La bataille d’Austerlitz | La bataille des trois empereurs

naigle

La bataille d’Austerlitz

« La bataille des trois empereurs»

2 décembre 1805 (11 frimaire an XIV)

« L’art d’être tantôt très audacieux et tantôt très prudent est l’art de réussir.»  

Napoléon Bonaparte

Austerlitz-baron-Pascal


 

Situation

La bataille se déroulera à Austerlitz (aujourd’hui Slavkov), près de Brünn (actuellement Brno) en Moravie (partie centrale de la République Tchèque).

carte-plan-bataille-austerlitz


 

Contexte

Le 20 octobre 1805, Napoléon et sa Grande Armée sont victorieux à la bataille d’Ulm. Après avoir reçu leur reddition, 25 000 Autrichiens sont faits prisonniers. Un mois plus tard, le 13 novembre 1805, Napoléon entre dans Vienne. Les armées des Empereurs, François II (Saint Empire), et Alexandre 1er (Russie), rassemblent leurs forces en Moravie, pour continuer la lutte contre les Français. Napoléon se dirige vers le nord à leur rencontre. Le terrain où se déroulera la bataille a été minutieusement choisi et étudié par Bonaparte lui-même ; l’affrontement aura lieu entre Brünn et Austerlitz.

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Forces en présence

  • Pour les Français : 73 000 hommes sous le commandement de Napoléon 1er.
  • Pour les coalisés austro-russes : 85 700 hommes sous les ordres du Tsar Alexandre 1er, du général Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov et du général Franz von Weyrother.
Kutuzov

Kutuzov

 


Commandants des forces en présence :

 

  Commandants français   Commandants austro-russes
Napoléon 1er

Jean-Baptiste Bessières

Jean-Baptiste Bernadotte

Louis Nicolas Davout

Jean-de-Dieu  Soult

Jean Lannes

Joachim Murat

Alexandre 1er de Russie

Mikhaïl  Koutouzov

Pierre de Bagration

François II du saint empire

Franz von Weyrother


Anecdote la veille de la bataille

Tard dans la soirée, Napoléon et une escorte de vingt chasseurs exécutent une reconnaissance en direction du sud. Leur objectif, surveiller les mouvements des Russes qui investissent le plateau de Pratzen. Dans leur virée nocturne, ils sont repérés par des Cosaques qui les assaillent. Vaillamment, l’escorte de l’Empereur fait face et les met en fuite. De retour dans les positions françaises, ils font une halte dans le bivouac du 13ème de ligne. Ces régiments sont sous les ordres du général Vandamme, du corps d’armée de Soult. Il fait nuit noire lorsque l’Empereur trébuche en heurtant une racine d’arbre ; aussitôt un soldat de son escorte éclaire la scène en embrasant de la paille au bout d’un bâton, à la manière d’une torche. Survient alors un événement qui fera date : tous les soldats rassemblés autour de Napoléon en font de même. Presque instantanément, tous les bivouacs s’illuminent de milliers de feux repris sans interruption. Pendant plus d’une heure, 70 000 hommes font brûler des flambeaux et autant de brasiers. En face, devant un pareil spectacle, les Alliés s’imaginent que les Français, persuadés de perdre la bataille le lendemain, incendient leurs campements pour fuir.

comte_dUnebourg

Dominique Joseph René Vandamme


Déroulement de la bataille

Surpris par le comportement et la tactique de Napoléon, qui n’occupe ni le village, ni le plateau de Pratzen, les deux empereurs alliés concluent que la Grande Armée se prépare à faire retraite. Comme il l’a prévu, Napoléon laisse croire qu’il refuse la bataille, eu égard au rapport de forces qui lui est défavorable. Le 28 novembre, il abandonne ses positions, qui sont pourtant de très grandes valeurs tactiques. De facto, les Austro-Russes prennent position sur le plateau, et investissent Austerlitz. Ne disposant que de 74 000 hommes à opposer aux 90 000 de l’armée coalisée, Napoléon affaiblit volontairement sa droite. Il pense, fort justement, que l’ennemi sera tenté de le contourner pour prendre son flanc afin de lui couper la route de Vienne. Pour se faire, il doit contraindre l’armée coalisée à dégarnir son centre. C’est ce qu’elle va faire, exactement comme Napoléon l’a prévu. Tout laisse croire que c’est Bonaparte lui-même qui donne les ordres, et fait déplacer les Austro-Russes à sa guise. Il a la ferme conviction que les Alliés, pour faire une telle manœuvre sur le plateau, vont déployer leurs troupes, prenant ainsi le risque de trop les étirer en affaiblissant leur centre.


La bataille, une issue probante

Le 1er décembre, l’armée austro-russe converge avec 30 000 hommes vers la droite du dispositif français tenu par Davout et ses 9000 hommes. Exactement comme l’a voulu Napoléon. Alors que Murat et Lannes sont attaqués sur l’aile droite par les forces du général Bagration.

Le 2 décembre au matin, tandis que le soleil se lève et évacue le brouillard dans lequel sont dissimulées les unités françaises, le plateau de Pratzen se découvre, dégarni par les troupes ennemies. S’ensuit alors l’assaut de Soult qui attaque et gravit les hauteurs. L’affrontement est violent, et après une lutte acharnée, Soult enlève la position tout en scindant l’armée des coalisés en deux. Les deux extrémités du dispositif allié vont se séparer pour ne jamais se réunifier. Ainsi divisée, l’armée austro-russe est en pleine débâcle. Ses unités désorganisées sont bousculées, culbutées et poursuivies à la baïonnette. Nombreux seront ceux qui, dans leur fuite, s’éparpilleront et se noieront dans les étangs gelés de Satschan, la couche de glace ayant été rompue par les canons de l’artillerie française.


Pertes

Pour les Français : 1537 morts, 6943 blessés, un drapeau laissé à l’ennemi.

Pour les Austro-russes : 35 000 hommes tués, disparus ou blessés, 11 000 prisonniers, 185 canons perdus et 50 drapeaux abandonnés à l’ennemi. (Les canons seront fondus et serviront à édifier la colonne de la Place Vendôme à Paris).


Bilan

La bataille d’Austerlitz est la plus célèbre des victoires napoléoniennes. Elle est sans conteste un chef-d’œuvre de stratégie militaire. En moins de 9 heures, 65 000 Français ont affronté et battu 90 000 Austro-russes. Cette glorieuse bataille, dite des trois Empereurs (Napoléon, Alexandre Ier de Russie et François II d’Autriche), restera dans les mémoires.

Le 26 décembre 1805 sera signé le Traité de Presbourg (de nos jours Bratislava) qui marquera la fin du Saint-Empire germanique. C’est aussi la fin de la troisième coalition : l’Angleterre, absente du conflit, se retrouvera une nouvelle fois seule.


Une légende en marche

Camp impérial d’Austerlitz, 12 frimaire an XIV, discours de Napoléon à ses soldats.

« Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France; là, vous serez l’objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire, « J’étais à la bataille d’Austerlitz », pour que l’on réponde, « Voilà un brave ».»

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