La bataille de Brandy Station

                                                                                      

 

LA GUERRE DE SÉCESSION

(1861-1865)

LA BATAILLE DE BRANDY STATION

Comté de Culpeper, Virginie, 9 juin 1863

Bataille de Brandy Station, 9 juin 1863

SOMMAIRE

Le 9 juin 1863, la bataille de Brandy Station (aussi connue sous les noms de Fleetwood Hill ou Beverly Ford) est l’un des plus importants affrontements de cavalerie de la Guerre Civile américaine.

Alfred_Pleasonton

Cette bataille, qui fait partie de la Campagne de Gettysburg, oppose les troupes de l’Union placées sous les ordres du major général Alfred Pleasonton (7 juillet 1824-17

J.E.B. Stuart

février 1897), aux forces confédérées commandées par le major général J.E.B. Stuart (6 février 1833-12 mai 1864, mort au combat).

Le 9 juin 1863, Pleasonton lance une attaque surprise à l’aube contre la cavalerie de Stuart, à Brandy Station. L’affrontement va durer toute la journée, au cours de laquelle l’issue de la bataille changera de camp à plusieurs reprises. Finalement, les troupes de Pleasonton abandonneront le terrain et Stuart revendiquera la victoire. Les Fédéraux se retireront sans toutefois découvrir l’armée confédérée du Général Robert E. Lee qui bivouaque non loin, près de Culpeper.

Bataille de Brandy Station – 9 juin 1863

Cette bataille indécise marque la fin de la domination de la cavalerie confédéré à l’Est.

LES PROTAGONISTES

Le major-général confédéré James Ewell Brown Stuart

Stuart est un personnage flamboyant, beaucoup plus jeune que la plupart des hommes de haut rang. Il se distingue des autres officiers en portant des capes, des ceintures, un chapeau à plumes d’autruche, et affiche une barbe lourde et fournie.

James Ewell Brown Stuar

Fidèle à sa réputation haute en couleur, Stuart veut avec ses hommes imiter une bataille grandiose, à la hauteur de sa prestigieuse cavalerie invaincue. Le 8 juin 1863, il organise une parade éblouissante pour montrer sa cavalerie à Robert E. Lee. La scène est si majestueuse que certaines des femmes du sud présentes s’évanouissent face à la beauté de ce spectacle.

Le général Robert E. Lee est impressionné. Mais, le général Grumble Jones, qui commande une brigade de cavalerie sous la direction de Stuart, craint que tout ce tapage ne finisse par éveiller les soupçons de l’ennemi.

Le lendemain, le 9 juin, Stuart et ses troupes traversent la rivière Rappahannock, et installent leur campement autour de la gare de Brandy.

La suite va prouver que Grumble Jones a eu raison de s’inquiéter. Dès l’aube, les troupes de l’Union du major général Alfred Pleasonton attaquent par surprise les cavaliers de Stuart.


Major Général de l’Union Alfred Pleasonton

Le commandant de cavalerie de l’Union, le major-général Alfred Pleasanton, a partagé ses forces en deux corps. Il a élaboré un plan pour que les troupes du brigadier-général John Buford traversent la rivière Rappahannock à Beverly’s Ford. Au même moment, celles du major David McMurtrie Gregg traverseront la Kelly’s Ford, à six milles en aval. Les deux corps sont composés de brigades qui comptent les meilleurs soldats d’infanterie de l’Armée de l’Union du Potomac.

Brigadier General Alfred Pleasonton

Les troupes de Buford traversent le gué vers 4 h 30. Le colonel de l’Union Benjamin F. Davis (qui dirige la 1ère Brigade) traverse le gué en premier, avec en tête le 8ème de Cavalerie de New York.

Le 6ème de Cavalerie de Virginie (réserve de la brigade de Jones) se réveille soudain au son des coups de feu, et se porte aussitôt au contact de l’ennemi. La surprise est telle qu’une grande partie de la cavalerie du général Stuart arrivera à moitié habillée et non préparée pour la bataille.

CONTEXTE

Après sa victoire à la bataille de Chancellorsville, le 6 mai 1863, l’armée confédérée de Virginie du Nord converge dans le Comté de Culpeper, en Virginie. Le général Lee a massé ses troupes autour de Culpeper. Il prévoit pour la seconde fois de porter la guerre dans le Nord en Pennsylvanie.

Lire : La bataille d’Antietam

L’armée confédérée est affamée, son équipement spartiate, et ses soldats sont pitoyables (beaucoup marchent pieds nus et n’ont pas de chaussures…). Lee est résolu. C’est vital : il veut frapper vers le nord pour capturer des chevaux, de l’équipement et de la nourriture pour ses hommes. En outre, l’armée Confédérée peut menacer Philadelphie, Baltimore et Washington. Ce qui encouragerait à n’en pas douter le mouvement pacifiste fortement développé dans le Nord.

Brandy Station

Le 5 juin, deux régiments d’infanterie, placés sous les ordres du lieutenant général James Longstreet et Richard S. Ewell, campent dans et autour du Comté de Culpeper. A six miles au nord-est, J.E.B. Stuart bivouaque avec sa puissante cavalerie forte d’environ 10 000 cavaliers. Sa position lui permet de tenir la rivière Rappahannock, et de protéger l’armée sudiste de Lee contre une éventuelle surprise de l’ennemi.

Battle of brandy station

Le gros de la cavalerie Sudiste campe près de Brandy Station. Stuart, fidèle à sa réputation de « fringant cavalier » ou de « beau sabreur », a organisé une revue complète de ses troupes en présence du général Lee.  Cette grande parade du 5 juin sera constituée de près de 9 000 cavaliers et de 4 batteries d’artillerie à cheval, qui devront charger dans une bataille simulée à Inlet Station, à environ 3 km au sud-ouest de Brandy Station.

Le général Lee ne pouvant pas assister à la revue du 5 juin, elle sera donc répétée en sa présence le 8 juin (cette répétition sera limitée à un simple défilé, sans simulations de bataille).

Lee donne à Stuart des ordres précis : il devra, le lendemain, traverser la rivière Rappahannock et attaquer les lignes avancées de l’Union. Cette manœuvre doit préserver l’armée confédérée de toute observation ou d’intervention de l’ennemi pendant sa marche vers le Nord. Prévoyant l’offensive imminente de Lee, Stuart donna l’ordre à ses cavaliers d’aller se reposer dans leurs bivouacs, autour de Brandy Station.

14 avril 1863, quelque part sur la rive du Rappahannock, non loin de Franklin Crossing, en Virginie.

« Aujourd’hui, le général Thomas Jackson est descendu au bord de la rivière en compagnie d’un groupe de dames et d’officiers. Nous les avons salués en soulevant nos chapeaux, et aussi étrange que cela puisse paraître, les dames ont répondu en agitant leur mouchoir.

Le général Jackson a sorti ses jumelles et nous a tranquillement observés. Nous aurions pu l’abattre d’un coup de révolver, mais nous avons conclu un accord qui nous interdit aux uns comme aux autres d’ouvrir le feu ; car ce serait un meurtre, tout simplement ».

Elisha Hunt Rhodes

« La guerre de Sécession », de Ken Burns.

&

Elisha Hunt Rhodes naît le 21 mars 1842 ; il meurt le 14 janvier 1917. Ce soldat américain servit dans l’armée du Potomac pendant toute la durée de la Guerre Civile. Il gravira tout au long du conflit divers échelons, passant de caporal à colonel de son régiment à la fin du conflit.

Elisha Hunt Rhodes

Les écrits de son journal de guerre sont repris largement dans le documentaire « La guerre de Sécession », de Ken Burns.


ARMÉES EN PRÉSENCE

Contre-attaque confédérée à Brandy Station

ARMÉE DU POTOMAC

Armée du Potomac

L’Armée du Potomac est la principale Armée de l’Union sur le théâtre oriental de la guerre de Sécession.

L’armée du Potomac

Lorsqu’éclate la Guerre Civile, en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest décident de rester fidèles à l’Union (aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale). L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forme la frontière séparant l’Union des États confédérés.

Les commandants :

– Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord -Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861.  

– Le Major – général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862.  

– Le Major – général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863.  

– Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863.  

– Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865.

– Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période.  

– Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.


ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD

Armée de Virginie du Nord

L’armée de Virginie du Nord est une armée des États confédérés d’Amérique durant la Guerre de Sécession. Au cours des opérations qui se déroulent dans l’Est pendant le conflit, elle représente la force de frappe majeure de la Confédération.

Armée de Virginie du Nord

Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se compose en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités sont issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee, et le Mississippi.

L’armée de Virginie du Nord occupe une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloque tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.


LA VIRGINIE

 

 

 

« Old Dominion, Mother of Presidents »   

10ème État. Capitale : Richmond.

Date d’entrée dans l’Union : 25 juin 1788.

– La Virginie est une des treize colonies fondatrices des États-Unis. Elle donnera quatre des cinq premiers présidents : Washington, Madison, Monroe, et Jefferson.

– C’est en 1584 que le navigateur anglais Walter Raleigh conçoit de coloniser l’Amérique du Nord et fonde la Virginie.

– En 1607, un groupe de colons anglais, envoyé par le roi d’Angleterre James 1er, fonde la 1ère colonie anglaise permanente, Jamestown. 

– C’est en 1660 que l’esclavage, déjà pratiqué, est officialisé.

-En 1784, la Virginie cède aux États-Unis les territoires au nord de l’Ohio pour le développement vers l’ouest, selon le système des townships.

– Le 17 avril 1861, la Virginie, État esclavagiste, fait sécession et rallie la Confédération des États du Sud. La plupart des grandes batailles du théâtre oriental de la Guerre de Sécession se dérouleront sur son sol : Bull Run, Chancellorsville, Fredericksburg

Sa capitale, Richmond, tombe aux mains des Nordistes le 2 avril 1865 (peu de temps avant la reddition du général Robert E. Lee à Appomattox), avant d’être en grande partie incendiée et ravagée.


FORCES EN PRÉSENCE

3rd Pennsylvania Cavalry 60th Regiment Volunteers 1864 near Brandy Station, Virginia.

POUR LES FÉDÉRAUX

 

Le corps de cavalerie de l’armée du Potomac (environ 11 000 cavaliers) est placé sous les ordres du major général Alfred Pleasonton.

Brigadier General Alfred Pleasonton

 

 

 

 

 

 

AILE DROITE :

PREMIÈRE DIVISION

– Brigadier général John Bufford

– Colonel Thomas C. Devin.

AILE GAUCHE :

– Brigadier général David McM. Gregg

DEUXIÈME DIVISION

– Colonel Alfred Napoléon Duffié

« Alfred » Napoléon Duffié

 

 

 

 

 

 

TROISIÈME DIVISION

– Brigadier général David McM. Gregg

David McMurtrie Gregg

 

 

 

 

POUR LES CONFÉDÉRÉS

 

La division de cavalerie de l’armée de Virginie du Nord (environ 10 000 cavaliers) est placée sous les ordres du général de division James Ewell Brown (« Jeb ») Stuart.

J.E.B. Stuart

 

 

 

 

 

 

Stuart dispose de cinq brigades de cavalerie, commandées par :

– Le brigadier général William Henry Fitzhugh Lee « Rooney »

William Henry Fitzhugh Lee

 

 

 

 

 

 

– Le brigadier général Beverly Holcombe Robertson

Beverly Holcombe Robertson

 

 

 

 

 

 

 

– Le brigadier général Wade Hampton

Wade Hampton

 

 

 

 

 

– Le brigadier général William E. « Grumble » Jones

– Le colonel Thomas T. Munford (commandant la brigade du général de brigade Fitzhugh Lee)

L’artillerie montée de Stuart (Stuart Horse Artillery) comprenant six batteries, est commandée par le major Robert F. Beckham.

DÉROULEMENT DE LA BATAILLE

La bataille de Brandy Station

Le 9 juin, vers 4 h 30 du matin, la colonne de Buford traverse la rivière Rappahannock enveloppée dans un épais brouillard, et entre en contact avec les premiers postes avancés sudistes à Beverly’s Ford. Les troupes de Pleasonton viennent de créer, à la grande stupéfaction des Confédérés encore endormis, un énorme effet de surprise.

Auburn Plantation in Brandy Station, Virginia 1855

La brigade de Jones, qui se reposait non loin, est réveillée par le vacarme produit par les coups de feu, et ses hommes se précipitent aussitôt. Ils sont partiellement habillés et accourent pour la plupart à cru sur leur monture. Ils parviennent malgré tout, dans un virage de la route de Beverly’s Ford Road, à bousculer la brigade de tête de Buford, commandée par le colonel BenjaminF. Davis.

General Rufus Ingalls on horseback by winter quarters at Brandy Station. This photo was taken sometime between December 1863 and April 1864 by Timothy H. O’sullivan.

Celui-ci est tué au cours du combat. Sa brigade est temporairement stoppée précisément juste à l’endroit où campait l’artillerie à cheval de Stuart. Il était temps, car elle était dans une position précaire, et pouvait être capturée.

Les artilleurs confédérés ont pu mettre à temps quelques canons en position de tir, et ont arrosé de mitraille la route où se trouvaient les hommes de Buford. Ils permirent ainsi aux autres pièces d’artillerie de s’enfuir pour se mettre à l’abri et d’établir une autre ligne de défense.  Les artilleurs confédérés se sont établis sur deux buttes situées de part et d’autre de Beverly’s Ford Road. Le QG de Jones s’est installé sur la gauche de la ligne nouvellement formée, alors que la brigade de Wade Hampton a pris position sur la droite.

Charge de la cavalerie de l’Union à Brandy Station

Le 6th Pennsylvania Cavalry du major Robert Morris. Jr charge en vain les canons de l’église St. James, où il subit dans la bataille les plus grandes pertes de tous les régiments.

Plusieurs soldats confédérés décriront plus tard cette charge de cavalerie comme la plus « brillante et glorieuse » de la guerre.

Artillerie confédérée

Dans de nombreuses batailles de la guerre civile, les cavaliers, une fois qu’ils ont atteint leur objectif, mettent généralement pied à terre, puis continuent de combattre comme fantassins. Mais dans cette bataille, les hommes se sont principalement affronté sur leur monture.

Artillerie de l’Union

Buford tente de tourner la gauche de la ligne confédérée, afin de déloger l’artillerie qui bloque la route directe vers Brandy Station. Mais la brigade de Rooney lui fait face, avec quelques troupes sur Yew Ridge et des unités qui ont pris position le long d’un mur de pierre.

Artilleurs de l’Union

Les hommes parviennent, non sans mal et en subissant de lourdes pertes, à déloger les Confédérés du mur de pierre.

Cependant, contre toute attente, les Sudistes reculent. Ils viennent de constater l’arrivée de la division de cavalerie du brigadier général David McM. Gregg, forte d’environ 2800 hommes. C’est la deuxième grande surprise de la journée.

8 juin 1863 – Robert E. Lee et J.E.B. Stuart dévalent une ligne de soldats de trois milles de long avec 10000 sabres au clair

Gregg devait traverser à Kelly’s Ford à l’aube, de concert avec celle de Buford à Beverly’s, mais le rassemblement de ses hommes éparpillés, et l’égarement de la division du colonel Alfred Napoléon Duffié en chemin, lui ont coûté deux heures de retard.

FLEETWOOD HILL, UNE COLLINE TRÈS CONVOITÉE…

Assaut confédéré

Gregg trouve une route isolée et non gardée. En empruntant cette route, la brigade de tête du colonel Percy Wyndham parvient à Brandy Station vers 11 heures. Lorsque Gregg arrive, il se trouve devant une crête proéminente appelée Fleetwood Hill, qui a servi de QG à J.E.B. Stuart la nuit précédente.

Au petit matin, après l’apparition surprise des forces de l’Union du général David McM. Gregg près de Brandy Station, Stuart a laissé McClellan (son adjudant général) et quelques autres

Officiers du « Horse Artillery » à Culpeper, September 1863.

(principalement des courriers) à Fleetwood Hill. Stuart et la plupart des officiers de son état-major sont partis pour se battre. Sur Fleetwood Hill, il ne reste qu’un obusier abandonné là, faute de munitions.

L’action immédiate de McClellan, alors que Stuart se trouve sur une autre partie du champ de bataille, va sauver la position clé de Fleetwood Hill.

The Horse Artillery Brigade

Au fur et à mesure que la bataille s’intensifie, les Nordistes de la 1ère cavalerie du New Jersey commencent à gravir Fleetwood Hill.

Pour stopper ce régiment qui se rapproche dangereusement, McClellan ordonne, dans l’urgence, aux servants de l’unique pièce d’artillerie disponible du lieutenant John W. Carter, de tirer ses derniers obus disponibles (considérés comme défectueux, ceux-ci n’ont été utilisés).

Les cavaliers du New Jersey seront immobilisés assez longtemps pour permettre au 12ème régiment de cavalerie de Virginie d’arriver par le sommet de la colline, et de les charger.

Des régiments supplémentaires des deux armées rejoignent le combat pour la conquête de Fleetwood Hill. Finalement les Confédérés conserveront la possession de la colline.

Cabane près de Brandy Station 1863

La brigade suivante de David McM. Gregg, dirigée par le colonel Judson Kilpatrick, s’oriente à l’est de Brandy Station, et se lance à l’attaque de l’extrémité sud et du versant est de Fleetwood Hill. Cette manœuvre coïncide de concert avec l’arrivée de la brigade de Wade Hampton. Il va s’ensuivre une série de charges et de contre-charges acharnées pour la conquête de la colline.

Brandy Station

Finalement, les Confédérés se rendent maîtres du terrain et capturent trois canons à l’ennemi.

La division du colonel Alfred Napoléon Duffié, retardée par deux régiments confédérés dans les environs de Stevensburg, arrivera trop tard sur le terrain pour modifier le cours de la bataille.

Tandis que Jones et Hampton ont déserté leurs positions initiales pour aller combattre à Fleetwood Hill, Rooney Lee, lui, continue d’affronter Buford.

Bataille de Brandy Station – 9 juin 1863.

Renforcé par la brigade de Fitzhugh Lee « Rooney Lee » lance une contre-attaque contre Buford, alors qu’en même temps, Pleasonton sonne la retraite générale à la fin du jour. La bataille a duré dix heures.

 

PERTES

Blessés des deux camps

Depuis le 9 mars, l’ensemble de la campagne a fait 10 142 morts et blessés dans les rangs de l’Union, et 9 091 chez les Confédérés.

Un train d’approvisionnement Union de 300 wagons, près de la gare de Brandy, Virginie, 1863.

POUR LES FÉDÉRAUX

 

Sur les 11 000 hommes de la cavalerie de l’armée du Potomac, l’Union déplorera la perte de 1007 victimes : 69 tués, 452 blessés, et 486 disparus et prisonniers.

Blessés des deux camps

POUR LES CONFÉDÉRÉS

 

Sur les 10 000 hommes de la division de cavalerie de l’armée de Virginie du Nord, la Confédération déplorera la perte de 433 victimes : 51 tués, 250 blessés, et 132 disparus et prisonniers.

CONSÉQUENCES

Field Hospital 1st Division, 2nd Army Corps near Brandy Station, Va., March, 1864

Parmi les victimes se trouve Rooney Lee (le fils de Robert E. Lee), qui a été grièvement blessé à la cuisse.

J.E.B. Stuart revendiquera la victoire, puisqu’il est resté maître du terrain après la retraite d’Alfred Pleasonton.

Dans le Sud, la presse s’avèrera globalement négative quant au résultat.

Le Richmond Enquirer écrira que « le général Stuart n’a pas peu souffert dans l’opinion publique des dernières entreprises de l’ennemi ».

Le Richmond Examiner décrira le commandement de Stuart comme une « cavalerie gonflée », qui a subi les « conséquences de la négligence et de la mauvaise gestion ».

Certains officiers subalternes critiqueront Alfred Pleasonton pour ne pas avoir battu Stuart de manière définitive à Brandy Station.

Brandy Station situé près de Culpeper County, Virginie

Le major-général Joseph Hooker avait ordonné à Pleasonton de « disperser et détruire » la cavalerie confédérée près de Culpeper, mais Pleasonton témoignera qu’il avait seulement reçu l’ordre de faire une « reconnaissance en force vers Culpeper », minimisant ainsi ses actions.

Pour la première fois de la guerre civile, la cavalerie de l’Union s’est affirmée comme l’égale des cavaliers confédérés en valeur et en volonté.

Bataille de Brandy Station – 9 juin 1863

Stuart s’est fait surprendre par deux attaques inattendues, alors qu’il était censé les empêcher. Ce qui lui laisse un goût amer de défaite. (Brandy Station laisse présager d’autres futurs soucis pour lui dans la campagne de Gettysburg qui va suivre). Vexé par cette déconvenue, Stuart, le fringant cavalier, va se lancer dans une folle cavalcade, échappant à tout contrôle de son général en chef, le général Lee. Celui-ci demandera souvent au début de la bataille de Gettysburg : « avez-vous vu le général Stuart ? » Etonnant, non, de la part d’un général en chef ?

IN MEMORY

Le Graffiti House, à Brandy Station, est un hôpital confédéré. Des soldats se remettant de blessures des combats ont laissé leur marque sur les murs de la maison.

Le Graffiti House à Brandy Station.

Pendant les rénovations des années 1990, des « graffitis » ont été découverts, et la Brandy Station Foundation a été créée.

&

George H. Williams part pour la guerre en 1861, à l’âge de 17 ans. Il combat avec le 10ème régiment d’infanterie de Virginie, et sera plus tard transféré au 12ème régiment de cavalerie de Virginie. Il est considéré comme un bon soldat et écrit souvent à sa mère, veuve.

Le 9 juin 1863, Williams est tué pendant les combats à Brandy Station. Après la bataille, le frère de Williams, le lieutenant James Williams, identifiera son corps et l’enterrera sur le terrain en écrivant : « Le vieux cœur de la mère veuve doit encore saigner… »

George H. Williams

En août 1863, le lieutenant Williams retournera sur le terrain pour récupérer le corps de son frère, et l’inhumera au cimetière de Massanutten, Virginie.

&

Le 9 juin 1863, le soldat Carper combat avec le 35ème Bataillon de cavalerie de Virginie à la bataille de Brandy Station. Au cours de la bataille sur Fleetwood Hill, il est blessé d’un coup de sabre et fait prisonnier.

Le soldat Carper

Après un court séjour dans une prison de l’Union, le soldat Carper sera échangé le 26 juin 1863.

Retourné au combat, il est capturé de nouveau le 27 décembre 1863. Caper sera échangé une nouvelle fois le 13 février 1864.

Il retournera chez lui en mai 1865.

Le soldat Carper décèdera le 21 septembre 1918. Il sera inhumé au cimetière Chestnut Grove à Herndon, en Virginie.


Sources :

La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.  

Extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)

Photos publiques Facebook

https://www.calendarz.com/fr/on-this-day/june/9/battle-of-brandy-station

https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_de_Gettysburg

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Battle_of_Brandy_Station?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

 

Donnez votre avis sur l'article

commentaire(s)

Ecrit par le .

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge