Le château et la chapelle de Couzan

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU ET LA

CHAPELLE DE COUZAN

Le château de Couzan

 

Blason de la ville de Sail-sous-Couzan

LE CHÂTEAU

Le château de Couzan

TYPE : château fort.

STYLE : médiéval.

NOM COURANT : Château de Couzan.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIème, XIIème, XIIIème et XIVème siècles.

PROPRIÉTÉ : privée.

ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges, ruines.

PROTECTION : classé sur la liste des Monuments Historiques le 20 décembre 1890.

COMMUNE : Sail-sous-Couzan.

Sail-sous-Couzan est une commune française située dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Son nom vient du « Sail », terme franco-provençal désignant des sources nombreuses. Son histoire remonte à la fin du XIXème siècle, lorsque le village était une station thermale renommée, avec ses sources d’eau minérale gazeuse très recherchées à l’époque.

Les habitants sont appelés les Couzannais et les Couzannaises. Ils sont surnommés « les Rossignols ».

DÉPARTEMENT : Loire.

RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes

HISTORIQUE

Le château de Couzan

XIème siècle

Les Damas, premiers seigneurs de Couzan, étaient des descendants de la famille de Semur. Ceux-ci possédaient le Brionnais, une petite région située dans le sud de la Bourgogne.

C’est au XIème siècle que les Semur font construire un premier poste de défense sur les bords du Lignon, à Couzan.

XIIème siècle

Au début du XIIème siècle, le château est la propriété d’Hugues de Damas, cadet des maîtres de Semur-en-Brionnais.

Cette période sera marquée par les rivalités qui opposeront l’archevêque de Lyon, Guigues II de Forez (1130-1206), et ses principaux adversaires, les sires de Beaujeu. Les Damas-Couzan vont exploiter ces conflits pour affermir leur puissance et leur indépendance. Le château s’affirme alors comme la première des quatre baronnies du Forez.

XIIIème siècle

La puissance des Damas est incontestée ; l’hommage de la seigneurie de Couzan devient un enjeu et une cause de conflit. Les sires de Beaujeu échoueront dans leur tentative de siège du château.

XIVème siècle

Guy II de Couzan défend hardiment la ville de Bourges contre les Anglais en 1356, puis en 1359 à Riom.

En 1385, il est nommé conseiller et maître de l’hôtel du roi Jean II Le Bon pour ses faits de bravoure.

En 1402, Guy II de Couzan sera nommé Grand Chambellan de France.

XVème siècle

En 1428, à la suite du mariage d’Eustache de Levis (baron de Quélus) avec Alix de Couzan, fille de Hugues VI (baron de Damas-Couzan, dit « Hugues VI de Damas »), la forteresse devient la propriété de la puissante famille de Lévis.

XVIIème siècle

En 1622, le château échoit au marquis de Saint-Priest, puis est acquis par la famille de Luzy-Pellissac qui reprend le nom de marquis de Couzan et premier baron du Forez.

En 1658, l’édifice est en ruine.

XVIIIème siècle

La branche des Luzy s’éteint à la fin du XVIIIème siècle.

A partir de la fin du XVIIIème siècle, le château devient la propriété de la famille Thy de Milly. Il restera dans la famille des comtes de Thy de Milly jusqu’en 1932 (Le château sera acquis par Marthe de Luzy-Couzan, fille de Balthazar de Luzy-Couzan, qui épousera Antoine François de Thy de Milly).

RÉVOLUTION FRANÇAISE

Au cours des troubles révolutionnaires, les bâtiments du château sont réquisitionnés et utilisés comme prison.

XIXème et XXème siècles

Au 19ème siècle le château, qui est toujours la propriété de la famille Thy de Milly, est vendu en 1932 à la société savante « La Diana », qui entreprend aussitôt des réparations urgentes. Le château n’était plus habité depuis la Révolution.

Depuis 1995, l’édifice fait l’objet de gros travaux, de plusieurs chantiers de restauration et de mise en valeur chaque été, ainsi que de fouilles archéologiques.

Les vestiges de la forteresse ont été classés Monument Historique en 1890.

Les abords du château ont été inscrits sur la liste des Monuments Historiques le 22 août 1947.

PRÉSENTATION

Le château de Couzan se dresse en à-pic sur un éperon rocheux, une butte granitique de plus de 600 mètres d’altitude. La forteresse occupe une zone stratégique. En surplombant le confluent du Lignon et de son affluent le Chagnon, elle protège et interdit l’accès à l’une des routes vers l’Auvergne.

Les ruines du château s’aperçoivent de loin. Perchées, émergeant de la brume, elles dominent le village de Sail-sous-Couzan. Prenons le temps d’y grimper. Une fois arrivés là-haut, près du géant endormi, un panorama à couper le souffle s’ouvre sur la plaine du Forez, les monts du Lyonnais, du Forez, et de l’Auvergne.

Le château était malheureusement fermé, probablement dangereux à la visite (chutes de pierres possibles, accès non sécurisé). En arrivant sur le parking avant le château, un petit chemin monte vers la forteresse. Attention pour les personnes qui peuvent souffrir de vertige.

N’ayant pas pu visiter le château, les explications qui vont suivre ne dépendront pas de ma propre observation, mais du fruit de mes recherches. J’en suis désolé…

A l’origine, le château était composé d’une tour principale de la fin du XIème siècle, d’un donjon (tour Saint-Antoine) du XVème siècle, d’une « aula » (salle d’entrée, grand vestibule d’une maison ; cour intérieure) mentionnée en 1270, et de courtines qui reliaient les tours carrées. A l’entrée de l’édifice, on pouvait distinguer une tour-porche du XIIIème siècle, qui complétait le dispositif des fortifications de la forteresse.

Pour assurer son alimentation en eau, la place forte disposait d’une citerne. Le dispositif défensif se prolongeait vers le nord-ouest pour former un plan de quatre enceintes successives.

La deuxième et la troisième de ces enceintes sont aujourd’hui en l’état de vestiges.

La quatrième (fin XIVème/XVème siècles) affiche encore quatre grosses tours rondes et deux éventrées en leur sommet.

On pénétrait dans l’enceinte au nord par la porte du Pont, qui était défendue par une tour-porche (près de celle-ci se trouvait un logis remanié au XVIIème siècle), et au sud par la porte Saint-Georges. Dans cette basse-cour existe encore un puits à margelle armoriée.

LA CHAPELLE NOTRE-DAME-DE-COUZAN

La chapelle Notre-Dame-de-Couzan

NOM : Église paroissiale Saint-Saturnin, puis Chapelle Notre-Dame-de-Couzan.

TYPE : chapelle.

CULTE : catholique romain.

STYLE DOMINANT : roman (voûte en berceau plein-cintre, cul-de-four, voûte d’ogives).

En histoire de l’art, l’art roman est la période qui s’étend, en Europe, du début du 10ème siècle à la seconde moitié du 12ème siècle. Elle se situe entre l’art préroman et l’art gothique.

1ère PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIème siècle.

2ème PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XVIème, XIXème siècles.

PROPRIÉTAIRE : propriété privée.

PROTECTION : les abords du château ont été inscrits sur la liste des Monuments Historiques le 22 août 1947.

COMMUNE : Sail-sous-Couzan.

DÉPARTEMENT : Loire.

RÉGION : Auvergne-Rhône-Alpes

PRÉSENTATION

Blottie au pied du château de Couzan, la petite chapelle, qui a traversé les siècles, nous parvient en bien meilleur état que son géant voisin de pierre. Elle n’est pas la chapelle castrale primitive ; cette dernière a disparu depuis bien longtemps (il n’en subsiste d’ailleurs aucune trace). Tous deux sont les témoins d’un riche passé ; leur histoire a traversé le temps… Aujourd’hui, elle semble veiller sur le mastodonte endormi comme une conscience bienveillante ; pourtant celui-ci n’est que ruine.

Aux abords du château, comme bien souvent au Moyen Âge, un village a vu le jour. Dès le XIIIème siècle, la chapelle de Couzan, placée sous le vocable de Saint-Saturnin, devint son église paroissiale.

Au pied du château, on trouve une petite chapelle romane du XIIème siècle. C’est un petit sanctuaire dédié à Saint-Saturnin. Elle est classée Monument Historique et mérite qu’on y prenne le temps de s’y arrêter. Notamment pour découvrir la pierre à dîme qui fut découverte dans une des enceintes du château.

Ce bénitier, dit « pierre à dîme », serait une ancienne mesure à céréales de Couzan datant du XIIIème siècle. Il fut retrouvé dans la capitainerie du château. Au Moyen Âge, les sujets du seigneur local venaient y payer la dîme, pierre dans laquelle chaque paysan remettait au seigneur une partie de sa récolte.

HISTOIRE

L’église dont il est fait mention dans la forteresse de Couzan date de 1075 ou 1076.

Son fondateur doit probablement être rattaché au château. Il doit peut-être s’agir d’un membre de la famille de Semur (fondatrice du prieuré de Sail avant 1080).

On trouve la première mention des origines de la chapelle dans un pouillé daté de 1225 (ecclesia de Cosant), conservé au diocèse de Lyon.

Un pouillé (registre ecclésiastique) est un dénombrement de tous les bénéfices ecclésiastiques situés dans un domaine géographique donné.

La paroisse du bourg de Couzan demeure très proche du prieuré de Sail-sous-Couzan, qui en a l’attribution.

Au XIVème siècle, la chapelle fut sérieusement endommagée au cours de la Guerre de Cent Ans : la travée côté est de la nef (plus basse et couverte en charpente) fut détruite.

Un acte daté de 1467 nous apprend qu’à cette époque la chapelle était déjà consacrée à Saint Saturnin.

Au XVIème siècle, l’église est désormais protégée par un vingtain. On entreprend sa restauration : élévation d’un mur (avec un portail formé d’éléments de remploi) pour fermer à l’ouest la travée qui n’avait pas été détruite. Le clocher-mur est rebâti avec deux arcades au lieu de trois, et on édifie une chapelle latérale au sud.

Vingtain : En droit féodal, redevance égale à un vingtième du produit des cultures. Droit en vertu duquel le seigneur prenait la vingtième partie de la production agricole.

Dans la 2ème moitié du XVIème siècle, l’église devient chapelle, annexe de Sail-sous-Couzan.

Au XVIIème siècle, elle est transférée sous le patronage de la société de prêtres de Boën.

Au XIXème siècle, la chapelle devient lieu de pèlerinage ; elle prend son nouveau vocable, Notre-Dame-de-Couzan. Le bâtiment est en très mauvais état et paraît abandonné ; c’est à cette époque que l’on reconstruit, en brique, la voûte de la chapelle latérale.

En 1932, la société savante « La Diana » achète à la famille Thy de Milly le château et ses abords, dont la chapelle, et entreprend aussitôt des réparations urgentes. La petite chapelle ne fera l’objet d’une réparation complète qu’en 2000. La réfection des enduits intérieurs ne se fera qu’en 2002.

LA CHAPELLE

La chapelle Notre-Dame-de-Couzan

L’EXTÉRIEUR

La toiture est à longs pans sur la nef, en appentis sur la chapelle, et à trois pans sur l’abside (le clocher-mur, autrefois couvert en dalles de gneiss, sera ensuite garni de tuiles).

LE CHEVET

De l’extérieur, on peut apercevoir sa solide constitution en appareil moyen. Il a une apparence robuste et possède un solide contrefort. De part et d’autre de cet appui, des ouvertures, qui pourraient être des trous de boulins, sont visibles sur toute sa hauteur.

L’INTÉRIEUR

En entrant, on a tout de suite l’impression que la nef occupe un grand volume malgré ses dimensions réduites.

LA PIERRE A DÎME

Elle se trouve à l’entrée. C’est une pierre de taille, carrée, évidée. Cette pierre à Dîme servait de mesure (au Moyen-Age, chaque paysan devait déposer la part de sa récolte qui revenait au seigneur).

On distingue, gravés sur deux côtés, des visages significatifs ; ils sont entourés d’un soleil, souriant pour les bonnes années, et grimaçant pour les mauvaises. C’est à partir de ce symbole qu’en 1971, la tête solaire est devenue l’emblème du village.

Lire l’encadré ci-dessus.

LE BÉNITIER

On a découvert et sauvegardé uniquement deux décors :

– au-dessus du bénitier, posé contre le mur-pignon, on distingue une peinture représentant un vase de fleurs et une croix.

– Sur le mur nord, on aperçoit un bandeau d’environ 2 m de long et 30 cm de haut. Il est porteur d’une mystérieuse inscription médiévale qui n’a pu encore être déchiffrée.

LA NEF & LA CHAPELLE LATÉRALE

Le bâtiment se compose d’une nef à une travée. Elle se termine en abside d’axe de plan semi-circulaire, et par une chapelle latérale au sud, dotée d’une voûte en croisée d’ogives. La nef est voûtée en berceau plein-cintre avec des arcs doubleaux. Les murs sont en moellons de granite, la corniche de la nef en dalles de gneiss. On distingue des contreforts pour épauler la nef et l’abside.

La voûte de la nef est à peine plus haute que celle du chœur ; l’espace laissé au-dessus de l’arc comporte une petite ouverture, qui illumine le plein-cintre et augmente l’effet de hauteur.

L’ABSIDE VOÛTÉE EN CUL-DE-FOUR & L’AUTEL

L’abside, voûtée en cul-de-four, affiche trois baies ébrasées avec un décor de faux claveaux et de chevrons gravés sur l’architrave. Le chœur a pratiquement la même largeur que la nef.

À l’intérieur, placée sur le maître-autel, on peut admirer une statue de Notre-Dame-de-Couzan.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Couzan

https://monumentum.fr/chateau-couzan-restes–pa00117572.html

http://www.sail-sous-couzan.com/tourisme/monuments/

https://www.ladiana.com/la-diana/sites-archeologiques/le-chateau-de-couzan/

https://www.leprogres.fr/culture-loisirs/2020/07/30/dans-le-passe-prestigieux-du-chateau-de-couzan

https://www.leprogres.fr/loire/2016/09/06/la-chapelle-saint-saturnin-un-edifice-a-decouvrir-samedi

https://www.sauvegardeartfrancais.fr/projets/sail-sous-couzan-chapelle-notre-dame-de-couzan/

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/IA42000626

 

 

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