Le château d’Harlech, au Pays de Galles
LES TÉMOINS DU PASSÉ

Armoiries du Pays de Galles
LE CHÂTEAU D’HARLECH, AU PAYS DE GALLES

Le château d’Harlech
L’« ANNEAU DE FER » DU ROI ÉDOUARD Ier.

Drapeau du Pays de Galles
TYPE : château fort.
STYLE : architecture militaire médiévale.
NOM COURANT : Harlech Castel.
ÉPOQUE : féodale.
PÉRIODE : Moyen Âge.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : 1283.
FIN DE CONSTRUCTION : 1289.
PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIIème.
PROPRIÉTAIRE INITIAL : Édouard Ier d’Angleterre.

Édouard 1er
ARCHITECTE : Jacques de Saint-Georges.
PROTECTION : inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO en 1986.
CLASSEMENT : classé Grade I.
En Angleterre et au pays de Galles, le classement se fait comme suit, par ordre décroissant d’ « importance » et de difficulté à obtenir une autorisation de travaux : – Grade I : édifices d’un intérêt exceptionnel. – Grade II* : édifices particulièrement importants ou d’un intérêt spécial. – Grade II : édifices d’intérêt spécial.
ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges ; n’ayant plus d’importance stratégique, le château tomba en ruine. Une campagne de restauration fut entreprise par le gouvernement britannique au début du XXème siècle.
PROPRIÉTAIRE : Le château est actuellement entretenu par l’organisme public CADW (division de l’environnement historique du gouvernement gallois, responsable de l’entretien et de la protection des bâtiments historiques du Pays de Galles). Il est inscrit au site « Châteaux forts et enceintes du roi Édouard Ier dans l’ancienne principauté de Gwynedd ».
COMMUNAUTÉ : ville d’Harlech.
NATION : Pays de Galles.
PAYS : Royaume-Uni.
L’« ANNEAU DE FER » DU ROI ÉDOUARD Ier.

Armes royales d’Angleterre
1-Château de Flint, 2-Château de Harwarden, 3-Château de Rhuddland, 4-Château de Builth, 5-Château de Aberystnyth, 6-Château de Caernarfon, 7-Château de Denbigh, 8-Château de Conwy, 9-Château de Harlech, 10-Château de Beaumaris.
LOCALISATION

Le château d’Harlech
Le château de Harlech (« Castell Harlech ») est un château fort médiéval (construit sur une butte rocheuse près de la mer d’Irlande) situé à Harlech (ancienne principauté de Gwynedd), au Pays de Galles.
HARLECH

Le château d’Harlech
Harlech est une ville et une station balnéaire du Pays de Galles située sur la baie de Tremadog, dans le parc national de Snowdonia, dans le Comté de Meirionydd. La cité, qui possède le statut de communauté, est célèbre pour son château médiéval du même nom.
Le Merionethshire (« Meirionnydd », ou « Sir Feirionnydd » en gallois) est un des treize comtés historiques du Pays de Galles, aujourd’hui intégré dans le comté de Gwynedd.
En 2021, la population de la communauté (qui comprend uniquement le village) s’élevait à 1 263 habitants.
HISTORIQUE

Le château d’Harlech
Les XIIIème et XIVème siècles
C’est dans les années 1070 que débuta la lutte entre les princes gallois et les rois anglais pour le contrôle des Galles du Nord. Elle reprit dans la seconde moitié du XIIIème siècle jusqu’à l’intervention du roi Édouard Ier, en 1282. Au mois de mai, Othon de Grandson (1238-1328) et sa troupe de 560 fantassins s’emparèrent d’Harlech.
Le roi Édouard Ier avait pour objectif la colonisation systématique de la région. Il la divisa en comtés (sur le modèle anglais), et y bâtit une série de châteaux forts, dont un à Harlech. Les travaux débutèrent durant l’été 1282. A l’hiver 1283, au bout d’un an et demi, l’enceinte intérieure atteignait 4,6 m de haut, et une petite ville avait été fondée près du château.
En 1285, le chevalier savoyard Jean de Benvillard fut nommé connétable. A sa mort, en 1287, il fut remplacé par sa veuve, Agnès, jusqu’en 1290, date où l’architecte Jacques de Saint-Georges reçut ce titre.
Les travaux se poursuivirent sous la direction de Jacques de Saint-Georges.
La statue de Jacques de Saint-Georges au château de Beaumaris Jacques de Saint-Georges (architecte d’origine savoyarde) naît vers 1230 à Saint-Prex (une commune suisse du canton de Vaud), et meurt le 20 mai 1309 à Mostyn (une localité du pays de Galles située dans le comté de Flint). Au cours du XIIIème siècle, il se spécialise dans la construction de châteaux forts, notamment au service du comte de Savoie et de son allié, le roi Édouard Ier d’Angleterre. Il est considéré par des historiens anglais comme « l’un des plus grands architectes du Moyen Âge européen ».
En 1286, le chantier mobilisait 546 ouvriers, 115 carriers, 30 forgerons, 22 charpentiers, et 227 maçons (pour un coût mensuel s’élevant à 240 £).
A la fin de l’année 1289, le château était presque terminé. Sa construction avait coûté environ 8 190 £ (soit le dixième des 80 000 £ que le roi Édouard Ier consacrera aux châteaux forts gallois entre 1277 et 1304).
La garnison de Harlech comptait alors 36 hommes (dont le connétable Jacques de Saint-Georges, qui occupera ce poste jusqu’en 1293), 30 soldats (dont 10 arbalétriers), un chapelain, un forgeron, un charpentier, et un maçon.
En 1294, Madog ap Llywelyn se révolta contre la domination anglaise.
Plusieurs villes furent rasées par les rebelles gallois et Harlech fut assiégée durant l’hiver. Cependant, elle put être approvisionnée par la mer, et la rébellion fut écrasée sans que la ville ne fût prise.
Après cet événement, les défenses ayant permis le ravitaillement du château furent fortifiées. En 1323 et 1324, on réalisa des travaux supplémentaires : le roi Édouard II (dont l’autorité dans la région était menacée par la famille Mortimer) ordonna au shérif Sir Gruffudd Llywd de consolider les défenses du corps de garde, en érigeant des tours supplémentaires.

Le corps de garde et les petites tours à encorbellement à l’avant
Du XVème au XVIIème siècle
En 1400, Owain Glyndŵr (né vers 1359 et mort vers 1416, dernier Gallois à se faire appeler « Prince de Galles ») dirigea une révolte contre la domination anglaise dans les Galles du Nord.
Trois ans plus tard, Harlech, assiégé, résistait encore. Mais à la fin de l’année 1404, la garnison du château, sous-équipée (elle n’avait plus que de trois boucliers, huit casques, six lances, dix paires de gants et quatre canons), finit par se rendre.
En août 1405, Harlech, qui était devenu la résidence principale et le quartier général d’Owain Glyndŵr, y tint son second Parlement.
En 1408, les forces anglaises, menées par le futur Henri V, mirent le siège devant Harlech ; la garnison du château était alors dirigée par Edmond Mortimer.
Les canons anglais provoquèrent d’importants dégâts sur les remparts extérieurs, à l’Est et au Sud ; mais Harlech résistait toujours. Le prince Henri laissa alors le commandement à John Talbot, qui donna l’assaut au château. En février 1409, à court de provisions, Mortimer capitula, après que lui et une grande partie de ses hommes avaient succombé à la faim et à la fatigue.
Lire : la Guerre de Cent Ans
Au XVème siècle, Harlech prit une part importante dans la guerre des Deux Roses.
La Guerre des Deux Roses fut une guerre civile menée pour le contrôle du trône d’Angleterre. Elle eut lieu du milieu à la fin du XVème siècle, entre les partisans de deux branches cadettes rivales de la maison royale des Plantagenêt : les Lancaster (rose rouge), et les York (rose blanche). Les affrontements décimeront les lignées masculines des deux dynasties. L’issue de ce conflit conduira la famille Tudor à monter sur le trône d’Angleterre.
En 1460, la reine Marguerite d’Anjou se réfugia au château après la défaite des Lancastre (rose rouge), à Northampton (10 juillet 1460), contre le roi Édouard IV (maison d’York, rose blanche) ; cependant, le château restera aux mains des partisans de la maison de Lancastre.
Harlech, grâce à ses défenses naturelles et au ravitaillement par mer, résista à toutes les attaques des partisans de la Maison d’York. La forteresse devint la dernière place forte aux mains des Lancastre.
En 1468, Jasper Tudor y débarqua avec des renforts français, avant d’attaquer la ville de Denbigh.
L’arrivée de Jasper Tudor força le roi Plantagenêt Édouard IV à recruter près de 10 000 hommes, placés sous la direction de William Herbert pour assiéger Harlech.

Édouard IV
Le 14 août 1468, au bout d’un mois de siège, le château capitula.
Par la suite, après le siège, le château ne fut pas réparé, et commença à tomber en ruine, hormis le corps de garde qu’on utilisa pour les « assizes » locales.
Au milieu du XVIIème siècle, au cours de la Première guerre civile anglaise, le château joua à nouveau un rôle décisif.
Portrait d’Oliver Cromwell par Samuel Cooper. Les historiens divisent souvent le conflit en deux ou trois guerres distinctes. Celles-ci s’étendirent sur la totalité du royaume d’Angleterre (y compris le Pays Galles). Les conflits concernaient également des guerres avec l’Écosse et l’Irlande, et des guerres civiles internes. Ces belligérances, qui se déroulèrent dans les trois pays, sont connues sous le nom de « Guerres des trois royaumes ». Les Guerres des Trois Royaumes sont, sous Charles Ier, une série de conflits imbriqués qui se sont déroulés entre 1639 et 1653 dans les royaumes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Elles comprennent les Guerres des évêques (de 1639 à 1640), la Première Guerre civile anglaise (de 1642 à 1646), la Deuxième guerre civile anglaise (de 1648 à 1649), les Guerres confédérées irlandaises (de 1642 à 1649), la Conquête cromwellienne de l’Irlande de 1649 à 1653), et la Guerre Anglo-écossaise (de 1650-1652).
En 1644, le colonel William Owen fut nommé connétable de Harlech par le prince Rupert du Rhin ; il avait pour mission de reconstruire les défenses du château.
De juin 1646 à mars 1647, les troupes parlementaires assiégèrent la forteresse. Le 15 mars, les 44 hommes de la garnison finirent par capituler.
Cet événement marqua la fin de la première phase de la Première révolution anglaise, car Harlech était le dernier grand bastion royaliste de Grande-Bretagne.
Par la suite, l’édifice n’ayant plus d’importance stratégique, le Parlement ordonna son démantèlement ; il fallait éviter que les royalistes puissent le réutiliser. Mais il ne fut pas entièrement détruit, et des pierres du château furent récupérées par les habitants d’Harlech pour construire leurs maisons.
Du XVIIIème au XXIème siècle
A partir de la fin du XVIIIème siècle, les ruines de Harlech devinrent une destination touristique très prisée, attirant des visiteurs tels que John Cotman (1782-1882, peintre anglais de paysages et de marines, aquarelliste, graveur, et illustrateur), Henry Gastineau (1791-1876, peintre et graveur britannique), Paul Sandby (1725-1809, aquarelliste et graveur anglais ayant surtout peint des paysages), Joseph Mallord William Turner (1775-1851, peintre, aquarelliste et graveur britannique), ou John Varley (né le 9 août 1947 à Austin au Texas, écrivain américain de science-fiction).
En 1914, le site passa sous le contrôle du Bureau des Travaux (Office of Works) qui entreprit une grande campagne de restauration. Il est actuellement géré par l’organisme public CADW.
En 1986, le château entra, avec d’autres fortifications galloises, au patrimoine mondial de l’UNESCO, au sein du site « Châteaux forts et enceintes du roi Édouard Ier dans l’ancienne principauté de Gwynedd ».
LE CHÂTEAU D’HARLECH

Le château d’Harlech
Le château d’Harlech se dresse sur une partie du Dôme d’Harlech, un promontoire rocheux d’environ 60 m de haut. Au nord et à l’ouest, le terrain descend brusquement, et une tranchée creusée dans la roche protège les autres accès au château.
VUE GÉNÉRALE
L’ENTRÉE ET LE CORPS DE GARDE
Le corps de garde (guérite) suit le modèle « Tonbridge » (parfois appelé le « styleTonbridge »), une architecture devenue populaire au XIIIème siècle. Il se compose de deux tours défensives massives en forme de « D » de part et d’autre de l’entrée.
A l’origine, il fallait, pour accéder à l’entrée principale du château, traverser un pont en pierre, entre les deux tours du pont à l’est et la guérite principale. Il ne subsiste aujourd’hui que peu de vestiges des tours et du pont ; une rampe d’accès en bois vers la guérite remplace le pont. Le passage dans le château était défendu par trois herses, et au moins deux portes lourdes et massives.
LES ACCÈS
De l’autre côté, une porte débouche sur un escalier de 127 marches, protégé par un mur qui descend jusqu’au pied de la falaise. Cet accès permettait de ravitailler le château par la mer ; mais le littoral a reculé depuis, et se trouve plus loin.
L’INTÉRIEUR
Les deux étages supérieurs du corps de garde étaient divisés en plusieurs pièces. Chaque étage possédait trois grandes fenêtres donnant sur la salle intérieure. Le deuxième étage avait deux grandes fenêtres supplémentaires sur les côtés de la guérite ; à l’origine, celle-ci était équipée de cheminées saillantes, dont on distingue encore les arrachements.
LES COURS INTÉRIEURES
Le plan du château est de forme concentrique, avec une première enceinte à l’intérieur d’une seconde, délimitant ainsi une haute-cour et une basse-cour.
Plusieurs bâtisses furent construites autour de la cour intérieure, dont une chapelle, une cuisine, des bâtiments de service, un grenier, et une grande salle.
LES TOURS
La cour intérieure était gardée par quatre grandes tours circulaires. Avec le temps, elles ont pris divers noms : en 1343, dans le sens des aiguilles d’une montre à partir du nord-est, elles s’appelaient « Le Prisontour », « Turris Ultra Gardinium », « Le Wedercoktour », et « Le Chapeltour ». En 1564, elles furent respectivement renommées « Debtors’ Towers », « Mortimer », « Bronwen », et « Armourer’s Towers ». « Le Prisontour » avait un donjon, et « Le Chapeltour » aurait pu abriter un atelier d’artillerie au XVIème siècle.
LES REMPARTS
Harlech est construit en grès gris-vert local, avec de gros blocs réguliers utilisés pour les tours, et des matériaux irréguliers (peut-être pris dans le fossé), utilisés pour les murs. Le mur extérieur était à l’origine un peu plus haut qu’aujourd’hui.
LES FORTIFICATIONS
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Harlech
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harlech