Les Témoins du Passé – L’Arc de Constantin

LES TÉMOINS DU PASSÉ

ANTIQUITÉ

Drapeau du Latium

L’ARC

DE

CONSTANTIN

Insigne de Rome

ÉDIFICE : arc de triomphe.

STYLE : romain.

LIEU :  ville de Rome.

DATE DE CONSTRUCTION : inauguré le 25 janvier 315 après J.-C.

DIMENSIONS :

de l’arc : 21,10 m de haut x 25,7 m de large x 7,4 m de profondeur.

de l’arche centrale : 11,5 m de haut et 6,5 m de large.

des arches latérales : 7,4 mètres de haut et 4,4 mètres de large.

ROME

SITUATION

Rome, en italien « Roma », est la capitale de l’Italie depuis 1871. Située au centre-ouest de la péninsule Italienne, près de la mer Tyrrhénienne, elle est également la capitale de la région du Latium, et fut celle de l’Empire romain durant 357 ans.

Couleurs de la ville de Rome

LOCALISATION

L’Arc de Constantin est un arc de triomphe situé à Rome, entre le Colisée et le Palatin. Il se trouve de nos jours dans le Rione du Celio, l’ancienne route des triomphes.

Rione : dérivé du mot latin regio (région), qui désigne depuis le Moyen Âge les quartiers historiques de Rome.

Celio : un des 22 Rioni de Rome.

Le Mont Palatin est une des sept collines de Rome.

Le triomphe est une cérémonie romaine au cours de laquelle un général vainqueur défile dans Rome à la tête de ses troupes.

L’ARC D’UN CLIN D’ŒIL

Il fut construit par le Sénat romain pour commémorer à la fois la victoire de Constantin au Pont Milvius contre Maxence, le 28 octobre 312, et ses 10 années de pouvoir. Il fut placé près du Colisée et de la Meta Sudans, Constantin voulant associer son règne à celui de la dynastie flavienne qui avait érigé ces monuments.

La Meta Sudans (en latin, la borne qui suinte) est une fontaine monumentale de la Rome antique, jadis située au pied du Colisée, devant l’arc de Constantin.

Les reliefs proviennent de monuments romains plus anciens ; le pourtour des arches et leurs pieds datent de Constantin. Les médaillons proviennent d’un monument inconnu érigé pour Hadrien, les hauts reliefs d’un monument de Marc-Aurèle. L’intérieur de l’arche ainsi que les sculptures latérales viennent d’une frise en l’honneur de Trajan, de sa campagne contre les Daces. Les huit statues de Daces sont de la même époque.

Les Flaviens sont une dynastie d’empereurs romains issus de la gens Flavii, qui ont régné sur l’Empire romain de 69 à 96: Vespasien (de 69 à 79), Titus (de 79 à 81) et Domitien (de 81 à 96).

Inauguré le 25 juillet 315 (date correspondant aux decennalia du règne de l’empereur), c’est le dernier de la série des arcs de triomphe à Rome, dont il se distingue par son utilisation systématique de réemplois (spolia) de monuments antérieurs.

Les decennalia sont une fête officielle dans la Rome antique, célébrant les intervalles de dix ans du règne d’un empereur.

Tous ces détails font que ce monument n’est pas une œuvre unique en son genre, si ce n’est par la rapidité de sa construction : les travaux ont duré de 313 à 315 après J.-C.

Par manque de sculpteurs et de temps, le procédé de l’utilisation systématique des spolias s’avérera le plus pragmatique.

Spolias : remplois ou réemplois (pluriel du latin spolium) de matériaux (colonnes, chapiteaux et plaques de marbre), ainsi que d’œuvres d’art de monuments déjà existants, pour la construction d’un nouvel édifice (soit pour des raisons idéologiques, soit pour des faits purement économiques).

TRAJAN

Sur chacun des deux grands côtés on distingue quatre colonnes en marbre, surmontées de huit statues de Daces en marbre blanc veiné de striures violacées, provenant d’Asie Mineure ; ces colonnes remontent à Trajan.

Trajan naît sous le nom de Marcus Ulpius Traianus le 18 septembre 53 à Italica, en Bétique (dans ce qui est maintenant l’Andalousie dans l’Espagne moderne) et meurt le 8 ou

Trajan

le 9 août 117 à Selinus, en Cilicie. Il est empereur romain de la fin janvier 98 à août 117. À sa mort, il porte le nom et les surnoms d’Imperator Caesar Divi Nervae Filius Nerva Traianus Optimus Augustus Germanicus Dacicus Parthicus.

Une frise en marbre de l’époque de Trajan, de 18 m de long et 3 m de haut, fait partie elle aussi des matériaux de réemploi. Récupérée, elle a été coupée en quatre. L’on a placé deux fragments sur les petits côtés de l’arche, et deux à l’intérieur de l’arcade centrale.

Il existe d’autres fragments de cette frise mais on ignore leur provenance. Les scènes représentent l’une des deux guerres de Trajan contre les Daces (101-102 et 105-106 après J.-C). On y voit des cavaliers et des fantassins romains qui emmènent des Daces faits prisonniers. Puis on découvre une charge de la cavalerie romaine, menée par Trajan, contre les barbares qui succombent. Enfin vient l’entrée à Rome de l’empereur, accompagné de Virtus. Ces fresques représentent une célébration des victoires de Trajan affichées sur une note triomphale.

ADRIEN

Au-dessus des arches latérales, on trouve huit médaillons de l’époque d’Adrien d’environ 2 mètres de diamètre. Ils sont groupés deux par deux et insérés dans des plaques de porphyre : la datation à l’époque d’Adrien est justifiée par la présence dans certains de ces médaillons de l’image d’Antinoüs, favori de l’empereur.

Publius Aelius Hadrianus, dit Hadrien (Imperator Cæsar Traianus Hadrianus Augustus, en latin), naît le 24 janvier 76 à Italica (près de Séville) et meurt le 10 juillet 138

Hadrien

à Baïes (station balnéaire de l’antiquité romaine près de Naples, en Campanie). C’est un empereur romain de la dynastie des Antonins. En 117, il succède à Trajan et règne jusqu’à sa mort.

Ces médaillons affichent des scènes qui représentent la chasse (à l’ours, au sanglier, au lion, et un départ pour la chasse) et des sacrifices (à Apollon, à Diane, à Hercule, et à Sylvain).

On remarque la présence constante de l’image d’Adrien, même si la tête a été remplacée par celle de Constantin dans les scènes de chasse et par celle de Licinius dans les scènes de sacrifices. Parfois on distingue l’adjonction d’un nimbus, sorte d’auréole, qui, en ce temps-là, servait à attribuer un caractère sacré à l’image de l’empereur.

Du point de vue du style, ces médaillons entrent parfaitement dans la ligne du courant classique de l’époque d’Hadrien. Ils comportent des personnages qui évoluent sur un fond presque neutre, et des paysages esquissés d’une façon synthétique. On ignore leur provenance : probablement étaient-ils en lien avec certains monuments se rapportant à Antinoüs.

Antinoüs est un jeune homme originaire de Bithynie qui vécut au IIème siècle apr. J.-C., il a été le favori et l’amant de l’empereur romain Hadrien. Il meurt à l’âge de 20 ans

Antinous

environ, en se noyant dans le Nil dans des circonstances qui restent mystérieuses. Adulé par Hadrien, Antinoüs est représenté par un grand nombre d’œuvres d’art qui en font l’un des visages les plus célèbres de l’Antiquité.

MARC AURÈLE

Marc Aurèle est né le 26 avril 121 à Rome et mort le 17 mars 180 (probablement à Vindobona, emplacement actuel de la ville de Vienne en Autriche). C’est un empereur

Marc Aurèle

romain, doublé d’un philosophe stoïcien qui dirigera l’Empire romain à son apogée. Il accède au pouvoir le 8 mars 161 et règne jusqu’à sa mort (fin de la Pax Romana).

Tout en haut sur l’attique, de part et d’autre de l’inscription, on distingue sur les deux faces de l’arc huit bas-reliefs (placés deux par deux) datant de l’époque de Marc Aurèle.

 

Le premier panneau représente le départ de l’empereur : ce dernier est flanqué du Génie du Sénat et du Génie du Peuple Romain, et accompagné d’un groupe de soldats et de son gendre, Pompeianus. Une personnification de la route l’invite au voyage ; sur le fond apparaît la Porte Triomphale.

Le deuxième montre Marc Aurèle qui accomplit le sacrifice des suovétaurilies (sacrifice d’un porc, d’une brebis et d’un taureau) au milieu de soldats et de servants.

Dans le troisième, l’empereur, en compagnie de Pompeianus, harangue la foule du haut d’une tribune.

Dans le quatrième, Marc Aurèle condamne un chef barbare, tandis que dans le cinquième il fait un geste de clémence à l’égard d’un autre chef barbare et de son jeune fils.

Dans le septième panneau, on célèbre le retour de Marc Aurèle alors qu’il franchit la Porta Triomphalis, accompagné de Mars et de Virtus, et au second plan de Mater Matuta. En fond de tableau se trouve le Temple de la Fortune.

Enfin dans le huitième tableau, au centre, on distingue les congiaria, c’est-à-dire les donations faites au peuple par l’empereur, qui est assis au sommet d’un podium ; derrière lui on aperçoit les consuls de l’année 173 et ses gendres, Pompeianus et Claude Sévère.

CONSTANTIN

Constantin Ier (Flavius Valerius Aurelius Constantinus en latin) est né à Naissus en Mésie (aujourd’hui Niš en Serbie) le 27 février 272. Il est proclamé 34ème empereur

Constantin (272-337)

romain en 306 par les légions de Bretagne (actuel sud de la Grande-Bretagne). Il meurt le 22 mai 337, après 31 ans de règne. C’est une figure éminente du IVème siècle.

L’ATTIQUE

Attique : petit étage placé au sommet d’un édifice, au-dessus d’une frise. Couronnement au-dessus d’un arc de triomphe.

Au-dessus de l’arche principale, au centre de l’attique, se trouve une inscription monumentale.

Elle devait à l’origine être écrite en lettres de bronze. On peut encore la lire facilement car les saignées dans lesquelles étaient incrustées les lettres ont résisté au siècles. Le texte est identique sur les deux façades et se lit ainsi :

« IMP · CAES · FL · CONSTANTINO · MAXIMO · P · F · AVGUSTO · S · P · Q · R · QVOD · INSTINCTV · DIVINITATIS · MENTIS · MAGNITVDINE · CVM · EXERCITV · SVO · TAM · DE · TYRANNO · QVAM · DE · OMNI · EIVS · FACTIONE · VNO · TEMPORE · IVSTIS · REM-PUBLICAM · VLTVS · EST · ARMIS · ARCVM · TRIVMPHIS · INSIGNEM · DICAVIT »

Traduction : « Au pieux et heureux empereur César Flavius Constantin le Grand, Auguste, parce que, sous l’inspiration de la divinité (instinctu divinitatis) et par grandeur d’esprit, avec son armée et de justes armes, en un seul coup décisif, il a vengé l’État sur le tyran et toute sa faction, le Sénat et le peuple romain dédient cet arc en signe de son triomphe. »

Regardons les décorations qui datent de la même époque que la construction de l’arc.

En partant des grands côtés de l’arc, on remarque que les bas-reliefs des assises des colonnes représentent des victoires, des soldats romains, et des prisonniers barbares.

On distingue aussi les clefs de voûte des arcs avec des divinités et des personnages allégoriques, des Victoires en vol avec des trophées, et des représentations des saisons sur le côté de l’arche centrale. Sur les côtés des autres arcades, on remarquera des divinités fluviales.

Sur les petits côtés, on aperçoit deux médaillons représentant le dieu soleil et la déesse lune sur un char. Ils correspondent aux huit médaillons de l’époque d’Adrien représentés sur les grandes façades de l’arc.

Mais la décoration concernant la période de Constantin qui a le plus d’importance, est sans aucun doute la frise historique qui se situe au-dessus des petites arches, et qui se poursuit sur les petits côtés de l’arc. Elle représente des épisodes de la campagne italienne de Constantin contre Maxence (né vers 278 – mort le 28 octobre 312), raison pour laquelle on construisit ce monument.

Frise constantinienne montrant Constantin en train de s’adresser aux Romains sur le forum

Maxence (né vers 278), Imperator Caesar Marcus Aurelius Valerius Maxentius Pius Felix Invictus Augustus en latin, fils de l’empereur Maximien Hercule et de sa femme Eutropia, est un empereur romain qui prend le pouvoir à Rome en 306.

Maxence

Il meurt le 28 octobre 312, lors de la bataille du pont Milvius, aux portes de la Ville d’où sa puissance avait rayonné pendant plusieurs années.

 

 

La frise débute sur le côté ouest, avec le départ de Constantin qui quitte Milan sur un char.

Elle continue du côté sud avec le siège d’une ville, peut-être Vérone. Sur cette façade on découvre aussi représentée la bataille du pont de Milvius ; on y voit l’armée de Constantin victorieuse, et l’ennemi en train de se noyer dans le Tibre.

Sur le côté est de l’Arc, la frise nous montre Constantin entrant dans Rome, précédé par des cavaliers et des fantassins.

Du côté nord, deux bandes représentent les actes de l’empereur après la prise de Rome. On y voit Constantin s’adressant aux citoyens sur le Forum Romain, distribuant de l’argent.

C’est le seul personnage qui est représenté de face. L’empereur est à nouveau représenté de cette manière au milieu de la dernière scène de la fresque. Il se tient assis de face sur un podium surélevé, entouré de sa cour et de personnages en toge. On remarque aussi que les individus qui l’entourent sont de dimensions différentes, suivant l’importance qu’ils occupent dans la hiérarchie.

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_de_Constantin

http://www4.ac-nancy-metz.fr/clg-j-ferry-neuves-maisons/spip/IMG/pdf/arc_de_constantin_-_heloise.pdf

http://arcsdetriomphe.weebly.com/arc-de-constantin.html

Toute Rome antique – hier et aujourd’hui http://www.bonechi.com/

 

 

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2 réponses

  1. 3 mars 2024

    […] – L’Arc de Triomphe de Constantin […]

  2. 10 mars 2024

    […] – L’Arc de Triomphe de Constantin […]

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