La Croisade des Albigeois – Chronologie

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LA CROISADE DES ALBIGEOIS

(1208-1244)

CHRONOLOGIE

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Le Midi de la France en 1209, après la mort de Raymond V

Albigeois, nom donné au 12ème siècle aux cathares du Languedoc

 

LE CATHARISME, UNE MENACE POUR L’ÉGLISE ET POUR LE ROI

Vers le milieu du 12ème siècle, alors que l’Europe est dominée par une profonde et ardente foi catholique, le Midi toulousain est gagné par une hérésie toute aussi enflammée, le Catharisme. Cette nouvelle religion, qui apparaît vers le 12ème siècle dans les Balkans bulgares, s’appuie essentiellement sur une dualité. Ses disciples, « les Parfaits », croient en deux principes divins opposés : d’une part un monde spirituel avec un Dieu bon, celui de l’Évangile, et de l’autre un monde matériel et corrompu avec un prince du mal et des ténèbres, Dieu de l’Ancien Testament. Les valeurs morales et l’austérité de ses adeptes contrastent avec l’opulence et le relâchement des représentants de l’Église catholique. Les cathares rejettent les sacrements, les indulgences, le purgatoire et le culte des saints. Ils ne glorifient point le sacrifice de la croix, et ne reconnaissent pas le pape comme le successeur légal des apôtres. Refusant le concept de propriété et condamnant le serment, ils sont considérés comme subversifs par la société féodale et par la royauté. Les fondations du christianisme vont chanceler, au point de décider le pape Innocent III à déclarer les « Bons Hommes » et les « Bonnes Dames », hérétiques.

En France, lorsque les croyances cathares apparaissent, la chrétienté est partagée au sein de l’Église et une grande divergence d’idées demeure entre les Français du Nord et les gens du Midi. Alors que ceux du Nord admettent la foi catholique romaine, dans les régions du Sud l’on a adopté l’« arianisme » depuis les premières heures du christianisme. Cette disparité va opposer le Languedoc à l’autorité de Rome, et faire de lui un foyer où les hérésies et les schismes vont se développer sans contrainte.

C’est à Arius (256-336), théologien alexandrin, que l’on attribue au début du 4ème siècle le courant de pensée théologien, l’« arianisme ». Sa pensée assure que si Dieu est divin, son fils Jésus, lui, est avant tout un humain mais possède cependant une part de divinité. C’est en 325 que le Concile de Nicée, rassemblé par l’empereur Constantin, rejeta l’« arianisme », jugé hérétique.

Arius

L’ÉTINCELLE

C’est vers le début du 13ème siècle, en 1204, que le pape Innocent III demande au roi Philippe Auguste (Philippe II) de mener une croisade contre les hérétiques cathares du Languedoc. Pour mener à bien la lutte contre cette nouvelle religion qui fait vaciller les dogmes de l’église catholique, le pape nomme dans cette région les légats apostoliques Pierre de Castelnau et Arnaud Amaury. Le sud de la France va alors s’embraser dans une guerre fratricide, qui opposera ses habitants et ses seigneurs aux forces de l’Église Catholique qui ont pris la Croix. Plus connue sous le nom de Croisade des Albigeois, cette guerre dévastera le midi et durera plus de 30 ans. La contrée sera ravagée, pillée et ruinée. Les années de destructions et de combats vont plonger le pays dans la famine et l’appauvrissement. Avec autant de morts et de désolation, peut-on parler de génocide ? Même de nos jours, il est difficile de faire ressortir un véritable coupable de cette triste page de notre histoire.

Philippe II Auguste

Vers 1204, le diacre de Mirepoix demande à son seigneur, Raymond de Pareille, de rebâtir le Château de Montségur. Il est probable qu’ayant eu connaissance des projets du pape les concernant, les Parfaits (nom attribué ironiquement par les inquisiteurs aux Cathares), voulaient disposer d’un abri sûr pour s’y réfugier en cas de persécutions. Ces derniers préféraient se faire appeler « les Bonnes Dames et les Bons Hommes ».

Château de Montségur

PREMIER APPEL A LA CROISADE

L’expédition porte officiellement le nom d’«Affaire de la Paix et de la Foi» (en latin, negotium pacis et fidei).

Innocent III promet les mêmes indulgences que pour un pèlerinage à Jérusalem. Philippe II refuse la proposition ; il est trop occupé dans son combat avec les Plantagenêt et ne prend pas part à la croisade contre l’hérésie cathare. Il préfère se tenir en retrait, ne voulant pas écorner son image en guerroyant contre des gens qui sont ses sujets. Il n’est pas d’accord avec le pape qui s’apprête à s’investir dans une affaire intérieure au pays, et il le lui fait savoir. Mais il accorde néanmoins sa bénédiction à ses vassaux et ne s’oppose pas à ce que l’abbé Guy des Vaux-de-Cernay recrute parmi les barons du nord.

Blason du Vatican

Blason du Vatican

Le légat pontifical Pierre de Castelnau essaie alors de se tourner vers Raymond VI de Toulouse, afin que celui-ci prenne la tête d’une force armée destinée à soumettre l’hérésie cathare. Mais le comte de Toulouse, descendant du notoire Raymond IV de Saint-Gilles, chef de la Première Croisade en terre sainte, réfute l’offre du pape, arguant qu’il ne veut pas combattre ses propres sujets. Jugé trop complaisant envers les ennemis de l’Église, il sera excommunié. Fait inédit dans l’Histoire, pour la première fois une croisade est dirigée contre des disciples du Christ. Cet événement ne semble pas troubler les contemporains de cette époque ; il est vrai que l’hérésie cathare ne peut pas être tolérée.

Raymond IV de Toulouse

Le choix d’Innocent III va se porter sur Simon de Montfort, un petit seigneur d’Île-de-France. Ce dernier va mettre le Languedoc à feu et à sang.

Simon de Montfort

EVENEMENTS ANTÉRIEURS

– Avril 1202 : départ de Venise de la 4ème croisade.

– 12 avril 1204 : prise de Constantinople.

– Avril 1204 : fondation de l’Empire latin d’Orient.

Conquête de Constantinople

Conquête de Constantinople

CHRONOLOGIE

– 5 février 1205 : Folquet de Marseille (1155-1231)  devient évêque de Toulouse.

 

Folquet de Marseille

1206 : Dominique de Guzman, futur « Saint Dominique », (né en 1170 à Caleruega, non loin de Silos en Castille, mort à Bologne le 6 août 1221) s’établit à Notre-Dame de Prouilhe, à Fangeaux, dont il deviendra le curé en 1214. Il ouvrira un refuge destiné à recevoir les femmes cathares après leur conversion.

Monastère de Prouille

C’est au début du XIIIème siècle qu’apparut l’Ordre du Carmel, du nom d’une petite communauté d’ermites qui se réunissaient au mont Carmel, près de la frontière actuelle au bord de la mer, entre le Liban et Israël. Ils vivaient en suivant les préceptes de la Vierge Marie et du prophète Élie. Ils se vouaient à la prière, à la solitude et à la méditation de la Loi du Seigneur. Ils s’adonnaient aux travaux manuels et faisaient pénitence et acte de pauvreté. En ces temps mouvementés des Croisades, ils quittèrent leur refuge, redoutant l’insécurité pour les Chrétiens en Terres Saintes. Ils émigrèrent dans leurs contrées d’origine : Sicile, Angleterre, Midi de la France, Italie, puis se propagèrent en Europe. De tels bouleversements apportèrent une sensible modification de leur existence. Ils se regroupèrent, abandonnant leur condition d’ermites pour fonder des Ordres Mendiants, dont les Franciscains et les Dominicains. Ils se réunirent dans les cités, se consacrant à la vie apostolique et contemplative, en suivant les enseignements de la Vierge Marie et du prophète Élie.

1207

– Printemps 1207 : lors d’une rencontre avec des Cathares, Dominique parvient à les convertir.

– 29 mai 1207 : accusé d’être complaisant à l’égard des Cathares, Raymond VI de Toulouse est excommunié par Pierre de Castelnau, légat du pape Innocent III ; ce dernier jette l’interdit sur ses terres.

Innocent III

– mai 1207 : Innocent III confirme par lettre la sentence d’excommunication de Raymond VI de Toulouse.

LA CROISADE DES BARONS DU NORD

1208

– janvier : Raymond VI requiert vainement le pardon de l’Église.

– 14 janvier : alors qu’il traverse le Rhône près de Saint-Gilles, à Trinquetailles, le légat Pierre de Castelnau est assassiné par un homme à la solde du comte de Toulouse. Cet événement est considéré comme le déclencheur de la Croisade des Albigeois.

– 10 mars : Pierre de Castelnau est canonisé. (Bulle d’Innocent III contre les assassins de Pierre de Castelnau). Toutes les tentatives du pape pour ramener les hérétiques au sein de l’Église catholique ont échoué. A la cour de France comme à Rome, on est décidé à mettre un terme aux ambitions d’indépendance du Languedoc.

Pierre de Castelnau

Déclaré martyr par Innocent IV, puis béatifié, Pierre de Castelnau est célébré le 15 janvier dans les diocèses de Carcassonne et de Nîmes.

LES CROISES SUR LES ROUTES DU MIDI

Trois grands suzerains féodaux règnent alors sur le Languedoc : Pierre II d’Aragon, qui est aussi comte de Barcelone, de Gévaudan, de Roussillon, et seigneur de Montpellier, Raymond VI, comte de Toulouse, et Raymond-Roger Trencavel, vicomte de Béziers, de Carcassonne et d’Albi. En 1202, la sœur du roi Pierre d’Aragon, Eléonore d’Aragon, épouse le comte de Toulouse. Par ce mariage, les deux seigneurs deviennent beaux-frères.

 

RUINE ET DÉVASTATION DU MIDI

1209

– Au printemps : le cœur de l’armée croisée se réunit à Lyon. Tandis que le gros des troupes se forme, Arnaud Amaury prend le commandement de l’expédition.

– 18 juin : acte de soumission de Raymond VI à l’Église ; il est publiquement flagellé et humilié à Saint-Gilles.  Nonobstant, il rejoint la croisade et prend la croix.

–  22 juin : afin de protéger ses terres de la convoitise des barons du Nord, Raymond VI se joint à l’armée croisée, et ne peut donc pas être attaqué.

– 22 juillet : prise de Béziers. La population est massacrée. On dénombrera entre 20 000 et 30 000 morts.

« Tuez-les tous, Dieu reconnaîtra les siens », telles auraient été les paroles du chef de la croisade Arnaud Amaury (ou Arnaud Amalric), légat pontifical et abbé de Cîteaux lors de la prise de la ville de Béziers, le 22 juillet 1209. Selon le moine chroniqueur Cistercien Césaire de Heisterbach, qui fit un récit de cette croisade soixante ans plus tard, cette phrase aurait été lancée par le légat sous les remparts de la ville. L’ordre fut fidèlement exécuté et 30 000 personnes, hommes, femmes et enfants, furent massacrées. Le récit du moine allemand n’ayant été confirmé par aucun témoin contemporain, il y a tout lieu de penser que ces paroles, d’un humour très noir, ne furent jamais prononcées.

– 1er août : début du siège de Carcassonne. Tentative de médiation, sans succès, de Pierre d’Aragon entre Raymond-Roger Trencavel et les croisés d’Arnaud Amaury.

Carcassonne

– 15 août : capitulation de Carcassonne privée d’eau. Raymond-Roger Trencavel est fait prisonnier, et enfermé dans une de ses propres basses-fosses.

Prise de Carcassonne

– fin août : à l’instigation d’Arnaud Amaury, Simon de Montfort prend la tête de la croisade. Il  devient le nouveau Vicomte de Carcassonne, de Béziers, d’Albi et de Razès.

Arnaud Amaury

– En automne : la « quarantaine » (service militaire obligatoire de 40 jours) s’achève pour un grand nombre de croisés, et les rangs de l’armée du Christ se disséminent. La résistance occitane en profite pour se réorganiser. Les « faydits » désertent leurs bastions, devenus vulnérables, pour gagner les forteresses de montagne difficiles à investir.

Prise de Carcassonne

Lors de la croisade des Albigeois, les « Faydits » étaient des chevaliers et des seigneurs du Languedoc qui avaient été dépossédés de leurs biens, fiefs et terres par les soldats croisés. Ils se rallièrent à la résistance occitane et luttèrent contre les armées venues du Nord.

 

SIMON DE MONTFORT LE LION

– Septembre : reddition de Fanjeaux.

– Septembre : les habitants de Castres font allégeance à Simon de Montfort.

Prise de Pamiers au Comte de Foix, Raymond-Roger de Foix.

– Les habitants d’Albi font allégeance à Simon de Montfort.

Armoiries des Montfort

– Prise de Preixan et de Montréal.

– Fin octobre : rencontre entre Pierre d’Aragon et Simon de Montfort.

– 10 novembre : Raymond-Roger Trencavel meurt au fond de son cachot, probablement de  soif et de dysenterie (Simon de Montfort sera accusé plus tard de l’avoir fait empoisonner).

Armoiries des Trencavel

– Fin novembre-début décembre : Prise de Puisserguier par Giraud de Perpieux. Les 50 hommes de la garnison de Simon de Montfort sont massacrés, et les deux chevaliers sont mutilés.

1210

LA RÉSISTANCE S’ORGANISE

 

– Début de la rédaction, en langue d’Oc, de la chanson de la Croisade des Albigeois.

Chanson de la Croisade des Albigeois

– Mars : l’épouse de Simon de Montfort, Alix de Montmorency, arrive dans le Languedoc avec des renforts.

– 15 juillet : Début du siège de la ville de Minerve (Héraut, France).

– 22 juillet : prise de Minerve. 140 cathares périssent sur le bûcher.

– 1er août : début du siège de la place forte de Termes (Aude France).

Château de Termes

– Septembre : nouvelle excommunication de  Raymond VI.

– Octobre : chute du château de Puivert.

Château de Puivert

– 23 novembre : prise de la place forte de Termes.

1211

CONCILE DE MONTPELLIER

En 1211, le concile se réunit à Montpellier pour statuer sur le cas du Comte de Toulouse. Bien que Raymond VI se soit rallié à la croisade, les faveurs du synode ne penchent toujours pas de son côté. L’assemblée, réunie pour la circonstance, maintient donc sa sentence d’excommunication envers lui. Cette décision est assortie d’une charte qui devra être respectée point par point par le Comte de Toulouse et ses descendants. Cette pénitence, qualifiée de « Charte Infâme » par les Toulousains, se présente comme suit :

1- Raymond VI de Toulouse doit renvoyer ses routiers (mercenaires regroupés en Grande Compagnies).

2- Il doit arrêter de protéger les hérétiques et les juifs.

3- Il doit faire maigre 6 jours par semaine.

4- Il doit porter des habits de drap sombre et rugueux.

5- Ses châteaux et les remparts de ses villes seront abattus.

6- Il lui sera interdit à lui et ses chevaliers de se rendre dans les villes.

7- Ses droits de péage lui seront retirés.

8- Il aura pour obligation de partir en terre sainte sous la garde des hospitaliers jusqu’à ce que Rome décide de son retour.

Si toutes ces conditions sont réunies, le concile se garde le droit de lui réattribuer ses fiefs, dès sa pénitence terminée….

Pierre II d’Aragon tente de négocier la paix entre Raymond VI de Toulouse, le légat Arnaud Amaury et Simon IV de Montfort.

Arnaud Amaury

– avril : bataille de Montgey.

Victoire des troupes du Comté de Foix, placées sous les ordres de Raymond-Roger de Foix, face aux forces de l’armée croisée.

Bataille de Montgey

– 3 mai : prise de la forteresse de Lavaur par Simon IV de Montfort. 400 cathares périssent sur le bûcher.

Supplice de Dame Guiraude

La guerre devient impitoyable ; bûchers et massacres se multiplient. Avec la prise de Lavaur on atteint un sommet dans la cruauté. Les 80 défenseurs de la ville sont pendus; la dame de Lavaur (Guiraude de Lavaur, dite aussi Guiraude de Laurac), figure emblématique de la résistance des Albigeois, bonne catholique, est livrée aux soudards, puis jetée, poignets liés, dans un puits. Les 400 « Parfaits » qui ont refusé de renier leur foi sont brûlés sur un bûcher ; il sera le plus important de la Croisade. On les enjoindra vainement à se convertir, et, comme à Minerve, ils iront à la mort en chantant.

Cathares sur le bûcher

– 5 juin : Raymond II Trencavel abandonne tous ses droits sur Carcassonne et Béziers à Simon IV de Montfort.

– 15 juin : l’armée des croisés bat celle du Comte de Toulouse devant la ville de Toulouse. Simon IV de Montfort commence le siège de la ville.

– 29 juin : Simon IV de Montfort quitte le siège de Toulouse et, en représailles, part ravager le Comté de Foix.

– Septembre : premier siège de Castelnaudary.

Victoire des Croisés de Simon IV de Montfort face aux troupes assiégées de  Raymond VI de Toulouse.

Une pierrière manœuvrée par les croisés

 

1212

Guy des Vaux de Cernay devient évêque de Carcassonne.

– Arrivée dans le Languedoc de Pierre des Vaux de Cernay (chroniqueur de la Croisade des Albigeois). Il a participé à la 4ème croisade (1202-1204) ; il est le neveu de Guy des Vaux de Cernay.

–  Avril : Simon IV de Montfort reçoit des nouveaux renforts et se lance à la conquête de l’Albigeois et du Quercy.

– Les armées croisées sont victorieuses à Montcuq, Moissac, Castelsarrasin et Agen.

– Printemps : Chute de Puylaurens. Les croisés dominent la Gascogne et le Béarn.

– Retour d’Arnaud Amaury comme archevêque de Narbonne.

– A Pamiers, Montfort décrète l’abrogation des coutumes du pays d’oc au profit de celles du nord de la France.

Comté de Toulouse

– Eté : Simon IV de Montfort conquiert l’Agenais.

– 25 juillet : Montfort s’empare de Penne-en-Agenais. Après un siège de 50 jours, la ville capitule.

– Décembre à Pamiers : Simon IV de Montfort fait rédiger une charte, « les statuts de Pamiers ». C’est une abrogation des coutumes civiles et religieuses des régions annexées dans le Midi au profit de celles du  nord de la France.

1213

– Janvier : le pape Innocent III suspend les hostilités. Une trêve est instaurée à l’initiative de Pierre II d’Aragon.

Armes d’Aragon

– 21 janvier : Pierre II d’Aragon se déclare protecteur de son beau-frère, le Comte de Toulouse.

Occitanie et Aragon en 1213

– mai : fin de la trêve. Le fils de Philippe Auguste, Louis, futur Louis VIII, prend la croix ; la croisade reprend.

Bataille de Muret 1213

– 12 septembre : bataille de Muret (Haute Garonne).

Bataille de Muret 1213

Victoire des troupes croisées de Simon IV de Montfort, sur celles de Pierre II d’Aragon le catholique, du comte de Toulouse Raymond VI, de Raymond Roger comte de Foix, et de Bernard IV de Comminges. Le roi d’Aragon, Pierre II perdra la vie lors du combat.

Plan de la bataille de Muret

En sortant victorieux de la bataille de Muret, Simon IV de Montfort annonce les débuts de la domination française sur l’Occitanie, et la fin des prétentions territoriales de la couronne d’Aragon au nord.

1214

– La région de Foix est à nouveau saccagée. Raymond Roger, comte de Foix, se soumet à l’Église. Son château est investi et concédé en gage au légat du pape, qui le donnera par la suite à Simon de Montfort.

Blason de la ville de Foix

– Avril : le pape ordonne l’arrêt des combats. Nouvelle cessation des hostilités à la demande d’Innocent III. En novembre, le futur Concile de Latran décidera du sort du Languedoc.

– juin : Simon de Montfort s’empare de Marmande, Casseneuil, et rétablit son autorité sur l’Agenais.

LE CONCILE DE LATRAN

1215

– 8 janvier : le Concile de Montpellier attribue provisoirement les biens de Raymond VI de Toulouse à Simon IV de Montfort.

Dominique de Guzman, futur « Saint Dominique », chargé par le pape d’extirper définitivement l’hérésie cathare, fonde l’ordre des dominicains.

– Toulouse accueille le premier contingent de frères prêcheurs, fondé par le futur saint Dominique.

– 11 novembre : ouverture du 4ème Concile de Latran.

– Appel du pape à la 5ème croisade vers l’Égypte (1217-1221).

– 30 novembre : clôture du 4ème Concile de Latran.

Innocent III au 4ème Concile de Latran

 

– 15 décembre : à l’issue du Concile de Latran, le pape Innocent III lègue définitivement le Comté de Toulouse, le Duché de Narbonne, les Vicomtés de Carcassonne et de Béziers à Simon IV de Montfort. Le Marquisat de Provence est donné à Raymond VII de Toulouse, le fils de Raymond VI de Toulouse.

 

Le 4ème Concile du Latran (du 11 au 30 novembre 1215). Sur l’initiative du pape Innocent III, le 4ème Concile du Latran est considéré comme le plus important concile du Moyen Âge. Durant trois semaines, il va statuer sur les principes fondamentaux de l’église catholique et restaurer les mœurs en Occident. Les dogmes (expressions de la foi proclamées solennellement par l’Église) seront abordés par le pape, ainsi que les sacrements, la réforme de l’Église, la conduite des prêtres et des fidèles, la croisade, le statut des juifs et des homosexuels.

1216

– Hiver : dépossédé de ses terres, Raymond VI de Toulouse s’enfuit en Espagne. Son fils Raymond VII,  lui, reste en Provence.

– Avril : à Paris, Simon IV de Montfort rend hommage au roi Philippe Auguste. Ce dernier, lui confirme ses droits et le reconnaît comme Comte de Toulouse.

– Mai : Raymond VII s’empare de Beaucaire et assiège le château tenu par Lambert de Limoux, un officier de Montfort.

Château de Beaucaire

– juin : Montfort met le siège devant Beaucaire.

– 6 juin : retranché dans Beaucaire, le futur Raymond VII résiste aux assauts de Simon IV de Montfort. En l’absence de ce dernier, Toulouse tente de se soulever.

– 16 juin : mort du pape Innocent III.

– 24 août : échec de Simon IV de Montfort devant Beaucaire.  Les croisés lèvent le siège et s’en retournent à Toulouse pour tenter de réprimer le soulèvement.

1217

– Eté : raids de Simon IV de Montfort dans l’Ariège.

-Juillet : l’armée de Simon IV de Montfort part guerroyer dans la vallée du Rhône contre le comte de Valentinois, Aymar II de Poitiers. Le chef des croisés se bat du côté de Viviers, Montélimar, puis assiège Crest.

– septembre : siège de Toulouse.

Profitant de l’éloignement de l’armée du Nord, les Toulousains se révoltent, et demandent de l’aide à Raymond VI. Le comte, bientôt rejoint par son fils Raymond VII, parvient à s’infiltrer dans la ville, où il organise sa résistance. Rappelé en catastrophe, Simon IV de Montfort rejoint son frère Guy de Montfort qui vient de débuter le siège de la ville.

1218

Mort de Simon de Montfort

– 25 juin : percuté par un projectile lancé par une pierrière actionnée par des femmes, Simon IV de Montfort décède aux pieds des remparts de Toulouse.

Pierrière (mort de Simon de Montfort)

– 26 juin : Amaury de Montfort succède à son père à la tête des armées du Nord.

– 25 juillet : levée du siège de Toulouse ; Amaury de Montfort se replie sur Carcassonne.

PIERRIÈRES,MANGONNEAUX ET TRÉBUCHETS.

Au soir du 25 juin 1218, une grande effervescence règne derrière les remparts de Toulouse. La cité fête les femmes qui ont actionné, lors de la bataille, la pierrière qui a propulsé le projectile meurtrier et tué Simon de Montfort, le chef de l’armée des Croisés. Cet engin diabolique, qui s’inspire du principe du balancier, est dans sa version primitive d’une redoutable efficacité. Il est doté d’un bras mobile fixé sur une poutre verticale. Une des extrémités est chargée d’un bloc de pierre ou d’un boulet, et sur l’autre, plus courte, l’on a fixé un système de câbles. Les servants actionnent l’engin en tirant un coup sec sur les cordes pour propulser le projectile. Avec le temps, la machine va subir des transformations et se perfectionner grâce à l’intervention de véritables ingénieurs. Elle change de nom et devient mangonneau. Un détail qui fait toute la différence, car la force motrice fournie par l’homme est remplacée par un contrepoids qui se substitue à la traction humaine. Enfin elle prend le nom de trébuchet lorsque la présence de l’homme n’est plus demandée. Des projectiles de cent kilos peuvent alors être envoyés à plus de deux cents mètres avec une précision millimétrée. L’engin se révèle alors très efficace contre les murailles et devient la hantise des villes assiégées. Il ne sera supplanté qu’avec l’avènement de l’artillerie.

 

Pierrière

 

Mangonneau

 

Trébuchet

 

LE PRINCE LOUIS ENTRE EN LICE

– A la demande du pape Honorius III, le futur Louis VIII, fils du roi Philippe Auguste, donne son aval pour continuer la croisade.

Louis VIII

 

Honorius III

1219

– Mai : Louis VIII arrive dans le Languedoc à la tête d’une forte troupe composée d’une vingtaine d’évêques, une trentaine de comtes, 600 chevaliers et 10 000 archers.

– 2 juin : le prince héritier Louis rejoint Amaury de Montfort qui assiège Marmande.

Prise de Marmande

– 10 juin : reddition de Marmande ; 5000 habitants sont massacrés et la ville est incendiée.

– 16 juin : Début du 3ème siège de Toulouse par le prince Louis et Amaury de Montfort.

– début août : après avoir été à maintes reprises victorieuses, les armées croisées échouent devant Toulouse. La ville demeure insoumise. La quarantaine achevée, le futur roi Louis VIII repart pour le nord de la France. Dès lors, Raymond VII entreprend la reconquête du royaume de son père.

1220

– Naissance de Jeanne de Toulouse, fille de Raymond-le-Jeune (Raymond VII) et de dona Sancha d’Aragon.

–  13 juillet : second siège de Castelnaudary mené par Amaury de Montfort.

– Révolte des habitants de Béziers contre le légat Conrad de Porto.

Raymond-le-Jeune s’empare de Lavaur, de Puylaurens, et de Montréal.

1221

– prise de Montréal par Raymond-le-Jeune.

– prise de Minerve par Raymond-Roger de Foix.

– 6 août : mort de Dominique de Guzman (Saint Dominique).

Dominique de Guzman

VERS LE RATTACHEMENT DU LANGUEDOC A LA COURONNE ?

1222

– Fondation du village de Cordes-sur-Ciel.

Blason de la ville de Cordes-sur-Ciel

Haut lieu du Catharisme, cette cité médiévale se dresse comme un verrou militaire au nord du comté de Toulouse. Elle est fondée par le comte de Toulouse Raymond VII, pour protéger le Languedoc face à l’envahisseur français. La place forte ne sera jamais conquise.

Cordes-sur-Ciel

– 2 août : mort de Raymond VI de Toulouse ; son fils Raymond VII lui succède. Ce dernier va continuer de guerroyer contre les armées croisées d’Amaury de Montfort afin de récupérer son héritage. Il demandera au roi de France Philippe II, Auguste, de lui en accorder la légitimité.

Roger-Bernard de Foix continue la lutte et  reprend Fangeaux, Limoux et Pieusse.

1223

– 27 mars : mort de Raymond-Roger, comte de Foix,  allié du comte de Toulouse.

– 3 avril : Roger-Bernard II, comte de Foix, lui succède.

– 1 mai : le cardinal Conrad de Porto, légat du saint siège, sollicite le roi Philippe Auguste d’organiser un concile de l’épiscopat français, afin de juguler l’avancée de l’hérésie cathare.

– 2 juin : le cardinal Conrad de Porto demande par une missive à tous les prélats français de se réunir à Sens.

– juin : prise de Mirepoix par Roger-Bernard II.

– juillet : réunion du Concile de Sens, pour mettre un terme à la Croisade des Albigeois.

– 14 juillet : mort du roi de France Philippe II, Auguste ; son fils Louis VIII monte sur le trône.

– 6 août : couronnement dans la cathédrale de Reims de Louis VIII.

Couronnement de Louis VIII et Blanche de Castille

1224

Amaury de Montfort se retranche dans Carcassonne assiégée.

Amaury de Montfort

– 14 janvier : après avoir perdu presque toutes les conquêtes de son père, il finit par quitter le midi de la France pour toujours.

– Février : Amaury de Montfort cède ses droits en Occitanie au roi Louis VIII de France.

Raymond II Trencavel, le fils du vaincu de 1209, rentre en possession de ses fiefs et terres et reprend la tête de Carcassonne.

– 3 juin : à Montpellier, le comte de Toulouse Raymond VII et ses alliés, Roger-Bernard II, comte de Foix, et Raymond II Trencavel, demandent au pape de reconnaître leur légitimité et leurs droits héréditaires sur les Comtés de Toulouse, de Foix, et de Carcassonne. En retour, ils promettent de purger le Languedoc de l’hérésie cathare, et de restituer les biens pris au clergé.

– 25 août : le pape Honorius III accepte leur serment, et les certifie dans leurs fiefs.

1225

– Juin : avant de partir pour le Languedoc, le roi Louis rédige son testament pour ses fils cadets.  D’importantes concessions constituent l’apanage royal. Le partage se fera comme suit : l’Artois ira à Robert de France, le Poitou et l’Auvergne à Alphonse de France, enfin l’Anjou et le Maine à Jean de France.

Robert d’Artois

– 29 novembre : début du Concile de Bourges pour régler l’hérésie cathare. Raymond VII réitère sa requête auprès du pape. Mais ce dernier se heurte à Amaury de Montfort, qui fait valoir ses droits en Occitanie et espère voir ses possessions du Comté de Toulouse récupérées par la couronne de France.

– Mort d’Arnaud Amaury à l’abbaye de Fontfroide.

En juin 1225, Louis VIII vient de dicter son testament. Il ne pense pas alors à rendre son âme à Dieu. Pourtant sa vie touche à sa fin ; sa mort prématurée, au retour du siège d’Avignon, va déconcerter tout son entourage. Alors que le roi se meurt, il règne à la cour du monarque une vive inquiétude quant à sa succession et à l’avenir de la dynastie. Chez ses proches, une rumeur enfle selon laquelle il aurait été empoisonné.

 

1226

– 28 janvier : fin du Concile de Bourges. Raymond VII, n’ayant pas satisfait aux conditions imposées par le pape Honorius III, est excommunié.

Louis VIII prend la croix contre les Albigeois.

– Avril : promulgation d’une ordonnance, la première en France, qui condamne les hérétiques à être suppliciés par le feu.

– 17 mai : Louis VIII rassemble l’ost à Bourges, et prend le commandement de la nouvelle croisade dans le midi.

– 28 mai : l’armée royale atteint la ville de Lyon.

– 6 juin : les croisés mettent le siège devant la cité rebelle d’Avignon. Cette dernière refuse de se rendre.

– 10 juin : début du siège d’Avignon.

Siège d’Avignon 1226

– 9 septembre : reddition d’Avignon après un siège de trois mois. A la suite de la chute de la ville, de nombreuses cités, comme Nîmes, Castres, Carcassonne et Albi, déposent les armes et se rallient au roi, qui soumet ainsi le Languedoc et s’empare du Toulousain.

Reddition d’Avignon

– Octobre : le roi quitte le Midi pour s’en retourner à Paris.

– 29 octobre : Louis VIII fait étape à Montpensier, en Auvergne, où il tombe gravement malade.

Louis VIII

– 3 novembre : souffrant de dysenterie et sentant sa mort prochaine, le roi organise sa succession. Il confie la régence à sa reine Blanche de Castille, et fait jurer à ses proches d’être fidèles à son fils aîné, encore mineur, le futur Louis IX (Saint Louis), et de le faire sacrer roi.

 

Blanche de Castille

 

Saint-Louis remettant la régence du royaume à sa mère Blanche de Castille

– 8 novembre : mort de Louis VIII le lion.

Mort de Louis VIII

LA RUMEUR

Le roi est mort et dans son entourage l’on soupçonne avec insistance le comte Thibaud de Champagne de l’avoir empoisonné. La rumeur est largement reprise par les chroniqueurs de l’époque, qui n’hésitent pas à qualifier le comte d’assassin. Dans ses écrits, Roger de Wendover affirme tout net que Thibaut était amoureux de la reine (Blanche de Castille), et qu’impatient de rassasier sa flamme, il aurait supprimé le roi, son rival.

Saint Louis

1227

– 18 mars : mort du pape Honorius III ; son neveu Grégoire IX lui succède.

– Le Concile de Narbonne confirme les excommunications de Raymond VII de Toulouse, du comte de Foix Roger-Bernard II, et de Raymond II Trencavel.

– Eté : siège et prise de la ville de Labécède.

– Sous les ordres d’Humbert de Beaujeu, sénéchal de Carcassonne, assisté de l’Archevêque de Narbonne et de l’Evêque de Toulouse, les armées croisées ravagent le Languedoc. Les troupes du roi mettent le siège devant le château de Labécède, en Lauragais, tenu par Pons de Villeneuve et Olivier de Termes, vassaux du Comte de Toulouse. A l’issue de la bataille, plusieurs défenseurs ont pu s’enfuir. L’Évêque sauvera la vie à un grand nombre de femmes et d’enfants. Cependant, il ne sera fait aucune pitié à Gérard de la Mothe, diacre hérétique, et à ses adeptes ils seront tous brûlés vifs.

1228

– 31 janvier : mort de Guy de Montfort, frère de Simon de Montfort, « le lion ».

– Eté : les troupes du Roy, placées sous les ordres d’Humbert de Beaujeu, sénéchal de Carcassonne, mettent à sac les environs de Toulouse.

– novembre : Pons de Villeneuve et Olivier de Termes font acte de soumission.

Olivier de Termes (vers 1200-1274).

C’est en 1215, pour le compte du lieutenant de Simon de Montfort, Alain de Roucy, qu’Olivier, le seigneur du château de Termes, se verra destitué de ses fiefs et terres. Une partie de ses biens lui sera rendue par le Roy de France Louis IX, à l’issue de sa croisade en terre sainte. Il reprendra possession notamment du château d’Aguilar, qu’il revendra en 1260 à l’abbaye de Fonfroide.

 

LES DÉBUTS DE L’INQUISITION

 

1229

VERS LA RÉCONCILIATION

– Mars : conférence de Meaux-Paris.

– 12 avril : Signature à Meaux du traité de Paris. II représente une première étape vers la fin de l’autonomie occitane. Cet événement marque la réconciliation du Comte de Toulouse Raymond VII avec le jeune roi de France Louis IX (âgé de15 ans). Après vingt années de combats, la Croisade contre les Albigeois touche à sa fin. L’invasion des armées croisées venues du Nord et de la Loire a dévasté le Midi toulousain.

Traité de Meaux ou (traité de Paris).

Par cet accord, toutes les terres situées à l’ouest du Rhône et contrôlées par les armées du Roy, deviennent partie intégrante du domaine des Capétiens. Le territoire du Marquisat de Provence, situé à l’est du Rhône, est quant à lui légué à l’autorité pontificale de Rome (Jusqu’à la Révolution française, il portera le nom de Comtat-Venaissin). Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel, le 25 août 1248, il s’embarquera pour la 7ème croisade. Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son Comté.

Raymond VII fait pénitence devant Notre-Dame de Paris ; il se soumet à la couronne et rejoint le giron de l’Eglise.

Raymond VII accorde la main de sa fille, Jeanne de Toulouse (1220-1271), au frère du Roy Alphonse de Poitiers.

-16 juin : à Saint-Jean-de-Verges, Roger-Bernard II de Foix fait acte de soumission.

– Été : des ecclésiastiques sont dépêchés dans le Midi pour y combattre l’hérésie cathare.

– Novembre : à Toulouse, les prémices de l’Inquisition se définissent et s’instaurent. Les évêques se voient renforcés par l’arrivée des frères prêcheurs qui ne dépendent que de Rome.

1231

25 décembre : mort de Folquet de Marseille (1155-1231), plus connu sous le nom de Foulques, évêque de Toulouse.

Folquet de Marseille

1232

Face au nouveau procédé mis en place par l’Église pour débusquer et anéantir les hérétiques, le château de Montségur s’organise pour la résistance et devient un abri pour les cathares.

1233

– L’Inquisition est confiée à l’ordre monastique des frères prêcheurs de Saint Dominique. Pour arriver à ses fins, elle utilise la délation, la torture et la menace du fer et du bûcher.

Saint Dominique

– Avril : Raymond VII est contraint de se déclarer contre l’hérésie cathare.

Raymond VII

– 20 avril : en France, création des tribunaux de l’Inquisition par le pape Grégoire IX.

1234

Nomination de trois dominicains ayant pour mission d’organiser la chasse et la persécution des  cathares sur le Comté de Toulouse.

1240

LA RÉVOLTE DE RAYMOND II TRENCAVEL (1204-1267)

 

Armoiries des Trencavel

 

Armoiries des Trencavel

Dès son retour d’Espagne où il s’était retiré, le fils de Raymond-Roger Trencavel veut récupérer les terres perdues par son père en 1229. Dans son combat il entraîne avec lui un grand nombre de faydits (seigneurs occitans dépossédés de leurs domaines, fiefs et terres).

– 7 septembre : Raymond II Trencavel met le siège devant Carcassonne.

– 11 octobre : les seigneurs occitans sont forcés de lever le siège de Carcassonne. Cet échec marque définitivement la fin des prétentions de Raymond-Roger II Trencavel dans la reconquête des possessions de ses pères.

1241

– 12 mars : à Montargis, Raymond VII renouvelle son serment de lutter contre les Cathares.

– Juillet : Raymond VII, qui a promis à Louis IX de déloger les hérétiques de Montségur, se voit contraint de mener un 3ème  siège de la forteresse. Cette nouvelle tentative pour s’emparer du fief cathare sera  conduite sans conviction et le Comte de Toulouse subira un échec.

1242

– 28 mai : massacre des inquisiteurs à Avignonet par un groupe de gens partis de Montségur.

– 2ème excommunication de Raymond VII.

1243
– mai : nouveau siège de Montségur effectué par le représentant du roi Louis IX, le sénéchal de Carcassonne (Hugues des Arcis).

Le Concile catholique de Béziers veut châtier les responsables du massacre des inquisiteurs à Avignonet. Il admet qu’aucune action ou représailles ne seraient efficaces sans avoir obtenu tout d’abord la reddition de la forteresse de Montségur. Afin d’intensifier la lutte contre les hérétiques, le synode confie les combats à venir au sénéchal de Carcassonne, Hugues des Arcis.

– hiver : premiers succès à Montségur ; les coups de force et frappes pour faire tomber la citadelle sont encourageants. Les Français (croisés) gagnent du terrain.

1244

– 1er mars : Raymond de Pareille et Pierre Roger de Mirepoix, qui dirigent la défense du château de Montségur, obtiennent une trêve de deux semaines pour organiser l’évacuation de la citadelle. Avec le consentement de l’évêque cathare Bertrand Marty, ils décident de négocier la reddition de la forteresse.

– 16 mars : le château de Montségur capitule. 210 Cathares refusant d’abjurer sont conduits au bûcher. L’ost du roi s’empare de la place forte.

Route des Châteaux cathares

1245

Pourchassés, sans abris et désormais sans refuges, les Cathares fuient à l’étranger, en particulier en Lombardie.

1247

Raymond II Trencavel se soumet définitivement à Paris.

1249

Le 27 septembre Raymond VII meurt à Millau. Le roi et l’Église ayant réussi à l’empêcher de se remarier, il décède sans descendance. Son gendre Alphonse de Poitiers et de France lui succède.

1255

– mai : prise de Quéribus Chabert de Barbaira se rend à Olivier de Termes et échange sa liberté contre le château.

Château de Quéribus

– été : reddition du château de Niort, en pays de Sault, dernière place forte cathare.

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