Guillaume le Conquérant, un roi venu de France
GUILLAUME LE CONQUÉRANT
Duché de Normandie
GUILLAUME Ier LE CONQUÉRANT,
UN ROI VENU DE FRANCE.
Le 14 octobre 1066 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, devient roi d’Angleterre.
Guillaume le Conquérant Après lui, de fins stratèges et de grands génies militaires s’inspireront de son œuvre. Guillaume le Conquérant, autrefois surnommé Guillaume le «Bâtard », est considéré comme le premier roi d’Angleterre.
Lire :
– Chronologie de la vie de Guillaume le Conquérant.
– Harold II, et le serment de Bayeux.
– Harold II, couronné roi d’Angleterre.
UN ROI VENU D’AILLEURS !
En ce jour de Noël 1066, il s’apprête, avec tout le faste et la ferveur d’un sacre à la française, à coiffer la couronne d’Angleterre. Enfin son rêve se réalise. Il devient roi par la grâce de Dieu en l’abbaye de Westminster, et préfigure une longue tradition de sacres. En effet, à partir de cette date, tous les monarques anglais y seront couronnés. Si la conquête normande de l’Angleterre ne sera véritablement achevée que plusieurs années plus tard, la bataille d’Hastings marque un tournant dans l’Histoire de l’Angleterre, dont elle inaugure la période anglo-normande.
DE LA BATAILLE D’HASTINGS A LA MORT DE GUILLAUME,
LE 9 SEPTEMBRE 1087
Guillaume le Conquérant
1066
LA BATAILLE D’HASTINGS
En 1070, quatre années plus tard, le roi Guillaume, désormais « Le Conquérant », fondera l’abbaye de Battle, un monument commémoratif dédié à la mémoire des morts de la bataille d’Hastings. Dans la foulée de sa précieuse victoire, Guillaume décide de conquérir les comtés du Kent et du Hampshire, notamment la cité de Winchester où se trouve le Trésor Royal. En quelques mois, pour asseoir son autorité, il brûle et rase toutes les terres qu’il envahit., massacre les troupeaux, et affame la population. En décembre 1066, il arrive à Londres, et le 25 décembre 1066, il se fait couronner roi d’Angleterre dans l’abbaye de Westminster. Le 14 octobre 1066 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, devient roi d’Angleterre. Dans le même temps, il entreprend la construction d’un nouveau château qui deviendra la « Tour de Londres ». Jusqu’en 1070, les rebellions s’accumuleront d’un bout à l’autre du pays.
14 octobre
Le duc de Normandie est victorieux à la bataille de Hastings. Dès lors, on ne le surnommera plus Guillaume le « bâtard », mais Guillaume le Conquérant ! Harold II, l’usurpateur du trône d’Angleterre, est tué au cours de l’affrontement.
21 octobre
L’armée de Guillaume s’empare de l’un des ports les plus importants de la côte sud de l’Angleterre, Douvres.
La débandade des Anglais sur la Tapisserie de Bayeux.
Guillaume le Conquérant et son armée, notamment ses chevaliers, sont atteints par une épidémie de dysenterie.
29 octobre
Cantorbéry se soumet sans livrer bataille.
Quelques temps plus tard, Guillaume est probablement souffrant. Refusant de se soigner, il préfère continuer sans interrompre les opérations. Il veut éviter de retarder le cours des événements qui lui sont jusqu’à maintenant favorables.
Tapisserie (Broderie) de la Reine Mathilde 1066-1082 Scène 47 – Les Normands s’avancent en ordre de bataille et sortent d’Hastings
Novembre/décembre
Guillaume le Conquérant s’empare de Winchester, où est conservé le Trésor Royal. Après s’être assuré le contrôle de la cité, le duc de Normandie commence sa marche sur Londres.
Sur place, l’aristocratie anglaise ainsi que les habitants de la capitale se rallient à la candidature de Guillaume au trône d’Angleterre.
25 décembre
Guillaume le Conquérant est couronné roi d’Angleterre à l’abbaye de Westminster.
1067
Janvier
Début des travaux de construction de la Tour de Londres.
Tour de Londres
Février
Le duc-roi quitte l’Angleterre. Il confie son royaume à son sénéchal, Guillaume Fils-Osbern, et à son demi-frère utérin, Eudes de Conteville, évêque de Bayeux.
Mars/novembre
Guillaume le Conquérant séjourne en Normandie.
1068
11 mai
Mathilde, l’épouse de Guillaume le Conquérant, est couronnée reine d’Angleterre à l’Abbaye de Westminster. Avant son départ pour l’Angleterre, le duc-roi Guillaume a pris soin de laisser la régence de son duché de Normandie à son fils aîné, Robert Courteheuse.
La Reine Mathilde, reine d’Angleterre du 25 décembre 1066 au 2 novembre 1083
Henri Beauclerc, le troisième fils de Guillaume le Conquérant et de Mathilde, naît à Selby, dans le Yorkshire.
1070
Avril
Réunion du concile de de Winchester. Le synode a pour mission de remettre en ordre l’Église d’Angleterre.
L’archevêque de Cantorberry Stigand (1052-1070) et son frère Æthelmær, évêque de Elmham, sont déposés sous le prétexte de simonie.
15 août
Le moine bénédictin Lanfranc du Bec est nommé archevêque de Cantorberry.
1072
Guillaume le Conquérant envahit l’Écosse en représailles de l’attaque du roi Malcolm III sur le nord du royaume. Les deux hommes signent la paix avec le traité d’Abernethy. Guillaume oblige le roi Malcom III d’Ecosse à lui faire allégeance. Le fils aîné du roi Malcom III, Duncan II, rejoint la cour du duc-roi comme garantie.
1073
Mars
Après une brève campagne militaire, Guillaume le Conquérant réoccupe le Maine.
1075
En Angleterre, une nouvelle rébellion éclate, celle des Comtes. Elle est menée par Ralph de Norfolk, mais l’insurrection échoue.
1076
21 mai
Le comte de Northampton Waltheof est décapité. On lui reproche de ne pas avoir dénoncé le complot de l’année précédente.
Septembre/octobre
L’expédition de Guillaume le Conquérant en Bretagne échoue devant Dol.
1077
La Tour de Londres est édifiée en pierre blanche de Normandie.
Automne
Le fils aîné de Guillaume, Robert Courteheuse, se révolte contre son père et quitte la Normandie. Il trouve d’abord refuge chez son oncle Robert le Frison, puis à la cour du roi Philippe Ier de France, soit deux ennemis du duc de Normandie.
1080
8 mai
Le duc-roi Guillaume tient un concile à Lillebonne (commune française située dans le département de la Seine-Maritime, en région Normandie). Lors de ce concile, le Conquérant refusera de prêter allégeance au pape Grégoire VII, et fera ratifier sa prééminence sur les autorités religieuses et papales.
Grégoire VII
Septembre
Robert Courteheuse finit par se réconcilier avec son père, et reçoit de nouvelles missions en Angleterre. Après avoir ramené l’ordre en Northumbrie (royaume médiéval situé dans l’actuel nord de l’Angleterre et le sud de l’Écosse), Robert est chargé par le duc-roi Guillaume de mener des représailles contre le roi d’Écosse Malcom III.
Sur son chemin de retour de campagne en Écosse, Robert Courtheuse entreprend la construction du château de Newcastel, sur la Tyne.
1082
Pour avoir comploté contre le duc-roi Guillaume le Conquérant, l’évêque de Bayeux, Eudes de Conteville, est emprisonné dans la tour du château de Rouen.
Tapisserie de Bayeux, la Bataille d’Hasting, Robert de Mortain à droite
1083
Été
Robert de Courteheuse s’insurge contre son père et quitte une nouvelle fois la Normandie.
2 novembre
Mort de la reine Mathilde à l’âge de 52 ans.
Tombe de la reine Mathilde à l’abbaye aux Dames de Caen. Elle fut son épouse et, à ce titre, duchesse de Normandie et reine d’Angleterre.
1085
Fin décembre
Lancement du grand projet de l’enregistrement du grand inventaire de l’Angleterre dont sera issu le « Domesday Book ». Cette énorme enquête administrative servira de base à la perception de l’impôt royal.
Le Domesday Book. Dessin de William Andrews, 1900. Guillaume avait besoin de tout savoir sur le pays qu’il venait de conquérir pour pouvoir mieux le gérer. [En 1085, alors qu’il passait Noël à Gloucester, le Conquérant « ayant parlé longuement avec ses conseillers, envoya des hommes par toute l’Angleterre […] afin de découvrir […] ce que — ou bien combien — chaque propriétaire foncier possédait en terre et en bétail, et combien il valait » (Chronique anglo-saxonne)]. L’un des objectifs de ce recensement était de connaître tous les biens de ses administrés afin de les imposer en conséquence. Le verdict des contrôleurs était irrévocable : tout ce qu’ils avaient énuméré dans l’inventaire concernant le propriétaire prenait force de loi. Le Domesday Book a été rédigé en latin, hormis quelques mots dialectaux sans équivalent en latin. Le style de ces écrits reste assez rigide.
1086
Janvier
Les commissions de recensement et d’enquête commencent leur périple dans tout le royaume d’Angleterre.
Automne
Guillaume le Conquérant quitte l’Angleterre pour la Normandie ; il n’y reviendra plus.
1087
Été
Le roi de France Henri Ier lance un raid et pille la région d’Évreux. En représailles, Guillaume investit le Vexin français. Au cours du saccage de la ville de Mantes, il est victime d’un accident.
9 septembre
Après une agonie de quelques jours en toute lucidité au prieuré de Saint-Gervais, aux portes de Rouen, il meurt le 9 septembre 1087. Il sera inhumé à Caen dans l’abbaye aux Hommes.
Robert Courteheuse, son fils aîné, recevra en héritage le duché de Normandie.
Guillaume II le Roux, le deuxième de ses fils, héritera du trône d’Angleterre.
Henri Ier Beauclerc, le troisième fils, recevra une somme d’argent.
LE COURONNEMENT
14 octobre 1066 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, devient roi d’Angleterre.
Le 25 décembre 1066, en ce jour glorieux de Noël, l’on se presse à Londres où Guillaume s’apprête à être couronné. Les acclamations vont bon train, et retentissent sous les voûtes de l’abbaye de Westminster : « Au sérénissime Guillaume, grand et pacifique roi, couronné par Dieu, vie et victoire ! ». Tout ce faste donne une juste légitimité à Guillaume, qui s’affiche plein de fierté et d’assurance. Dans peu de temps, lui, le duc de Normandie, le « Bâtard », sera sacré roi d’Angleterre comme le sont les rois de France.
Tapisserie de Bayeux, la Bataille d’Hastings, couronnement de Guillaume de Normandie
Il attend ce moment depuis que sa victoire à Hastings, deux mois plus tôt, lui a ouvert une voie royale… Il veut faire oublier à tous que cette prise de pouvoir l’a été par les armes. Plus que tout, il veut être le digne successeur désigné par Édouard le Confesseur. C’est cette légitimité qu’il est venu recevoir en ces lieux sacrés (l’église de Westminster, édifiée par le Confesseur, a été consacrée un an plus tôt). L’empreinte bienveillante du monarque, enseveli à l’intérieur, protègera Guillaume, devenu maintenant un Conquérant à la quarantaine épanouie.
Il s’avance dans la travée de la nef ; il est rayonnant et satisfait. On ne distingue aucune trace de fatigue sur ses traits ; il a pourtant été sérieusement affecté par la dysenterie, tout au long de son voyage d’Hastings vers la capitale. Qui plus est, sur son trajet, Douvres et Cantorbéry sont tombées sans combattre, ce qui lui a épargné de la force dans des luttes épuisantes.
Le cortège pénètre dans l’église, précédé du clergé. Sitgand, l’archevêque de Cantorbéry, étant frappé d’une excommunication, c’est Aeldred, l’archevêque d’York, qui aura le privilège de sacrer Guillaume.
Le duc de Normandie se présente devant l’autel ; l’instant est solennel : il va prononcer ses vœux. Il répète mot pour mot la formule énoncée par le prélat Aeldred. Guillaume jure d’assurer la paix aux églises et au peuple, de gouverner avec droiture, et de lutter contre l’injustice.
A cet instant, Geoffroy de Montbray, l’évêque de Coutances, demande à l’assemblée : « Reconnais-tu Guillaume, ici présent, pour ton roi ? »
Tous, Normands et alliés, approuvent unanimement par une puissante ovation. Puis c’est à
Vitrail de Geoffroy de Montbray dans la cathédrale de Coutances
Aeldred, l’archevêque de Cantorbery, de poser la même question, cette fois-ci dans la langue des anglo-saxons. Ceux-ci sont surpris de voir qu’on sollicite leur approbation pour le sacre. Il faut savoir que la tradition du couronnement d’un roi vient tout droit de France, une coutume inconnue des anglo-saxons. Guillaume innove ; il s’affirme comme un habile chef d’état. Il sait qu’il doit faire reconnaître sa légitimité par tous ses sujets, et par ce peuple qu’il considère plus révolté qu’ennemi. Et les anglo-saxons, eux aussi, acclament avec ferveur le roi Conquérant.
Guillaume le Conquérant
En écoutant leurs ovations, Guillaume est ému. Mathilde, sa précieuse et loyale épouse, est absente. Il s’était promis pourtant de la faire couronner avec lui, mais le moment n’est pas encore venu ; la situation ne le permet pas encore.
Tout d’un coup, un frisson se fait sentir dans l’assemblée. Il provient du fond de l’église, près de la porte d’entrée. Depuis le départ d’Hastings, la garde, disposée par Guillaume autour de l’église, est constamment en alerte. Les acclamations de la foule, en français puis en anglo-saxon, ont surpris leur vigilance. Pensant à une émeute, les Normands réagissent immédiatement. Afin d’assurer la protection du roi, ils incendient toutes les habitations aux alentours, dans la périphérie de l’église. Le tumulte sera de courte durée, et Guillaume calmera ses hommes.
Le 14 octobre 1066 Guillaume le Conquérant, duc de Normandie, devient roi d’Angleterre.
Par chance, la distance qui sépare l’abbaye de Westminster de Londres couvre un large parvis d’une bonne lieue, et n’est pas habitée. L’incendie ne s’étendra pas et la cérémonie va pouvoir reprendre.
Toute l’assemblée présente s’agenouille, et on en appelle à l’intervention des saints. Une fois les prières liturgiques terminées, Aeldred, l’archevêque de Cantorbery, invite la foule présente au
Couronnement de Guillaume le Conquérant, tableau de M.J. Cross
recueillement. Puis vient le moment le plus attendu : il fait relever Guillaume pour oindre son front d’huile sainte. Il le pare du glaive et du sceptre, symboles du pouvoir monarchique. Enfin, la couronne tant convoitée lui est posée sur sa tête. Désormais, Guillaume n’est plus duc de Normandie, ni Guillaume le « Bâtard », ni seulement le Conquérant, il est roi d’Angleterre. Il faudra attendre un an et demi pour que, solennellement, Mathilde soit reconnue à son tour reine. Elle sera couronnée le 11 mai 1068, un dimanche de Pentecôte.
Ce jour-là, le roi Guillaume aura tout prévu, et tout sera organisé comme il l’a souhaité. La cérémonie se déroulera aussi à Westminster, et en présence de sa cour au complet, le peuple fêtera Mathilde comme une reine.
Tête dite de Guillaume le Conquérant, musée de l’abbaye de Jumièges.
WESTMINSTER, UN SAINT DENIS A L’ANGLAISE…
L’abbaye de Westminster En choisissant Westminster pour se faire sacrer, le nouveau roi d’Angleterre Guillaume fait de l’abbaye l’égale de celle de Saint Denis et de la cathédrale de Reims. Désormais, presque tous les monarques anglais qui vont se succéder seront ceints de la couronne, assis sur le vieux trône en chêne, que l’on déplacera devant l’autel à chaque événement. La King Edward’s Chair, aujourd’hui à l’abbaye de Westminster Mais Westminster s’apparente aussi au Panthéon. A l’intérieur, le roi Édouard le Confesseur y a son tombeau, comme plusieurs autres monarques : Marie Stuart, Jacques Ier, ou Marie Tudor. Le sanctuaire renferme aussi de nos jours des personnages illustres, des hommes d’État, des militaires, des savants, des hommes ou des femmes de lettres. On y distingue une dalle de marbre vert dédiée à la mémoire de Winston Churchill, et derrière celle-ci la tombe du soldat inconnu. Et bien d’autre morts illustres encore… 
Pièce représentant Guillaume Ier d’Angleterre.
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Des rois venus de France- Guillaume Ier le Conquérant).
Photos publiques Facebook
http://www.lafabuleuseepopee.com/guillaume-le-conquerant/
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guillaume_le_Conqu%C3%A9rant
https://fr.wikipedia.org/wiki/Godwin_de_Wessex
https://fr.wikipedia.org/wiki/Harold_Godwinson
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_le_Confesseur
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Hastings
https://www.castlemaniac.com/bataille-hastings/
