Les Témoins du Passé – Le Prieuré de Saint-Étienne d’Allichamps

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE PRIEURÉ

SAINT-ÉTIENNE

D’ALLICHAMPS

Blason de la ville de Bruère-Allichamps

Blason du département du Cher

STYLE : roman.

CULTE : chrétien.

TYPE : église et prieuré.

DESTINATION INITIALE : église prieurale, lieu de culte chrétien.

ÉPOQUE : gallo-romaine (pour les structures antiques de réemploi).

VOCABLE : église Saint-Étienne, dite chapelle du prieuré d’Allichamps.

Le prieuré d’Allichamps est voué à Saint-Étienne, tout comme d’autres édifices religieux du Cher, dont la cathédrale de Bourges ou les églises de Blancafort, La Chapelle-Hugon, Clémont, Dun-sur-Auron, Gron, La Guerche-sur-l’Aubois, Nérondes et Sury-en-Vaux.

Saint-Étienne fut un des premiers martyrs chrétiens. C’était un juif helléniste, érudit, qui est mort lapidé vers 34 après J.-C. à Jérusalem.

C’est le saint patron des diacres, des pavetiers (poseurs de pavés) …

Il est fêté le 26 décembre.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : la nef, probablement au XIème siècle.

FIN DE CONSTRUCTION : le chœur, vers le milieu du XIIème siècle.

PROTECTION : classé Monument Historique depuis 1926.

DESTINATION ACTUELLE : grange, puis chapelle désaffectée.

PROPRIÉTAIRE : la commune de Bruère-Allichamps.

ENTRETIEN ET RESTAURATION : association des Amis du Prieuré d’Allichamps.

Blason de la ville de Bruère-Allichamps

 

LOCALISATION 

L’église Saint-Étienne d’Allichamps se situe au lieu-dit de « Allichamps-Domaine », sur la commune de Bruère-Allichamps, dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire.

Centre-Val de Loire

Centre-Val de Loire

DESCRIPTION :

L’édifice bruérois affiche un style architectural de type roman. Son plan au sol présente une disposition en croix latine. L’église est constituée d’un vaisseau central, et sa nef est prolongée par un chevet semi-circulaire composé d’une abside et de deux absidioles. La voûte de l’abside est en cul-de-four, celle du toit de l’église prend une forme dite en « berceau brisé ».

PRÉSENTATION

Situé sur la rive droite du Cher, Allichamps se trouve en bordure d’une voie romaine qui allait d’Avaricum (Bourges) à Néris-les-Bains, en passant par Drevant.

Allichamps est également à l’embranchement de la voie romaine se dirigeant vers Châteaumeillant et Argenton-sur-Creuse, à un croisement de routes propices à un regroupement de constructions (villas, vicus, nécropoles).

Le site d’Allichamps a attiré l’attention des historiens dès la fin du XIXème siècle, entraînant en 1926 une première inscription du bâtiment à l’inventaire des Monuments Historiques. C’est particulièrement le chœur et le transept roman du XIIème siècle qui ont retenu l’attention.

L’église et le prieuré ont été fondés par les moines de l’abbaye de Plaimpied au XIIème siècle.

L’église Saint-Étienne de la paroisse d’Allichamps couvrait différents hameaux et une partie du bourg fortifié de Bruère. Elle chapeautait l’église Saint-Germain de la paroisse de Farges, sur la rive gauche du Cher, qui était une annexe et qui resta en quelque sorte sa succursale jusqu’en 1780.

C’est le dernier prieur d’Allichamps (de 1740 à 1793) François Pajonnet (1712-1806), qui par ses fouilles archéologiques a fait connaître la richesse du sous-sol : vestiges gallo-romains, vases, poteries, médailles et monnaies, inscriptions, stèles, tombeaux (sarcophages) et bornes militaires.

« Avant moi Allichamps était inconnu aux antiquaires ; j’ai commencé à le tirer de la nuit des temps.

Un autre plus heureux le fera peut-être revivre… »

Le prieur François Pajonnet au Duc de Béthune-Charost – 7 juin 1774.

HISTORIQUE

ÉPOQUE PALÉOCHRÉTIENNE

L’art paléochrétien, ou art et architecture primitifs chrétiens, est un art développé par les Chrétiens ou sous l’égide chrétienne entre l’an 200 et l’an 500. Il couvre une période s’étalant du règne de Justinien (482-565) en Orient, jusqu’aux invasions barbares au 6ème siècle en Occident, et à la conquête arabe (Omeyades) en Syrie, en Égypte et en Afrique du Nord. Avant l’an 200, il demeure très peu de vestiges artistiques qui puissent être qualifiés avec certitude de chrétiens. Ils sont pour la plupart apocryphes. Après l’an 500, l’art paléochrétien s’ouvre sur l’art byzantin et celui du haut Moyen Âge. 

Le prieuré d’Allichamps est le dernier témoignage d’une importante station thermale située sur la voie romaine d’Avaricum à Néris-les Bains. Cette dernière fut une importante nécropole romaine. Un temple dédié à Diane fut élevé par Claude Le Gothique. Dès 450, ce temple devint centre paléochrétien dédié à Saint-Étienne. Allichamps est alors un village dont on ne connaît ni la superficie, ni la disposition par rapport à l’église.

La petite station thermale de Néris-les-Bains est réputée dès l’Antiquité pour les bienfaits de ses eaux chaudes. La cité, témoin d’un riche passé, recèle un grand nombre de vestiges : piscines gallo-romaines et oppidum gaulois dans le Parc des Chaudes, amphithéâtre romain, nécropole mérovingienne, et église romane.

MOYEN ÂGE

Le Moyen Âge est une longue période de l’histoire de l’Europe, s’étendant de la fin du Vème siècle à la fin du XVème siècle. Elle débute avec le déclin de l’Empire romain d’Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes.

Au 12ème siècle, le prieuré d’Allichamps est rattaché à l’Ordre des Augustins de l’abbaye de Plaimpied. L’église priorale est construite au milieu du 12ème siècle sur un site gallo-romain (en attestent les structures de remplois dans le mur occidental, et les sarcophages qui y ont été retrouvés).

En histoire de l’art, l’art roman est la période qui s’étend, en Europe, du début du 10ème siècle à la seconde moitié du 12ème siècle. Elle se situe entre l’art préroman et l’art gothique.

Le chœur, inspiré de l’art roman, est reconstruit suivant le plan bénédictin, c’est-à-dire une abside et une absidiole de part et d’autre, l’ensemble formant une croix latine avec le transept. Avec son somptueux chevet, ses modillons et ses chapiteaux richement variés et décorés, l’ensemble forme un bâtiment d’une très grande beauté.

Un modillon est un élément d’architecture servant à supporter une corniche, un balcon, ou un avant-toit. Il se présente sous la forme d’un petit bloc de pierre, taillé de façon fine ou grossière. A la différence du corbeau, celui-ci est sculpté. On trouve de nombreux modillons dans les églises romanes.

Les modèles de sculptures étonnent par la variété et le choix des motifs. Ils révèlent des modèles d’origines variées, tantôt inspirés du Bourbonnais, tantôt de la Vendée ou de la Saintonge.

Son nom, « Aalis Campis » (champs d’Aalis, divinité germanique), va se transformer au cours des siècles. Il devient « Elisli Campi » (en 1193), puis « Alichamps » dès le XIIIème siècle. Des tombeaux et des stèles y seront ensevelis. En atteste la tombe sculptée en mémoire des seigneurs Marguerite et Odiles de Larnay, vivant au XVème siècle. Cette pierre est aujourd’hui conservée au musée du Berry à Bourges.

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

La Révolution française désigne une période de bouleversements sociaux et politiques de grande importance en France, dans ses colonies et en Europe à la fin du XVIIIème siècle. Sa durée s’étend entre l’ouverture des États généraux, le 5 mai 1789, et au plus tard du coup d’État de Napoléon Bonaparte le 9 novembre 1799 (18 brumaire de l’an VIII).

En 1799, l’édifice, propriété du clergé, est confisqué et vendu comme bien national. La nef et la coupole du transept sont détruites, puis l’église est transformée en étable et grenier à foin (grange).

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Avant 1884, le village de Bruère est rattaché à la paroisse de La Celle, avec laquelle il ne formait qu’une seule commune du nom de La Celle-Bruère.

En 1884, Bruère forme, avec Allichamps, une commune indépendante.

En 1985, l’édifice est racheté par la commune de Bruère-Allichamps. Il est depuis quelques années protégé et restauré par une association de sauvegarde : les « Amis du Prieuré d’Allichamps ».

Aujourd’hui, des concerts, des expositions photos ou encore des démonstrations de métiers d’art (calligraphie, travail du vitrail, de la pierre, du bois) sont régulièrement présentés.

Blason de la ville de Bruère-Allichamps

 

 

LE PRIEURE  

PLAN DU PRIEURE

Plan du prieuré

 

LES EXTÉRIEURS

LE CHŒUR

Une partie du chœur est couverte de « lauzes ». Contrairement aux églises d’Ardèche ou du Massif central où ces lauzes sont schisteuses, ici ce sont des pierres calcaires, issues des carrières de La Celle et de Bruère.

Le chœur

LES FAÇADES & LES CONTREFORTS

LES CHAPITEAUX

LES MODILLONS

L’INTÉRIEUR

LA NEF

L’ABSIDE & LES ABSIDIOLES

LES BAS-CÔTÉS & LES PILIERS & LES COLONNES

LES CHAPITEAUX

Sur les chapiteaux sculptés on distingue des rinceaux, de larges feuilles plates (appelées aussi feuilles d’eau), des palmettes, et des lions affrontés… un autre, situé à l’extérieur, est enveloppé de tiges entrelacées et fleuronnées.

Un de ces chapiteaux, situé au carré du transept, est assez remarquable ; on l’appelle l’engoulant. Il montre une tête démesurée qui semble vouloir engloutir une colonne dans sa colossale mâchoire.

Chapiteau l’engoulant

Le rinceau : motif ornemental constitué d’une « arabesque de feuillages, de fleurs ou de fruits, sculptée ou peinte, servant d’ornement en architecture ou dans les arts décoratifs ».

LES FOUILLES & LES STÈLES

LES SARCOPHAGES

Les découvertes de sarcophages, dans les environs ainsi que dans le chevet du prieuré d’Allichamps, ont permis de renseigner les historiens sur les rites funéraires du haut Moyen Âge.

Sources :

https://www.prieure-allichamps.fr/leprieure/

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-%C3%89tienne_d%27Allichamps

http://www.bruere-allichamps.fr/prieure/detail/village-101.html

https://www.france-voyage.com/villes-villages/bruere-allichamps-3593/prieure-allichamps-33673.h

 

Blason de la ville de Bruère-Allichamps

 

 

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