Les Témoins du passé – Abbaye Notre-Dame de Sénanque

                                                                                         

LES TÉMOINS DU PASSÉ

 

 ABBAYE NOTRE-DAME

DE SÉNANQUE

Gordes, Vaucluse

 France

Blason du Comtat Venaissin

Blason du Comtat Venaissin

 

Notre-Dame de Sénanque

Notre-Dame de Sénanque

DIOCÈSE : Avignon

FONDATION : 1148

 

ABBAYES-MÈRES :

– Abbaye de Mazan

– Abbaye de Lérins

LIGNÉE : Abbaye de Cîteaux

ABBAYES-FILLES :

– Abbaye des Chambons (fondation en 1152, début et fin de construction 1251-1402)

– Abbaye Sainte-Catherine d’Avignon (fondation en 1060, début de construction 12ème siècle)

CONGRÉGATION : Ordre cistercien.

 

 

SITUATION

L’Abbaye Notre-Dame de Sénanque est un monastère cistercien situé sur la commune de Gordes, dans le département de Vaucluse. Aujourd’hui, une confrérie de moines cisterciens, réinstallée depuis 1988, vit et prie encore dans ces lieux propices au recueillement et à la spiritualité. Fondée en 1148, la bâtisse devient abbaye en 1150. Avec l’abbaye de Silvacane et celle du Thoronet, les « trois sœurs provençales » seront les garantes de l’influence cistercienne en Provence. Enserrée dans le creux de son vallon où coule la Sénancole, l’Abbaye se présente comme l’un des plus purs joyaux de l’architecture et de la vie cistercienne.

 

LES PRINCIPALES RESSOURCES DES MOINES CISTERCIENS SONT :

  1. La visite de l’Abbaye.
  2. La librairie religieuse.
  3. La culture du lavandin.
  4. La vente des produits comme l’essence de lavandin et le miel.
  5. La vente de différents produits provenant d’autres abbayes.

SENANQUE DE NOS JOURS

Seule une partie du monastère se visite :

  1. Le dortoir.
  2. L’abbatiale.
  3. Le cloître.
  4. La salle capitulaire.
  5. Le chauffoir.

 

  

 

1 – LE DORTOIR

 

De dimensions impressionnantes, il mesure 30 mètres de longueur sur 9 mètres de large. Il est surhaussé  et couvert par une voûte en berceau brisé, partagée en trois tranches inégales par deux arcs doubleaux. Des corniches saillantes (construites sur la partie haute du mur et à la base de la courbure de l’arche) étaient autrefois utilisées pour recevoir les cintres en bois qui allaient permettre l’érection de la voûte. Une rosace et une ouverture ont été aménagées sur le mur Ouest.

Le dortoir des moines pouvait recevoir une trentaine de religieux. Ces derniers dormaient tout habillés à même le sol, sur des paillasses, dans le froid glacial des hivers. Aujourd’hui, cette vaste salle n’est plus utilisée par la communauté ; les moines dorment dans leur cellule, tout en respectant le même rythme de prière que celui du Moyen-Âge.

 

 2 – LE CLOÎTRE

On y parvient en empruntant un couloir qui se situe au milieu du dortoir des moines. Les escaliers descendent directement dans le cloître ; c’est « l’escalier de jour ». Il représente le centre de l’abbaye ; c’est aussi un lieu de passage fermé qui relie les différentes parties de l’édifice. 

Couloir donnant accès au cloître

Couloir donnant accès au cloître

Le cloître est avant tout un lieu de méditation et de lecture. Près de la porte d’entrée de l’église se trouve une armoire, ou « armarium », qui servait à entreposer les manuscrits. Sa cour intérieure est bordée de quatre galeries. Douze arcades en plein cintre débouchent sur un jardin carré que l’on nomme le préau, « le petit pré ». Les chapiteaux des colonnes, tous différents, sont décorés de motifs végétaux. Depuis la galerie Sud on peut distinguer le clocher carré cistercien de l’église, de type roman. L’on y découvre aussi les toitures de lauzes (pierres sèches assemblées sans charpente). Dans l’angle Sud-Ouest on peut distinguer les vestiges d’une fontaine, détruite au 16ème siècle lors des guerres de religion.

 

3 – LA SALLE DU CHAPITRE

C’est la salle où se réunit chaque jour la communauté religieuse du monastère. Autour de son abbé, chacun écoute un chapitre de la règle de Saint-Benoît ; celle-ci en compte soixante-treize. C’est le seul endroit où il est autorisé de parler. C’est dans ce lieu que les moines prennent des décisions concernant la communauté. C’est ici aussi que se font les prises d’habits, les professions monacales et l’élection du Père Abbé. Les religieux prennent place sur des gradins, le Père Abbé au centre de la pièce. Les lieux sont propices à l’écoute car l’acoustique y est excellente, grâce aux six nervures de pierre de la voûte d’arête. On peut y parler sans effort…

 

4 – L’ÉGLISE ABBATIALE

On y pénètre par le bas-côté Ouest. En montant les deux marches sur la gauche, on entre dans le transept. L’on découvre alors la grande abside, dont la lumière des trois ouvertures converge vers l’autel. De part et d’autre de cette abside se situent deux absidioles (chapelles), de pur style roman. Chacune d’elles servait à la célébration de messes privées, ou messes basses. En face, le mur est doté de deux petites fenêtres et d’un grand oculus orné d’une roue. En dessous se trouvent le tombeau et le monument funéraire de Geoffroy de Venasque, bienfaiteur de Sénanque. A la croisée du transept, la voûte se dresse sous la forme d’une coupole et repose sur quatre trompes. Pour apprécier l’ensemble, il faut se rendre ensuite dans la nef. L’église est typiquement cistercienne par son dénuement extrême et par sa construction en forme de croix latine. Rien ne doit troubler le recueillement et la méditation des moines. Seule la lumière, témoin de Dieu, doit envahir les lieux. Dans cet espace, les moines de cœur s’assoient sur des stalles, alors que les frères convers occupent les places au fond de l’église. Des portes latérales leur permettent de pénétrer dans la salle.

5- Les marques des tâcherons :

Sur de nombreuses pierres taillées, l’on peut découvrir des signes et des initiales gravées. Ces marques incrustées nous rappellent que les moines étaient secondés dans la construction de l’édifice par des ouvriers, des tailleurs de pierre qui marquaient les blocs pour pouvoir se faire payer à la pièce. On peut voir plusieurs centaines de ces signes à Sénanque.

6 – LE CHAUFFOIR

C’est la seule pièce chauffée du monastère excepté la cuisine. Cette salle, où les moines se rendaient pour travailler, servait de « scriptorium », lieu où l’on copiait les manuscrits. D’ailleurs, de chaque côté de la cheminée, l’on découvre deux tablettes sur lesquelles les moines pouvaient déposer les encriers, afin que l’encre ne gèle pas en hiver. Cette petite pièce voûtée prend appui sur quatre voûtes d’arêtes se rejoignant au centre sur une solide colonne, dont le chapiteau est décoré de feuilles d’eau et de fleurs de lys. Cette magnifique cheminée, conique, reçoit des bûches disposées à la verticale. Le bois brûle plus lentement et dégage plus longtemps de la chaleur.

A l’origine la salle comportait deux cheminées, comme en témoignent les deux lanterneaux visibles à l’extérieur.

SENANQUE, DU MARQUISAT DE PROVENCE AU COMTAT VENAISSIN

(1274-1791).

 

Blason du Comtat Venaissin

Blason du Comtat Venaissin

Le Traité de Meaux, ou traité de Paris (12 avril 1229) met fin à la Croisade contre les Albigeois, et rattache définitivement les pays occitans à la couronne de France. Par cet accord, toutes les terres situées à l’ouest du Rhône et contrôlées par les armées du Roy, deviennent partie intégrante du domaine des Capétiens. Le territoire du Marquisat de Provence, situé à l’est du Rhône, est quant à lui légué à l’autorité pontificale de Rome. (Jusqu’à la Révolution française, il portera le nom de Comtat-Venaissin.) Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel, le 25 août 1248, il s’embarquera pour la 7ème croisade. Le Comte de Toulouse, Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son Comté.

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1 réponse

  1. paura852451 dit :

    Bonjour,

    Je tiens à vous féliciter pour votre article sur l’abbaye de Senanque. Votre description de l’histoire et de l’architecture de l’abbaye est très intéressante et bien documentée. J’ai été particulièrement captivé par vos photos magnifiques qui illustrent parfaitement la sérénité et la beauté de l’endroit.

    Je suis curieux de savoir si vous avez visité d’autres abbayes en France et si vous avez des recommandations pour d’autres endroits à découvrir. Merci encore pour votre bel article et j’ai hâte de lire vos prochaines publications.

    Bien cordialement,

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