Les Témoins du Passé – La Tour Ferrande à Pernes-les-Fontaines

LES TÉMOINS DU PASSÉ

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 LA TOUR FERRANDE

Tour Ferrande XIII ème siècle

Tour Ferrande XIII ème siècle

Pernes-les-Fontaines

Blason_de-la-ville-de-Pernes-les-Fontaines 

Vaucluse

Blason du Vaucluse

PÉRIODE OU STYLE : Moyen Âge, médiéval.

TYPE : Place forte (donjon).

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 12ème siècle.

FIN DE CONSTRUCTION : 13ème siècle.

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Hospitaliers de Saint-Jean-de-Jérusalem.  

PROPRIÉTAIRE ACTUEL : Mairie de Pernes-les-Fontaines.

DESTINATION INITIALE : Dépôt d’archives, bibliothèque et lieu de réunion.

PROTECTION : inscription sur la liste des monuments historiques de 1862.

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SITUATION

La tour Ferrande est située à Pernes-les-Fontaines, dans le département français de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Blason de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur

Blason de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

PERNES-LES-FONTAINES

Pernes-les-Fontaines, baptisée « Perle du Comtat », est une commune française du département du Vaucluse ; ses habitants se nomment les Pernois. Cette jolie petite ville provençale des Monts du Vaucluse se trouve face au Mont Ventoux, entre Carpentras et l’Isle sur la Sorgue. Elle est traversée par la Nesque, une petite rivière qui draine et arrose le pays des Sorgues.

Les Sorgues sont un ensemble de rivières issues de la Fontaine-de-Vaucluse, qui est la plus importante exsurgence de France métropolitaine.

De 1274 à 1320, au Moyen Âge, Pernes était la capitale du Comtat Venaissin, avant de voir plus tard son statut échoir à Carpentras.

UN PEU D’HISTOIRE

Le Traité de Meaux, ou traité de Paris (12 avril 1229), met fin à la Croisade contre les Albigeois, et rattache définitivement les pays occitans à la couronne de France. Par cet accord, toutes les terres situées à l’ouest du Rhône et contrôlées par les armées du Roy deviennent partie intégrante du domaine des Capétiens. Le territoire du Marquisat de Provence, situé à l’est du Rhône, est quant à lui légué à l’autorité pontificale de Rome. (Jusqu’à la Révolution française, il portera le nom de Comtat-Venaissin).

Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel il s’embarquera pour la 7ème croisade le 25 août 1248. Le Comte de Toulouse Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son Comté.

En 1936, Pernes transforme son nom et devient Pernes-les-Fontaines. La raison est due en grande partie à l’existence d’abondantes exsurgences et autres sources qui foisonnent aux alentours. Depuis le 17ème siècle, le nombre de fontaines, alors signes extérieurs de richesses, n’a cessé de s’accroitre dans la ville. On dénombre 40 fontaines publiques disséminées dans les rues de la cité (on en compte 120 en ajoutant les fontaines privées).

Pernes-les-Fontaines a conservé l’art de vivre de la Provence. On le découvre dans son apparence et son admirable patrimoine.

On entrait dans la ville par trois portes médiévales encore de nos jours bien conservées :

1 – La plus imposante est la porte Villeneuve, avec ses deux tours rondes à mâchicoulis.

2 – La porte Notre Dame est la plus remarquable, avec ses deux tourelles demi-circulaires et son pont du 17ème siècle, autrefois un pont levis sur la Nesque.

3 – La porte Saint-Gilles est celle qui est située la plus au sud. Elle relie le centre-ville à la route de La Roque-sur-Pernes, en passant par le hameau de Saint-Gilles. Sa construction remonte au 14ème siècle ; c’est la plus ancienne des portes de la cité. La salle d’où l’on manœuvrait la herse est encore de nos jours présente à l’étage. Cette construction est classée au titre des monuments historiques, depuis le 15 novembre 1913. 

NB : Située au niveau de l’actuelle poste, la porte Neuve n’est plus présente de nos jours, cette partie des remparts ayant été détruite. (Les remparts furent érigés au 14ème siècle).

LA TOUR FERRANDE

On sait peu de chose quant à l’utilisation de cette tour. Elle fut construite sur ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem. On note l’absence de cheminée, ce qui écarterait la possibilité d’un édifice à caractère d’habitation. Nonobstant, la présence de niches aux 1er et 2ème étages pourrait laisser penser que la bâtisse aurait servi d’entrepôts pour classer les archives de l’Ordre.

La tour Ferrande se présente sous la forme d’un édifice carré en forme de donjon.  Dressée sur trois niveaux, elle doit sa notoriété aux peintures datées du 13ème siècle qui décorent les murs de son 3ème étage. Les images polychromées qui s’exposent sous nos yeux sont considérées comme les premières fresques militaires en France. Cette incroyable bande dessinée médiévale nous raconte la conquête de la Sicile par Charles d’Anjou, frère de Saint Louis.

LA MONTÉE AUX ÉTAGES

 

LES PEINTURES ET LES PLAFONDS

 

 

LES FRESQUES

Les peintures murales de la Tour Ferrande illustrent :

– l’intronisation par le pape Clément IV de Charles 1er, Comte de Provence, comme roi de Sicile.

– des scènes de combats.

Elles sont les témoins des batailles que Charles 1er mena en Italie du sud pour assoir son trône, et en chasser Manfred de Hohenstaufen.

– la bataille de Bénévent.

Armoiries des Anjou et rois de Sicile

Armoiries des Anjou et rois de Sicile

Le combat se déroula le 26 février 1266 près de Naples ; au cours de l’affrontement, Manfred trouvera la mort. Cette bataille opposa les troupes françaises et provençales

Armoiries de Manfred de Hohenstaufen

Armoiries de Manfred de Hohenstaufen

de Charles 1er à l’armée impériale dirigée par Manfred de Hohenstaufen, prétendant au trône de Sicile. On peut distinguer les deux armées grâce aux armes de leurs blasons : des fleurs de lys pour les Français, et l’aigle pour les troupes impériales germaniques.

– la mort de Manfred.

Au cours de la bataille, selon les lois de la chevalerie, de nombreux duels eurent lieu entre nobles français et nobles germaniques. Ici, sur la peinture, on voit le seigneur français transperçant avec sa lance la gorge de son adversaire ; sous le choc celle-ci se brisa.

Mort de Manfred

Mort de Manfred

– Manfred trainé mort.

Son cadavre à demi nu, ligoté de cordes, est traîné à la lueur d’une torche devant Charles, roi de Sicile, qui siège sur son trône.

Cadavre de Manfred traîné à demi nu et ligoté.

Cadavre de Manfred traîné à demi nu et ligoté.

– la décapitation de Conradin.

Arrivé à la tête d’une puissante armée, Conradin, petit-fils de l’empereur Frédéric II de Hohenstaufen, âgé seulement de quatorze ans, se dirige vers Rome. Le pape Clément IV appelle Charles 1er pour l’affronter et le battre. La peinture le représente prisonnier, se confessant à genoux devant le roi qui siège sur son trône, alors que le bourreau, armé de son épée, s’apprête à le décapiter. 

Décapitation de Conradin

Décapitation de Conradin

Guillaume d’Orange affrontant le géant Isoré.

Guillaume d’Orange, héros de nombreuses chansons de geste, quitte à cheval sa bonne ville d’Orange pour se diriger sur Paris, afin de défier le géant sarrasin Isoré. Au cours du combat, il le bat et le tue. Le farouche guerrier musulman qui est représenté sur la fresque, « noir, frisé et portant le turban », sera mis en terre sur place.

Guillaume d’Orange affrontant le géant Isoré

Guillaume d’Orange affrontant le géant Isoré

La rue de la Tombe-Issoire, lieu du combat, témoigne de ce haut fait d’armes. Cette tombe, située à l’intersection de cette rue, de la rue Dareau et de l’avenue du Parc-de-Montsouris, existait encore au XIIIe siècle.

 

– Saint Christophe portant l’enfant Jésus sur ses épaules.

Ils arborent tous deux un « mantel » à encolure circulaire (manteau ayant une forme semi-circulaire, à la manière d’une cape qui s’attache au niveau des épaules grâce à une broche ou une fibule). On a pu déchiffrer l’inscription sur la fresque :

« Je suis assis au cou de Christophe, moi qui porte les péchés – Quiconque regarde l’image de saint Christophe, n’est atteint, c’est un fait, le même jour, d’aucune maladie ».

 

– Marie et l’Enfant Jésus.

Située dans l’escalier, la fresque représente Marie portant sur ses genoux l’enfant Jésus, coiffé de la même couronne que Charles Ier.

– Un noble qui fait sa cour à une gente dame, et un écuyer prenant soin de ses chevaux.

 

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