Les Témoins du Passé – le château de Sarzay

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE SARZAY

Blason du département de l’Indre

Blason du Berry

STYLE : médiéval.

ÉPOQUE : Moyen Âge tardif.

TYPE : château fort.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : XVème siècle.

FIN DE CONSTRUCTION : XVIème siècle.

LIEU : le Berry (ancienne province de France).

PROPRIÉTÉ : privée.

PROTECTION : classé Monument Historique en 1912.

LOCALISATION

Le château de Sarzay se situe sur la commune de Sarzay, dans le département de l’Indre (36), en région Centre-Val de Loire.

Centre-Val de Loire

PRÉSENTATION

Cette forteresse médiévale du XVème siècle a échappé miraculeusement à la Guerre de Cent Ans, aux Guerres de Religion, à la Fronde, à la Révolution Française, et aux ravages du temps.   

Guerre de Cent Ans : conflit qui opposa la France et l’Angleterre de 1337 à 1453 (entrecoupé de nombreuses trêves).

Guerres de Religion : nom donné en France aux guerres qui opposèrent catholiques et protestants dans la seconde moitié du 16ème siècle.

La Fronde (1648-1653) est une période de troubles graves qui frappèrent le royaume de France alors en pleine guerre avec l’Espagne (1635-1659), pendant la minorité du roi Louis XIV. Cette période de révoltes marque une brutale réaction face à la montée de l’autorité monarchique en France. Commencée sous Henri IV et Louis XIII, la fronde, renforcée par la fermeté de Richelieu, connaîtra son apogée sous le règne de Louis XIV.

 

La Révolution française désigne une période de bouleversements sociaux et politiques de grande importance, en France, dans ses colonies et en Europe, à la fin du XVIIIème siècle. Sa durée s’étend entre l’ouverture des États généraux, le 5 mai 1789, et au plus tard du coup d’État de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799 (18 brumaire de l’an VIII).

A cause de tous ces événements destructeurs de l’Histoire de France, il ne reste de l’édifice qu’une petite partie de sa surface d’origine. Mais ses vestiges attestent malgré tout d’une architecture médiévale élaborée et soignée, un véritable « petit bijou » ; de même facture que celle de Val en Corrèze ou Anjony, dans le Cantal. Son originalité ne laisse pas le visiteur indifférent : le château de Sarzay est un des monuments les plus photographiés de la région.

Hormis l’imposant donjon, le site possédait à l’origine une chapelle, 38 tours de défense, deux murs d’enceinte, trois ponts-levis, une poterne, et de nombreux dispositifs militaires. Un étang (aujourd’hui une prairie) baignait les murs d’une première enceinte et remplissait le reste des fossés. Un pont-levis défendait l’entrée de cette enceinte, et un second retranchement protégeait encore le château.

Les douves

HISTORIQUE

C’est vers le début du XVème siècle que Mathieu de Barbançois, seigneur Marchois, entreprend la construction du château. Nous sommes en pleine Guerre de Cent ans, et l’édifice se trouve alors sur la ligne de front entre les royaumes de France et d’Angleterre.

A l’origine, il s’agit probablement d’une motte castrale entourée d’un fossé et défendue par une enceinte dont il ne reste plus qu’une tour-chapelle.

Une motte castrale, souvent appelée « motte féodale », est une sorte de fortification de terre qui a été largement utilisée au Moyen Âge. Elle est formée d’un remblai de terre

Motte castrale

rapportée, volumineux et circulaire : le tertre. Il existe plusieurs formes d’édification de ces ouvrages dans toutes les régions d’Europe.

– En 1360, Guillaume de Brabaçois, sire de Sarzay, réunit une troupe de 40 lances. Sous prétexte de refouler les Anglais qui occupent les châteaux aux alentours (Briantes, Chassin, Lys-Saint-Georges), il s’empare de la cité de La Châtre. Mais une fois la ville conquise, pour instaurer la discipline dans ses rangs, il abandonnera la ville aux mains de ses hommes qui s’adonneront aux pires exactions. Pour cela, il sera poursuivi par le seigneur de Chauvigny.

– Le 7 février 1385, il recevra une lettre d’abrogation de Charles VI qui le délivrera de ses poursuites.

– Vers 1440, Jean de Barbançois fait construire un corps de logis flanqué de quatre tours, dont une desservant les étages.

– C’est vers le milieu du XVème siècle que la forteresse sera renforcée de mâchicoulis ; dès lors, elle demeurera inexpugnable.

– En 1538, dans un duel judiciaire, Hélion de Barbançois, âgé de 70 ans, tue François de Saint-Julien devant la cour de François Ier.

– En décembre 1719, François de Barbançois, marquis de Sarzay, cède la seigneurie de Sarzay à Louis Charles de la Porte de Montval.

– Dès 1722, les fermiers des environs utilisent le château pour y stocker leurs grains et bien d’autres produits. L’édifice sera utilisé comme entrepôt pendant cent cinquante ans, jusqu’à l’époque de la Révolution où les planchers seront détruits,

– En 1836, Louis Charles de la Porte cède le château au marquis de Nicolaï.

– De 1908 à 1982, la famille Journaux acquiert l’édifice.

Aujourd’hui, le château de Sarzay est depuis 1982 la propriété de Monsieur Richard Hurbain. Ce dernier a entrepris d’importants travaux de réparation, car l’édifice laissé à l’abandon était dans un état déplorable. Les douves ont été restaurées, des halles ont été construites (sur un modèle médiéval), les dépendances ont été remises en état pour en faire des chambres d’hôtes et un gîte rural.

En outre, pour s’identifier le plus possible à l’époque médiévale, Monsieur Richard Hurbain s’est évertué à garnir le château avec du mobilier et des objets anciens d’époque, comme par exemple des lits à quenouilles.

Il eut un véritable coup de cœur pour ce site : « Je voulais quitter la région parisienne. Depuis plusieurs années, j’avais l’idée d’acheter un château. Il se disait qu’on pouvait en trouver un pour le prix d’une maison. »

GEORGE SAND & « LE MEUNIER d’ANGIBAULT (1884).

Le fort servit de cadre à George Sand pour son roman Le Meunier d’Angibault (1844), dans lequel il est décrit comme un castel assez élégant ou un manoir antique. Pour les besoins de son œuvre elle changera son nom : le château de Sarzay deviendra le château de Blanchemont.

« Le château de Blanchemont avec son paysage, sa garenne et sa ferme, existe tel que je l’ai fidèlement dépeint ; seulement il s’appelle autrement… »

Blason du département de l’Indre

LE CHÂTEAU DE SARZAY

Le corps principal de la forteresse qui s’affiche sous notre regard nous impressionne d’entrée. La stature magistrale de l’édifice se dresse fièrement dans le paysage, comme pour rappeler sa présence quasi éternelle aux passants.

« Attention, je suis là, toujours là depuis des siècles ! N’ayez crainte gente dame ! l’on ne peut rester indifférent à mon spectacle, c’est tout le Moyen Âge tardif que je mets en scène… »

Déjà, notre imagination va bon train. Elle s’enfuit au gré des exploits chevaleresques, des tournois, des seigneurs et des dames châtelaines, des hérauts d’armes et des chevaliers montés sur leurs destriers harnachés en bataille, des armures rutilantes etc…   

Le Moyen Âge est une longue période de l’histoire de l’Europe, s’étendant de la fin du Vème siècle à la fin du XVème siècle. Elle débute avec le déclin de l’Empire romain d’Occident et se termine par la Renaissance et les Grandes découvertes.

La période est subdivisée entre le haut Moyen Âge (du Vème au Xème siècle), le Moyen Âge central (du XIème au XIIIème siècle) et le Moyen Âge tardif (du XIVème au XVème siècle).

Mais c’est aussi une période douloureuse de l’Histoire marquée par la famine, la peste noire, et les guerres. Autant de fléaux qui anéantissent grandement les populations de l’Europe occidentale. On comprend mieux alors pourquoi les hommes ont eu le besoin vital de s’abriter derrière des hauts murs, et ériger de telles forteresses imprenables.

Blason du département de l’Indre

LES EXTÉRIEURS

Le château de Sarzay

L’ENTRÉE

LE CORPS PRINCIPAL & LES TOURS

Le corps principal de la forteresse qui subsiste aujourd’hui, flanqué de quatre tours d’angles à mâchicoulis et une cinquième tour d’escaliers desservant les étages, était jadis protégé par deux grandes enceintes. Le tout était délimité par de nombreuses tours de défenses, deux douves profondes alimentées par un étang aujourd’hui asséché (situé à l’Est du château), et trois ponts-levis. L’enceinte fortifiée était dotée de 38 tours de défenses, et s’étendait sur une superficie de plus de cinq hectares. 

LA BASSE COUR

C’est une cour entièrement fermée dans laquelle venait s’abriter les habitants du fief pour se protéger. Elle était circonscrite par une grande bâtisse qui se trouve à gauche, puis par la maison d’habitation datant de 1730. Sur votre droite, vous trouverez une halle construite en 1990, dans le style médiéval, avec des matériaux anciens.

LA SALLE DES CHEVALIERS

LA HAUTE COUR  

Elle se situait au pied du château et était protégée par les douves, un pont-levis et une enceinte défensive. Au centre se trouve le puits déblayé en 1988, et à droite une tour fortifiée qui abrite la chapelle du seigneur, restaurée récemment. On entre dans le château par la grande porte rénovée au XVIIème siècle.

LA CHAPELLE

L’INTÉRIEUR

LE REZ-DE-CHAUSSÉE

En plus du grenier et des caves, le château dispose de quatre étages. Vous pénétrez dans la première des deux salles du rez-de-chaussée. Dans celle-ci, comme dans toutes les autres, vous distinguerez deux portes d’accès dans les tours d’angles, ainsi qu’une cheminée monumentale. Cette première salle accueillait les visiteurs, alors que la seconde servait de salle des domestiques et de cuisine.

Dans cette dernière, vous remarquerez dans la tour de droite un grand silo, qui permettait de conserver de la nourriture en cas de siège.

Vous distinguerez dans cette pièce des peintures murales, et des damiers noirs et blancs d’origine (dans les embrasures des fenêtres et sur le linteau de cheminée).

LE PREMIER ÉTAGE

Prenons maintenant l’escalier à vis de la tour d’escalier centrale qui dessert les étages. Nous découvrons deux salles meublées qui ont conservé leur authenticité.

LA SALLE DE GAUCHE

La salle de gauche a retrouvé tout son lustre d’antan. Récemment restaurée, elle a récupéré tout ce qu’elle avait perdu et recouvré une seconde jeunesse : sol de tomettes anciennes, bancs de fenêtres en pierre (coussièges), et cheminée.

Un coussiège est un banc ménagé dans l’embrasure d’une fenêtre par un ressaut de la baie. Forme courante dans les constructions médiévales, il est souvent en pierre, intégré à la maçonnerie, revêtu de bois, de coussins…

De chaque côté de cette salle on trouve, à droite et à gauche, deux petites pièces d’angle qui servaient à la toilette et aux commodités du seigneur.

LA SALLE DE DROITE

Elle est identique à la salle que l’on vient de quitter. On trouve cependant un renfoncement dans le mur de la tour d’angle, à droite de la cheminée : c’étaient les latrines.

Dans les embrasures des fenêtres, on remarque le décor d’origine malgré l’usure du temps : des damiers noirs et blancs.

L’imposante cheminée est ornée des armoiries du seigneur : trois têtes de léopard tranchées.

On remarque dans les murs de puissants corbeaux soutenant les poutres du plafond.

LE DEUXIÈME ÉTAGE

Pour y accéder, empruntons à nouveau l’escalier en pierre.

Comme pour les salles du premier étage, on découvre deux salles récemment restaurées. Elles sont meublées et ont conservé toute leur authenticité. Le seigneur y logeait avec sa famille.

SALLE DE DROITE

SALLE DE GAUCHE

FENÊTRES A COUSSIEGE

SALLES DES TOURS D’ANGLE

LE TROISIÈME ÉTAGE

Pour y accéder, nous devons emprunter une nouvelle fois l’escalier à vis en pierre.

LA SALLE DES GARDES

Nous arrivons dans une grande salle majestueuse qui, il y a encore peu de temps, n’avait plus de plancher.

LE QUATRIÈME ÉTAGE

Cet étage servait à la fois de grenier et de salle des gardes.

SALLES DES TOURS D’ANGLE

LA CHARPENTE

La salle des gardes est couverte par une splendide charpente en nef de vaisseau renversée. Construite en cœur de chêne, elle demeure quasiment intacte depuis cinq siècles.

LE DERNIER ÉTAGE SOMMITAL

Depuis les tours, on peut admirer le panorama, paysage si cher à George Sand.

On y trouve aussi des mâchicoulis, des meurtrières et des fenêtres de guet.

Au cours des siècles, Sarzay verra passer et abritera dans ses murs de nombreux pèlerins en chemin pour Saint Jacques de Compostelle, route historique partant de Vézelay et passant notamment non loin d’ici, à Neuvy-Saint-Sépulcre. Dans la basilique de cette ville existe la réplique exacte du Saint Sépulcre de Jérusalem, édifiée au XIIème siècle au retour de la Première Croisade, et abritant les précieuses reliques : celles du « Précieux Sang » recueilli au pied de la croix du Christ.

Blason du département de l’Indre

Une petite faim ?

Un charmant petit restaurant situé juste en face du château vous attend à la fin de votre visite. Accueil, qualité, prix, rien à redire, tout était parfait !

 

Sources :

Cet article repose en grande partie sur les détails et les explications du fascicule, fourni avec le droit d’entrée, à l’intention du public.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Sarzay

https://www.flickr.com/photos/sybarite48/47124508291

http://www.chateauxmedievaux.com/photos/sarzay/chateau-sarzay.pdf

https://www.leberry.fr/sarzay/loisirs/2014/07/22/suivez-le-guide-apres-trente-ans-de-restauration-le-chateau-de-sarzay-renait-de-ses-ruines_11087988.html

https://monumentum.fr/chateau-pa00097467.html

Blason du Berry

 

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