La chapelle templière de Bras

LES TÉMOINS DU PASSÉ

MOYEN ÂGE

LA CHAPELLE TEMPLIÈRE DE BRAS

 

La Chapelle templère de Bras

 

Blason de la ville de Bras (Var)

NOM : Chapelle templière Notre-Dame-de-Bethléem.

CULTE : catholique romain.

TYPE : chapelle.

STYLE DOMINANT : roman.

En histoire de l’art, l’art roman est la période qui s’étend, en Europe, du début du 10ème siècle à la seconde moitié du 12ème siècle. Elle se situe entre l’art préroman et l’art gothique.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIIème siècle.

RATTACHEMENT : évêché de Fréjus et de Toulon.

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Ordre du Temple.

Croix des Templiers

PROPRIÉTAIRE ACTUEL : propriété privée.

PROTECTION : inscrit par arrêté sur la liste des Monuments Historiques le 13 novembre 1957.

SITUATION : Bras est une commune française située dans le département du Var, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elle se trouve à environ 15 km de Brignoles, et à environ 10 km de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume. (Source Google maps).

COMMUNE : Bras.

DÉPARTEMENT : Var.

Blason du département du Var

RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Blason de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

FONDATION DES PAUVRES CHEVALIERS DE L’ORDRE DE SALOMON

Templiers – Les peintures sont de Nan Emile

 

Le 13 janvier 1129 s’ouvre le Concile de Troyes.

Hugues de Payns

Convoqué par le pape Honorius II à la demande d’Hugues de Payns (1er Grand Maître des Templiers), le synode reconnaît officiellement l’Ordre du Temple dont la règle, transcrite par Bernard de Clairvaux, est ratifiée par le Concile.

Bernard de Clairvaux

L’Ordre est créé selon la règle du « chevalier du Christ » : simplicité, pauvreté, chasteté et prières. Cette règle s’appuie sur celle de Saint Benoit, avec quelques nuances empruntées à celle de Saint Augustin.

Cette doctrine est suivie par les chanoines de l’Ordre du Saint Sépulcre, près desquels vivent les premiers Templiers.

Honorius II

L’ordre a alors plusieurs appellations : la milice des Pauvres Chevaliers de Christ, les Chevaliers de la Sainte Cité, les Chevaliers du Temple de Salomon de Jérusalem, la Sainte Milice hiérosolymitaine du Temple de Salomon. Au fil du temps, le nom qui deviendra le plus usité sera celui de « Templiers ».

HISTORIQUE DE L’ORDRE

L’Ordre du Temple était un « Ordre religieux et militaire » issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Il fut créé en 1129, lors du Concile de Troyes.

A l’origine, ses membres constituaient une milice nommée les « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon ».

Siège de Saint-Jean-d’Acre 1291

L’ordre eut pour mission, au cours des 12ème et 13ème siècles, d’accompagner et de protéger les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, à Jérusalem, dans le contexte de la Guerre Sainte et des Croisades. Les soldats du Christ seront présents dans de nombreuses batailles lors des Croisades en Terre Sainte, ainsi que dans la péninsule ibérique lors de la « Reconquista ».

Pour accomplir et financer ses missions, l’Ordre va pouvoir, grâce à des dons fonciers, essaimer et construire à travers l’Europe tout un réseau de monastères (commanderies), puis s’étendre dans tout l’Occident chrétien. Cette montée en puissance va lui donner un rôle privilégié parmi les souverains de l’époque. Les Pauvres chevaliers du Christ vont devenir des partenaires financiers de premier choix auprès des monarques occidentaux. Ils effectueront même, avec certains rois, des transactions à caractère non lucratif, jusqu’à devenir les gardiens des trésors royaux.

Le 28 mai 1291, après la chute de Saint-Jean-d’Acre et le retrait définitif des armées croisées de la Terre Sainte, l’Ordre va tomber en disgrâce. Devenus trop puissants aux yeux du roi de France Philippe le Bel, les chevaliers du Temple seront condamnés en procès pour hérésie.

Templiers sur le bûcher

Le 14 septembre 1307, le roi dépêche des messagers à tous ses sénéchaux et baillis, leur ordonnant de saisir tous les biens mobiliers et immobiliers des chevaliers du Temple.

Le 13 octobre 1307, sur ordre du roi, l’on procède en France à l’arrestation de la totalité des Templiers au cours d’une même journée.

Le 13 mars 1312, l’Ordre est dissout par le pape Clément V.

Le 18 mars 1314, le dernier Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay, est brûlé sur un bûcher dressé sur l’île aux Juifs, à Paris.

Lire : Liste des Grands Maîtres de l’Ordre du Temple.

LA CHAPELLE TEMPLIÈRE DE BRAS

MOYEN ÂGE

C’est sur la colline Saint-Pierre que Bras se développe au XIème siècle. Un castrum ceinture le château, l’église et les habitations.

Au Moyen Âge, un castrum est un lieu d’habitat aristocratique et paysan clos et fortifié. La motte castrale est le premier mode de protection par une enceinte, apparu au Xème siècle.

Le castellum militaire est un fortin, généralement intégré dans le système de fortification du limes (systèmes de fortifications établis le long d’une frontière). Au Moyen Âge, le castellum c’est aussi le château central du castrum (village plus ou moins fortifié sur une hauteur, notamment dans la région du Languedoc).

DES TEMPLIERS AUX HOSPITALIERS

Au XIIème siècle, grâce à une donation de Foulques de Bras, frère de l’ordre et commandeur de Richerenches (de 1175 à 1179), les Templiers s’établissent dans des bâtiments à proximité du village, avec au centre la chapelle Notre-Dame-de-Bethléem. Dès lors, le bourg va prendre son essor, et les Templiers vont ériger une commanderie. Celle-ci était en fait une exploitation agricole qui permettait, via le port de Marseille, l’approvisionnement en vivres et en fournitures des établissements templiers d’Orient.

De cette époque subsistent des bâtiments remaniés et une chapelle (seul vestige de l’ancienne commanderie de Bras) d’architecture romane provençale.

En 1312, lors de la transmission des biens de l’Ordre du Temple, la commanderie devient « Hospitalière » (chapelle romane de l’Ordre des Hospitaliers, de l’Ordre de Saint-Jean de Jérusalem).

L’Ordre des Hospitaliers se consacrera aux indigents et aux lépreux. La mémoire de ce passé restera gravée dans de nombreux noms de lieux-dits : Quartier de l’Hôpital, le Temple, le Cros de l’Hôpital.

Après la chute de l’Ordre du Temple, tous les biens des chevaliers sont transmis « Ad providam » à ordre de Saint-Jean de Jérusalem. Ad providam est une bulle pontificale fulminée par le pape Clément V le 2 mai 1312, lors du Concile de Vienne. Elle donne aux Hospitaliers de l’ordre de Saint-Jean de Jérusalem les biens et terres de l’Ordre du Temple, alors aboli par la bulle papale Vox in excelso du 3 avril 1312.

L’IMPLANTATION DU TEMPLE A BRAS

La chapelle templère de Bras

Le commencement de l’implantation Templière à Bras est à attribuer vers 1175 à Foulques de Bras, frère de l’Ordre, et commandeur de l’importante Maison de Richeranches ; il semblerait que ces premières donations se soient faites à l’Est du village, vers Le Val.

L’actuelle toponymie est encore significative : Grand temple, Commanderie, Petit temple, Cros de l’Hôpital…

Les donations et achats se succèdent, souvent avec l’aide de Saint Victor. L’importance des Templiers grandit. En 1235, Pierre de Ponteves, co-seigneur du village, vend au commandeur tout ce qu’il possède en lieu et terroirs, en juridictions et domaines.

L’Ordre devient co-seigneur, encore plus puissant que les Ponteves.

Après cette date, la commanderie remembrera à son profit la plus grande partie de la seigneurie, des fiefs et des autres tenures du lieu.

Après avoir dépendu, par intermittence, des commanderies du Ruou et de Saint Maurice, la Maison du Temple de Bras et ses possessions alentours devinrent, fin XIIIème siècle, un membre assez indépendant de la préceptorale d’Aix.

LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-BETHLEEM

Notre-Dame-de-Bethléem

La chapelle Templière de Bras succèda à un oratoire établi dans une chambre de la Commanderie, et consacré à Notre-Dame-de-Bethléem.

Le curé de la paroisse obtint de l’évêque de Fréjus, le partage des dons faits à la chapelle. De plus, celle-ci ne devait comprendre qu’un seul autel, ainsi que deux cloches sonnant les offices après la paroisse. Il n’était pas permis de célébrer des cérémonies pour les villageois.

Le cimetière attenant à la chapelle ne pouvait accueillir un paroissien que sur sa demande expresse, faite publiquement, en dehors de toute pression. Dans ce cas présent, le curé recevait le tiers du legs éventuel fait à l’Ordre.

La chapelle a été restaurée en 2001. Un gros figuier avait poussé dans le mur du chœur et menaçait tout l’édifice, en bousculant toutes les pierres et les assises du chevet. Cette chapelle répond à la fois aux normes des Templiers et à l’école du roman provençal.

Proportionnée à la règle d’or, elle est composée d’une simple nef rythmée par deux arcs-doubleaux en plein cintre. Les murs gouttereaux sont percés au Nord d’une belle porte en contre-bas, et sur le mur Sud d’une seule ouverture en œil de bœuf. Ces murs intègrent des arcs de décharge, un par travée. L’abside est en cul-de-four non nervuré.

Chaque angle externe est fait d’un chaînage à bossage rustique ; le toit et le chevet sont recouverts de lauzes de pierre. Le clocher, qui est un simple prolongement du pignon Est, rappelle les clochers-peigne du Sud-ouest. Il est percé de deux logements, pour abriter deux cloches.

Le mur côté Nord est muni de corbeaux, qui évoquent la présence en ce lieu d’un auvent aujourd’hui disparu.

L’ORDRE DU TEMPLE, DONS ET ACQUISITIONS

Les Templiers – Peintures de Nan Emile

En moins d’un siècle, l’Ordre du Temple se rendra maître de la moitié des terres de Bras, et ce, grâce à des donations…

Il ne faut pas se tromper sur le terme : les donateurs cèdent leurs biens tout d’abord à Dieu ou à la Vierge Marie, ensuite au Temple. En fait, beaucoup de ces donations étaient des ventes déguisées en vue d’éviter le paiement de certains droits.

D’autres dons provenaient de personnes qui se faisaient admettre dans les maisons parmi les frères.

On facilitait l’entrée effective des donateurs dans les maisons de l’Ordre, même lorsqu’il s’agissait de femmes et d’enfants mineurs. (En 1267, Agnès Chatella fut admise comme consœur à Bras).

Les maisons rurales du Temple servaient de maisons de crédit dans leur zone d’influence. Elles prêtaient aux propriétaires ou aux seigneurs qui se trouvaient dans le besoin. La garantie pour l’acquittement d’une dette finissait le plus souvent par revenir aux Templiers. Les testaments en leur faveur étaient rares, des droits risquant d’amoindrir les legs recueillis par les frères. Quant aux achats effectués par les commandeurs, ils portaient sur des fiefs ou des droits qui permettaient à l’Ordre d’agrandir le domaine, ou de favoriser son exploitation.

LA COMMANDERIE

La chapelle templière de Bras

PRODUCTIVITÉ

L’abbaye de Bras possédait dans la région de Brignoles un très vaste vignoble ; la culture de la vigne y était déjà importante au XIème siècle.

Dès le XIIIème siècle, à Bras, le blé l’emporte en superficie sur la vigne. Dans les reconnaissances de 1258, on dénombre plus de 80 parcelles de vignes exploitées par des tenanciers. Si les plus riches ont 2500 m2, 5000 voire un hectare, les autres ne cultivent que 500 ou 1000 m2. On en trouve un qui n’a que 200 m2. Les vignes sont groupées par quartiers.

Le paysan qui veut obtenir des vignes passe un contrat de complant avec le seigneur. Le cultivateur plante la vigne, et reste maître du terrain pendant une période de cinq ans.

Passé ce délai, le terrain est partagé en deux lots : une partie revient en toute propriété au seigneur, l’autre à l’exploitant, allant de la jouissance à la pleine propriété.

Bail à complant : bail en vertu duquel la jouissance d’une terre est concédée par le propriétaire à un cultivateur, à charge d’y planter et d’y cultiver de la vigne. Bail qui fixe la proportion que le propriétaire prend sur les récoltes.

Ce dernier devra aussi payer des redevances annuelles diverses : de l’orge, une poule, une fougasse… ou au mieux s’acquitter des corvées dans les vignobles de la réserve du Temple (la taille, le binage, les vendanges, le cerclage des tonneaux…).

A la fin de l’Ordre, la réserve de la commanderie de Bras comptait près de cinq hectares de vignes, rapportant 9 à 10 hectolitres à l’hectare.

La qualité du pressage était de loin supérieure à celle d’aujourd’hui. Pour récupérer une partie du jus restant dans les grappes, on fabriquait de la trempa (ou piquette) en ajoutant de l’eau dans les marcs pour une fermentation et une macération prolongée. Un pressurage nouveau donnait un petit vin moins coloré, plus âcre au goût, et moins alcoolisé.

DÉPENDANCES

Il faut avoir à l’esprit l’ampleur de l’échelle des revenus de ces commanderies pour comprendre leur différence de statut. Les plus importantes accordaient aux frères qui en étaient dotés le titre de commandeur, puis de bailli.

La commanderie templière n’est pas seulement une maison plus importante que les autres. Elle est choisie par l’Ordre à la suite de nombreux critères déterminants. Tout d’abord, un critère de situation. Si l’apparence n’est pas évidente, on constate avant tout que le choix du lieu est stratégique : passage d’une route, croisement de chemins, endroits réputés pour des résurgences de sources.

Si elles avaient la même importance aux yeux de l’administration générale, toutes ces commanderies étaient de valeur inégale, aussi bien territorialement qu’en qualité des revenus… La pauvreté ou la richesse de la région influait sur la taille des revenus.

LA CHAPELLE DES TEMPLIERS DE BRAS

L’Histoire du village de Bras s’inscrit autour d’un coude de la rivière Cauron (elle-même affluent du fleuve Argens).

Le terme Bras viendrait de brac (en celtique), puis de « braz », ce qui veut dire « trou d’eau ».

De part et d’autre de ce trou d’eau, deux reliefs sont émergeants :

– L’un au Nord-Est (colline Saint Pierre), lieu de l’implantation d’une bourgade fortifiée (Castrum Braz).

– L’autre au Sud-Ouest (donation de Foulques de Bras), où s’établira au XIIème siècle une commanderie Templière ayant des liens avec Brue Auriac (Notre Dame), Brignoles (Saint Christophe) et bien d’autres…

Après la dissolution de l’Ordre du Temple, en 1312, cette Commanderie sera cédée aux Hospitaliers de Saint Jean de Jérusalem, puis à l’Ordre de la Croix de Malte, et ceci jusqu’à la Révolution.

Il ne subsiste aujourd’hui que cette chapelle qui daterait de la fin du XIIème, début du XIIIème siècle.

UNE ARCHITECTURE TRÈS SIMPLE 

– une nef en berceau.

– un chœur en cul-de-four.

Cependant, sa construction est plus élaborée qu’il n’y parait…

– La voûte de la nef repose sur des arcs de décharge situés dans les murs gouttereaux.

– Son clocher-mur est dit en « peigne », car il n’est pas situé sur la façade occidentale mais au-dessus de l’arc triomphal ; une disposition rare pour être soulignée.

Le clocher qui domine Notre-Dame de Bethléem ne comprend que deux cloches, disposées dans des ouvertures en cintre. Leur nombre et l’heure des sonneries étaient règlementés, ceci pour ne pas causer du tort aux églises officielles de la région. La discrétion était recommandée aux Templiers.

L’entrée, au nord, est une modeste porte de bois sombre. On distingue au-dessus un arc doté d’un bandeau dentelé dont la précision tranche avec la pierre brute du reste de l’édifice. Ici, la finesse se situe dans les détails.

NB : la couverture en lauze qui a été restituée (sur le chevet et sur le plan sud du toit de la nef) a été trouvée en place (presque intacte).

L’ORDRE DU TEMPLE EN PLEINE LUMIÈRE

Templiers – Les peintures sont de Nan Emile

Entrons dans la chapelle. L’endroit est discret et dépouillé ; une modestie apparente règne. La nef est simple, composée de deux travées. Au fond, l’abside en quart de cercle se dévoile, minuscule, en cul-de-four. Un autel en pierre blanche, presque isolé, se dresse devant nous. Il semble que rien ne peut rompre le calme des lieux. Ne nous y fions pas…

Ce décor spartiate change de couleur en fonction des heures. La lumière qui pénètre en traversant l’oculus du mur sud, et l’ouverture réalisée sur le mur de l’abside, laissent filtrer les rayons du soleil. Cette clarté change d’orientation au fil des heures, et inonde de lumière certaines parties de l’intérieur de la petite nef. On peut alors découvrir, réparties sur les parois, les croix templières, témoins du passé de la chapelle.

Le 21 juin, pour le premier jour de l’été, le spectacle est féérique. Les rayons du soleil s’invitent dans le sanctuaire pour se croiser très distinctement sur l’autel. On comprend mieux l’absence de faste et de dorure ; le spectacle est assuré par la nature de Provence qui se charge de faire valoir la beauté de la petite chapelle des Templiers de Bras.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Panneaux explicatifs affichés à l’intérieur de la chapelle

https://www.vinci-autoroutes.com/fr/decouvertes/idees-sorties/sites-touristiques/chapelle-templiere-notre-dame-de-bethleem/

https://monumentum.fr/chapelle-des-templiers-pa00081550.html

http://www.templiers.org/bras.php

https://fr.wikipedia.org/wiki/Notre-Dame_de_Bethl%C3%A9em_(Bras)

 

 

 

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1 réponse

  1. 9 octobre 2023

    […] 125         La chapelle Templière de Bras […]

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