90 000 le nombre de Parisiens morts au combat (10% des appelés).Ils doivent être âgés de 18 à 46 ans. Seuls les poitrinaires et les handicapés sont exemptés, ainsi que les pères de six enfants (cas plus fréquents en province et dans les régions rurales, qu’à Paris). Sont dispensés également les hommes dont les métiers se révèlent vitaux pour l’effort de guerre, comme les cheminots, les postiers et les policiers.

 

La terreur venue du ciel !

1914-avion-guerre-mondialeavion-guerre-mondiale-premiereAucune des grandes villes alliées n’est épargnée. Le premier raid aérien sur Paris a lieu le 30 août 1914. Au Royaume-Unis, il a lieu à Douvres le 21 décembre 1914, et à Londres le 28 novembre 1916.

Le 21 mars 1915, 7 projectiles sont jetés depuis un dirigeable allemand sur la capitale, faisant 24 morts et 41 blessés.

Le 29 janvier 1916, un Zeppelin allemand bombarde Paris, et lâche 17 engins explosifs dans les quartiers de Belleville et de Ménilmontant, provoquant la mort de 26 personnes et faisant 38 blessés. Les victimes auront des funérailles nationales.

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L’église Saint-Gervais témoin de la Grande Guerre.

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Bombardement église-Saint-Gervais

Au printemps 1918, alors que les armées allemandes se rapprochent une nouvelle fois de Paris, des obus pleuvent dans le ciel des Parisiens. C’est un gigantesque canon de 420 mm, que les Parisiens appellent Grosse Bertha, qui leur tire dessus depuis la forêt de Saint-Gobain.

Les dégâts occasionnés sont considérables. Les églises de Saint-Gervais et Saint-Protais dans le 4ème arrondissement sont touchées, et 88 personnes sont tuées en plein office. On dénombrera plusieurs dizaines de blessés. Le 16 avril l’usine Schneider sera détruite.

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Des tonnes de bombes !

Bombardement Zeppelin

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702 projectiles sont lancés sur Paris, faisant 869 victimes civiles dont 265 tués. 306 obus sont tirés par des canons à longue portée (du style Grosse Bertha), provocant ainsi la mort de 250 personnes et faisant 678 blessés.
La capitale sera, du début à la fin de la guerre, bombardée par des Taubes (avions ressemblant à des pigeons par leur fuselage et leur empennage), des Zeppelins (dirigeables de construction allemande), des Gothas (bombardiers biplans allemands) et des Berthas (canons à longue portée).
En 1920, la tombe du soldat inconnu est installée sous l’Arc de Triomphe comme symbole du deuil national.

On estime à 90 000 le nombre de Parisiens morts au combat (10% des appelés).

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