La bataille de Beaugency

LA GUERRE DE CENT ANS

De 1337 à 1453

Blason du royaume d’Angleterre

Blason du royaume de France

LES VALOIS DIRECTS

Armes des Valois

LA BATAILLE DE BEAUGENCY

Les 16 et 17 juin 1429

Bataille de Beaugency (16 et 17 juin 1429)

 

Blason de la ville de Beaugency

SOMMAIRE

La bataille de Beaugency s’est déroulée le 16 juin 1429. C’est la première grande offensive française depuis la levée du siège d’Orléans, le 8 mai 1429. Cette bataille s’inscrit dans la « Campagne de la Loire », une reconquête des territoires perdus par le royaume de France depuis le début de la Guerre de Cent Ans, au profit des Anglais.

Au cours de cette campagne, la bataille de Beaugency est l’une des brillantes victoires de Jeanne d’Arc. Aux côtés de celle-ci, on trouve ses fidèles chefs de guerre de la première heure : Jean Dunois, Gilles de Rais, La Hire et de Xaintrailles.

A ces seigneurs indéfectibles, il faut ajouter l’important renfort apporté par le connétable de Richemont (Arthur III de Bretagne). Celui-ci se rallie à l’armée de Charles VII en arrivant avec 1000 hommes d’armes. Tombé en disgrâce deux ans plus tôt, il compte bien, avec ce soutien de poids, regagner les faveurs du dauphin Charles.

ARTHUR III DE BRETAGNE

Arthur III de Bretagne, dit le « Connétable de Richemont » ou « le Justicier », naît le 24 août 1393 au château de Suscinio, près de Vannes. Il meurt le 26 décembre 1458 à Nantes. C’est un seigneur breton, fils de Jean IV, duc de Bretagne, et de sa troisième épouse Jeanne de Navarre.

Blason du connétable de Richemont avant qu’il ne devienne duc de Bretagne.

Richemont participe en 1415 à la bataille d’Azincourt, où il est blessé et fait prisonnier. Il restera en captivité en Angleterre pendant cinq ans.

Arthur III de Bretagne, dit le connétable Richemont

Le 7 mars 1425, Richemont est nommé connétable de France par Charles VII.

En septembre 1428, Richemont est disgracié en raison de ses échecs militaires et politiques, puisque l’alliance avec le duc de Bretagne (son frère, Jean V de Bretagne) s’est révélée inefficace. En effet, ce dernier, confronté à l’offensive anglaise, exécute un nouveau revirement d’alliance. En juillet 1427, il négocie avec le duc de Bedford, et le 8 septembre de la

Le connétable Arthur de Richemont

même année, reconnaît le traité de Troyes.

Le 13 avril 1436, il reprend Paris contrôlée par Anglais, et sera l’un des compagnons d’armes de Jeanne d’Arc. En 1457, il devient duc de Bretagne.

Cette bataille s’inscrit dans la campagne de la vallée de la Loire (1428-1429), qui comportera cinq combats victorieux des Français :

 

  1. le siège d’Orléans (12 octobre 1428 – 9 mai 1429)
  2. la bataille de Jargeau (10 juin 1429 – 12 juin 1429)
  3. la bataille de Meung-sur-Loire (14 juin 1429)
  4. la bataille de Beaugency (15 juin 1429 – 16 juin 1429)
  5. la bataille de Patay (18 juin 1429).

A l’issue de cette campagne, l’autorité du roi de France est rétablie. Les forces françaises s’emparent des trois ponts stratégiques franchissant le fleuve.

Celui de Beaugency est toujours debout depuis maintenant près de 600 ans, date de la bataille.

Armes de Jeanne d’Arc

CONTEXTE

Beaugency est une petite ville sur la côte nord de la Loire, dans le centre de la France. La ville contrôle un pont stratégique dont les Anglais se sont rendu maîtres quelques années plus tôt, en prévision d’une invasion du sud de la France. Ce pont est d’une importance stratégique. Il enjambe la Loire et sépare la France du nord (occupée par les Anglais et leurs alliés bourguignons) des territoires restés sous l’autorité des Valois, c’est à dire ceux du dauphin, le futur Charles VII.

La victoire française de Beaugency va permettre de reprendre le pont et la ville, et de rétablir une voie de communication essentielle pour l’offensive d’été qui mènera au sacre du roi Charles VII.

FORCES EN PRÉSENCE

Bataille de Beaugency (16 et 17 juin 1429)

POUR LES FRANÇAIS

Nombre indéterminé de combattants.

PERTES

Légères et indéterminées.

LES PRINCIPAUX CHEFS

Jeanne d’Arc, Jean II d’Alençon, Jean de Dunois « le Bâtard d’Orléans », Étienne de Vignoles dit « La Hire », Jean Poton, seigneur de Xaintrailles, Gilles de Rais, et Arthur III de Bretagne, connétable de Richemont.

JEANNE D’ARC

Lire :

Jeanne d’Arc, de Domrémy à Chinon

Baudricourt accepte d’Aider « la Pucelle »

Jeanne d’Arc, des batailles à la capture

Jeanne « la Pucelle » à la tête de l’ost royal

Jeanne d’arc, la rencontre de Chinon

Jeanne d’Arc et le procès de Poitiers

JEAN II D’ALENÇON

Jean II d’Alençon naît à Argentan le 2 mars 1409, et meurt à Paris le 8 septembre 1476. Il fut duc d’Alençon et comte du Perche. Il était le fils de Jean Ier et de Marie de Bretagne (fille du duc Jean IV de Bretagne). Il n’a que six ans lorsque son père est tué à la bataille d’Azincourt. En 1423, à l’âge de 14 ans, il est choisi comme parrain du dauphin, le futur Louis XI.

Armes de Jean d’Alençon

C’est un prince de sang et un chef de guerre français du XVème siècle. Il sera compagnon d’armes de Jeanne d’Arc. Il participera avec elle au Siège d’Orléans (du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429).

Jean II d’Alençon

Il est capturé le 17 août 1424, au cours de la bataille de Verneuil. Il ne retrouvera la liberté qu’en 1427, contre une forte rançon.

JEAN DE DUNOIS, DIT « LE BÂTARD D’ORLEANS »

NAISSANCE ET FAMILLE

Jean de Dunois (ou Jean d’Orléans, comte de Dunois, dit « le bâtard d’Orléans ») naît le 18 avril 1403 et meurt le 24 novembre 1468 au château de Lay (L’Haÿ-les-Roses), près de Paris. Noble et officier français, il est un des célèbres grands chefs militaires de la guerre de Cent Ans. En 1429, comme compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il se distingue particulièrement au cours de la levée du siège d’Orléans.

Armes de Jean de Dunois

Dunois le Bâtard d’Orléans

Jean de Dunois est le fils naturel de Louis Ier d’Orléans et de Mariette d’Enghien (dame de Wiege et de Fagnoles, fille de Jacques d’Enghien, seigneur d’Havré, et de Marie de Roucy de Pierrepont).

Sa mère, Mariette d’Enghien, est l’épouse, depuis 1389, d’Aubert Le Flamenc (seigneur de Cany et de Varennes, conseiller et chambellan du duc Charles d’Orléans). Pendant une

Charles VII

dizaine d’années, le Bâtard sera élevé en compagnie du dauphin, le futur Charles VII.

Assassinat du duc Louis d’Orléans

Son père, Louis Ier d’Orléans, est le chef de la maison d’Orléans, branche cadette de la maison de Valois, dont l’assassinat en 1407 déclenche la guerre fratricide entre Armagnacs et Bourguignons. Jean de Dunois rallie aussitôt les rangs des Armagnacs, adversaires des Anglo-Bourguignons.

En 1422, à la mort du roi de France Charles VI « Le Fol », il se range aux côtés du dauphin, le futur Charles VII. (En 1420, par le traité de Troyes, celui-ci a été dépossédé de la succession au trône, au profit du roi d’Angleterre Henri VI).

MARIAGE

La même année, Jean de Dunois épouse Marie Louvet, fille de Jean Louvet (président du Parlement de Provence, et l’un des favoris du dauphin).  

En 1440, il se remarie avec Marie d’Harcourt (1420-1484). De cette union naîtront quatre enfants, dont le deuxième, François (1447-1491), sera le premier des comtes puis des ducs de Longueville.

Jean de Dunois

SA VIE

En 1421, Chambellan du dauphin et régent, le Dunois est nommé seigneur de Valbonnais, en Dauphiné.

En 1424, il est fait comte de Mortain, en Normandie.

En 1428, il devient comte de Porcien, en Réthelois. Il est nommé lieutenant-général du duc Charles 1er d’Orléans pendant la captivité de celui-ci. (Il est le seul représentant mâle de la famille sur le territoire français).

Le 5 septembre 1427, le Bâtard d’Orléans participe à levée du siège de la ville de Montargis. A 25 ans, il est victorieux, avec 1 600 hommes, des 3 000 Anglais commandés par lord Warwick, lord Suffolk et Sir John de la Pole.

L’année suivante, le 25 octobre 1428, il reçoit pour mission la défense de la ville d’Orléans, assiégée.

Le 29 avril 1429, il accueille Jeanne d’Arc devant Orléans.

12 oct. 1428 Début du siège d’Orléans.

Lors du siège d’Orléans (du 12 octobre 1428 au 8 mai 1429), en l’absence de ses demi-frères légitimes (le duc Charles d’Orléans et le comte Jean d’Angoulême), prisonniers des Anglais, Jean Dunois devient le chef des Orléans. C’est alors qu’il va se distinguer comme compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

Il participera ensuite à tous les combats au côté de la Pucelle, qu’il accompagnera jusqu’à Paris.

Pour Jeanne d’Arc, Jean d’Orléans est tout simplement le « Bâtard ». Il faut dire que celui-ci affiche à l’époque ce surnom fièrement, comme une bannière ; c’est son titre de gloire.

Grand chambellan du roi, sa brillante conduite à la tête des armées va le couvrir d’honneurs. Le roi lui donnera le titre de « Restaurateur de la Patrie ».

En 1431, il participe à la campagne de Normandie.

En avril 1436, Jean Dunois prend part à la libération de Paris.

En 1439, en récompense de sa conduite, Jean d’Orléans reçoit le comté de Dunois, dont le nom l’immortalisera, et en 1443, le riche comté de Longueville.

En 1448, à la rupture de la trêve de Tours, le comte de Dunois reprend sa glorieuse carrière militaire : il enlève Le Mans et, en juillet 1449, entreprend la reconquête de la Normandie.

Le 19 octobre 1449, il entre victorieux dans Rouen.

Le 15 avril 1450, Jean Dunois remporte avec Richemont et Clermont la victoire de Formigny.

Puis il se retourne vers la Guyenne. Tout s’achève avec la bataille de Castillon, le 17 juillet 1453.

Le comte de Dunois meurt le 23 novembre 1468 au château de l’Haÿ-les-Roses. Il est inhumé en la basilique Notre-Dame de Cléry, où le rejoindra la dépouille du roi de France Louis XI. Souverain qu’il servit avec autant de dévouement et de fidélité qu’il avait servi Charles VII.

SES TITRES

Comte de Mortain (1424), de Porcien (1428), de Périgord et de Gien (1430), de Dunois (1439) et de Longueville (1443), vicomte de Saint-Sauveur, baron de Parthenay, seigneur de Valbonnais (1421), Fallavier (1422), La Ferté-Vineuil, Romorantin (1430), Châteaurenault, Fréteval, Marchenoir, Beaugency, Cléry (1439), Bouteville, Vouvant et autres lieux, chevalier en 1421, chambellan du dauphin et régent, lieutenant général du duc d’Orléans en 1429, et enfin grand chambellan du roi en 1433.

ÉTIENNE DE VIGNOLES, « DIT LAHIRE », LE « VALET DE CŒUR » !

Issu d’une petite noblesse gasconne, Étienne de Vignoles (dit « La Hire », ou « Lahire ») naît vers 1390 à Préchacq-les-Bains, à quelques lieux de Dax. Il meurt le 11 janvier 1443 à Montauban. Ce fut un homme de guerre français, et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc.

Blason d’Étienne de Vignolles

Son personnage colérique et violent explique peut-être son surnom de Lahire (venant de « ire » en vieux français, mais ceci n’est pas établi).

Il va rencontrer très tôt celui qui sera jusqu’à sa mort son compagnon d’armes : Pothon de Xaintrailles. Tous deux seront de tous les combats contre l’Anglais.

Étienne de Vignoles

LA HIRE, LE BATAILLEUR !

En 1418, ils se rallient tous deux au service du dauphin Charles.

En 1419, Étienne de Vignoles se distingue au siège de Coucy contre les Bourguignons.

Il se bat à Crépy, en Laonnois, qu’il défend contre le duc de Bourgogne Philippe le Bon (la place sera reprise par les Bourguignons en 1420).

Ensuite, La Hire se dirige vers Soissons. Il s’installe à Crécy, qui devient son « QG », et où il accumule tous les butins rapportés de ses expéditions. Plus tard, les Bourguignons s’empareront de Crécy; Étienne n’en profitera donc pas.

En 1421, Étienne de Vignoles est à Guise, à Notre Dame de Liesse (où il bat Hector de Saveuse). C’est cette même année qu’il est blessé accidentellement ; il en restera boiteux.

Il se retire et part vers la Lorraine afin d’aider René d’Anjou, héritier du duc Charles II de Lorraine, attaqué par le duc de Bourgogne. Mais à partir de 1422, le duc de Lorraine se rallie aux Bourguignons et aux Anglais. En punition pour cette trahison, La Hire et ses hommes brûlent 18 villages de la région.

En 1422, Étienne de Vignoles traverse la Champagne et la Picardie, et bat le comte Antoine de Vaudémont.

En 1423, il assiste à la rétrocession de Compiègne aux Bourguignons, et attaque Châlons-sur-Marne. Plus tard, il quitte Vitry-le-François et saccage le Luxembourg. La même année, La Hire attaque Châlons-sur-Marne.

En 1424, il se dirige en direction du Maine. Étienne de Vignoles offre ses services au « bâtard d’Orléans » puis, avec d’autres capitaines, attaque et tient Le Mans. Mais il en sera chassé par John Talbot en 1427.

En 1424, il est présent à la bataille de Verneuil-sur-Avre.

Bataille de Verneuil. 17 Août 1424

Le 4 octobre de la même année, après la bataille, il est fait capitaine de Vitry. Il est vaincu par Bedford, qui l’obligera à restituer plusieurs forteresses.

En 1427, il est présent à la levée du siège de Montargis où il prononce ces mots, inspirés par la difficulté de l’action : « Dieu, je te prie que tu fasses aujourd’hui pour La Hire autant que voudrois que La Hire fist pour toi s’il estoit Dieu et tu fusses La Hire. »

En 1428, il assiège Le Mans.

En 1429, il est présent lors de « La Journée des Harengs ».

La Journée des Harengs

Le 22 avril 1429, il suit Jeanne d’Arc à partir de Blois. Étienne de Vignoles sera un de ses proches et participera à tous les hauts faits, jusqu’au sacre de Reims.

Il combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, et se distingue lors des batailles de Jargeau et de Patay.

Ensuite, La Hire est nommé bailli de Vermandois, avec une solde de 292 livres. La même année il s’empare de Château-Gaillard, puis de Louviers en 1430, où il est bloqué et capturé.

Statue de Jeanne d’Arc

En 1431, après la capture de Jeanne d’Arc, il s’approche de Rouen pour tenter de la délivrer ; mais il est lui-même pris par les Anglais et se retrouve prisonnier.

En mars 1432, Étienne de Vignoles est libéré contre une forte rançon.

En 1433, à la tête d’une bande de routiers et d’écorcheurs, il occupe le Beauvaisis au nom de son roi Charles VII, en s’adonnant aux pires exactions. Le roi fermera les yeux…

En 1434, sans raison apparente, il s’empare du château du sire d’Offémont et le rançonne.

En mars 1434, au cours de la prise de Creil par John Talbot, son frère Amadoc de Vignoles est tué.

Étienne de Vignoles reprend la guerre en Artois, en Île-de-France et en Picardie.

En 1435, La Hire est victorieux à Gerberoy. La même année, il fait la campagne de Normandie avec Dunois.

Jean de Dunois

Pendant les négociations d’Arras, Étienne de Vignoles et Jean Poton de Xaintrailles saccagent les villes Bourguignonnes jusqu’à Amiens.

En 1436 et 1437, Étienne de Vignoles combat encore les Anglais. Il est battu par Lord Scales en février 1436.

En 1437, il épouse Marguerite David de Longueval, dame de Droisy. Cette union ne donnera pas d’enfant.

En janvier 1438, en récompense pour ses faits d’armes, Étienne de Vignoles est fait seigneur de Montmorillon, capitaine général de Normandie, et seigneur de Longueville.

En 1440, La Hire tente vainement de prendre Harfleur, puis part se battre en Picardie.

Enfin, en 1442, il prend part à la campagne de Gascogne (Guyenne) qui commence par la reprise de Tartas, à quelques kilomètres de son village natal.

Quelques mois plus tard, il meurt des suites de ses blessures à Montauban, où il passait l’hiver avec le roi Charles VII.

Son tombeau, installé à sa demande dans la chapelle Saint-Laurent de Montmorillon et orné d’un gisant le représentant, sera détruit à la Révolution. Une dalle commémorative se trouve toujours dans la chapelle.

JEAN POTRON, SEIGNEUR DE XAINTRAILLES

Jean Poton, seigneur de Xaintrailles (fils cadet de Fort Sanche de Xaintrailles), naît entre 1390 et 1400 au château familial, près de Nérac. Il meurt le 7 octobre 1431 au Château Trompette, à Bordeaux.

Blason de Jean Poton, seigneur de Xaintrailles

Gentilhomme de Gascogne, maître de l’Écurie du roi, bailli de Berry, sénéchal du Limousin et compagnon d’armes de Jeanne d’Arc, il prend part à la Guerre de Cent Ans, et en particulier en 1424, à la bataille de Verneuil-sur-Avre. Il se fait remarquer par son courage, son audace, et son ardeur au combat contre les Anglais. Il sera capturé à la bataille de Cravant, et sera échangé contre John Talbot.

La bataille de cravant

Vers 1437, il épouse Catherine Brachet, dame de Salignac. Cette union n’aura aucune descendance.

Dès 1418 (comme son compagnon d’armes et compère Étienne de Vignoles, dit « La Hire »), Xaintrailles rallie le dauphin Charles. Il participe à la reprise de la forteresse Coucy et en 1427, à la levée du siège de Montargis

Le siège de Montargis

Xaintrailles arrive à Orléans dès le début du siège, avec une compagnie de quarante-six gens d’armes.

Le 21 octobre 1428, il participe à la défense désespérée du boulevard des Tourelles. Xaintrailles combat aux côtés de Jeanne au siège d’Orléans, où il sera blessé. Il se distingue le 18 juin 1429 au cours de la bataille de Patay, et oblige les Anglais à lever le siège de Compiègne.

La bataille de Patay (18 juin 1429).

Le 12 février 1429, à la suite de la « Journée des Harengs », Xaintrailles est dépêché par Dunois, le « Bâtard d’Orléans », comme ambassadeur auprès du duc de Bourgogne pour gagner sa neutralité.

La Journée des Harengs

Le 17 avril de la même année, le duc de Bourgogne retire ses troupes et celles du comte de Luxembourg de la région d’Orléans.

Le 17 juillet 1429, il est nommé écuyer d’écurie du roi, puis premier écuyer du corps, et enfin maître de l’écurie royale.

Poton de Xaintrailles fait partie des troupes qui accompagnent Jeanne d’Arc de Blois à Orléans. Il suit la Pucelle partout. Il est avec elle à Jargeau, Meung-sur-Loire, Beaugency, puis à Patay, où il capture Talbot.

Le 11 août 1431, il est capturé près de Beauvais, lors de la malencontreuse « bataille du berger ».

En 1435, il gagne, avec Étienne de Vignolles, dit La Hire la bataille de Gerberoy où il fait prisonnier le comte d’Arundel.

Jean Poton de Xaintrailles se distingue au cours de la la conquête de la Normandie et de la Guyenne.

De 1435 à 1437, avec La Hire, il fait plusieurs tentatives pour reprendre la ville de Rouen.

Depuis avril 1427, Poton de Xaintrailles est châtelain de la Motte sur le Rhône. En 1437, il est fait bailli du Berry.

Il participe à l’entrée triomphale de Charles VII à Paris, précédant son souverain, dont il porte le heaume couronné et fleurdelisé. Il est fait peu après gouverneur de Château-Thierry.

Le 6 juillet 1450, il s’empare de Falaise. Il deviendra gouverneur de cette cité jusqu’en 1458.

Il s’investit pour la reconquête de la Guyenne, et en récompense, il est nommé gouverneur du château de Trompette (ou Tropeyte). Forteresse que Charles VII a fait construire à Bordeaux, au bord de la Garonne.

Les honneurs et les titres continuent de le récompenser, et en 1451, Xaintrailles reçoit du comte d’Armagnac la vicomté de Bruillois (ou Bruillez).

En 1453, il devient sénéchal du Limousin.

En 1454, à la mort de Philippe de Culant, il est nommé maréchal de France. Et en 1458, gouverneur de Guyenne.  

Mais le roi Charles VII meurt le 22 juillet 1461. Dès lors, les inimitiés vont voir le jour, et les disgrâces vont accabler les dévoués serviteurs du roi défunt. 

Le 3 août, Louis XI destitue Xaintrailles de tous ses titres. Poton de Xaintrailles en meurt d’amertume deux mois plus tard, le 7 octobre 1461, au château Trompette.

Sa dépouille sera inhumée en l’église des Cordeliers de Nérac.

Sans postérité, il avait reconnu comme héritier Jean de la Motte, seigneur de Nolhan, à la condition qu’il épouse sa nièce Béatrix de Pardaillan.

GILLES DE RAIS, BARON DE RETZ

Gilles de Montmorency-Laval est plus connu sous le nom de Gilles de Rais. Il naît à une date inconnue (vers 1405) au château de Champtocé-sur-Loire, et meurt le 26 octobre 1440 à Nantes. Il fut un chevalier et seigneur de Bretagne, d’Anjou, du Poitou, du Maine et d’Angoumois.

Armes de Gilles de Rais

Le baron de Rais participe à la levée du siège d’Orléans. Il sera promu maréchal de France le 17 juillet 1429, jour du sacre royal de Charles VII à Reims.

Gilles de Rais

Il combat les Anglais aux côtés de Jeanne d’Arc, à Jargeau (le 12 juin 1429) et à Patay (le 18 juin 1429).

POUR LES ANGLAIS

Nombre indéterminé de combattants.

PERTES

Légères et indéterminées.

LES PRINCIPAUX CHEFS

John Talbot, 1er comte de Shrewsbury et John Fastolf.   

JOHN TALBOT, 1er COMTE DE SHREWSBURY

John Talbot naît vers 1387 à Blakmere (Shropshire). Il meurt le 17 juillet 1453, à Castillon-la-Bataille. Il fut baron, 1er comte de Shrewsbury et de Waterford, et baron Furnival de jure uxoris (titre de noblesse utilisé par un homme dont l’épouse détient la charge ou le titre). Il fut l’un des chefs anglais lors de la Guerre de Cent Ans.

Armes de John Talbot – 1er comte de Shrewsbury

En mars 1428, il s’empare de Laval, qui sera repris l’année suivante. Au lendemain du siège d’Orléans, il commande la garnison anglaise de Beaugency. Le 18 juin 1429, après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes anglaises. Il combat à Patay, où il est vaincu et capturé, puis échangé au bout de quatre ans contre Jean Poton de Xaintrailles.

John Talbot

En 1436, aux alentours de Rouen, il bat La Hire et Xantrailles. En 1439, sa victoire sur Richemont lui ouvre les portes d’Harfleur qu’il prendra un an plus tard.

JOHN FASTOLF

John Fastolf est un militaire anglais issu d’une famille noble du comté de Norfolk. Il naît le 6 novembre 1380 et meurt le 5 novembre 1459.

Blason de John Fastolf

DÉROULEMENT DE LA BATAILLE

Panorama du pont de Beaugency

Après la prise du pont de Meung-sur-Loire, le 15 juin 1429, les Français refusent toute attaque de la ville ou de son château. Ils préfèrent plutôt diriger leurs efforts sur le voisinage de Beaugency.

À l’inverse de Meung-sur-Loire, l’enceinte fortifiée de Beaugency se situe à l’intérieur des murs de la ville. Elle existe toujours aujourd’hui, et présente une puissante forteresse rectangulaire, dominée par la Tour dite « César ».

La Tour César est l’un des derniers vestiges de l’architecture militaire romane (XIème siècle). Ce donjon carré, d’environ 36 mètres de hauteur aujourd’hui, commandait les défenses de la citadelle et le pont sur la Loire.

En 1530, le Cardinal de Longueville utilisa la Tour pour agrandir son château. L’incendie des Guerres de Religion et l’écroulement des voûtes intérieures en 1840 n’ont laissé que les vestiges du donjon.

Au premier de jour de la bataille, les Anglais abandonnent les remparts de la ville et partent se réfugier dans le château. Les Français les bombardent avec leur artillerie. Le même soir, Richemont (Arthur III de Bretagne) arrive avec ses hommes.

Jean d’Alençon entend qu’une force de secours menée par John Fastolf approche de Paris, et s’apprête à intervenir dans la bataille. Il accepte alors de négocier la reddition des Anglais, et leur permet de quitter Beaugency.

Le 18 juin, la victoire française de la bataille de Patay confirmera les succès acquis par les Français au cours de la Campagne de la Loire.

LA RENCONTRE DE JEANNE AVEC L’INDÉSIRABLE RICHEMONT

Arthur de Richemont

Vers le 15 juin 1429, Arthur de Richemont (parti de Parthenay malgré l’interdiction du roi) approche de Beaugency, sur la Loire, à 30 km au sud-est d’Orléans, où se trouve Jeanne d’Arc (en pleine Campagne de la Loire).

Blason du connétable de Richemont avant qu’il ne devienne duc de Bretagne.

L’armée de Richemont, forte de 400 lances (soit au moins 2 400 hommes et 800 archers), approche de l’armée française. Richemont apporte à Charles VII l’autorité de son nom et de son épée, si justement redoutée des Anglais.

Jeanne « la Pucelle » dépêche Tugdual de Kermoysan et Pierre de Rostrenen en tant que « parlementaires » pour préparer son arrivée.

Tugdual de Kermoysan est un seigneur breton. Il fut capitaine de gens d’armes et de trait, compagnon d’arme de Jeanne d’Arc et d’Arthur de Richemont, au service du duc de Bretagne Jean V, puis escuyer et conseiller militaire du roi de France Charles VII.

Si Jeanne se conforme aux instructions du roi, elle doit se préparer à lui livrer bataille. Kermoysan et Rostrenen annoncent à Richemont que Jeanne va venir le recevoir à coups d’épée.

Vitrail de l’église Saint Ronan, de Locronan

« Eh bien ! », répond l’entêté Breton, « s’ils viennent, on les verra ! », et il poursuit sa marche en avant.

Au sortir de Parthenay, Hector de La Jaille apporte à Richemont ce message du roi : « retournez en arrière ou le roi vous combattra ! ». Néanmoins, la rencontre a lieu entre Jeanne d’Arc et Richemont. Fort heureusement, un accord est trouvé : l’ajout des forces de Richemont double l’effectif de l’armée, qui conserve un double commandement : le comte d’Alençon (lieutenant général du dauphin Charles) et Jeanne continuent de commander les Français, et Richemont, les Bretons.

L’histoire a retenu ces célèbres mots de Richemont à l’adresse de Jeanne d’Arc : « Je ne scaye si vous este de par Dieu ou non. Si vous estes de par Dieu, je ne vous crains en rien, car Dieu scayt mon bon vouloir. Si vous estes de par le Diable, je vous crains encore moins ! ».

Sources :

Photos publiques Facebook

Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans

https://fr.wikipedia.org/wiki/Jeanne_d%27Arc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Si%C3%A8ge_d%27Orl%C3%A9ans_(1428-1429)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Meung-sur-Loire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Beaugency

 

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7 réponses

  1. 2 octobre 2022

    […] la bataille de Beaugency (15 juin 1429 – 16 juin 1429) […]

  2. 2 octobre 2022

    […] suivante. Au lendemain du siège d’Orléans, il commande la garnison anglaise de Beaugency. Le 18 juin 1429, après la bataille de Jargeau, il devient commandant en chef des troupes […]

  3. 4 octobre 2022

    […] puis le connétable de Richemont (Arthur III de Bretagne qui s’est rallié à Jeanne à Beaugency), Ambroise de Loré, et Jean de Brosse, seigneur de […]

  4. 6 octobre 2022

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