L’amphithéâtre romain de Tarragone

LES TÉMOINS DU PASSE

ANTIQUITÉ

Armoiries de la Catalogne

L’AMPHITHÉÂTRE ROMAIN DE « TARRACO »,

TARRAGONE

 

 

Blason de Tarragone

ÉDIFICE : amphithéâtre.

STYLE : romain.

ÉTAT : vestiges.

LIEU DE CONSTRUCTION : « Tarraco » (Tarragone), « Hispanie » (nom donné par les Romains à la péninsule Ibérique).

ÉPOQUE : sous les règnes d’Hadrien (76-138 apr. J.-C), d’Antonin le Pieux (86-161 apr. J.-C), de Lucius Aurelius Verus (130-169 apr. J.-C), et de Marc Aurèle (121-180 apr. J.-C).

PÉRIODE : Antonins (dynastie d’empereurs romains qui ont régné entre 96 et 192 apr. J.-C).

DATE DE CONSTRUCTION : IIème siècle.

DIMENSIONS EXTERNES : 130 x102 m.

DIMENSIONS DE L’ARÈNE : 61,5m x 36,5 m.

CAPACITÉ : 14 000 places.

PROTECTION :

– En 1924, l’amphithéâtre est classé monument national.

– En 2000, il est inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO,

PRÉSENTATION

L’amphithéâtre de Tarragone fut construit au IIème siècle à Tarragone (Tarraco), en Catalogne. C’est un monument symbolique de la ville, et l’un des éléments de l’« ensemble archéologique de Tarragone ».

Amphithéâtre de Tarragone -L’église Notre Dame des Miracles

Sa forme elliptique est caractéristique de ce genre de construction. L’amphithéâtre est en partie taillé à même la roche, dont une partie est soutenue par des voûtes en « opus caementicium » (maçonnerie de blocage constituée par un mélange de mortier et de pierres tout venant). Il conserve une grande partie des gradins (cavea), l’arène, et les sous-sols.

LOCALISATION

TARRAGONE

Tarragone est une ville du sud de la Catalogne, en Espagne. C’est la capitale de la province de Tarragone et de la région du Tarragonès.

Drapeau de Tarragone

Son origine remonte à l’ancienne « Tarraco » romaine, capitale Tarraconaise de toute la péninsule. L’ensemble archéologique de « Tarraco » a fait de Tarragone un site du patrimoine mondial de l’Unesco.

LE CLIN D’ŒIL

Un vieil adage nous dit que « tous les chemins mènent à Rome ». Tarragone en est assurément une preuve. Les vestiges de la société romaine sont omniprésents dans toute la péninsule ibérique. Malgré les siècles qui se sont écoulés, tous ces ouvrages ont défié le temps et nous parviennent aujourd’hui presque intacts. L’amphithéâtre de Tarragone en est un magnifique exemple ; il nous ramène tout droit à l’Empire.

Tarraco fut l’un des premiers établissements romains en Hispanie. Dans les rues de la ville, on trouve encore des traces de la force, de la puissance et de la splendeur de l’empire d’il y a vingt siècles. Vingt siècles, et l’amphithéâtre est toujours debout, résistant tant bien que mal au passage du temps, et de l’homme. Il a été le centre de grandes festivités, de spectacles et de combats de gladiateurs.

HISTORIQUE

L’amphithéâtre de Tarraco a été construit au IIème siècle, au bord de la mer Méditerranée et hors les murailles de la ville. Il fut utilisé du IIème au IVème siècle comme lieu de spectacle.

Fructuosus

Il fut ensuite abandonné jusqu’au VIème siècle, date de la construction d’une basilique wisigothe. Elle fut construite en l’honneur de Fructueux (évêque de Tarragone et martyr), Augure et Euloge (les deux diacres de l’évêque qui ont été martyrisés avec lui), tous trois morts en 259 sur un bûcher, dressé dans l’amphithéâtre.

Ils sont présentés comme les martyrs de l’amphithéâtre. De cette basilique il ne reste que les fondations, une partie des portes, les planchers et dix des douze bases des colonnes.

Au XIIème siècle, naît cette fois une église de style roman. Elle est construite en l’honneur de Santa Maria del Miracle (Sainte Marie du Miracle). On peut aujourd’hui encore observer les murs latéraux, les portes, les colonnes adossées, les fenêtres et les absides.

Vestiges de la basilique wisigothe

De 1576 à 1780, l’amphithéâtre est ensuite utilisé comme couvent, puis, de 1796 à 1908, comme prison. Le monument est récupéré ensuite par l’État et la ville de Tarragone.

En 1924, l’amphithéâtre est classé monument national. Cela permet de le consolider et de le restaurer régulièrement. L’amphithéâtre qui fait partie de l’« ensemble archéologique de Tarragone » est inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2000, sous l’identification 875-007.

PETIT LEXIQUE ANTIQUE

L’amphithéâtre de Tarraco

Amphithéâtre : du grec amphi (autour), et theatron (théâtre). C’est un monumental édifice conçu pour donner au peuple romain des spectacles divers (combats de gladiateurs, chasses de bêtes sauvages, parfois combats navals). Les amphithéâtres, comme le précise leur nom, avaient la forme d’un double théâtre, et présentaient en leur centre une piste ovale (arène) destinée à recevoir les représentations. Tout autour se dressaient les gradins, qui pouvaient s’élever jusqu’au toit du monument.

Combat de Gladiateurs

Aréna (en latin : « le sable ») : désigne la piste de l’amphithéâtre sur laquelle se déroulent les jeux et les spectacles.

Attique : dernier mur de la façade d’un amphithéâtre. Il sert de dossier et de support pour le velum.

Cavea : dans la Rome antique, la cavea (en latin : « creux ») désigne la partie d’un théâtre romain ou d’un amphithéâtre où se trouvent les gradins sur lesquels viennent s’assoir les spectateurs. Dans les amphithéâtres romains, l’arène avait deux portes bien distinctes, à l’utilisation bien définie :  

1 – La porte triumphalis était empruntée par les gladiateurs lors de la parade en début de journée et par les vainqueurs.

La porte triumphalis

2 – La porte libitinensis servait pour dégager les blessés graves de la scène de spectacle, et les emmener au spoliarium.

Le spoliarium était une pièce disposée sous le Colisée, où les gladiateurs tombés au combat étaient dépouillés de leurs armes et armures, remises à leurs propriétaires. Les jeux étaient toujours organisés à l’occasion de fêtes ou pour célébrer un événement important de l’Empire (une victoire militaire par exemple). Les jeux comprenaient des munera (combats de gladiateurs, particulièrement appréciés par les Romains), des chasses, ou encore des naumachies.

Les munera se pratiquent suivant des règles prédéfinies. Les combats commencent d’abord par le défilé des participants (parade marquant l’ouverture officielle des jeux). Viennent ensuite les duels, qui sont contrôlés par des arbitres. Certains gladiateurs victorieux reçoivent une couronne de laurier, une palme, des prix en argent (l’affranchissement pour les esclaves). Ils deviennent parfois très célèbres, accédant à une popularité immense à travers tout l’Empire. 

Maeniana : espace où l’on répartissait le public suivant son rang social.

Naumachie : combat naval.

Parement de mur réticulé : désigne une sorte de maçonnerie souvent utilisée par les Romains ; revêtement de petites pierres ou de briquetage, dont la disposition offre à l’œil l’image d’un réseau.

Piédroit : qui supporte la naissance d’une voûte, d’une arcade.

Podium : haut muret qui sépare l’arène du premier rang de gradins.

Style corinthien : c’est un des trois ordres architecturaux grecs, repris par les Romains. Il se compose d’un chapiteau à corbeille orné de rangées de feuilles d’acanthe, et d’un entablement richement décoré.

Tuileau : enduit d’étanchéité romain de réemploi composé de briques ou de tuiles broyées.

Velum ou velarium : grande pièce de tissu, généralement en lin, que l’on étendait dans les théâtres et amphithéâtres romains au-dessus des spectateurs, pour les protéger du soleil.

Vomitoires : du latin vomitere, sortir. Couloirs et galeries qui permettaient l’accès aux gradins.

L’AMPHITHÉÂTRE ROMAIN DE TARRACO

Amphithéâtre de Tarragone

VUES GÉNÉRALES DE L’AMPHITHÉÂTRE

Pendant deux siècles, l’amphithéâtre fut un lieu de spectacle. Sa situation, près de la mer Méditerranée et hors des murailles, rendait son accès aisé pour les spectateurs. Il était facile aussi d’y transporter les animaux qui étaient débarqués par la mer.

La cavea (gradins) pouvait contenir 14 000 personnes assises qui assistaient à des combats de gladiateurs, ou contre des animaux sauvages. On utilisait un monte-charge actionné par des poulies, ce qui permettait aux gladiateurs et aux animaux d’apparaître au milieu de l’aréna.

Les gladiateurs victorieux lors des combats quittaient les lieux par la porte Triumphalis, alors que les moins valeureux étaient évacués par la porte Libitinensis.

L’ARÉNA

C’est l’espace ovale et plat, dans l’intérieur de l’amphithéâtre, où avaient lieu les spectacles et où combattaient les bêtes féroces et les gladiateurs. On l’appelait ainsi parce qu’on y répandait du sable pour empêcher les pieds de glisser. Ses dimensions sont de 61,5m x 36,5 m.

LA CAVEA MÉRIDIONALE & LA TRIBUNE DES AUTORITÉS

Les gradins du côté sud furent construits sur deux niveaux de voûtes. Une partie de leurs fondations, correspondant à l’imma, la media, ainsi que les deux premiers gradins de la summa cavea ont été conservés.

L’imma, la media, et la summa : principales divisions de la cavéa.

Les gradins étaient recouverts à l’origine de pierres de taille. Quelques-unes portant des inscriptions furent réutilisées pour la basilique wisigothique.

Le reste des gradins a été refait entre 1970 et 1973.

LA CAVEA SEPTENTRIONALE

Différentes techniques furent employées pour la construction des gradins du côté septentrional. Les gradins du secteur central et moyen furent taillés directement dans la roche, profitant de la pente du terrain pour former les sièges.

Aux deux extrémités, les gradins étaient posés sur des remplissages de terre. Les gradins de la partie supérieure furent construits sur un niveau de voûtes similaires à celles conservées sur le côté sud de l’édifice.

LA BASILIQUE WISIGOTHIQUE

Plan de l’église

C’est une basilique chrétienne à trois nefs, bâtie au VIème siècle en mémoire du martyre de l’évêque Fructueux et de ses diacres, Augure et Euloge. L’édifice disposait d’une salle annexe qui servait de sacristie. Selon la tradition, l’endroit indiquerait le lieu de l’exécution.

La basilique fut utilisée jusqu’au début du VIIIème siècle. Sont conservés les fondations, une partie du dallage, les bases des colonnes qui délimitaient les trois nefs, ainsi que l’arc triomphant encadrant l’abside.  

 L’ÉGLISE DE SANTA MARIA DEL MIRACLE

L’église de Santa Maria del Miracle

L’église fut construite au cours de la seconde moitié du XIIème siècle. Elle est dédiée à « Santa Maria del Miracle ». Elle a la forme d’une croix latine avec une abside quadrangulaire. C’est un bel exemple d’architecture fortement influencée par le modèle cistercien.

LES CIMETIÈRES WISIGOTHIQUES & MÉDIÉVAUX

Au cours du IIIème siècle, les Chrétiens transformèrent l’arena de l’amphithéâtre en un espace sacré, l’évêque Fructueux et ses deux diacres Augure et Éloge y ayant été martyrisés en 259.

Au VIème siècle, autour de la basilique wisigothique se créa un cimetière composé de différents types de sépultures. Cette utilisation se perpétua à l’époque médiévale. L’intérieur de l’église romane fut également utilisé comme lieu de sépulture.

LA PORTE TRIUMPHALIS

Il y avait, à la hauteur de la « media cavea », au-dessus de la « Porta Triumphalis », juste avant l’entrée à l’arène, une inscription monumentale qui commémorait la construction de l’amphithéâtre.

Un fragment de cette inscription est apparu réutilisé sur une tombe de la nécropole wisigothique. Malgré le peu de lettres conservées, nous savons que l’édifice fut financé par un prêtre provincial (flamen romae divorum et augustorum) au cours de la première moitié du IIIème siècle.

LE PODIUM

Le podium était un mur en pierre de taille de 3,25 m de hauteur, qui entourait le périmètre de l’arena et qui protégeait les spectateurs. Il se terminait en balustrades (Balteus). Quelques blocs de cette balustrade présentent sur leur face supérieure des orifices destinés à placer les barres d’un filet de protection. Sur le devant, on peut observer une série de lettres, quelques unes effacées. La combinaison de celles-ci forme la plus longue inscription romaine conservée. On y commémorait la restauration de l’édifice, réalisée en 221.

L’ÉGOUT

Égout de l’amphithéâtre, 1ère moitié du IIème siècle après J.-C.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Panneaux explicatifs affichés sur le site à l’attention des visiteurs

https://fr.wikipedia.org/wiki/Amphith%C3%A9%C3%A2tre_de_Tarragone

https://fr.wikipedia.org/wiki/Tarragone

https://espagnefascinante.fr/lieu-a-visiter/que-voir-a-catalogne/que-voir-a-tarragona/amphitheatre-romain-de-tarragone-antique-et-eternel-7-merveilles-de-lespagne-antique/

 

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1 réponse

  1. shaka73 dit :

    Bonjour,

    Je tenais à vous féliciter pour votre article sur l’amphithéâtre romain de Tarragone. Vos descriptions et vos photos m’ont transporté directement sur les lieux. J’ai particulièrement apprécié les détails historiques que vous avez inclus dans votre texte. Cela a rendu la visite virtuelle encore plus intéressante.

    Je me demande si les gladiateurs étaient réellement les stars de l’époque ou s’ils étaient considérés comme de simples exécutants ?

    Merci encore pour cet article captivant.

    Cordialement,

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