La bataille navale d’Aboukir (Bataille du Nil)

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La bataille navale d’Aboukir

1er et 2 août 1798 (Bataille du Nil)

« La mort n’est rien, mais vivre vaincu et sans gloire, c’est mourir tous les jours.» Napoléon Bonaparte.


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Les 1er et 2 août 1798 a lieu la bataille du Nil, plus connue sous le nom de « bataille navale d’Aboukir ». C’est une tragique défaite de la flotte française face à celle de la Grande Bretagne. Elle se situe pendant les guerres de la Révolution française, et notamment dans un contexte précis, celui du début de la Campagne d’Egypte de Napoléon Bonaparte.

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Forces en présence.

La flotte française est commandée par le contre-amiral François Paul de Brueys d’Aigalliers ; elle est composée de 17 navires dont les noms suivent :

Le Guerrier – Le Conquérant – La Sérieuse – Le Spartiate – L’Aquilon – L’Artémise – Le Peuple Souverain – Le Franklin – L’Orient (navire amiral) – Le Tonnant – La Diane – L’Heureux – Le Mercure – La Justice – Le Guillaume Tell – Le Généreux – Le Timoléon

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François Paul Brueys d’Aigalliers

La flotte anglaise est sous les ordres du contre-amiral Horatio Nelson ; elle est forte de 14 navires dont les noms suivent :

HMS Zealous – HMS Audacious – HMS Goliath – HMS Theseous – HMS Vanguard (navire amiral) – HMS Orion – HMS Minotaur – HMS Defence – HMS Leander – HMS Alexander -HMS Swiftsure – HMS Bellerophon – HMS Majestic (deux vaisseaux anglais ne tiennent à l’écart de la bataille : le Culloden, qui est échoué sur un haut-fond quelques milles au nord, et la Mutine, qui est allée le secourir).

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Horatio Nelson


 

Déroulement de la bataille.

Le 27 juillet 1798, après avoir débarqué l’armée de Bonaparte, la flotte française jette l’ancre dans la baie d’Aboukir, près d’Alexandrie. Le vice-amiral François Paul de Brueys d’Aigalliers estime que sa position défensive est de tout premier ordre. Il a disposé ses navires parallèlement à la côte, en enchaînant ses vaisseaux. Le ravitaillement demeure incomplet et une grande partie des équipages se trouve encore à terre. Le déploiement de la ligne de défense se tient, malgré tout, assez éloigné des hauts fonds ; ce qui ne peut échapper à l’observation des Anglais. Le vice-amiral de Brueys d’Aigalliers laisse ainsi, derrière lui, une bande étroite navigable entre ses unités et le rivage. Le 1er août, Nelson trouve enfin l’escadre française qu’il cherchait depuis des semaines, et se lance immédiatement à l’assaut. La flotte britannique se divise en deux parties : l’une passe par le chenal laissé entre les vaisseaux français et la côte, l’autre ouvre le feu depuis le large. Pris dans un tir croisé, les premiers navires de l’avant-garde française de Brueys d’Aigalliers cessent le combat au bout de trois heures de lutte héroïque. Vers 21h30, un incendie se déclenche sur le navire amiral l’Orient. Vers 22h00, de Brueys est tué sur son banc de quart par un boulet avant que son bateau n’explose. On ne relèvera qu’une centaine de survivants qui s’étaient échappés à la nage.

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Ordre de bataille des vaisseaux des flottes ennemies

 


 

Conséquences.

Les retombées seront désastreuses pour l’Armée française qui se voit bloquée près d’Alexandrie, sans aucun moyen de retour. Cette déroute condamne, dès le début, les plans de la Campagne d’Egypte ; Bonaparte se voit prisonnier de sa conquête.

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Pertes.

Pour les Français : 1700 morts, 600 blessés, 3000 prisonniers.
Pour les Britanniques : 218 morts, 677 blessés.

Dommages pour la flotte française :

  • 9 navires ont été capturés pendant la bataille : le Guerrier, Le Conquérant, le Spartiate, l’Aquilon, le Peuple Souverain, le Franklin, le Tonnant, l’Heureux, et le Mercure.
  • 4 navires ont été détruits : l’Orient, le Timoléon, la Sérieuse et l’Artémise.

Il faudra plusieurs décennies à la France pour reconstituer sa flotte de guerre. Elle abandonne ainsi, pour tout le XIXème siècle, la prédominance des mers à son ennemi juré, la «Home Fleet ».

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2 réponses

  1. thuel dit :

    Je fais des recherches sur un de mes ancêtres. J’apprends sur un relevé militaire et qu’il a participé à la bataille d’Aboukir. Il était à bord du Tonnant du 22 janvier 1797 au 2 août 1798 ( date de son échouage ) .
    Je sais que le Tonnant est l’un des derniers à résister à la flotte de Nelson,
    Bien qu’il ait perdu son mât et son gouvernail, le vaisseau français est parvenu à s’éclipser dans la nuit, s’épargnant la honte d’une reddition. L’honneur était sauf mais il n’est pas allé bien loin. Il s’est échoué sur une plage égyptienne, où les Anglais l’on retrouvé quelques jours plus tard, abandonné.
    J’aimerais avoir l’avis des historiens de ce forum au sujet des survivants du Tonnant.
    Mon ancêtre à survécu et a participé à d’autres batailles j’ai retrouvé sa trace sur un autre vaisseau français en mars 1801.
    Quels sont les scénarii possibles concernant les rescapés du Tonnant ? Ont t il était capturés est rendus à l’armée française ? Faisaient ils partie d’un groupe qui a pu rallier la France ? Quelles étaient les possiblités pour un matelot ou un soldat se trouvant en territoire hostile pour rejoindre les siens ?
    Merci de votre aide

    • Jean Marie Borghino dit :

      Après la bataille de Trafalgar, de nombreux navires rescapés français et espagnols trouvèrent refuge dans le port de Cadix, tels que : le Héros, le Neptune, le Pluton, l’Algésiras et l’Argonaute, en ce qui concerne les navires français. Plus tard en 1808, pendant la guerre d’indépendance espagnole, ces unités, dépourvues de leur superstructures, servirent de prisons pour des soldats et matelots français capturés; très peu survécurent aux conditions horribles de détention. En 1809, certains prisonniers seront transportés aux Baléares et d’autres aux Canaries. Une très petite quantité de soldats y survécut. En 1814 les survivants seront enfin libérés. Peut être pourriez-vous orienter vos recherches vers les affaires maritimes et militaires espagnoles du port de Cadix. Il se peut que quelqu’un possède les réponses à vos questions. Je vous souhaite bonne chance…

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