La bataille de Patay

LA GUERRE DE CENT ANS

De 1337 à 1453

Blason du royaume d’Angleterre

Blason du royaume de France

LES VALOIS DIRECTS

Armes des Valois

LA BATAILLE DE PATAY

Les 18 juin 1429

La bataille de Patay (18 juin 1429).

 

Blason de la ville de Patay

SOMMAIRE

La bataille de Patay est un événement majeur de la Guerre de Cent Ans, qui s’est déroulé le 18 juin 1429 entre les armées françaises et anglaises, près d’Orléans. Cette bataille s’inscrit dans la « Campagne de la Loire », une reconquête des territoires perdus depuis le début de la Guerre de Cent Ans par le royaume de France, au profit des Anglais.

Au cours de cette campagne, la bataille de Patay est l’une des brillantes victoires de Jeanne d’Arc. Aux côtés de celle-ci, on trouve ses fidèles chefs de guerre de la première heure : La Hire, de Xaintrailles, puis le connétable de Richemont (Arthur III de Bretagne qui s’est rallié à Jeanne à Beaugency), Ambroise de Loré, et Jean de Brosse, seigneur de Boussac.

 

Armes de Jeanne d’Arc

UN SEUL BUT 

Après la brillante victoire d’Orléans, le 8 mai 1429, Jeanne « la Pucelle », n’a qu’un seul objectif en tête : parvenir le plus vite possible à Reims pour y faire sacrer le dauphin Charles. « Il fallait faire la route libre et sûre ». Pour y arriver, elle a infligé de lourdes défaites aux Anglais et a libéré les villes de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency.  

La bataille de Patay s’inscrit dans la campagne de la vallée de la Loire (1428-1429), qui comportera cinq combats victorieux des Français :

  1. le siège d’Orléans (12 octobre 1428 – 9 mai 1429)
  2. la bataille de Jargeau (10 juin 1429 – 12 juin 1429)
  3. la bataille de Meung-sur-Loire (14 juin 1429)
  4. la bataille de Beaugency (15 juin 1429 – 16 juin 1429)
  5. la bataille de Patay (18 juin 1429).

A l’issue de cette campagne, l’autorité du roi de France sera rétablie.

CONTEXTE

A la fin de 1428, les Anglo-Bouguignons occupent la quasi-totalité du nord de la France, jusqu’à la Loire. Le grand fleuve marque la frontière entre les deux belligérants. Dans leur folle conquête, les Anglais se sont emparés de plusieurs places fortes stratégiques, dont Orléans, qui est assiégée dès le mois d’octobre 1428. Si l’ennemi Anglo-Bourguignon continue sur sa lancée et contrôle toute la vallée de la Loire, c’est tout le sud du pays qui tombe. Le dauphin Charles, exilé à Bourges, le sait : les Anglais ne doivent pas passer… 

Batailles et opérations majeures en France entre 1415 et 1453.

La bataille de Patay se déroule le lendemain de la reddition anglaise de Beaugency. Cet ultime combat sera la seule bataille rangée de la campagne de la Loire. La victoire française est aussi brillante que sa défaite à Azincourt fut catastrophique. Les suites du combat seront de portée comparable. À Orléans, les Français ont prouvé qu’ils pouvaient désormais rivaliser avec leurs adversaires. Les batailles de Jargeau, Meung-sur-Loire et Beaugency n’ont été que de simples accrochages. Mais à Patay, le corps d’élite des archers anglais (équipés de longbow) est décimé, et avec lui, toute une armée anglaise est défaite et décapitée. Cette victoire décisive va sonner le glas de la puissance de l’Angleterre sur le sol français.

FORCES EN PRÉSENCE

POUR LES FRANÇAIS

180 chevaliers et 1400 hommes d’armes (piétaille).

PERTES

3 morts et 100 blessés.

LES PRINCIPAUX CHEFS

Jeanne d’Arc, Étienne de Vignoles (dit « La Hire »), Jean Poton (seigneur de Xaintrailles), Ambroise de Loré, Jean de Brosse (seigneur de Boussac), et Arthur III de Bretagne (connétable de Richemont).

JEANNE D’ARC

Lire :

Jeanne d’Arc, de Domrémy à Chinon

Baudricourt accepte d’aider « la Pucelle »

Jeanne d’Arc, des batailles à la capture.

Jeanne « la Pucelle » à la tête de l’ost royal.

Jeanne d’arc, la rencontre de Chinon.

Jeanne d’Arc et le procès de Poitiers.

ÉTIENNE DE VIGNOLES, « DIT LAHIRE », LE « VALET DE CŒUR » !

Issu d’une petite noblesse gasconne, Étienne de Vignoles (dit « La Hire », ou « Lahire ») naît vers 1390 à Préchacq-les-Bains, à quelques lieux de Dax. Il meurt le 11 janvier 1443 à Montauban. Ce fut un homme de guerre français, et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

Blason d’Etienne de Vignolles

Son personnage colérique et violent explique peut-être son surnom de Lahire (venant de « ire » en vieux français, mais ceci n’est pas établi).

Il va rencontrer très tôt celui qui sera jusqu’à sa mort son compagnon d’armes : Pothon de Xaintrailles. Tous deux seront de tous les combats contre l’Anglais.

Étienne de Vignoles

LA HIRE, LE BATAILLEUR !

En 1418, ils se rallient tous deux au service du dauphin Charles.

En 1419, Étienne de Vignoles se distingue au siège de Coucy contre les Bourguignons.

Il se bat à Crépy, en Laonnois, qu’il défend contre le duc de Bourgogne Philippe le Bon (la place sera reprise par les Bourguignons en 1420).

Ensuite, La Hire se dirige vers Soissons. Il s’installe à Crécy, qui devient son « QG », et où il accumule tous les butins rapportés de ses expéditions. Plus tard, les Bourguignons s’empareront de Crécy; Étienne n’en profitera donc pas.

En 1421, Étienne de Vignoles est à Guise, à Notre Dame de Liesse (où il bat Hector de Saveuse). C’est cette même année qu’il est blessé accidentellement ; il en restera boiteux.

Il se retire et part vers la Lorraine afin d’aider René d’Anjou, héritier du duc Charles II de Lorraine, attaqué par le duc de Bourgogne. Mais à partir de 1422, le duc de Lorraine se rallie aux Bourguignons et aux Anglais. En punition pour cette trahison, La Hire et ses hommes brûlent 18 villages de la région.

En 1422, Étienne de Vignoles traverse la Champagne et la Picardie, et bat le comte Antoine de Vaudémont.

En 1423, il assiste à la rétrocession de Compiègne aux Bourguignons, et attaque Châlons-sur-Marne. Plus tard, il quitte Vitry-le-François et saccage le Luxembourg. La même année, La Hire attaque Châlons-sur-Marne.

En 1424, il se dirige en direction du Maine. Étienne de Vignoles offre ses services au « bâtard d’Orléans » puis, avec d’autres capitaines, attaque et tient Le Mans. Mais il en sera chassé par John Talbot en 1427.

En 1424, il est présent à la bataille de Verneuil-sur-Avre.

La bataille de Verneuil-sur-Avre -17 août 1424

Le 4 octobre de la même année, après la bataille, il est fait capitaine de Vitry. Il est vaincu par Bedford, qui l’obligera à restituer plusieurs forteresses.

En 1427, il est présent à la levée du siège de Montargis où il prononce ces mots, inspirés par la difficulté de l’action : « Dieu, je te prie que tu fasses aujourd’hui pour La Hire autant que voudrois que La Hire fist pour toi s’il estoit Dieu et tu fusses La Hire. »

Le siège de Montargis

En 1428, il assiège Le Mans.

En 1429, il est présent lors de « La Journée des Harengs ».

La Journée des Harengs

Le 22 avril 1429, il suit Jeanne d’Arc à partir de Blois. Étienne de Vignoles sera un de ses proches et participera à tous les hauts faits, jusqu’au sacre de Reims.

Il combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, et se distingue lors des batailles de Jargeau et de Patay.

Ensuite, La Hire est nommé bailli de Vermandois, avec une solde de 292 livres. La même année il s’empare de Château-Gaillard, puis de Louviers en 1430, où il est bloqué et capturé.

Jeanne d’Arc dans la cathédrale Saint-Étienne de Meaux

En 1431, après la capture de Jeanne d’Arc, il s’approche de Rouen pour tenter de la délivrer ; mais il est lui-même pris par les Anglais et se retrouve prisonnier.

En mars 1432, Étienne de Vignoles est libéré contre une forte rançon.

En 1433, à la tête d’une bande de routiers et d’écorcheurs, il occupe le Beauvaisis au nom de son roi Charles VII, en s’adonnant aux pires exactions. Le roi fermera les yeux…

En 1434, sans raison apparente, il s’empare du château du sire d’Offémont et le rançonne.

En mars 1434, au cours de la prise de Creil par John Talbot, son frère Amadoc de Vignoles est tué. Étienne de Vignoles reprend la guerre en Artois, en Île-de-France et en Picardie.

En 1435, La Hire est victorieux à Gerberoy. La même année, il fait la campagne de Normandie avec Dunois. Pendant les négociations d’Arras, Etienne de Vignoles et Jean Poton de Xaintrailles saccagent les villes Bourguignonnes jusqu’à Amiens.

En 1436 et 1437, Étienne de Vignoles combat encore les Anglais. Il est battu par Lord Scales en février 1436.

En 1437, il épouse Marguerite David de Longueval, dame de Droisy. Cette union ne donnera pas d’enfant.

En janvier 1438, en récompense pour ses faits d’armes, Étienne de Vignoles est fait seigneur de Montmorillon, capitaine général de Normandie, et seigneur de Longueville.

En 1440, La Hire tente vainement de prendre Harfleur, puis part se battre en Picardie.

Enfin, en 1442, il prend part à la campagne de Gascogne (Guyenne) qui commence par la reprise de Tartas, à quelques kilomètres de son village natal.

Quelques mois plus tard, il meurt des suites de ses blessures à Montauban, où il passait l’hiver avec le roi Charles VII.

Son tombeau, installé à sa demande dans la chapelle Saint-Laurent de Montmorillon, et orné d’un gisant le représentant, sera détruit à la Révolution. Une dalle commémorative se trouve toujours dans la chapelle.

JEAN POTRON, SEIGNEUR DE XAINTRAILLES

Jean Poton, seigneur de Xaintrailles (fils cadet de Fort Sanche de Xaintrailles), naît entre 1390 et 1400 au château familial, près de Nérac. Il meurt le 7 octobre 1431 au Château Trompette, à Bordeaux.

Blason de Jean Poton, seigneur de Xaintrailles

Gentilhomme de Gascogne, maître de l’Écurie du roi, bailli de Berry, sénéchal du Limousin et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il prend part à la Guerre de Cent Ans, et en particulier en 1424, à la bataille de Verneuil-sur-Avre. Il se fait remarquer par son courage, son audace, et son ardeur au combat contre les Anglais. Il sera capturé à la bataille de Cravant, et sera échangé contre John Talbot.

La bataille de Cravant

Vers 1437, il épouse Catherine Brachet, dame de Salignac. Cette union n’aura aucune descendance.

Dès 1418 (comme son compagnon d’armes et compère Étienne de Vignoles, dit « La Hire »), Xaintrailles rallie le dauphin Charles. Il participe à la reprise de la forteresse Coucy et en 1427, à la levée du siège de Montargis

Le siège de Montargis

Xaintrailles arrive à Orléans dès le début du siège, avec une compagnie de quarante-six gens d’armes.

Le 21 octobre 1428, il participe à la défense désespérée du boulevard des Tourelles. Xaintrailles combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, où il sera blessé. Il se distingue le 18 juin 1429 au cours de la bataille de Patay, et oblige les Anglais à lever le siège de Compiègne.

La bataille de Patay (18 juin 1429).

Le 12 février 1429, à la suite de la « Journée des Harengs », Xaintrailles est dépêché par Dunois, le « Bâtard d’Orléans », comme ambassadeur auprès du duc de Bourgogne pour gagner sa neutralité.

La Journée des Harengs

Le 17 avril de la même année, le duc de Bourgogne retire ses troupes et celles du comte de Luxembourg de la région d’Orléans.

Le 17 juillet 1429, il est nommé écuyer d’écurie du roi, puis premier écuyer du corps, et enfin maître de l’écurie royale.

Poton de Xaintrailles fait partie des troupes qui accompagnent Jeanne d’Arc de Blois à Orléans. Il suit la Pucelle partout. Il est avec elle à Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, puis à Patay, où il capture Talbot.

Le 11 août 1431, il est capturé près de Beauvais, lors de la malencontreuse « bataille du berger ».

Jeanne d’Arc

En 1435, il gagne, avec Étienne de Vignolles, dit La Hire la bataille de Gerberoy où il fait prisonnier le comte d’Arundel. Jean Poton de Xaintrailles se distingue au cours de la la conquête de la Normandie et de la Guyenne.

De 1435 à 1437, avec La Hire, il fait plusieurs tentatives pour reprendre la ville de Rouen.

Depuis avril 1427, Poton de Xaintrailles est châtelain de la Motte sur le Rhône.

En 1437, il est fait bailli du Berry. Il participe à l’entrée triomphale de Charles VII à Paris, précédant son souverain, dont il porte le heaume couronné et fleurdelisé. Il est fait peu après gouverneur de Château-Thierry.

Le 6 juillet 1450, il s’empare de Falaise. Il deviendra gouverneur de cette cité jusqu’en 1458. Il s’investit pour la reconquête de la Guyenne, et en récompense, il est nommé gouverneur du château de Trompette (ou Tropeyte). Forteresse que Charles VII a fait construire à Bordeaux, au bord de la Garonne.

Les honneurs et les titres continuent de le récompenser, et en 1451, Xaintrailles reçoit du comte d’Armagnac la vicomté de Bruillois (ou Bruillez).

En 1453, il devient sénéchal du Limousin. En 1454, à la mort de Philippe de Culant, il est nommé maréchal de France. Et en 1458, gouverneur de Guyenne.

Mais le roi Charles VII meurt le 22 juillet 1461. Dès lors, les inimitiés vont voir le jour, et les disgrâces vont accabler les dévoués serviteurs du roi défunt. 

Le 3 août, Louis XI destitue Xaintrailles de tous ses titres. Poton de Xaintrailles en meurt d’amertume deux mois plus tard, le 7 octobre 1461, au château Trompette.

Sa dépouille sera inhumée en l’église des Cordeliers de Nérac.

Sans postérité, il avait reconnu comme héritier Jean de la Motte, seigneur de Nolhan, à la condition qu’il épouse sa nièce Béatrix de Pardaillan.

ARTHUR III DE BRETAGNE

Arthur III de Bretagne, dit le « Connétable de Richemont » ou « le Justicier », naît le 24 août 1393 au château de Suscinio, près de Vannes. Il meurt le 26 décembre 1458 à Nantes. C’est un seigneur breton, fils de Jean IV, duc de Bretagne, et de sa troisième épouse Jeanne de Navarre.

Blason du connétable de Richemont avant qu’il ne devienne duc de Bretagne.

Arthur III de Bretagne, dit le connétable Richemont

Richemont participe en 1415 à la bataille d’Azincourt, où il est blessé et fait prisonnier. Il restera en captivité en Angleterre pendant cinq ans.

Le 7 mars 1425, Richemont est nommé connétable de France par Charles VII.

Le connétable Arthur de Richemont

En septembre 1428, Richemont est disgracié en raison de ses échecs militaires et politiques, puisque l’alliance avec le duc de Bretagne (son frère, Jean V de Bretagne) s’est révélée

inefficace. En effet, ce dernier, confronté à l’offensive anglaise, exécute un nouveau revirement d’alliance. En juillet 1427, il négocie avec le duc de Bedford, et le 8 septembre de la même année, reconnaît le traité de Troyes.

Le 13 avril 1436, il reprend Paris contrôlée par Anglais, et sera l’un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc. En 1457, il devient duc de Bretagne.

AMBROISE DE LORE

Ambroise de Loré naît vers 1395 au château de Loré, à Oisseau, en Mayenne. Il meurt le 25 mai 1446 à Paris. Il fut chevalier et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

Blason d’Ambroise de Loré

Il est présent à la bataille d’Azincourt en 1415. Il prend parti pour les Armagnacs durant la guerre civile entre Armagnacs et Bourguignons, et reste loyal au dauphin Charles.

Le 29 mai 1418, il réussit, avec Tanneguy III du Chastel, à soutirer le dauphin des mains des Bourguignons. Après l’avoir enveloppé dans une robe de chambre, les deux hommes l’emmènent à la Bastille Saint Antoine, puis à Melun.

Au début d’avril 1429, il part rejoindre l’élite de la chevalerie française sous les murs d’Orléans. Il se distingue aux côtés de Jeanne d’Arc et la suit durant tous les épisodes glorieux de la route de Reims, souvent à l’avant-garde et aux postes périlleux.

12 oct. 1428 Début du siège d’Orléans.

Ambroise de Loré se bat à l’avant-garde de l’armée à Jargeau, à Meung-sur-Loire, et à Beaugency. Lors de la bataille de Patay, le 18 juin 1429, il commande, avec Étienne de Vignolles (dit « La Hire ») et Jean Poton de Xaintrailles, une force de 1 500 cavaliers, et met en déroute 4000 Anglais.

Bataille de Beaugency (16 et 17 juin 1429)

Après de nombreux exploits militaires, de chevauchées, de batailles, de coups de mains et de sièges, il est capturé en 1433 ; il sera échangé contre John Talbot.

Il sera Prévôt de Paris de 1436 à 1446.

JEAN DE BROSSE, SEIGNEUR DE BOUSSAC

Jean de Brosse naît en 1375 au château d’Huriel (Allier). Il meurt en juin 1433 au château de Boussac (Creuse). Il était seigneur de Boussac, de Sainte-Sévère (Indre) et d’Huriel (Allier). Il fut maréchal de France et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Il est le fils de Pierre de Brosse (seigneur d’Huriel), et de Marguerite de Malval (dame de La Forêt).

Armoiries de Jean de Brosse.

Le 31 mars 1423, il combat à la tête de cent hommes d’armes sous les ordres du comte de Sancerre. Il passe ensuite au service d’Arthur III de Bretagne (connétable de Richemont).

Le 14 juillet 1426, en récompense de ses bons et loyaux services, le roi l’élève à la dignité de maréchal de France.

En 1428, Jean de Brosse se révolte contre l’autorité royale, avec le comte de Clermont et le comte de Perdriac. Ils s’enferment dans le château de Bourges, mais reviennent à de meilleurs sentiments après mûres réflexions. Le roi, qui a un besoin vital de valeureux capitaines, leur accorde son pardon.

Le 12 février, Jean de Brosse participe à « la journée des harengs ». Son beau-frère, Jean de Naillac, est tué lors du combat.

Lors du siège d’Orléans, Jean de Brosse et Louis de Culant (son cousin, futur amiral de France) sont désignés par le roi pour escorter Jeanne d’Arc à la tête d’une armée, afin d’aller rejoindre le gros des forces royales. Il participe alors aux combats pour la libération de Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, et à la victoire de Patay le 18 juin 1429.

La bataille de Jargeau.

Le 17 juillet 1429, lors du sacre de Charles VII à Reims, Jean de Brosse est l’un des trois seigneurs, avec Louis de Culant et Gilles de Rais, qui ont l’honneur de porter, depuis la basilique Saint-Rémi jusqu’à la cathédrale, la Sainte Ampoule contenant le Saint chrême, destiné à « oindre » le roi.

Jean de Brosse meurt de maladie en 1433.

POUR LES ANGLAIS

5000 hommes.

PERTES

2500 morts blessés ou prisonniers.

LES PRINCIPAUX CHEFS

John Talbot, 1er comte de Shrewsbury, et John Fastolf, Thomas de Scales.   

JOHN TALBOT, 1er COMTE DE SHREWSBURY

John Talbot naît vers 1387 à Blakmere (Shropshire). Il meurt le 17 juillet 1453, à Castillon-la-Bataille. Il fut baron, 1er comte de Shrewsbury et de Waterford, et baron Furnival de jure uxoris (titre de noblesse utilisé par un homme dont l’épouse détient la charge ou le titre). Il fut l’un des chefs anglais lors de la Guerre de Cent Ans.

Armes de John Talbot – 1er comte de Shrewsbury

En mars 1428, il s’empare de Laval, qui sera repris l’année suivante. Au lendemain du siège d’Orléans, il commande la garnison anglaise de Beaugency. Le 18 juin 1429, après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes anglaises. Il combat à Patay, où il est vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de Xaintrailles.

John Talbot

En 1436, aux alentours de Rouen, il bat La Hire et Xantrailles. En 1439, sa victoire sur Richemont lui ouvre les portes d’Harfleur qu’il prendra un an plus tard.

JOHN FASTOLF

John Fastolf est un militaire anglais issu d’une famille noble du comté de Norfolk. Il naît le 6 novembre 1380 et meurt le 5 novembre 1459.

Blason de John Fastolf

THOMAS DE SCALES

Thomas de Scales naît le 9 octobre 1399. Il meurt le 25 juillet 1460.

7ème baron Scales, il fut l’un des principaux commandants anglais de la fin de la Guerre de Cent Ans. En 1426, il sera fait chevalier de la Jarretière.

Blason de Thomas de Scales

En tant que lieutenant de Jean de Lancastre, duc de Bedford, il combat Jeanne d’Arc lors de la campagne de la Loire, depuis le siège d’Orléans, jusqu’à la bataille perdue de Patay. Il y sera fait prisonnier.

En 1439, il combat lors du siège du Mont-Saint-Michel (une tête de pont française en territoire normand). Pour résister, il fonde la citadelle de Granville. Mais en 1442, les défenseurs du Mont parviendront à s’emparer par surprise de la forteresse anglaise.

DÉROULEMENT DE LA BATAILLE

Bataille de Patay

Jeanne est sûre de sa victoire ; elle vole de succès en succès depuis Orléans. Ses voix ne l’avaient-elles pas prévu ?

18 juin 1429 , les anglais sont écrasés à Patay

Elle affirme au duc d’Alençon : « le gentil roi aura aujourd’hui la plus grande victoire qu’il eut jamais ». Pendant ce temps, les troupes de John Fastolf sont en route pour rallier celles de John Talbot, le commandant en chef des forces Anglo-Bourguignonnes. Celui-ci a rassemblé une forte troupe composée de survivants d’Orléans.

8 mai 1429 – Jeanne d’Arc délivre Orléans

Les deux armées belligérantes se rencontrent près du bourg de Patay, à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest d’Orléans, sur la route de Chartres. Mais les capitaines français hésitent : ils jugent la situation critique et n’osent pas engager le combat. Jusqu’alors, les batailles qu’ils ont livrées contre l’ennemi anglais, en terrain découvert et en rase campagne, n’ont pas été favorables ; loin s’en faut. Jeanne, qui sent tout de suite le malaise, se précipite pour les rassurer et les persuade de donner l’assaut. C’est à ce moment qu’arrive le connétable Arthur de Richemont, comme si Jeanne l’avait prévu…Le renfort opportun de Richemont qui, bien qu’en disgrâce, a été envoyé par le dauphin Charles.

Plan de la bataille de Patay

Alençon n’apprécie pas le connétable et envisage de l’écarter de la bataille. Mais il change d’avis. Jeanne l’a persuadé qu’il est « besoin de s’aider », et que ce renfort inattendu pourrait s’avérer vital. 

LA DÉFAITE ET LA CAPTURE DE JOHN TALBOT

Le 17 juin, les deux armées sont face à face, et s’observent.

Le chroniqueur bourguignon Jean de Wavrin, qui assiste à l’événement dans le camp anglais raconte : « Les Français, avec environ six mille combattants, se rangèrent et se mirent en bataille sur une petite montagne, pour mieux voir la contenance des Anglais ».

Le lendemain, dès l’aube, les Français donnent l’assaut des positions ennemies. Les troupes de John Talbot ont du mal à se mouvoir dans les chemins creux entourés de haies. Ils ne peuvent riposter efficacement aux coups portés par les Français, et se laissent aller à la panique. John Fastolf s’aperçoit de ce mouvement de dispersion. Ses hommes, croyant l’armée de John Talbot en déroute, « abandonnent la haie, croyant que tout est perdu », et reculent sans se défendre. Les Français profitent de ce flottement dans les rangs adverses, et redoublent de combativité. Ils parviennent à capturer John Talbot, et achèvent tous ses compagnons d’armes.

Les Anglais sont mis en déroute et le combat se termine par de lourdes pertes : entre deux et trois mille morts et deux cents prisonniers, dont Talbot, qui doit remettre son épée à Jeanne d’Arc. Côté français, on ne déplore la perte que de trois morts !

Le chroniqueur Jean de Wavrin relate : « Ainsi obtinrent les Français la victoire au lieu de Patay où ils passèrent cette nuit remerciant Notre-Seigneur de leur belle aventure ».

UN SUCCÈS MILITAIRE DÉCISIF

Bataille de Patay

La bataille de Patay est bien plus qu’une victoire décisive, car les Anglais ont été écrasés. C’est bien la preuve qu’ils ne sont pas invincibles. Nul ne doute désormais que Jeanne est bien la sauveuse de la France annoncée dans la prophétie. Sa renommée se répand dans tout le royaume et bien au-delà des frontières. Les ralliements au dauphin se multiplient, et les répercussions de cette victoire inattendue parviennent jusqu’à Paris, toujours contrôlée par les Anglais.

La bataille de Patay (18 juin 1429), fresque de Lionel Royer dans la basilique du Bois-Chenu à Domrémy.

Décontenancé par les événements qui se précipitent, le régent, le duc de Bedford, demande d’urgence à Londres des renforts pour reconstituer son armée anéantie. 

Pris de vitesse, redoutant que la capitale ne soit le prochain objectif du dauphin, Bedford fait mettre la ville en état de défense ; il fait fortifier les remparts et renforcer le guet. La rumeur prétend que Jeanne viendra elle-même allumer les feux de la Saint-Jean en Place de Grève !

Pour la remercier de son dernier exploit, le duc d’Orléans lui offre de magnifiques et luxueux vêtements aux couleurs de sa ville.

Bientôt, les places de la Beauce vont être conquises par les armées de Jeanne « la Pucelle », et la route de Reims libérée pour le sacre du « Gentil Dauphin ».

L’IRRUPTION D’UN CERF DANS LA BATAILLE !

Les deux camps ont passé la nuit du 17 au 18 juin à s’observer. Dès potron-minet surgit inopinément des bois un cerf, qui vient se jeter « parmi la bataille des Anglais ». Dans le camp anglais, soudain, c’est la confusion totale. Si certains ont reconnu l’animal, d’autres restent persuadés que c’est un piège de la part des Français. S’ensuit alors une forte clameur de la troupe.

Le chroniqueur Jean de Wavrin témoigne : « il s’en éleva un haut cri, car ils ne savaient pas que leurs ennemis fussent si près d’eux »     

Le brouhaha provenant du camp anglais renseigne aussitôt les Français sur les positions de l’ennemi. Après avoir observé les déplacements désordonnés de leurs adversaires, les éclaireurs viennent rendre compte à Jeanne et au duc d’Alençon, et leur font savoir qu’il est « l’heure de besogner ». Les précieux renseignements vont être prestement utilisés par les compagnons de Jeanne. Cet imprévu providentiel a peut-être décidé de l’issue de la bataille de Patay. Le gentil cerf avait choisi son camp !  



Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Orl%C3%A9ans_(1428-1429)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Patay

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Beaugency

 

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  1. 10 octobre 2022

    […] la bataille de Patay (18 juin […]

  2. 23 octobre 2022

    […] après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes anglaises. Il combat à Patay, où il est vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de […]

  3. 5 novembre 2022

    […] après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes anglaises. Il combat à Patay, où il est vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de […]

  4. 6 novembre 2022

    […] Il combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, et se distingue lors des batailles de Jargeau et de Patay. […]

  5. 9 novembre 2022

    […] alors aux combats pour la libération de Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, et à la victoire de Patay le 18 juin […]

  6. 16 novembre 2022

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