Les Témoins du Passé – Le château de Capestang demeure des archevêques de Narbonne

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE CAPESTANG

DEMEURE DES

 ARCHEVÊQUES DE NARBONNE

Blason de la ville de Capestang

 

Département de l’Hérault

 

NOM LOCAL : Château de Capestang.

STYLE : médiéval.

ÉPOQUE : XIVème et XVème siècles.

TYPE : maison forte à l’origine.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : entre 1347 et 1375.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : XIVème siècle.

FIN DE CONSTRUCTION : XIXème siècle (bâtiments annexes).

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Archevêques de Narbonne.

PROPRIÉTAIRE ACTUEL : la commune de Capestang.

PROTECTION : classé Monument Historique par arrêté le 29 septembre 1995.

SITUATION 

Le château des archevêques de Narbonne, dit également château de Capestang, est un édifice médiéval des XIVème et XVème siècles situé sur la commune de Capestang.

Capestang est une commune française située dans le département français de l’Hérault, en région Occitanie.

Occitanie

PRÉSENTATION

Le « petit palais médiéval » de l’archevêque

A partir du XIIème siècle, une fois devenus les seigneurs incontestés de Capestang, les archevêques successifs de Narbonne se sont employés à y ériger un château digne de leur rang. Jusqu’à la fin du XIIIème siècle, ils vont s’atteler en priorité à y faire réaliser des travaux de fortification.

Aux XIVème et XVème siècles, des aménagements, d’abord intérieurs et à caractère résidentiel, en ont fait une demeure somptueuse, l’autre palais épiscopal après celui de Narbonne.

L’archevêque et son château :

Symbole d’un pouvoir incarné par la grande salle, le château de Capestang ne sert pas de résidence à l’archevêque mais de « pied-à-terre ».

Menant une vie itinérante en raison de ses obligations pastorales, il n’y vient que pour des brefs séjours qu’il souhaite cependant passer dans un cadre digne de son rang. Il y a sa chambre dans laquelle il reçoit et signe nombres d’actes. Le mobilier y est limité à un lit et quelques meubles, mais il apporte avec lui tentures, courtepointes doublées de fourrure, et coussins divers.

Résidence de ses officiers :

Certains de ses gens y demeurent en permanence : le bayle-receveur, son aide le clavaire et le juge y disposent chacun d’une chambre-bureau ; le chapelain qui dessert la chapelle Saint Nicolas, également. Le viguier et inquisiteur épiscopal de Capestang y occupent probablement une pièce.

Le Viguier était, dans le sud de la France, un officier royal d’administration et de justice.

Une halte :

Au château, le va et vient est incessant. Le château offre, lors de leurs déplacements, une halte à tous ceux qui sont au service de l’archevêque. Aussi bien le vicaire général, le camérier, le trésorier que les procureurs, notaires, fauconniers, lavandières, porteurs de missives, sergents ou portefaix sont assurés d’y trouver gîte et couvert. 

Un lieu d’accueil :

Enfin, les membres de la famille de l’archevêque et ses proches y reçoivent un accueil empressé.

Cuisine :

Le château comporte une cuisine et des pièces pour conserver aliments, vaisselles et linge de table. Greniers et caves sont à l’extérieur du château, ainsi que les écuries pour les montures de l’archevêque, de ses gens et de ses hôtes.

Chambre d’armes :

Comme tout château digne de ce nom, il est pourvu d’une salle d’arme où sont entreposés cervelières, spallières, gorgerins, arbalètes, carreaux, pavois et lances.

LES ARCHEVÊQUES DE NARBONNE

BERNARD DE FARGUES

D’abord archidiacre de Beauvais, Bernard de Fargues succède en février 1306 à son grand-oncle Bertrand de Got, le futur Clément V (1264-1314), au siège épiscopal d’Agen.

Le 4 juin de la même année, il est nommé à l’archevêché de Rouen (en raison de son jeune âge, il obtient une bulle papale de dispense).

En 1308, il est convoqué par Clément V pour venir assister au Concile de Vienne.

En 1310, il participe au procès des Templiers en présidant le Concile de Pont-de-l’Arche.

Le 15 mai 1311, il est nommé archevêque de Narbonne, et permute avec Gilles Aycelin de Montaigu (1252-1318).

Il fonde en 1317 le Collège de Narbonne à Paris, destiné à accueillir neuf écoliers boursiers de son diocèse.

En 1330, il serait aussi à l’origine de la fondation de la collégiale Saint-Étienne de Capestang. Il embellit le palais archiépiscopal (château de Capestang), notamment la salle haute.

En 1321, après procès, il fait brûler au château de Villerouge-Termenès Guilhem Bélibaste, dernier Parfait cathare connu.

Lire : la Croisade des Albigeois

Il meurt en juillet 1341, et la cathédrale de Narbonne renferme depuis son tombeau, sous une arcature entre deux des piliers du chœur.

JEAN D’HARCOURT 

Jean d’Harcourt, est un évêque et archevêque français du XVe siècle. Il est fils de Jacques d’Harcourt, seigneur de Montgomery, et de Jeanne d’Enghien.

Blason des Harcourt

Jean d’Harcourt est successivement chanoine de Laon, et maître des requêtes ordinaires de l’Hôtel du Roi.

Il est nommé évêque de Coutance en 1418, évêque d’Amiens en 1419 et de Tournai en 1433. En 1436, le pape le nomme à l’évêché de Narbonne.

En 1437, avec la paix d’Arras Jean d’Harcourt abandonne le siège de Tournai pour celui de Narbonne. Il est aussi promu à la dignité de patriarche d’Alexandrie par le pape Nicolas V.

En 1451-1452, il est aussi évêque d’Orléans (1451), il meurt le 31 janvier 1452.

Jean d’Harcourt appartient à la plus prestigieuse famille de Normandie, et sera le premier prélat du Nord de la France à être nommé archevêque de Narbonne par le pape. Il ne fait son entrée solennelle à Narbonne que le 25 mars 1439, soit trois ans après sa désignation. Dès lors, il prend à cœur l’intérêt matériel et spirituel de son diocèse.

Par exemple, il construit à Narbonne une église en l’honneur de Saint Sébastien sur l’emplacement supposé de la maison natale du martyr. Il y installe le chapitre fondé par Bernard de Fargues dans l’église Saint-Étienne désormais en ruine.

A Paris, il réorganise le Collège de Narbonne fondé par ce même prélat. Il se préoccupe également du chapitre de la cathédrale Saint-Just qu’il dote de nouveaux statuts. Nommé le 10 décembre 1451 évêque d’Orléans et patriarche d’Alexandrie, il meurt le 31 janvier 1452.

Lorsqu’en mars 1439, les Consuls de Capestang apprennent que Jean d’Harcourt, le nouvel archevêque de Narbonne, leur seigneur, vient d’arriver à Montpellier, ils se portent en avant de lui. Le 22 mars ils lui rendent hommage, et lui remettent les clefs de leur ville en signe d’allégeance.

Blason des Harcourt

Quittant Montpellier le lendemain de la cérémonie, Jean d’Harcourt arrive le même jour à Capestant, où il est reçu en procession par toute la population.

LOUIS D’HARCOURT

Louis d’Harcourt, son cousin, lui succède. Mais il ne semble pas que ce prélat (qui prend possession de son siège le 13 mars 1454) ait beaucoup séjourné dans le diocèse. Le roi de France lui confie des missions importantes, notamment en Normandie et dans le Dauphiné. Il préside aussi à plusieurs reprises les États et l’Echiquier de Normandie.

Nommé évêque de Bayeux et patriarche d’Antioche en 1460, il officie l’année d’après aux obsèques de Charles VII, et assiste à Reims au couronnement de Louis XI. Il meurt le 15 décembre 1479 à Rouen, et sera inhumé dans la cathédrale de Bayeux.

HISTORIQUE

A la fin du Moyen Âge, le château des archevêques de Narbonne s’affiche comme une magnifique demeure que d’aucuns qualifient même de palais. Il a été érigé par ces archevêques de Narbonne, seigneurs des lieux. Des siècles d’histoire ont effacé, avec le temps, la date de ses origines. Le monument est mentionné dès 1360.

Entre le XIIème et le XVème siècle, ses propriétaires, les riches et opulents archevêques de Narbonne, y font quelques transformations. A cette époque-là, il ne devait y avoir qu’un imposant bâtiment et l’immense demeure s’étendait sur 1500 m2. Aujourd’hui, le monument qui s’affiche à notre regard a malheureusement subi les ravages du temps. Des quatre tours d’angle de la forteresse du XIIIème siècle, il ne reste que celle du Nord-Ouest, ainsi que la courtine au Nord et à l’Ouest. Cette maison forte possédait, sur les contreforts de sa façade méridionale, des fortifications en forme d’arcs garnis de mâchicoulis. Plus tard sont venus se rajouter de nombreux bâtiments, principalement agricoles. L’ensemble ainsi formé se présente comme un vaste rectangle.

Heureusement, ce qui fut la partie la plus remarquable de la demeure est toujours présente pour attester de son lustre d’antan.

Le 1er étage était éclairé par deux baies gothiques, réalisées probablement vers le milieu du XIVème siècle. Elles sont issues des travaux projetés par Bernard de Fargues, tout comme un ensemble de peintures murales où se succèdent les armoiries de France avec celles du prélat et du chapitre St Just de Narbonne.

Dans la partie médiévale de l’édifice, on trouve plusieurs corps de bâtiments des XIVème, XVème et XIXème siècles. On y découvre la grande salle du XIVème, où se situe le décor mural réalisé entre 1311 et 1341, ainsi que l’extraordinaire plafond peint entre 1436 et 1460, vraisemblablement commandé par Jean d’Harcourt, et réalisé vers 1450.

LA GRANDE SALLE ET LES MURS PEINTS

La salle d’apparat, ou tinel, est un joyau de la fin du Moyen Âge

Les peintures murales ont été réalisées sous l’épiscopat de Bernard de Fargues (XIVème siècle). Le plafond peint, à la savante complexité, est selon toute vraisemblance une commande de l’Archevêque Jean d’Harcourt au milieu du XVème siècle.

150 closoirs encore conservés abordent des thèmes d’une étonnante diversité. Les auteurs nous sont inconnus. Pourtant l’un d’entre eux y révèle un talent exceptionnel. Les spécialistes l’ont baptisé le Maître de Capestang.

La salle d’apparat, un « tinel » !

Attestant le rang et la richesse de son propriétaire, la salle d’apparat fait au quotidien office de « tinel », c’est à dire de salle à manger.

Ceux qui travaillent au château (et parfois y vivent) y prennent leur repas. Lorsqu’il est de passage, l’archevêque s’y restaure en compagnie de sa nombreuse suite, une trentaine de personnes.

Les hôtes (dignitaires ecclésiastiques ou membres de la famille de l’archevêque) mais encore les serviteurs de l’archevêque, de passage à Capestang, y mangent également.

Pour honorer les visiteurs de marque, des banquets sont organisés dans le tinel.

Plateaux, tréteaux, bancs et cathèdres appartiennent au château. En revanche, la vaisselle d’argent dans laquelle mange l’archevêque (et ses proches) le suit dans tous ses déplacements. La pièce la plus précieuse est l’arbre aux langues de serpent : un surtout de table formé d’un pied en métal précieux supportant un arbre de corail. A ses branches sont suspendues des langues de serpent (en fait des dents fossiles de requin), censées détecter les poissons en changeant de couleur.

L’archevêque était évêque dans son diocèse

Comme tout diocèse médiéval, celui de Narbonne foisonne de membres du clergé. Tous sont à des degrés divers sous l’autorité de l’archevêque :

– Moines et moniales, vivant dans des monastères de fondation ancienne (Lagrasse, Caunes etc…)

– Dans des couvents plus récents et urbains, religieuses et religieux mendiants (Dominicains, Franciscains etc…)

– A quoi s’ajoutent un abondant clergé paroissial et une cohorte de dignitaires. Parmi eux, les trois archidiacres : ils doivent visiter la partie du diocèse dont ils ont la responsabilité (archidiaconé), mais à la fin du Moyen Âge, bien souvent, ils ne résident même pas dans leur diocèse. 

Parmi les dignitaires aussi, de riches chanoines, constitués en chapitre cathédral ou en collégial comme à Capestang.

Les visites pastorales de l’archevêque

L’archevêque est responsable de la bonne marche de son diocèse. A cet effet, il consacre régulièrement beaucoup de temps à visiter chacune de ses paroisses. Lors de ses visites il confirme les enfants, contrôle les connaissances et les bonnes mœurs du curé, l’état des bâtiments (église et presbytère), des vêtements, objets et livres liturgiques, et s’informe sur la conduite des fidèles.

L’archevêque peut déléguer certaines de ses tâches à son vicaire général, son bras droit. C’est ce qu’il fait en 1404, lors de sa visite dont on a gardé le récit.

Partout les cloches sonnaient à toute volée. Une procession qui rassemblait les paroissiens les plus zélés derrière leur curé en surplis se portait en chantant l’Ave Maris stella à la rencontre « à un trait d’arbalète de l’église » ou parfois « à un jet de pierre »

Le diocèse comptait 221 paroisses. La visite commença à Narbonne le 12 janvier, et s’acheva dans le Razès le 23 août. Dans l’archiprêtré du Narbonnais, dont Capestang était le centre, Jean Corsier visita soigneusement la collégiale de Capestang et huit chapelles du territoire, Poilhes, Nissan, Puisserguier etc…

L’archevêque juge les affaires de la foi

Comme tout évêque, dans son diocèse, l’archevêque de Narbonne veille au respect des règles édictées par l’église et si nécessaire punit les coupables. Il délègue les affaires religieuses courantes à l’official (comme la poursuite des adultères ou la vérification du degré de consanguinité des futurs époux). Il confie à l’inquisiteur épiscopal le soin de juger les hérétiques et ceux qui rejettent l’autorité de l’église romaine.

LE PLAFOND

Au XVème siècle, cette vaste salle est réaménagée par le rajout d’un plafond avec des closoirs (panneau peints) affichant des scènes variées :

– Animaux réels ou hybrides (notamment des oiseaux, présents en grande quantité).

– Personnages ou scènes de société (danses et scènes courtoises, parties de chasse, travaux agricoles…)

– Armoiries du commanditaire.

Cette immense salle mesure 160 m2. Elle est composée de 5 poutres arborant un décor de rinceaux (ornement architectural en forme d’arabesque végétale). Sur l’une d’entre elles apparaît l’écusson des Harcourt. Chacune de ces poutres présente à son extrémité la gueule du Léviathan s’appuyant sur les corbeaux.

LES POUTRES

Les corbeaux

Les tableaux sont uniquement peints sur des « closoirs » insérés entre les solives (pièces de bois de type madrier composant une charpente ou un plancher). Sur les 203 closoirs qui existaient à l’origine, seuls 148 ont résisté aux siècles.

L’ensemble est admirable par son étonnante conservation, et par la grande diversité de ses interprétations. On y trouve des scènes religieuses et profanes, un bestiaire fantastique et réel, et des scènes de la vie de tous les jours (seigneurs et gens du petit peuple…).

LES CLOSOIRS

Bestiaire fantastique et réel

Les oiseaux sont nombreux et se répartissent d’une manière homogène dans le décor du plafond : des oies, des échassiers, des cigognes côtoient un coq, un corbeau et une très belle tête d’aigle.

Certains de ces oiseaux évoquent aux habitants de Capestang des espèces familières et présentes, notamment, dans les étangs tout proches.

Pleins de vivacité, ils participent à la dynamique et donnent du rythme au plafond par leurs positions variées. Malgré une grande économie de moyens, leurs têtes et leurs morphologies sont toujours très soignées.

Les animaux fantastiques du plafond du château de Capestang comportent la particularité d’être pour la plupart façonnés avec des attributs humains, et des caractéristiques d’un ou plusieurs animaux. Parfois le caractère humain est accentué par des vêtements.

D’autres ont à la fois des caractères d’oiseaux et de quadrupèdes, et on peut même voir une licorne, un animal dont l’existence n’était pas mise en doute et qui était symboliquement assimilé au Christ. Certaines figurations se rapprochent des grotesques visibles dans les marges des manuscrits médiévaux.

Seigneurs et gens du peuple, musiciens, partie de chasse…

Une série d’ais d’entrevous est organisée de manière symétrique : au milieu se trouvent deux panneaux portant chacun deux musiciens, encadrés par quatre couples de danseurs ; puis viennent des bouffons. Tous sont habillés de manière identique, avec de vêtements très sophistiqués. Ces costumes, ainsi que les nobles visages, sérieux et un peu stéréotypés, évoquent un rang social élevé.

Entrevous : intervalle entre deux solives.

Ais d’entrevous : décor d’architecture intérieur : closoir, frise…

Affublé d’un visage assez grossier, avec un nez particulièrement fort, ce personnage, qui s’oppose à ceux des danseurs, est vêtu très simplement. Autant que la simplicité de sa tenue vestimentaire, les traits de son visage désignent l’appartenance à une classe inférieure de la société, comme si inversement la beauté physique était synonyme de la noblesse sociale.

Ces sujets, qui aiment à montrer les activités de la vie quotidienne, s’expriment au XVème siècle dans des formes artistiques variées, et s’épanouissent en particulier dans les calendriers et les livres d’heures. Ce moine témoigne, avec son visage aux traits lourds, que ce genre de distinctions sociales n’épargne pas le clergé. 

Les costumes de ces personnages, des pourpoints aux larges épaules pour les hommes, des robes aux encolures carrées et des hennins en « pain fendu » pour les femmes, sont caractéristiques du XVème siècle, notamment des années 1430-1450.

Hennin : coiffure féminine du Moyen Âge ; bonnet conique très haut et rigide.

D’autres couples de personnages, parfois sur le même panneau, parfois sur des panneaux qui se suivent, font référence à des termes courtois : ils échangent une fleur, un cœur, ou même un anneau, symbole de l’amour que l’homme porte à sa compagne.

A côté de scènes qui évoquent les divertissements des classes sociales les plus aisées, il en existe qui illustrent la vie quotidienne.

La chasse au sanglier, peu prestigieuse (au contraire de la chasse au cerf par exemple), est confiée à cette époque à des veneurs.

Scènes religieuses et profanes

Deux visions extrêmes cohabitent sur ce plafond :

– La Rédemption pour les justes…

Ci-contre, un ange sauve une âme d’une gueule de Léviathan. Selon une iconographie traditionnelle au Moyen Âge, l’âme est représentée sous la forme d’un petit personnage dénudé, sorte d’adulte en miniature, que l’ange enveloppe dans un tissu rouge.

Closoir – Scènes religieuses et profanes

– Les tourments de l’enfer pour les pêcheurs…

Une femme, dont les mains croisées ne parviennent pas à dissimuler le sexe, source de son pêché, est dévorée simultanément par deux gueules de Léviathan. Son visage n’exprime aucune douleur, comme si elle s’était résignée à son sort. Les gueules affrontées de Léviathan qui font référence à l’enfer sont sur le même modèle que celles engoulant les poutres.

D’autres scènes religieuses sont plus rassurantes : ainsi est figurée une Vierge à l’Enfant, thème rarement représenté sur un plafond médiéval. De plus, cette représentation est singulière, puisque l’Enfant n’est pas assis sur les genoux de sa mère, comme on pouvait s’y attendre, mais se tient dressé à hauteur du visage de Marie et tend le bras dans sa direction, comme pour mieux dialoguer avec elle.

Vierge à l’Enfant

Un personnage nimbé qui tient une coupe dont s’échappe un serpent participe également à cette iconographie religieuse : c’est la représentation traditionnelle de Saint Jean l’Evangéliste, saint patron de l’archevêque Jean d’Harcourt, commanditaire probable du plafond. Selon la légende Dorée, Saint Jean, mis à l’épreuve, aurait bu une coupe contenant du poison, et, protégé par Dieu, n’en aurait ressenti aucun effet.

Saint Jean l’évangéliste

Sources :

Cet article repose essentiellement sur les détails et les explications affichés à l’intérieur du château, à l’intention du public.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_des_archev%C3%AAques_de_Narbonne

https://monumentum.fr/chateau-des-archeveques-narbonne-pa00103403.html

http://www.capestang.fr/index.php/fr/tourisme/le-chateau

https://www.tourismecanaldumidi.fr/Faire/Activites-culturelles/Musees-et-centres-d-interpretation/Le-Plafond-Peint-du-Chateau-de-Capestang-Capestang

https://books.openedition.org/pupvd/3093?lang=fr

Donnez votre avis sur l'article

commentaire(s)

Ecrit par le .

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge