Charlemagne soumet les Avars et s’empare du « Hring », la capitale
LES CAROLINGIENS
796, CHARLEMAGNE SOUMET LES AVARS
ET S’EMPARE DU « HRING », LA CAPITALE.
796, SECONDE CAMPAGNE CONTRE LES AVARS
Les guerres contre les Avars représentent une série de campagnes menées, de 791 à 805, sur le Danube par les armées Franques contre les Avars de Pannonie. Ces guerres aboutiront à la soumission du « khanat avar ».
Le « Khaganat avar » était un « khanat » d’Europe centrale créé par les Avars (confédération de peuples cavaliers nomades venus de la « steppe pontique » – embouchure du Danube – et de l’Oural, établis en 567 dans le bassin du moyen-Danube, en Pannonie et Dacie).
Les Avars, peuples cavaliers tengristes (« Tengri » : divinité du ciel éternel) venus de la steppe eurasienne, se sédentarisent au VIème siècle dans les plaines de l’actuelle Hongrie (Panonie).
La délimitation des frontières avec l’empire carolingien va entraîner une série d’expéditions militaires (notamment en Bavière et dans le Frioul). En 791, Charlemagne décide d’entreprendre une expédition contre les Avars.
SOMMAIRE
Établis dans les plaines de l’actuelle Hongrie, les Avars (ces bandits de grands chemins, et païens de surcroît) sont devenus des voisins très embarrassants pour le roi des Francs. Régulièrement, ils franchissent inopinément les frontières du royaume de Charlemagne, pour y mener des incursions dévastatrices et sanglantes. Ils ravagent ainsi la Bavière et le Frioul, deux régions pourtant soumises aux Francs. Ils deviennent très dangereux.
Les annales royales racontent leur « intolérable malfaisance » et leurs agressions contre les églises. Cette atteinte au « sacré » et à la religion est devenue insupportable pour le roi des Francs.
D’autres chroniques décrivent qu’ils « sèment la terreur », et soulignent le « mal qu’ils font au Chrétiens ».
Dans un poème lombard, il est mentionné qu’ils « donnent à leurs femmes, à l’instigation du Démon », les instruments précieux et les vêtements liturgiques volés dans les lieux de culte chrétien.
PÉPIN D’ITALIE ENTRE EN ACTION
Il est donc du devoir du monarque franc de défendre les Chrétiens. D’autre part, Charlemagne sait que les Avars ont entassé, depuis des siècles de vols et de razzias, un spectaculaire butin, rigoureusement gardé dans le sanctuaire du « ring », ou « hring » (le cercle ou l’anneau). Cet endroit mythique se trouve dans un camp fortifié, entre le Danube et son affluent la Theiss. C’est en ce lieu que les Avars ont installé leur quartier général, d’où ils lancent leurs expéditions.
En outre, la prise du territoire avar n’est pas dénuée d’intérêts économiques. Il ouvrirait des perspectives commerciales, concernant le Danube moyen et les rivières de la Drave et de la Save.
Mais Charlemagne ne peut pas être partout à la fois. En 791, après une première victoire sur le peuple avar, il doit abandonner sa campagne de conquête pour aller s’occuper de l’Espagne et de la Saxe.
Lire :
– les Saxons meilleurs ennemis des Francs.
– Charlemagne entre en campagne contre la Saxe.
– 775, une guerre religieuse contre les Saxons.
– Guerre contre le Saxons, la résistance du chef Widukind.
– la soumission du chef Widukind.
– Charlemagne intègre la Saxe dans le royaume de France.
– Charlemagne subit un échec en Espagne contre les Sarrasins.
– 796, Charlemagne à la conquête de l’Espagne.
Il charge donc son fils Pépin d’Italie (fils qu’il a eu avec son épouse, Hildegarde de Wintzgau) de conduire une imposante armée contre les Avars.
Des rébellions se sont produites chez les Avars, provocant l’assassinat du « Khagan », l’un des principaux chefs, et du « Jugur », son second.
De nombreux Avars, ceux de l’Ouest, se rallient au roi des Francs.
En 795, ils lui envoient les représentants du plus puissant de leurs chefs, le « Tudun ».
Pépin d’Italie, secondé par le duc Éric de Frioul et rejoint par le chef slave Woynimir et son armée, n’attend pas et attaque l’ennemi. Dans la foulée, il pénètre dans le « Ring » et s’empare du fabuleux trésor des Avars.
« TANT D’OR ET D’ARGENT » ! BEAUCOUP, BEAUCOUP TROP !
Les Avars tentent de se réorganiser, mais ils sont diminués par leurs divisions internes et surtout par les assauts des Serbes et des Croates.
Au cours de l’été 796, Pépin d’Italie donne l’assaut final. Le « ring » est de nouveau investi et rasé définitivement.
Il faudra aux Francs pas moins de quinze chars, tirés chacun par quatre bœufs, pour convoyer jusqu’à Aix-la-Chapelle les soies, les étoffes précieuses, les objets d’or et d’argent du fabuleux trésor accaparé aux Avars.
Une fois rendu à la cour du roi, Pépin est reçu en triomphe. Raisonnablement, Charlemagne partage le trésor entre le pape Léon III, les monastères et les seigneurs qui ont participé à la victoire.
Mais le territoire des Avars n’est pas pacifié en totalité, et dès l’année suivante, l’insurrection qui éclate est aussitôt réprimée. Deux ans plus tard, une nouvelle révolte verra le jour. Lors de la campagne militaire qui s’ensuit, Gérold (beau-frère de Charlemagne et administrateur de la Bavière) est tué en 799 en Pannonie.
En même temps, Éric de Frioul est tué à la frontière de l’Istrie (Croatie) et de la Liburnie (ancienne région de la péninsule d’Istrie, le long de la côte Adriatique), au cours d’un guet-apens tendu par les Croates.
La résistance du peuple avar se poursuit pendant quelques années, mais les guerriers ont perdu de leur superbe, de leur prestige, et bientôt leur peuple est exterminé.
L’ancien royaume des Avars est désormais sous le joug des Francs du roi Charles Ier, qui crée sur le Danube moyen et sur la basse Drave une « marche » de l’Est.
Au haut Moyen Âge, une marche est un fief créé dans une zone frontalière, soit après conquête, soit par détachement d’un autre territoire, et auquel le souverain attribue une fonction particulière de défense contre les territoires voisins. Les marches désignent à l’origine de nombreux territoires frontaliers de l’Empire carolingien (espaces limitrophes, périphériques ou frontaliers qui, jadis, tenaient lieu d’espaces tampons entre deux souverainetés). Par extension, le terme a également désigné une province frontalière, militarisée ou non. La marche est l’ancêtre du marquisat ou du margraviat.
Cette marche, baptisée du vieux nom romain de Pannonie, deviendra l’Autriche.
En 796, lors de la dernière expédition contre les Avars, le gros de l’armée franque est suivi par une multitude d’ecclésiastiques. Il est vital qu’avec la conquête, les populations doivent être converties au Christianisme. Pour ne pas renouveler l’erreur commise avec les Saxons, dont la conversion trop hâtive, accompagnée de maints excès, n’a pas duré (le capitulaire « De Partibus Saxoniae » est édicté en 785), un concile doit définir avant le passage du Danube la meilleure façon d’agir. Les ecclésiastiques affirment que la grossièreté de cette population païenne n’admet pas de connaître rapidement les textes sacrés. On ne commencera donc pas par des baptêmes de masse, mais par l’enseignement des mystères sacrés. Cependant, des missionnaires zélés ne respecteront pas toujours les règles de sagesse annoncées, et ne les appliqueront pas en totalité. Des maladresses déboucheront sur des ultimes révoltes. Mais à la fin, elles contribueront à la soumission définitive du peuple avar.
Lire : Guerre contre le Saxons, la résistance du chef Widukind.
SARCOPHAGES CAROLINGIENS
– Lire : La Chapelle Notre-Dame de la Gayole
En 1964, à Cornillon-Confoux (Bouches du Rhône), en creusant un nouvel accès au cimetière, neuf sarcophages d’une nécropole paléochrétienne (Vème, VIIème siècle) furent mis au jour, ainsi que dix-huit autres en 1971.
Lire : Cornillon-Confoux
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Carolingiens).
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerres_des_Francs_contre_les_Avars