La villa romaine Grassi d’Aix en Provence
LES TÉMOINS DU PASSÉ
ANTIQUITÉ
LA VILLA ROMAINE GRASSI
SITE : vestiges gallo-romains d’une villa antique, une « domus ».
NOM : maison romaine, « villa Grassi ».
ÉTAT : vestiges, fouilles archéologiques.
ÉPOQUE : république romaine (après la fondation d’ « Aquae Sextiae » en 123 avant J.-C., par le consul Caius Sextius Calvinus).
PÉRIODE : République de Rome (de 509 à 27 avant J. -C.).
DESTINATION INITIALE : « domus ».
DATE DE CONSTRUCTION : Ier siècle av. J.-C.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
PROTECTION : classement par arrêté sur la liste des Monuments Historiques le 30 octobre 1958.
COMMUNE : Aix en Provence.
DÉPARTEMENTS : Bouches du Rhône.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LOCALISATION
Les vestiges romains de la villa Grassi sont plutôt méconnus à Aix-en-Provence ; ils sont pourtant chargés d’une histoire qui remonte à la fondation de la ville aux 1000 fontaines. Située au-dessus du centre-ville (à quelques mètres à pied de l’ancien Hôpital Pasteur et du CHU du Pays d’Aix) et de ses monuments les plus visités, la villa Grassi nous apparaît délaissée des circuits touristiques.
Ses vestiges se trouvent à l’intersection de la rue des Nations, de la Liberté et de l’avenue de Grassi, un quartier résidentiel, calme, et retiré d’Aix en Provence. Le site est à 4 mn à pied du Monument Joseph Sec, et à 6 mn à pied de la Cathédrale Saint Sauveur.
AIX EN PROVENCE
Aix-en-Provence est la capitale historique de la Provence. La commune se situe dans le département des Bouches-du-Rhône (dont elle est la sous-préfecture), en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En 2021, sa population s’élevait à 147 478 habitants, les Aixoises et les Aixois.
La ville se trouve à 26,7 km de l’abbaye de Silvacane, à la Roque-d’Anthéron, à 30, 7 km de la chapelle Saint Cyr de Lançon Provence, à 38,3 km de Cornillon-Confoux, à 39,2 km de l’abbaye Saint-Victor à Marseille, à 40,1 km du château de Miramas-le-Vieux, à 71,1 km du site archéologique de Glanum à Saint-Rémy-de-Provence, et à 79,1 km de l’Abbaye de Montmajour, à Arles.
DÉTAILS D’UNE MAISON ROMAINE A PÉRISTYLE
Un péristyle est une galerie de colonnes faisant le tour extérieur (entièrement ou partiellement, sous la forme d’un porche) ou intérieur d’un édifice. Un édifice entouré par un péristyle est un périptère. Un périptère est un édifice entouré de rangées de colonnes sur toutes ses faces. L’ostium : porte d’entrée. Le vestibulum : couloir d’entrée. Les fauces : passages étroits, couloirs, corridors. Les tabernae : boutiques. L’atrium : c’était la pièce centrale où se déroulait toute la vie familiale. Elle comportait en son centre un petit bassin (impluvium), qui recevait les eaux de pluie d’une ouverture en forme d’entonnoir (compluvium) aménagée dans la toiture. Ce bassin comportait un trop-plein qui acheminait la réserve d’eau ainsi constituée vers une citerne creusée en sous-sol. Des colonnes supportaient cette ouverture, qui laissait passer tout à la fois la lumière du jour et les fumées des braseros. Le brasero : dans l’Antiquité grecque et romaine, c’était un bassin de bronze posé sur trépied, rempli de braises ardentes. C’était l’unique source de chauffage de la domus. Le compluvium : collecteur des eaux de pluie. L’impluvium : bassin récepteur des eaux de pluie. Le tablinum : bureau. Cette pièce était ouverte à la fois sur l’atrium et sur le jardin. Elle abritait les archives et les souvenirs de famille : objets, portraits d’ancêtres, statuettes rassemblées autour d’un autel domestique appelé « lararium » (le laraire). La pièce était richement meublée, de manière à impressionner les visiteurs : clients, notables… C’est là aussi que le propriétaire des lieux travaillait, écrivait et donnait ses ordres. Le triclinium : salle à manger à trois banquettes. Les Romains des classes aisées (les « patriciens ») y prenaient leur repas principal (cena) en position semi-allongée, accoudés sur des coussins autour d’une table centrale. L’alae : pièces latérales. Le cubiculum : chambre. Chaque membre de la famille possédait la sienne. De petite dimension, elle se composait d’un lit à cadre de bois, d’un sommier en lanières de cuir entrecroisées, du matelas et de la literie. Le mobilier était spartiate ; il n’y avait pas d’armoire, mais un coffre où chacun pouvait ranger ses vêtements. La culina : cuisine. Le posticum : entrée de service. Le peristylium : péristyle. La piscina : bassin. L’exedra : salle, souvent semi-circulaire, dotée de sièges, où l’on conversait.
AQUAE SEXTIAE
HISTORIQUE
Ville d’art et d’eau, il y a des lustres que la « belle endormie » a ouvert les yeux ! Aix-en-Provence cache beaucoup de secrets. Il nous faut parfois lever notre regard pour les admirer, et souvent le baisser pour les observer sous terre.
Ils peuvent, pour notre plus grand plaisir, remonter à la fondation de la cité « Aquae Sextiae », en 122 avant J.-C. par Gaius Sextius Calvinus. Le passé surgit alors sous nos pas…
Aquae Sextiae (les Eaux de Sextius) est la plus ancienne cité romaine de France. Étonnamment, on ne dispose que de très peu de vestiges visibles (la plupart ont été détruits au XVIIIème siècle). Seuls ont perduré jusqu’à aujourd’hui la villa Grassi et le théâtre antique de la Sed, mis au jour en 2004. La villa se trouve aujourd’hui au pied d’une école primaire.
Au Ier siècle (en 123 avant J.-C.), après la fondation d’Aquae Sextiae, c’est un quartier où se développent de très belles villas. Parmi ces « domus » (demeures en latin), appartenant généralement à des « patriciens » (propriétaires assez aisés), cinq sont mises au jour pendant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’on creuse les tranchées pour la Défense passive.
Si on fait un retour de plusieurs siècles en arrière, on peut aisément imaginer la cour intérieure de cette « domus », entourée de colonnes bordant un péristyle, avec, en son centre, un bassin pluvial et des mosaïques au sol. La présence de colonnes doubles laisse penser que la demeure était dotée d’un étage.
1940-1945, DES FOUILLES SONT ENTREPRISES
Les recherches révèlent la présence d’un péristyle rhodien (cour intérieure à colonnades), d’un jardin entouré de portiques, et de salles dallées de marbres et de mosaïques.
Puis, peu de temps après la découverte, les fouilles sont interrompues et le terrain laissé à l’abandon. Durant cette période, la zone est probablement vandalisée, ce qui engendre la disparition de nombreux vestiges (pièces de monnaies, mosaïques, parties de statues). Au fil des ans, le site à l’abandon prend la forme d’une décharge.
1956-57, REPRISES DES FOUILLES
En 1956, voilà la petite « domus » qui revient sur le devant de la scène. Non pas pour son intérêt historique, mais parce qu’on veut y construire un groupe scolaire à sa place.
L‘Association pour la « Protection des Demeures Anciennes et Paysages Aixois » entreprend alors des démarches afin d’épargner la villa antique et son jardin. Démarches qui s’avèreront inutiles, et qui se solderont par un échec. On décidera malgré tout de construire l’école sur le site, là où 16 ans plus tôt, on avait mis au jour les précieux vestiges antiques.
Pendant les travaux de construction des écoles, on effectuera d’autres fouilles. Celles-ci révéleront l’existence de plusieurs villas disséminées sur le site.
Une fois les écoles terminées, une toute petite partie du site est préservée en l’état. C’est ce que nous pouvons admirer aujourd’hui. Seul a été sauvé l’emplacement du péristyle rhodien à colonnes jumelées ; c’est bien peu eu égard aux merveilles qui s’y trouvaient.
1958-1988, UN SITE CLASSÉ
Le site archéologique de Grassi, d’une superficie de 675 m², est classé aux Monuments Historiques le 30 octobre 1958.
En 1988, le site est embelli d’un décor en trompe-l’œil et de divers agencements pour l’accueil du public.
LE XXIème siècle
Depuis son aménagement, des années ont passé. La nature a peu à peu repris ses droits, et le sol est jonché de déchets. Si de nouvelles fouilles ont été réalisées en 2016, le site paraît être à l’abandon, des tags fleurissent çà et là, et des sans-abris squattent les lieux.
D’ailleurs, j’y suis allé ce matin encore, et l’un d’entre eux s’était installé et dormait allongé sur un carton.
Aujourd’hui, le site est fermé au public. On peut seulement l’observer depuis la rue.
Il est bien dommage de laisser ce site à l’abandon ; aucune signalisation, aucun panneau, rien n’indique que ces ruines sont classées ; c’est triste…
LA VILLA GRASSI, LE DÉCOR EN TROMPE-L’OEIL
L’ATRIUM
L’IMPLUVIUM
LES COLONNES DU PÉRISTYLE
LES MOSAÏQUES & LES PAREMENTS
LA ZONE DE FOUILLES
Sources :
Mes photos 08/2024
Photos publiques Facebook
https://www.aixendecouvertes.com/jardin-de-grassi-aix/
https://www.revuedesdeuxmondes.fr/wp-content/uploads/2016/11/afa94059c473e3b13e580891178c697e.pdf
https://fr.wikipedia.org/wiki/Aix-en-Provence
https://www.instagram.com/secrets_dici/reel/C8Fon4ANCXM/
https://archeoblogue.com/decouverte-archeologique/decouverte-dune-voie-romaine-a-aix-en-provence/
https://www.dailymotion.com/video/x8lta2n
Bonjour Jean-Marie. Merci à vous de nous faire découvrir ces sites qui sont très peu connus et malheureusement se trouvent à l’abandon. Bonne continuation.
Bonjour Marielle,
Quelle joie d’avoir de vos nouvelles, je vous remercie pour votre message qui me touche beaucoup. Je pense que vous devez arriver à la fin des séances pour votre frère ; ouf des tracas en moins… Je retiens toutes ces discussions que nous avons eues et qui ont fait que le temps d’attente nous a paru moins long. Finalement, malgré nos soucis de santé, elles furent de bons moments et resteront pour moi de bons souvenirs.
Encore merci, prenez soin de vous et de votre frère. N’hésitez pas à m’écrire à l’occasion, j’aurai toujours un grand plaisir à vous lire…
Jean Marie