Dagobert Ier fait de Paris sa capitale

LES MÉROVINGIENS

Tiers de sou en or de Dagobert Ier

DAGOBERT 1ER

 FAIT DE PARIS SA CAPITALE

Dagobert Ier

Du Vème siècle au milieu du VIIIème siècle, la dynastie des Mérovingiens régna sur une très grande partie de la France et de la Belgique actuelles, ainsi que sur une partie de l’Allemagne, de la Suisse et des Pays-Bas.

Clotaire 1er roi des Francs

Cette famille descend des peuples Francs saliens qui se sont installés dès le Vème siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai, en Belgique. L’Histoire de la dynastie est marquée par l’apparition d’une forte prédominance de la culture chrétienne au sein de l’aristocratie. Elle se caractérise aussi par l’implantation croissante de l’Église, et par une économie qui se développe suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident.  

Tiers de sous d’or de Dagobert Ier

Le nom « Mérovingien » provient du roi Mérovée, ancêtre semi-mythique de Clovis (466-511).

Mérovée

Les Mérovingiens, sous l’Ancien Régime et au XIXème siècle, sont désignés par certains légistes et historiens français comme étant la « première race » des rois francs.

Lire :

– Le « Bon roi Dagobert ».

Dagobert, le dernier des grands mérovingiens.

Dagobert, le protecteur de Saint-Denis.

L’armée franque sous le règne de Dagobert.

SOMMAIRE

En 632, le roi d’Aquitaine Caribert, demi-frère de Dagobert, meurt sans descendance. Dagobert récupère les terres de son cadet, ce qui lui permet de reconstituer le royaume franc. Le pays est unifié et Dagobert fait de Paris sa capitale.

Dagobert a un demi-frère, Caribert II (né vers 606-610 et mort le 8 avril 632). Celui-ci sera roi d’Aquitaine de 629 jusqu’à sa mort, en 632. Il est le fils du roi des Francs Clotaire II et probablement de la gouvernante de Caribert II, Sichilde (naissance inconnue-morte en 627).

Le royaume des Francs en 628

Selon la Chronique de Frédégaire, Caribert serait le père de Chilpéric (626-633). L’enfant serait mort au berceau, probablement assassiné à l’instigation de son oncle Dagobert Ier.

Le 8 avril 632, Caribert meurt après un court règne de trois ans. Cette mort permet à Dagobert de récupérer des territoires du sud de l’Aquitaine qu’il avait été obligé de céder à son demi-frère.

Sous le règne de Dagobert Ier, la grande ville qui, à partir de son embryon originel de l’Île de la Cité, s’est amplement étendue, va atteindre le sommet de sa magnificence. Tout autour, une multitude d’établissements prospère. Commerçants et artisans s’enrichissent en devenant les principaux pourvoyeurs de la Cour du roi, renommée pour son faste et sa splendeur.

LUTÈCE, L’ANCIENNE CITE ROMAINE !

Blason de Paris

Par le passé, les empereurs Constantin le Grand, Constantin II et Constance II se sont rendus à (Lutèce l’antique cité romaine). L’empereur Julien, alors qu’il régnait sur les Gaules, a logé dans la forteresse en plein centre de l’Île de la Cité. Il y était alors à l’abri, à la fois derrière les remparts de la citadelle et par la présence mitoyenne de la Seine.

A gauche, on reconnaît l’île de la Cité

Au cours des invasions barbares, la cité s’est groupée tout autour de la forteresse.

Pour les Grecs et les Romains et, plus tard, pour les chrétiens, un barbare est un étranger qui ne parle ni grec ni latin.

Puis, sous la période mérovingienne, la ville a lentement pris du volume et s’est agrandie autour de ce noyau central. Sous le règne de Dagobert, qui en a fait sa capitale, Paris s’est énormément étendu. Ses commerçants et ses artisans figurent parmi les plus prospères du royaume franc.

Paris prend de l’ampleur avec l’apparition des faubourgs, « fors le bourg » (qui déborde de l’enceinte primitive ou des portes de la ville). Tout un microcosme grouillant de vie s’agglutine autour des églises et des monastères. Des habitations, des ateliers, des boutiques et des échoppes fourmillent à foison. Il faut dire que dans la capitale les églises et les sanctuaires sont nombreux.

A la fin du 3e siècle de notre ère, une vague d’invasion germanique déferle sur la Gaule.

L’Ile de la Cité est fortifiée et protégée. A l’intérieur de l’actuelle crypte de Notre Dame, on peut voir plusieurs parties de la fondation du rempart de l’époque.

Vestiges des anciens remparts de Paris

Aux 4ème et 5ème siècles, Lutèce joue un rôle stratégique. Les empereurs romains qui défendent les frontières du nord et de l’est y séjournent. La ville commence à perdre son nom pour prendre celui du peuple dont elle est le chef-lieu. Peu à peu, Lutèce devient Paris.

DES ÉDIFICES RELIGIEUX NOMBREUX !

Sur l’Île de la Cité :

Au cœur de l’Île de la Cité, la basilique Saint Étienne est la plus imposante, c’est d’ailleurs la plus grande du royaume. C’est dans les faubourgs (hors les murs) que l’on érigera les nouveaux édifices.

Plaque sur le parvis de Notre-Dame signalant l’emplacement du porche de l’ancienne basilique.

La basilique Saint-Étienne était située sur l’Île de la Cité, précisément à l’emplacement de l’actuel parvis de la cathédrale Notre-Dame.

Cathédrale Saint-Étienne de Paris

Ses dimensions sont colossales pour l’époque : soixante-dix mètres de longueur sur trente-six de largeur. Elle se calque sur le plan constantinien classique : une nef principale, à laquelle l’on a accolée deux nefs secondaires. Le portail d’entrée est grandiose. La basilique aurait été édifiée sous l’influence de Childebert Ier. Pour libérer la surface nécessaire à la construction de l’édifice, le roi a fait démolir une portion des anciens remparts romains, dont les pierres ont été utilisées pour le chantier.

Crypte archéologique du Parvis Notre-Dame, quai antique et rempart du Bas-Empire

Quelques vestiges de la façade ouest de la basilique sont, de nos jours, toujours visibles dans la crypte du parvis de Notre-Dame.

Sur la rive droite :

Les marchands qui arrivent par voies fluviales depuis la Normandie peuvent contempler tout d’abord l’église Saint-Germain-le-Rond. Elle fut construite en l’honneur de l’évêque Germain d’Auxerre.

L’église vers 1550 (Plan de Truschet et Hoyau, détail).

Puis sur l’emplacement qui porte aujourd’hui son nom, les visiteurs découvrent l’église Sainte- Opportune, disparue de nos jours.

L’église se trouvait dans l’actuel 1er arrondissement, au sud des Halles. Elle a donné son nom à une paroisse de Paris et surtout à l’ancien quartier Sainte-Opportune. Le nom de Sainte-Opportune est encore porté par quelques rues et par une place du quartier.

l’église saint Opportune, disparue de nos jours.

En 1790, lors de la Révolution, elle devient bien national et sera vendue le 24 novembre 1792 comme carrière de pierre. Elle sera rapidement détruite.

Après avoir débarqué à la hauteur de la cité, ils peuvent suivre l’ancienne voie romaine qui les dirige tout droit jusqu’à Saint-Martin-des-Champs, puis à Saint-Laurent.

Saint-Martin-des-Champs et son enclos sur le plan de Truschet et Hoyau (vers 1550)

Le Prieuré ou Abbaye Saint-Martin-des-Champs est une ancienne abbaye catholique devenue prieuré, situé dans le 3ème arrondissement de Paris, rue Saint-Martin.

Histoire du prieuré Saint-Martin-des-Champs – le roi Philippe Ier et la consécration de l’église par les moines de Cluny.

Une collégiale fut fondée en 1059 pour remplacer une basilique primitive de la fin du VIème siècle, détruite par les Normands.

L’église Saint-Laurent fut fondée à la fin du Vème siècle hors des murs de Paris, à proximité d’un monastère. Celui-ci accueillait les pèlerins qui se rendaient à l’abbaye de Saint-Denis, sur la voie romaine menant Paris à Senlis, Soissons et Trèves, en passant par le col de La Chapelle.

Plan de 1609 montrant l’église Saint-Laurent

Construits dans les faubourgs, l’église et le monastère seront pillés et détruits par les Normands en 885.

Sur la rive gauche :

Les édifices religieux sont tout aussi nombreux. Ils ont été construits à proximité d’anciens bâtiments romains. Leurs ruines, dont les pierres ont servi de réemploi, ont fourni le matériau en abondance pour l’édification des églises.

Au premier coup d’œil, les visiteurs découvrent sur la montagne Sainte-Geneviève (la patronne de Paris) la basilique des Saints apôtres (Abbaye Sainte-Geneviève).

Abbaye de sainte genevieve des des Saints Apôtres Pierre et Paul

A l’intérieur y sont enterrées les dépouilles de Clovis, de la reine Clotilde, et de la Sainte patronne de Paris, Sainte-Geneviève, qui sauva Paris de l’invasion des Huns d’Attila.

Geneviève sainte catholique

La basilique des Saints apôtres, cette ancienne abbatiale, tombera en ruines au fil des siècles, et ce qui resta fut démoli de 1801 à 1807.

L’abbaye sur le Plan de Truschet et Hoyau (1550).

De l’église primitive il ne subsiste plus que le clocher, connu actuellement sous le nom de « tour Clovis ».

En remontant le cours de la Seine, on trouve l’église Sainte-Croix. Elle fut fondée par Childebert Ier, à la requête de Saint Germain de Paris.

L’église Sainte-Croix de la Cité, citée pour la première fois en 1136, était un oratoire dépendant du prieuré de Saint Éloi. Elle fut bâtie (à une date ignorée) à l’emplacement d’une basilique gallo-romaine dont certaines parties ont été réutilisées.

Érigée en paroisse au cours du XIIème siècle, elle sera reconstruite de 1450 à 1529.

De dimensions modestes, sa paroisse ne totalisait qu’une trentaine de foyers dont la population était évaluée à 690 âmes. 

En février 1791, par décret de la Constituante, l’église Sainte-Croix, ainsi que neuf autres églises de la Cité, perd son statut de paroisse aux dépens de la Cathédrale Notre-Dame de Paris.

L’abbaye en 1550

Désaffectée, elle sera démolie vers 1797. Le monument changera de nom par la suite pour devenir le monastère de Saint-Germain-des-Prés qui, au Moyen Âge, fut le plus important de la capitale.

UN TISSUS URBAIN DENSE

Pavage des rues et caniveau central

Mais à Paris, sous le règne de Dagobert, il n’y a pas que des monuments religieux, aussi prestigieux soient-ils. La grande ville affiche un autre visage. Celui d’une cité grouillante aux échoppes colorées, qui s’active autour du grand fleuve. Le tissu urbain, dont les contours sont délimités par les cimetières, est dense et compact. Les maisons jouxtent les ateliers des artisans, les étals des commerçants, les échoppes des marchands, et les boutiques des représentants des colonies juives et orientales.

Rue marchande au Moyen Âge

Lire les chroniques médiévales :

L’insalubrité des rues de Paris au Moyen-Âge

Des pavés pour les rues de Paris

Des remparts pour Paris

La Hanse parisienne des marchands de l’eau

DES CRÉATEURS FLORISSANTS !

Orfèvres, joailliers, tisserands et autres artistes, œuvrent comme de beaux diables à créer, à façonner et à fabriquer des bijoux toujours plus magnifiques, et des étoffes aux couleurs chatoyantes et colorées.

Saint Éloi dans son atelier

Tout ce lustre est destiné à la cour du roi Dagobert Ier, dont la renommée de faste s’est propagée bien au-delà des frontières du royaume.

Saint Amand à la cour de Dagobert. Bibliothèque municipale de Valenciennes.

Au palais, le roi, son épouse, ses concubines et sa famille, ainsi que l’aristocratie franque (leudes) qui gravite autour du pouvoir, sont très friands de ripaille et de belles parures. Le paraître est de mise, et les seigneurs du royaume recherchent des joyaux finement ciselés et de grande valeur.

 

Saint Éloi remettant au roi Clotaire II, deux selles faites par lui

Durant le haut Moyen Âge et la période mérovingienne, un leude était un homme riche et puissant, membre de la haute aristocratie, lié au roi par un serment (le leudesanium).

Maréchal ferrant

Pour combler le roi Dagobert et sa cour, les artisans se démènent et ont fort à faire. Les dépenses du trésor royal pour tout ce luxe leur assurent une grande prospérité. Ils vont s’enrichir comme jamais…

LE BOIS PAR EXCELLENCE !

Même si les palais, églises et autres riches demeures sont bâtis en pierre, le bois reste le matériau de construction par excellence. Il sert même à l’édification des ponts.

La rue au Moyen-Âge

On cite par exemple le témoignage de l’historien Grégoire de Tours, qui nous raconte que le comte Leudaste, venu quémander la clémence de la reine Frédégonde, se fractura le pied, pris en étau entre deux planches du Petit-Pont qui cédèrent sur son passage.

La ville de Paris était presque entièrement construite en bois, et très souvent dévastée par des incendies meurtriers.

Ainsi, en 585, un incendie débute dans un logis de la porte Sud et se répand dans une prison attenante. Les détenus sont miraculeusement épargnés grâce à l’initiative de Saint Germain. Puis le feu continue son œuvre destructrice et, après avoir contourné l’Île de la Cité, brûle presque toutes les maisons et les ponts ; enfin les flammes terminent leur course à proximité d’un ermitage dédié à Saint Martin.

Sources :

Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens).

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dagobert_Ier

https://gw.geneanet.org/capreolus?lang=fr&n=merovingiens&oc=0&p=dagobert+ier+le+bon+roi+dagobert

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Saint-%C3%89tienne_de_Paris

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Croix_de_la_Cit%C3%A9#cite_note-1

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-Opportune_de_Paris

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Laurent_de_Paris

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Germain-l%27Auxerrois_de_Paris

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