Les colonnes de Riez

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LES COLONNES ROMAINES DE RIEZ

Les colonnes romaines de Riez

Blason de la ville de Riez

TYPE : colonnes.

ÉPOQUE : Haut-Empire romain.

CONSTRUCTION : fin du Ier siècle après J.-C.

PROTECTION : classées sur la liste des Monuments Historiques de 1840.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges.

PROPRIÉTAIRE : privé.

LOCALISATION : Riez (Alpes-de-Haute-Provence).

Blason du département des Alpes de Haute Provence

RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Blason de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur

SITUATION

Riez est une commune française qui se trouve dans le département des Alpes-de-Haute-Provence, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Elle est à 6 km de distance au nord-ouest du lac de Sainte Croix, et se trouve par la D952 entre Gréoux les Bains (20 km) et Moustiers Sainte Marie (14 km).

C’est la plus antique cité des Alpes de Haute Provence ; on l’appelle « Riez la Romaine ».

RIEZ LA ROMAINE

La Colonia Julia Augusta Apollinarium Reiorum

Blason de la ville de Riez

PRÉSENTATION

La ville est construite au pied de la colline (ou mont) Saint-Maxime. Elle se situe au croisement des routes historiques qui relient les Alpes (via Digne) et la vallée de la Durance (via Valensole), au haut Var et à Aix-en-Provence. Ces routes seront utilisées dès le Haut-Empire romain.

La colline domine trois vallées qui se rejoignent au confluent de deux petits cours d’eau : le Colostre, qui rejoint le Verdon à Saint-Martin-de-Brômes, et son affluent l’Auvestre. Ceux-ci ont joué un rôle stratégique pour le développement de Riez :

Son siège épiscopal, ainsi que sa situation privilégiée sur une des routes majeures reliant les Alpes à la basse Provence, lui permettront ensuite de conserver cette importance pendant tout le Moyen Âge.

Riez fait fonction d’évêché ; c’est alors une cité importante.

UN PEU D’HISTOIRE

AVANT LA CONQUÊTE ROMAINE

Riez est considérée comme l’ancienne capitale des Reii, peuple gaulois qui occupait la butte Saint-Maxime avant la conquête romaine.

LA PÉRIODE ROMAINE

A l’intersection des routes arrivant d’Aix (Aquæ Sextiæ) et de Fréjus (Forum Julii), l’Empereur Auguste fonde dans la plaine la colonie de droit latin, la Colonia Julia Augusta Reiorum Appolinaris.

Celle-ci deviendra par la suite l’une des treize cités de droit latin de la Narbonnaise, et un centre important pendant la période romaine. Gouvernée par des Quattuorvirs (sous la Rome antique, magistrats au nombre de quatre), la cité bénéficie notamment de la construction, en l’an 3 apr. J.-C., d’une voie qui la relie à Aix (Aquæ Sextiæ) et traverse le Verdon à Garruby. Une autre la reliait à Fréjus ; enfin, une troisième en direction de Digne.

Auguste

L’empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique) et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise).

Auguste

Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles. Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

 

 

 

Lire : l’Amphithéâtre romain des Trois Gaules.

Les fouilles de Benjamin Maillet en 1842, récemment reprises en 2003, ont mis au jour un complexe thermal romain. Deux nécropoles ont été fouillées, deux autres sont probables.

UN PATRIMOINE FLORISSANT & PROSPÈRE

1 – Parmi les richesses incontournables de la ville, on distingue les quatre colonnes en granit monolithe surmontées d’une architrave sculptée. Ce sont les vestiges de la façade d’un temple érigé au Ier siècle après J-C, probablement dédié à Apollon. Ces vestiges témoignent de la grandeur passée de la cité, et font figure d’emblème pour Riez.

2 – Au cours du Vème siècle, on a érigé sur les ruines de thermes romains, un baptistère et une cathédrale. Des fouilles ont mis à jour les vestiges de la cathédrale primitive.

Le baptistère reste à ce jour l’un des rares édifices paléochrétiens de Provence.

L’art paléochrétien, ou art et architecture primitifs chrétiens, est un art développé par les Chrétiens ou sous l’égide chrétienne entre l’an 200 et l’an 500. Il couvre une période s’étalant du règne de Justinien (482-565) en Orient, jusqu’aux invasions barbares au 6ème siècle en Occident, et à la conquête arabe (Omeyades) en Syrie, en Égypte et en Afrique du Nord. Avant l’an 200, il demeure très peu de vestiges artistiques qui puissent être qualifiés avec certitude de chrétiens. Ils sont pour la plupart apocryphes. Après l’an 500, l’art paléochrétien s’ouvre sur l’art byzantin et celui du haut Moyen Âge.

Lire: le baptistère paléochrétien de Riez

3 – La cité affiche des remparts médiévaux (les portes Ayguières et Sanson du XIVème siècle) ainsi que la Tour d’angle (Tour de l’horloge).

4 – On distingue l’hôtel de Mazan (hôtel particulier de l’époque gothique, classé monument historique en 1988) et son escalier datant de 1 523 avec les décors en gypseries.

5 – Une petite chapelle du XVIIème siècle construite sur la colline Saint-Maxime.

Intérieur de la chapelle.

Riez vu du sommet du de la colline Saint-Maxime.

Blason de la ville de Riez

LES COLONNES ROMAINES

Ces colonnes monolithes en granit gris de l’Esterel, hautes de 7 mètres, sont surmontées d’une architrave richement décorée en calcaire tendre. Les bases et les chapiteaux corinthiens sont en marbre blanc. Elles constituaient la façade orientale d’un temple tétrastyle, construit au 1er siècle ap. J.-C. et vraisemblablement dédié à Apollon.

En architecture, tétrastyle désigne une colonnade de quatre colonnes. Ce type de portique était utilisé par les Grecs pour des temples de petites dimensions, et fut amplement adopté dans tout l’Empire romain.

L’architrave est la partie inférieure de l’entablement qui repose horizontalement sur les colonnes.

Les colonnes – l’architrave

Du haut d’un imposant socle en grand appareil, le temple dominait de 2,50 m le niveau antique de circulation : la grande voie vers Aix. Deux massifs prolongeaient le podium en avant des colonnes extrêmes : ils enserraient un escalier.

Les colonnes

L’édifice fut détruit à la fin de l’Antiquité et les matériaux furent récupérés, mais la colonnade et son support ont été soigneusement respectés. Les quatre colonnes semblaient veiller sur l’entrée de Riez, au terme de la grande route d’Aix qui, jusqu’au 19ème siècle, passait au pied même des vestiges.

Les colonnes sont situées à proximité du Colostre (rivière de France qui prend sa source au col de Saint-Jurs et se jette dans le Verdon à Gréoux-les-Bains). Leur particularité est d’avoir été conservées sur place, à l’entrée de la ville de Riez, depuis l’Antiquité.

Blason de la ville de Riez

Sources :

https://www.tourisme-alpes-haute-provence.com/riez/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Riez

https://www.provenceweb.fr/f/alaupro/riez/riez.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonnes_de_Riez

http://www.passionprovence.org/archives/2017/08/06/35523284.html

https://monumentum.fr/quatre-colonnes-antiques-surmontees-entablement-pa00080453.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Vestiges_antiques_de_Riez

 

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2 réponses

  1. Imelhaine dit :

    Magnifique ! Merci de nous faire voyager dans le temps cher Jean-Marie .

    • Jean Marie Borghino dit :

      Merci Nadia, c’est avec grand plaisir. Je viens de commencer la période assez méconnue des mérovingiens, j’espère que vous apprécierez tout autant…
      Amicalement JMB

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