La chapelle Saint-Denis de Rognes
LES TÉMOINS DU PASSÉ

Blason de la ville de Rognes
LA CHAPELLE SAINT-DENIS DE ROGNES

La chapelle Saint-Denis
TYPE : chapelle.
STYLE : typique de son époque.
NOM LOCAL : chapelle Saint-Denis.
CULTE : catholique.
VOCABLE : Denis, Saint Patron de Rognes.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : XVIIIème siècle (1720).
FIN DE CONSTRUCTION : XVIIIème siècle (1729).
ÉTAT DE CONSERVATION : une première chapelle consacrée à Saint Denis, patron de Rognes, fut construite entre 1567 et 1590 dans la rue Droite (centre du village). Fortement endommagée par le tremblement de terre de 1909, elle fut rasée ; quelques vestiges sont encore visibles.
MATÉRIAU : reconstruite en belles pierres de Rognes.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Rognes.
DÉPARTEMENT : Bouches du Rhône.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LOCALISATION

La chapelle Saint-Denis de Rognes
La chapelle Saint-Denis est une chapelle reconstruite au XVIIIème siècle située sur la commune de Rognes, dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Erigée au Sud de Rognes, la chapelle Saint-Denis se découvre depuis la route D543, dans un jardin aménagé avec soin.
ROGNES

La mairie de Rognes
Rognes est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
En 2022, sa population s’élevait à 4640 habitants, les Rognennes et les Rognens, ou Rognenques.
Rognes est réputée pour sa pierre, la « pierre de Rognes » (exploitée depuis l’Empire romain), et ses produits agricoles : vins (coteaux d’Aix-en-Provence), truffes …
ESCAPADES BUCCO-RHODANIENNES
La chapelle Saint-Denis de Rognes se situe à 7,8 km de l’abbaye de Silvacane, à 8,2 km de l’église Saint-Michel de Lambesc , à 15,1 km du temple romain de Diane de Vernègues, à 19,8 km de la cathédrale Saint Sauveur d’Aix en Provence, à 20,2 km de la chapelle Saint-Jean d’Alleins, à 20,2 km de la chapelle du Sonnailler d’Auron, à 20,3 km de la villa romaine Grassi d’Aix en Provence, à 21,9 km de la chapelle du Saint Sépulcre de Peyrolles-en-Provence, à 23,6 km de la chapelle Saint-Cyr de Lançon-Provence, à 30 km de Cornillon-Confoux, à 36,7 km de la chapelle Saint Julien de Miramas-le-Vieux, à 41,2 km de la chapelle Saint-Pierre et à 41,7 km de l’église Saint-Julien de Peynier, à 52 km de l’Abbaye Saint-Victor de Marseille, à 55,6 km du site antique de Glanum, à 65,6 km de l’amphithéâtre d’Arles, et à 69,5 km de l’Abbaye de Montmajour (Sources Google Maps).
LA PESTE NOIRE

La danse macabre
Durant plusieurs siècles, les épidémies de peste furent récurrentes en Provence, comme à travers le reste du Monde. Entre 1348 et 1450, on en dénombra 30, ce qui équivalait à une fréquence moyenne d’une tous les 3 ans. Entre 1451 et 1550, il y en eut 43, puis 29 entre 1551 et 1650, pour n’en compter plus que 4 entre 1651 et 1720. L’une des plus meurtrières et des plus longues fut celle qui frappa l’Europe entière de 1347 à 1352 (la peste Noire).

Enterrement de victimes de la peste noire
Comme le rapportent les archives historiques, ces épidémies furent souvent le fait d’échanges commerciaux avec des pays lointains du Moyen ou Proche Orient. Celle qui fut nommée la « peste noire » est due à l’arrivée d’un bateau à Marseille en provenance d’Asie ; c’est lui qui introduisit en Europe le bacille de la peste. En quelques mois, la moitié de la population provençale fut décimée.
La « peste noire », souvent appelée « punition divine », eut des conséquences économiques, sociales, humaines et religieuses durables pour la civilisation européenne. Entre 1340 et 1440, soit en un siècle, la population française chuta de 17 à 10 millions d’habitants ; ce qui représente une baisse de la démographie nationale de 41%.
LA PESTE DE 1720

La danse macabre à la Chaise-Dieu
A MARSEILLE D’ABORD…
À l’origine de cette dernière contagion, le Grand Saint-Antoine, un navire marchand en provenance du Levant (une contrée de la Syrie). Il accosta à Marseille le 25 mai 1720. Il transportait une cargaison d’étoffes, de balles de coton et de soieries, le tout destiné à la Foire de Beaucaire.
Mais la cargaison était contaminée par le bacille de la peste. Le Grand Saint-Antoine fut donc reconnu comme responsable de la pandémie.
La pistole du Commandant du Grand Saint-Antoine, au château d’If
Cette tragédie fut la conséquence de graves négligences humaines, mais aussi économiques. Certains notables marseillais avaient des intérêts liés au déchargement rapide de la cargaison du navire. Une partie de celle-ci fut débarquée malgré un dispositif très rigoureux de mise en quarantaine des passagers et des marchandises.

La peste de Marseille
La peste de Marseille débuta le 20 juin 1720, et s’étendit hors de la ville à partir du 21 juillet 1720.
La maladie se propagea comme une « trainée de poudre » dans Marseille, où elle fera entre 30 et 40 000 morts, soit près de la moitié des habitants. Le 31 juillet 1720, le Parlement d’Aix ordonna aux Marseillais l’interdiction de sortir de la ville, et aux Provençaux de communiquer avec eux.

Le futur Cours Belsunce lors de la peste de 1720
EN PROVENCE…
Dès le 21 juillet 1720, la peste fit un bond d’une vingtaine de kilomètres à l’est de Marseille, pour atteindre Cassis. Le 1er août, elle arriva à Aix-en-Provence et à Apt, à respectivement 30 et 80 km au nord. Presque toutes les localités sur l’axe nord, de Marseille à Apt, furent affectées.
Le 02 août, la catastrophe atteignit Vitrolles. Sur 770 habitants, 257 furent frappés par la maladie, et 210 en moururent. Épouvantée, la population se réfugia dans les collines et sur le plateau de l’Arbois.
Au 15 août, on dénombra une dizaine de cités contaminées, certaines très éloignées, comme Sainte-Tulle.
Le 19 août, une ordonnance du Parlement d’Aix en Provence intima l’ordre à la population vitrolaise, alors dispersée, de retourner dans son village et de quitter le plateau de l’Arbois, menaçant de peine de mort toute personne abritant des réfugiés.
Malgré le blocus du village de Vitrolles, l’épidémie se propagea tout autour de l’étang de Berre. À Rognac, on dressa des « barricades » gardées aux entrées du village, notamment sur le chemin de Marseille (la D113 actuelle) et sur le chemin des Passadouires, allant de Rognac à Berre.
Il fallait interdire toute entrée et sortie du village. Les communes limitrophes furent prévenues de la mise en place de « billettes », sortes de laissez-passer en cas de nécessité.
Fin août, une vingtaine de villes seront contaminées, dont Toulon.
À Rognac, l’épidémie se déclara officiellement le 06 septembre 1720. On rapporte que « La peste de 1631 décima 14% de la population rognacaise, celle de 1720-1721 en tua près de 47% ».
En septembre, la peste s’approchait de Digne.
Elle semblait avoir atteint les limites de sa progression : à Avignon à l’ouest, et à Toulon à l’est. Mais en octobre, la Durance fut franchie à Pertuis.
En novembre, la peste atteignit Arles et Saint-Rémy-de-Provence ; et en décembre, Tarascon.
En janvier 1721, Toulon fut à nouveau touché, cette fois par l’épidémie de Bandol. À l’ouest, on la signala dans le Gévaudan.
Après une pause de deux mois, la peste reprit au printemps 1721 autour de Toulon et d’Arles, et s’étendit à la Camargue. En été, elle toucha Avignon, Orange et tout le Comtat Venaissin. En automne, elle frappa le Languedoc, puis Mende, Uzès, Alès, Marvejols et Viviers. Elle fut interrompue par l’hiver.
Elle reprit au printemps 1722, mais plus faible, n’impactant que deux cités près d’Avignon et d’Orange. La peste sembla même reprendre à Marseille, mais tout prit fin au cours de l’été. Ailleurs, le dernier cas provençal de peste se termina en Avignon le 2 octobre 1722, et celui du Languedoc à Chasserades, le 25 décembre 1722.
QUELQUES DATES

La mairie de Rognes
RONGNIS, RUINIS, ROGNOS, ROUGNES, PUIS ROGNES…

Rognes
L’ÂGE DU FER
Au 1er millénaire avant J.-C., les invasions celtes contraignirent les populations autochtones à s’abriter sur les hauteurs, fondant ainsi des oppida (villages fortifiés). Ceux-ci contrôlèrent les routes menant à la côte : depuis Marseille et les étangs de Fos jusqu’au Vaucluse et aux Alpes du Sud. Les voies qui traversaient le territoire servirent au transport du sel et du vin vers le nord, des métaux du nord vers la Grèce et l’Etrurie.
1er siècle avant J.-C.
La domination militaire et commerciale romaine appliqua la « pax romana », ce qui permit aux celto-ligures de descendre des hauteurs et de fonder de grands domaines dans la plaine.
Une vingtaine d’établissements gallo-romains furent recensés sur le territoire de Rognes. La culture de la vigne est attestée dès cette époque par deux statues de Bacchus et Priape, Dieux du vin, trouvées à Tournefort. Un logement du 1er siècle après J.-C. subsiste au pied du village actuel, au nord de la rue Fontvieille, avec une huilerie et une nécropole.
LE MOYEN ÂGE
Du IXème au Xème siècle, l’insécurité du Haut Moyen-Age fit remonter les Rognens sur les hauteurs, au « Foussa » (citadelle édifiée à partir du XIIème siècle, détruite entre 1597 et 1601, à la suite des révoltes dues aux Guerres de religion), plateau perché de huit cents mètres carrés, situé au beau milieu du territoire.
La première mention du village apparut dans une sentence de 1150, signée par Imbertus et Théobertus de Rongnis.
En 1193, Alphonse II (roi d’Aragon et comte de Provence) céda au comte de Forcalquier trois villages, dont Rognes.
En 1240, Bertrand d’Alamanon (guerrier et troubadour sous Raymond Bérenger V) hérita d’une coseigneurie.
En 1307 fut créée la première « universitas » des Rognens. C’était une assemblée de deux cent vingt chefs de famille, réunis pour désigner trois « syndics » qui furent habilités à « transiger » avec le seigneur. Ce furent les prémices d’une administration communale, qui géra la perception d’impôts, le maintien de l’ordre et la représentation en justice.
Vers 1338, la chapelle primitive Saint-Martin fut agrandie pour devenir la nouvelle église paroissiale, encore dite « Sainte-Marie » dans les textes, ou « sous le fort ».
A la fin du XIVème siècle, la population chuta à quatre cents foyers ; mais au XVème, elle se reconstitua rapidement.
XVIème siècle
Au XVIème siècle, les invasions consécutives aux Guerres d’Italie et aux Guerres de religion forcèrent la population à construire, en 1526, des portes à l’est et à l’ouest de la cité. Mais en 1537, c’est un puissant rempart de huit cents mètres de long, doté de sept tours et de trois portes (dont deux à herses), qui sera finalement réalisé.
A la fin du même siècle, les Rognens, partagés entre Ligueurs et Protestants, afficheront une totale loyauté au Roi.
Une première chapelle dédiée à Saint Denis, patron de Rognes, fut érigée entre 1567 et 1590.
Vers 1610, la chapelle fut cédée à la confrérie des Pénitents Blancs, qui en seront les détenteurs jusqu’à la Révolution.
LES PÉNITENTS
https://www.penitentsblancs.fr/les-penitents-sur-wikipedia Aujourd’hui, dans le Sud de la France, chaque confrérie de pénitents se différencie par la couleur de son habit : – gris à Aix-en-Provence ou à Avignon – blanc et gris à Aigues-Mortes – rouge en Corse – blanc et bleu à Montpellier – noir à Perpignan – blanc, noir, rouge et bleu à Nice
XVIIIème siècle, ROGNES ÉPARGNÉE
Pour faire face au fléau de l’épidémie de Peste qui ravageait Marseille, et pour la sauvegarde des Rognens, on ferma les portes du rempart la nuit. La commune fut ainsi épargnée. Après quoi, en 1720, les habitants construisirent une seconde chapelle sur le chemin d’Aix, en l’honneur de leur Saint Patron, le remerciant de les avoir protégés.
Les travaux débutèrent fin 1720 ; son édification dura plusieurs années, et l’on dressa une croix en pierre devant la chapelle.
A la fin du XVIIIème siècle, la population de Rognes atteignit deux mille habitants.
XXème siècle
Le début du XXème fut tragique… Le tremblement de terre du 11 juin 1909 détruisit toutes les constructions médiévales qui demeuraient, faisant quatorze victimes.
Puis, pendant la Grande Guerre, quarante jeunes Rognens perdront la vie au combat.
LA CHAPELLE SAINT-DENIS
La chapelle comporte une nef unique, dotée de fenêtres hautes, et se terminant par une abside circulaire dont la voûte fut restaurée en 1877.
En 1909, le tremblement de terre endommagea sévèrement la petite bâtisse ; par la suite, elle fut rasée.
Jusqu’aux années 60, elle abritait comme relique les tabliers protecteurs en toiles cirées des prêtres. Ils leur servaient à se prémunir de la contagion au moment de la distribution de la communion.
Tous les ans, le 9 octobre, des petits pains à l’anis sont distribués lors de la messe célébrée pour la fête de Saint Denis.
(Source: Les Amis du Patrimoine de Rognes)
VUE GÉNÉRALE
L’ENTRÉE
LE CHEVET
LES FAÇADES
L’APPAREIL MOYEN
Statue céphalophore de Saint Denis – église de la Celle Condé, département du Cher Saint tutélaire de la basilique-cathédrale de Saint-Denis, Denis fut envoyé par le Pape pour évangéliser la Gaule ; il aurait été le premier Évêque de Paris. Sa décapitation eut lieu en l’an 250 après Jésus-Christ, à Montmartre, près de l’actuelle place des Abbesses. De nombreux textes, en grande partie légendaires, évoquent son martyre. Il s’agit là d’un thème fréquent dans l’hagiographie chrétienne, et Saint Denis, le patron de Paris, en est l’exemple le plus célèbre : martyrisé sur la colline de Montmartre, il est allé jusqu’à l’actuel site de Saint-Denis pour y être enterré. Statue céphalophore de Saint Denis – église de la Celle Condé, département du Cher Depuis le Moyen Âge, les artistes s’efforcent de représenter les Saints afin qu’ils soient facilement reconnaissables par le public. Ainsi, chaque saint se voit allouer un ou plusieurs attributs spécifiques qui permettent de l’identifier des autres. On distinguera par exemple Saint Pierre à ses clés, Saint Jérôme à son lion, Saint Antoine à son cochon ; quant à Saint Denis, on le reconnaît parce qu’il porte des habits d’évêque, mais surtout parce qu’il est un Saint « céphalophore », c’est-à-dire un Saint qui porte sa tête dans ses bras. Buste reliquaire de saint Papoul en bois doré du XVIIIe siècle. Le saint porte dans sa main sa calotte cranienne rappelant son martyre. Abbaye de Saint-Papoul, Aude Cependant, Denis n’est pas le plus célèbre Saint décapité de l’histoire. On se souvient de Saint Jean Baptiste dont la tête, une fois tranchée, fut apportée sur un plateau à Salomé, la belle-fille du roi Hérode. (Une relique, entre autres, que de nombreuses églises affirment avoir en leur possession). Mais au contraire de Denis, Jean-Baptiste, lui, n’a jamais porté sa tête. Statue céphalophore de Saint Mitre – Cathédrale Saint Sauveur – Aix en Provence L’hagiographie est l’écriture de la vie et / ou de l’œuvre des saints.
Lire :
– la cathédrale Saint-Sauveur d’Aix en Provence
– l’église Saint-Denis de la Celle-Condé
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Rognes#Culture_et_patrimoine
https://www.henritrip.fr/touristic-sites/187959
http://chapelles.provence.free.fr/rognesstdenis.html
https://amis-patrimoine-rognes.org/histoire/petit-historique-de-rognes/