Le traité d’Arras

LA GUERRE DE CENT ANS

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LE TRAITE D’ARRAS

Du 5 août au 21 septembre 1435

Signature du Traité d’Arras (21 septembre 1435)

 

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21 septembre 1435 – Le traité d’Arras

Charles VII, roi de France.

La conférence qui s’ouvre ce 5 août 1435, à Arras, représente un exploit diplomatique important pour les Français dans les dernières années de la Guerre de Cent Ans. C’est une étape majeure dans le conflit qui oppose la France et l’Angleterre depuis 1337 ; depuis presque un siècle.

Cet accord réconcilie le roi de France, Charles VII, et le duc de Bourgogne, Philippe le Bon. En outre, il met fin à la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons. C’est le plus grand congrès diplomatique d’Occident connu jusqu’à présent.

Sont présents : le roi de France Charles VII (accompagné d’une multitude de conseillers), le duc de Bourgogne Philippe le Bon, le cardinal Albergati (légat du Pape), et la délégation anglaise, présidée par le cardinal de Beaufort, l’archevêque d’York, le comte de Suffolk, ainsi que l’évêque Pierre Cauchon (représentant des Français ralliés aux Anglais).

Pour le Valois, l’enjeu est énorme : il doit rompre l’alliance Anglo-bourguignonne établie en 1420 lors du Traité de Troyes. En outre, il compte bien signer une paix séparée avec Philippe le Bon.

LE TRAITE DE TROYES      

Il est signé le 21 mai 1420 à Troyes, entre Henri V d’Angleterre et Charles VI de France. Il fait du roi d’Angleterre l’héritier légitime du roi Charles VI.

Charles VI le Bien Aimé

Les négociations entre Henri V, Isabeau de Bavière, et les Bourguignons, aboutissent au désastreux traité de Troyes. Cet accord prive le dauphin de ses droits au trône, et garantit, à la mort de Charles VI, la couronne de France à Henri V le Plantagenêt.

La bataille d’Azincour 1415

Le traité marque l’apogée de la supériorité anglaise au cours de la guerre de Cent Ans. Il fait suite à la conquête de la Normandie et à plusieurs victoires anglaises, notamment celle d’Azincourt (le 25 octobre 1415). La ratification de ce traité a été permise par l’alliance des Anglais et des Bourguignons. Cet accord ouvre une nouvelle phase de la guerre civile française, entre les partisans de la double monarchie franco-anglaise (les Bourguignons) et ceux du dauphin Charles (les Armagnacs). Elle perdurera jusqu’en 1435, avec la signature du traité d’Arras.

En cet automne 1435, le temps du « petit roi de Bourges » (ou du bien nommé « gentil dauphin ») est bien terminé.

Les exploits de Jeanne « la Pucelle » et son sacre à Reims, en juillet 1429, ont conforté la position et la légitimité de Charles VII. Les Anglais, eux, sont encore maîtres de la capitale et de la Normandie.

Lire : Jeanne d’Arc, des batailles à la capture

En outre, ce n’est pas le sacre d’Henry VI, leur propre souverain, deux ans plus tard, qui contrebalancera la dynamique en cours ; le vent a définitivement tourné en faveur du roi de France.

Philippe le Bon duc de Bourgogne

Non seulement Philippe le Bon n’était pas présent au sacre du monarque anglais, mais en parallèle, il a conclu une trêve de six ans avec son rival, le roi de France

Henri VI roi d’Angleterre

Charles VII.

Philippe le Bon n’a plus rien à attendre d’une alliance avec l’Angleterre. Il est décidé à se réconcilier avec le Valois, et dès janvier 1435, il rencontre, à Nevers, les émissaires de Charles VII pour négocier une paix durable.

Charles VII

Ce changement d’alliance fait bouger les données du front Anglo-bourguignon. Du coup, la perspective d’être isolé face à deux ennemis redoutables force Henry VI à négocier un accord général du problème Franco-anglais.

Blason des ducs de Bourgogne

LES ANGLAIS CLAQUENT LA PORTE !

21 septembre 1435 – Le traité d’Arras

C’est ainsi que tous les protagonistes du conflit se retrouvent à Arras en ce 21 septembre 1435. Dès le début, les débats sont mouvementés… Les Anglais se montrent tout de suite

Charles VII

intraitables quant aux droits du roi Henry VI sur la Couronne de France. De leur côté, les conseillers du roi de France Charles VII, eux, ne sont pas enclins à négocier sur le pouvoir du Valois. Ils offrent cependant au roi d’Angleterre une solution honorable : celui-ci conserverait en fief une grande partie de la Normandie, mais serait tenu de rendre hommage au seul roi de France légitime, Charles VII.

La position des Anglais est indécise. Ils savent qu’ils n’ont plus les moyens suffisants pour rivaliser avec les Français, devenus arrogants et effrontés. Ils ne peuvent imposer leurs desseins alors que Paris, occupée depuis une quinzaine d’années, commence à bouger, et que la Normandie se révolte.

Soudain, c’est le coup de théâtre ! Les Anglais, déçus et en colère, se lèvent et claquent la porte de la Conférence. Ils quittent Arras le 6 septembre.

Philippe le Bon est satisfait ; il va pouvoir traiter seul avec Charles VII.

LES LARGESSES DU ROI DE FRANCE

Charles VII

Bien que les intentions soient amicales, le duc de Bourgogne souhaite cependant prendre des précautions avant tout accord avec le roi Charles VII.

Jean Ier de Bourgogne dit Jean sans Peur

Il souhaite vivement que le roi Charles désavoue solennellement l’assassinat de son père Jean Ier de Bourgogne (dit Jean sans Peur), commis à Montereau en 1419.

Il demande au monarque français qu’il s’engage à faire punir les responsables de ce meurtre.

Charles VII est disposé à tous les sacrifices et à toutes les humiliations pour obtenir l’alliance bourguignonne. Ce qui est fait grâce à sa repentance. Satisfait, Philippe le Bon pardonne, et rompt le serment qu’il avait fait seize ans plus tôt de venger son père.

La dette d’honneur une fois absoute, plus rien ne s’oppose à la conclusion du traité. Philippe le Bon reconnaît Charles VII comme roi de France ; en retour, il est exempté d’hommage à la

L’assassinat de Jean Ier de Bourgogne au pont de Montereau.

Couronne de France.

Le duc de bourgogne obtient plus qu’il ne pouvait espérer. Charles VII lui abandonne généreusement toutes les terres qu’il a acquises dans le Mâconnais et l’Auxerrois.

Acte du traité de paix entre Charles VII et Philippe le Bon, copie de novembre 1435.

Les domaines suivants deviennent des États vassaux du duc de Bourgogne : le Comté d’Auxerre et de Boulogne, le Vermandois (avec sa capitale Saint-Quentin), la ville d’Amiens, ainsi que les territoires entre Somme et Artois.

Ces généreuses largesses du roi Charles assurent au duché de Bourgogne une frontière militaire continue avec le royaume de France.   Le prix payé pour la réconciliation franco-bourguignonne paraît fort élevé, mais en retour, le bénéfice est colossal.

Le traité est finalement signé à Arras, le 21 septembre 1435. A partir de cette date, le règne anglais en France va subir un déclin régulier.

La Guerre de Cent Ans s’est transformée depuis trente années en une lutte acharnée de factions animées par des ambitions personnelles. Désormais, elle redevient une guerre « nationale », celle des Français contre les Anglais. De plus, ce traité marque la fin de la lutte fratricide entre les Armagnacs et les Bourguignons.

La France était déjà alliée avec l’Écosse, elle l’est maintenant avec le puissant duché de Bourgogne ; l’Angleterre se retrouve isolée.

LES ENNUIS DU DUC DE BEDFORD

Depuis 1422, le duc Jean de Bedford, l’oncle du jeune roi Henry VI, est régent des royaumes d’Angleterre et de France. Ses soucis sont énormes.

Armes de Jean de Lancastre, duc de Bedford

Habitant Paris, il est contraint d’effectuer de nombreux retours à Londres pour restaurer une union fragile entre son frère, le duc de Gloucester, et son cousin, le cardinal de Winchester. Tous deux s’opposent dans une lutte impitoyable pour le pouvoir. En France, où la guerre continue, ses problèmes ne sont pas négligeables non plus.

Jean de Lancastre, duc de Bedford

Les Parisiens sont mécontents des impôts trop élevés, et la Normandie s’insurge dès 1434. Pour compléter ce tableau peu réconfortant, voilà que son beau-frère, le duc de Bourgogne Philippe le Bon, rompt l’alliance et change de camp.

Bedford est épuisé par la maladie ; il meurt le 14 septembre 1435, une semaine avant la signature du traité d’Arras. C’est la fin de la double monarchie franco-anglaise.

Lire: Jean de Lancastre, duc de Bedford

Sources :

Photos publiques Facebook

Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

https://fr.wikipedia.org/wiki/Trait%C3%A9_d%27Arras_(1435)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Henri_Beaufort_(cardinal)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_le_Bon

 

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2 réponses

  1. 9 novembre 2022

    […] Le 20 septembre 1435, Charles VII et Philippe le Bon, duc de Bourgogne, ont conclu la paix d’Arras. […]

  2. 10 novembre 2022

    […] En 1435, il est présent au concile de Bâle, puis l’été de la même année, au congrès de paix du traité d’Arras. […]

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