Les Grands Maîtres de l’Ordre du Temple – Philippe du Plaissis

MOYEN ÂGE

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LES GRANDS MAÎTRES

DE

L’ORDRE DU TEMPLE 

croises

Le 13 janvier 1129 s’ouvre le Concile de Troyes. Convoqué par le pape Honorius II à la demande d’Hugues de Payns (1er Grand Maître des Templiers), le synode reconnaît officiellement l’Ordre du Temple dont la règle, transcrite par Bernard de Clairvaux, est ratifiée par le Concile.

Honorius II

Honorius II

 

L’Ordre est créé selon la règle du « chevalier du Christ » : simplicité, pauvreté, chasteté et prières. Cette règle s’appuie sur celle de Saint Benoit, avec quelques nuances empruntées à celle de Saint Augustin. Cette doctrine est suivie par les chanoines de l’Ordre du Saint Sépulcre, près desquels vivent les premiers Templiers.

Clément V

Clément V

L’ordre a alors plusieurs appellations : la milice des Pauvres Chevaliers de Christ, les Chevaliers de la Sainte Cité, les Chevaliers du Temple de Salomon de Jérusalem, la Sainte Milice hiérosolymitaine du Temple de Salomon. Au fil du temps, le nom qui deviendra le plus usité sera celui de « Templiers ».

 

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L’Ordre du Temple était un « Ordre religieux et militaire » issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Il fut créé en 1129, lors du Concile de Troyes. A l’origine, ses membres constituaient une milice nommée les « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon ». L’ordre eut pour mission, au cours des 12ème et 13ème siècles, d’accompagner et de protéger les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, à Jérusalem, dans le contexte de la Guerre Sainte et des Croisades. Les soldats du Christ seront présents dans de nombreuses batailles lors des Croisades en Terre Sainte, ainsi que dans la péninsule ibérique lors de la « Reconquista ».

Siège de Saint-Jean-d'Acre 1291

Siège de Saint-Jean-d’Acre 1291

Pour accomplir et financer ses missions, l’Ordre va pouvoir, grâce à des dons fonciers, essaimer et construire à travers l’Europe tout un réseau de monastères (commanderies), puis s’étendre dans tout l’Occident chrétien. Cette montée en puissance va lui donner un rôle privilégié parmi les souverains de l’époque. Les Pauvres chevaliers du Christ vont devenir des partenaires financiers de premier choix auprès des monarques occidentaux. Ils effectueront même, avec certains rois, des transactions à caractère non lucratif, voire devenir les gardiens des trésors royaux.

Le 28 mai 1291, après la chute de Saint-Jean-d’Acre et le retrait définitif des armées croisées de la Terre Sainte, l’Ordre va tomber en disgrâce. Devenus trop puissants aux yeux du roi de France, Philippe le Bel, les chevaliers du Temple seront condamnés en procès pour hérésie.

Mise à mort des Templiers

Mise à mort des Templiers

Le 14 septembre 1307, le roi dépêche des messagers à tous ses sénéchaux et baillis, leur ordonnant de saisir tous les biens mobiliers et immobiliers des chevaliers du Temple.

Le 13 octobre 1307, sur ordre du roi, l’on procède en France à l’arrestation de la totalité des Templiers, au cours d’une même journée.

Le 13 mars 1312, l’Ordre est dissout par le pape Clément V.

Le 18 mars 1314, le dernier Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay, est brûlé sur un bûcher dressé sur l’île aux Juifs, à Paris.

Croisé

LES GRANDS MAÎTRES

DE

L’ORDRE DU TEMPLE

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LA 4ème CROISADE

(1202-1204)

Prise de Constantinople en 1204

Prise de Constantinople en 1204

Destinée tout d’abord à reconquérir les lieux saints, cette expédition prend son élan à Venise, en 1202. Elle est prédite par le pape Innocent III, qui impose sa volonté aux souverains chrétiens d’occident de se croiser et d’aller libérer le Saint Sépulcre, alors sous domination musulmane.

Cette Quatrième Croisade, à la différence de la précédente, sera menée par de simples chevaliers : Boniface de Montferrat, Baudouin VI de Hainaut et Geoffroy de Villehardouin. A l’origine, elle avait pour but l’Égypte, mais sera détournée de son objectif par les Vénitiens.

La république de Venise, qui est alors la principale puissance maritime de la Méditerranée,

Chevaliers de l'Ordre du Temple - peintures de Nan Émile

Chevaliers de l’Ordre du Temple – peintures de Nan Émile

accepte contre une forte somme d’argent le transport par mer des forces chrétiennes. Elle promet une flotte en nombre suffisant de navires pour débarquer 30 000 Croisés en Terre Sainte, ce qui est considérable à l’époque. Mais les Chrétiens ne pourront réunir la totalité des fonds demandés (85 000 ducats d’argent). Le doge de Venise, Enrico Dandolo, accepte de reporter la dette, et exige en contrepartie la prise du port de Zara, en Dalmatie (aujourd’hui Zadar en Yougoslavie), alors possession hongroise.

Une fois la ville aux mains des Croisés, la puissante

armée chrétienne se dirige sur Constantinople. La grande cité sur le Bosphore est prise et mise à sac en 1204. Par la suite, Vénitiens et Croisés se partageront une grande partie de l’Empire byzantin ; c’est la naissance de l’Empire latin de Constantinople. Baudouin de Flandre et de Hainaut (1171-1205 ou 1206) deviendra le premier empereur de l’Empire latin d’Orient.

Ainsi s’achève cette expédition militaire fratricide, qui a opposé des chrétiens contre d’autres chrétiens ; l’on est loin alors de l’esprit chevaleresque de la Première Croisade, de son idéal et de sa morale.

 

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Combats entre Chrétiens et Musulmans

Combats entre Chrétiens et Musulmans

PHILIPPE DU PLAISSIS

Blason de la famille du Plaissis

Blason de la famille du Plaissis

13ème Grand Maître de L’Ordre du Temple, de 1201 à 1208.

Philippe du Plaissis (ou du Plessis, ou du Pleissiez, ou du Plaissiez) est un chevalier français issu d’une vieille famille angevine. Il naît vers 1165 dans la forteresse du Plessis-Macé, en Anjou.

Armoiries de Philippe du Plaissis

Armoiries de Philippe du Plaissis

En 1189, il participe à la 3ème Croisade en tant que simple chevalier. C’est au cours de cette expédition en Terre Sainte qu’il entre dans l’Ordre du Temple.

Sur place, il découvre les Templiers et leur fantastique organisation. Il est fasciné par la discipline et la bravoure de ces chevaliers lors des combats ; c’en est assez pour le convaincre : il décide d’endosser l’habit. Son élection à la tête de l’Ordre se fait au printemps 1201, juste quelques mois après la mort de Gilbert Hérail (décembre 1200).

Une de ses premières démarches comme Maître des Templiers, est de signer le 17 avril 1201 un accord avec le grand rival, l’Ordre de l’Hôpital. Cet acte concerne l’Arrosage des terres et l’utilisation des moulins des deux Ordres, dans le Comté de Tripoli.

Chevaliers du Temple

Chevaliers du Temple

Philippe du Plaissis entend suivre la même politique que son prédécesseur, Gilbert Hérail. Il s’engage à faire respecter l’accord conclu entre Saladin et Richard Cœur de Lion (le 2 septembre 1192). Conformément à cet acte, il demande aux Grands Maîtres des deux Ordres, en 1208, de faire une nouvelle proposition de paix à Malek-Adel (sultan ayyoubide et frère de Saladin). Cet accord soulève la désapprobation des légats pontificaux. Une crise politique voit alors le jour entre l’Ordre du Temple et le pape Innocent III, qui menace les Templiers de reniement à la foi chrétienne s’ils refusent d’obéir aux légats du Saint Siège.

Dès le début de son mandat à la tête de l’Ordre, Philippe du Plaissis

Innocent III

Innocent III

s’oppose au roi d’Arménie (Léon II) qui s’est rendu maître de la forteresse templière de Gastein, dans la principauté d’Antioche. Le roi d’Arménie, en position de force, profite de la situation pour expulser tous les Templiers de son royaume et saisir leurs biens. Le pape Innocent III doit intervenir et intercède en faveur des Templiers, qui peuvent alors récupérer leurs fiefs indûment confisqués.

Mais les rapports entre Templiers et Hospitaliers sont toujours conflictuels et les deux Ordres ne cessent de se disputer. Le pape doit sans cesse intervenir pour arbitrer leurs différends. Cependant, Innocent III prend faits et causes pour les Hospitaliers dans ces querelles fratricides, ce qui déclenche une suspicion grandissante des Templiers envers le Saint Siège : celui-ci ne se révèle plus très attentif aux intérêts de l’Ordre du Temple.

En 1201, l’Égypte puis la Syrie sont dévastées par des catastrophes (épidémie de peste), et en 1202, soumises à un violent tremblement de terre. Il est donc vital de faire la paix afin de reconstruire la région. Philippe du Plaissis négocie une nouvelle trêve avec les Musulmans, mais l’Ordre des chevaliers teutoniques refuse d’y prendre part. Lorsque les Hospitaliers demanderont à leur tour une trêve, les Templiers refuseront aussi. Toutes ces querelles internes nécessiteront l’intervention du pape.

Durant son magistère, Philippe du Plaissis et ses chevaliers participeront à de faibles actions

Les Croisés dans Constantinople

Les Croisés dans Constantinople

militaires ; il faut dire que la 4ème Croisade, détournée de la Terre Sainte, se terminera par la prise de Constantinople (le 13 avril 1204). Philippe du Plaissis essayera par tous les moyens de conserver une bonne entente pacifique avec les Musulmans.

Le 1er février 1205, Innocent III confirme la bulle d’Anastase IV (Omne datum optimum). Il s’inquiète des doléances et des plaintes permanentes des évêques et des Princes, envers l’attitude des Templiers. En 1208, il adresse une missive à Philippe du Plaissis lui rappelant que l’obéissance est un des trois vœux prononcés par les membres de l’Ordre du Temple, et que le non-respect de leur serment les rend renégats. Mais il semblerait que cette admonestation ne soit pas vraiment entendue par un Ordre du Temple toujours plus riche par des donations qui affluent de toute part.

C’est sous le magistère de Philippe du Plaissis que l’Ordre du Temple arrive à l’apogée de sa croissance en Europe.

Philippe du Plaissis meurt le 12 novembre 1209. Guillaume de Chartres lui succède.

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1 réponse

  1. Véron Teddy dit :

    Bonjour, je suis très intéressé par ce que vous avez écrit sur Philippe du Plessis. Auriez-vous les références aux sources utilisées ?

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