Charles Martel, seul successeur de Pépin de Herstal
LES MÉROVINGIENS
CHARLES MARTEL,
SEUL SUCCESSEUR DE PÉPIN DE HERSTAL
Cette famille descend des peuples Francs saliens qui se sont installés dès le Vème siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai, en Belgique. L’Histoire de la dynastie est marquée par l’apparition d’une forte prédominance de la culture chrétienne au sein de l’aristocratie. Elle se caractérise aussi par l’implantation croissante de l’Église, et par une économie qui se développe suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Le nom « Mérovingien » provient du roi Mérovée, ancêtre semi-mythique de Clovis (466-511). Les Mérovingiens, sous l’Ancien Régime et au XIXème siècle, sont désignés par certains légistes et historiens français comme étant la « première race » des rois francs.
LES PIPPINIDES
Le terme de Pippinides désigne au sens strict les membres de la famille de Pépin de Landen en ligne agnatique, c’est-à-dire issus de ce dernier par les hommes. Cognatique : Se dit d’un mode de descendance ou filiation qui se transmet aussi bien par les hommes que par les femmes.
Lire :
– L’inexorable ascension des maires du palais.
CHARLES MARTEL L’ILLÉGITIME !
(688-741)
Lire :
– Charles Martel, réunificateur de l’État franc
– Charles Martel, Poitiers 732
SOMMAIRE
Le 16 décembre 714 meurt à Jupille-sur-Meuse Pépin de Herstal, le père de Charles Martel.
Roi de Neustrie et d’Austrasie, Pépin de Herstal (ou Pépin le Jeune) désigne sur son lit de mort son unique et illégitime héritier, son fils cadet de 26 ans, Charles Martel (fils d’Alpaïde, sa seconde épouse). Quant à Plectrude, sa première épouse, elle veut placer sur le trône des deux royaumes son petit-fils Théodebald, âgé alors de sept ans.
La succession sera rude et le conflit menacera la lignée pippinide elle-même. Pour pouvoir régner en maître sur le royaume franc, Charles Martel va devoir se battre contre les magouilles et les manœuvres de la reine Plectrude et affronter les soulèvements de la noblesse neustrienne. Il finit par l’emporter, établissant ainsi une solide et nouvelle dynastie, celle des Carolingiens.
Il y avait autant de maires du palais qu’il y avait de royaumes, avec un maire du palais pour le royaume de Neustrie, un autre pour le royaume d’Austrasie, et un troisième pour le royaume de Bourgogne.
CHARLES MARTEL, « CÉLÈBRE PAR SA FORCE ET SA VALEUR !»
Pépin de Herstal bat les Neustriens lors de la bataille de Tertry en juin 687. Après sa victoire, il devient l’unique maire du palais des royaumes réunis d’Austrasie, de Neustrie et de Burgondie.
A la mort de son père Childebert III, Dagobert III accède au trône à l’âge de douze ans. Il n’est cependant que roi de Neustrie en titre. Celui qui est maître des Francs, c’est le puissant Pippinide Pépin de Herstal. C’est lui qui administre et dirige le gouvernement et les finances du royaume.
Peu de temps avant sa mort, et lucide quant à l’appétit de la remuante aristocratie, il choisit de désigner son fils illégitime Charles Martel comme son unique successeur, afin de prévenir les disputes fratricides entre ses héritiers.
RAPPEL
La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne). La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).
PLECTRUDE, UNE BELLE-MÈRE INSATIABLE DE POUVOIR
Charles Martel est le fils d’Alpaïde, une concubine de Pépin de Herstal. Celui-ci l’a épousée du vivant de sa première femme, Plectrude (à l’époque, la polygamie était encore possible). Mais Plectrude lui a donné deux enfants : Drogon et Grimoald.
Le 16 décembre 714, à la mort de son époux, Pépin de Herstal, la reine Plectrude est bien décidée à faire valoir les droits au trône de ses progénitures. Elle n’entend pas voir l’héritage de ses enfants échoir dans les mains d’un bâtard, de surcroît le cadet de la lignée.
Pour arriver à ses fins, la reine Plectrude fait écrouer Charles Martel dans une prison à Cologne. Elle va s’évertuer à imposer comme maire du palais son petit-fils Théodebald (708-741), âgé de six ans à peine (seul héritier de son défunt fils Grimoald). Plectrude va avoir dans un premier temps gain de cause en Austrasie. Elle devra cependant renoncer en Neustrie, co nfrontée à la révolte de l’aristocratie, qui se montrera fidèle à ses valeurs d’indépendance.
Alors qu’il effectue un trajet de Cologne à Paris, le jeune Théodebald est fait prisonnier en forêt de Compiègne par des neustriens insurgés. Ces opposants exigent de nommer un maire du palais originaire de Neustrie. C’est ce qu’ils font en installant un certain Rainfroy, dont les sbires vont s’emparer de la moitié du trésor royal.
En 715, dès la mort de Dagobert III, les insurgés neustriens exfiltrent d’un monastère un religieux nommé Daniel, et certifient que ce clerc est le fils légitime du roi défunt. Daniel se laisse alors pousser les cheveux, et est ensuite couronné par le maire du palais Rainfroy (ou Raganfred) sous le nom de Chilpéric II.
La manœuvre de la reine Plectrude provoque donc dans un premier temps la division du royaume franc, et la disparition du long travail de réunification effectué par Pépin de Herstal.
CHARLES MARTEL VAINQUEUR
DES FRISONS, DES AQUITAINS, ET DES NEUSTRIENS
Les différentes provinces du royaume n’acceptent pas de voir une femme les diriger ; les révoltes commencent alors à éclater : en Neustrie d’abord, en 715, lorsque Rainfroy, son maire du palais, bat l’armée de Plectrude en forêt de Cuise. Ensuite, c’est le peuple du Nord de l’Italie qui se soulève et se rallie à la Neustrie. Puis c’est au tour des Saxons et des Austrasiens.
Nonobstant, en 715, l’héritier illégitime de Pépin de Herstal réussit à s’évader de sa prison. Charles est un jeune homme battant et résolu ; il va profiter de l’occasion pour rassembler ses partisans austrasiens, et aller affronter les Frisons et leurs alliés Neustriens de Chilpéric II et de Rainfroy.
Insatiable, Charles ne peut se contenter de gouverner qu’une partie du royaume franc. Après avoir pacifié les Frisons, il entreprend d’entrer en guerre contre les Neustriens.
Les Neustriens se sont alliés avec Eudes, le duc d’Aquitaine. Celui-ci a tout intérêt à ce que le nord du royaume demeure divisé. Il rassemble donc ses troupes, et à la tête d’une armée de Basques, il marche sur Paris. La réaction de Charles Martel est immédiate.
– En 716, il affronte et bat les Aquitains et les Neustriens à la bataille d’Amblève.
– Le 21 mars 717, à Vincy, entre Arras et Cambrai, il inflige une lourde défaite aux Aquitains et aux Neustriens.
– Puis il se dirige sur Paris, où il fait une entrée triomphale. Une fois la capitale conquise, Charles Martel sait qu’il n’a plus d’adversaires susceptibles de s’opposer à son accession au pouvoir.
– L’Austrasie retrouve sa souveraineté. Chilpéric II et Rainfroy s’enfuient, et partent se réfugier auprès d’Eudes, duc d’Aquitaine.
– Dans un premier temps, Charles Martel négocie la paix avec son ancien rival, Eudes d’Aquitaine, avec qui il aborde aussitôt le remboursement du trésor royal que les Neustriens se sont appropriés.
– Pour s’opposer au roi Chilpéric Il et au maire du palais de Neustrie Rainfroy, il nomme à titre honorifique Clotaire IV (vers 685-719) sur le trône d’Austrasie.
Après la mort de Pépin de Herstal, il aura fallu sept années à Charles Martel pour rétablir l’unité du royaume franc. Alors que la lignée mérovingienne est en pleine déliquescence, la famille des Pippinides donne le jour une nouvelle dynastie, celle des Carolingiens.
UNE MÉTICULEUSE REPRISE EN MAIN DU ROYAUME !
Charles Martel a parfaitement conscience que son pouvoir dépend de son entourage. Pour cela, il doit s’assurer que les gens qui forment son cercle d’influence lui soient fidèles et loyaux. Pour conforter sa position, il doit nommer des hommes sûrs aux principales charges religieuses, administratives et militaires du royaume.
A Rouen, il remplace l’abbé de Fontenelle, Waddon (un ami de Rainfroy), par Hugues, son neveu. Il lui confie aussi l’évêché de Bayeux, puis celui de Paris.
Au Mans, l’évêque Erlemond est chassé. Sa charge échoira à un laïc, un dénommé Charivé. L’abbaye de Redon est attribuée au comte Agathée, et celle de Corbie à Grimo (ce dernier sera archevêque de Rouen de 744 jusque vers 748).
Une fois ces hautes fonctions distribuées à des fidèles et à des membres de la lignée pippinide, Charles Martel peut assoir fermement son pouvoir sur le royaume franc. Les derniers rois mérovingiens ne sont désormais plus que des fantoches sans autorité ni prestige.
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens).
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_Martel
https://guyderambaud.wikia.org/fr/wiki/Charles_Martel
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Poitiers_(732)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Dagobert_Ier
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_de_Landen
https://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9pin_de_Herstal
https://fr.wikipedia.org/wiki/Plectrude
https://fr.wikipedia.org/wiki/Alpa%C3%AFde
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