Augereau Charles-Pierre-François – Duc de Castiglione

naigle

 Augereau

Charles-Pierre-François

(21octobre 1757 – 12 juin 1816)

Duc de Castiglione
« Le fier brigand »

Charles-Pierre-François Augereau

« Jadis il était brave. Je n’oublierai jamais l’affaire de Castiglione. Son courage, ses vertus premières l’avaient élevé très haut hors de la foule. Les honneurs, les dignités, la fortune l’y avaient replongé ». Napoléon Bonaparte.


Sous l’ancien régime

Naissance et famille

Pierre-François-Charles Augereau naît le 21 octobre 1757, rue Mouffetard à Paris. Issu d’une famille modeste, il est le fils de Pierre Augereau, domestique, et de Marie-Josèphe Kreslin, marchande de quatre-saisons. Il décède à la Houssaye (Seine-et-Marne) le 12 janvier 1816.

Jeunesse

L’enfance du jeune Pierre-François-Charles Augereau se passe dans les quartiers populaires de Paris, notamment celui du Faubourg Saint-Marceau. Il ne recevra qu’une éducation restreinte et laconique. L’héritage de ce milieu se ressentira toute sa vie dans ses manières de fier-à-bras et dans son élocution très particulière.
Napoléon dira d’Augereau : « Sa taille, ses manières, ses paroles lui donnaient l’air d’un bravache, ce qu’il était bien loin d’être du reste, quand une fois il se trouva gorgé d’honneurs et de richesses, lesquelles d’ailleurs il s’adjugeait de toutes mains et de toutes manières. »

Mariage et descendance

Le 23 février 1788, à Naples, il épouse en premières noces Joséphine-Marie-Marguerite-Gabrielle Grach (1766-1806), avec laquelle il n’aura pas de descendance.
Le 23 février 1809, à la Houssaye-en Brie, il épouse en secondes noces Adélaïde-Josèphe Bourlon de Chavanges (1789-1869) avec laquelle il n’aura pas d’enfants. Par décret du 10 avril 1812, Adélaïde-Josèphe sera nommée dame du palais de l’impératrice Joséphine.

Carrière militaire

Dès 1774, Augereau sert le roi de France, et s’engage dans le régiment de Clarke-irlandais, puis en 1777, comme dragon dans le régiment d’Antin, pour enfin déserter. Il s’enrôle ensuite dans l’armée prussienne et combat les Turcs, puis les Autrichiens. Nommé sergent il déserte à nouveau, et parvient avec son unité à rejoindre les frontières de la Saxe. De 1788 à 1791 on le retrouve successivement dans l’armée de Naples, puis celle du Portugal.


Faits d’armes et participations

Sous la Révolution

Pierre-François-Charles Augereau, le Jacobin acharné

Cette vie d’errance s’achève avec les événements consécutifs à la Révolution française. Jacobin convaincu, dès la fin de l’année 1792, Augereau rentre en France et s’engage, de facto, dans un bataillon de volontaires de la Garde nationale. Son ascension est rapide. Il devient sergent, puis, en juin 1793, capitaine de Hussards, et participe à la répression des Chouans en Bretagne. Nommé lieutenant-colonel, Augereau sert en Vendée comme aide de camp sous les ordres du général Jean Antoine Rossignol. Rapidement, il est transféré avec sa division à l’armée des Pyrénées orientales, où il est promu général de division le 23 décembre 1793.

Jean Antoine Rossignol

Pierre-François-Charles Augereau s’avère être un meneur d’hommes remarquable par son intrépidité et son esprit de décision. Par ses manières peu conventionnelles, sa verve populaire et son franc-parler, il sait s’adresser à la foule. C’est de cette façon qu’il séduit ses soldats et les rapports des représentants en mission de la Convention sont dithyrambiques à son égard.

Maximilien de Robespierre (1758-1794) ; la chute. Le 27 juillet 1794 (9 thermidor de l’An II du calendrier révolutionnaire), prend brusquement fin l’hégémonie de Maximilien de Robespierre. Principale figure du Comité de Salut Public, l’Incorruptible est guillotiné le lendemain, ainsi que son frère, Saint Just, Lebas et Couthon, et une vingtaine partisans de la « Terreur ». Le jour suivant, quatre-vingts sympathisants robespierristes montent à l’échafaud.

Sous le Directoire

(Du 26 octobre 1795 au 9 novembre 1799)

Le Directoire et Paul-François de Barras. En 1795, Napoléon refuse sa nomination comme général d’infanterie de l’armée de l’Ouest, en charge de réprimer le soulèvement vendéen. Enfin, en octobre 1795, il est sauvé par ses amitiés avec Paul-François de Barras, général en chef de l’armée de l’Intérieur. Ce dernier fait appel à lui pour combattre les émeutes royalistes à Paris. Et le 13 Vendémiaire de l’An IV, l’artilleur Napoléon Bonaparte fait mitrailler les insurgés sur les marches de l’église Saint-Roch. Ses condisciples officiers lui attribueront le sobriquet méprisant de « Général Vendémiaire ». Pour ce fait d’arme, il sera promu général de division et prendra le commandement en chef de l’armée de l’Intérieur.

En septembre 1795 la division de Charles Pierre-François Augereau est transférée en Italie. Il va dès lors accumuler les succès militaires, à la grande satisfaction de son général en chef.

Première coalition (de 1792 à 1797)

1ère Campagne d’Italie
(1796-1797)

– 22 novembre 1795 : Bataille de Loano.
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres des généraux André Masséna, Charles Augereau et Barthélemy Louis Joseph Schérer, face aux armée du Saint Empire et du Royaume de Sardaigne (Piémont) commandées par les généraux Olivier de Wallis, Eugène Argenteau et Benedetto de Savoie.

Bataille de Loano

Barthélemy Louis Joseph Schérer

1796
– 12 avril (22 germinal an IV) : Bataille de Montenotte (Ligurie).
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres des généraux Napoléon Bonaparte, André Masséna, Charles Augereau et Amédée Laharpe, face aux armées du Saint Empire et de Sardaigne commandées par Eugène Argenteau et Johann von Beaulieu.

Bataille de Montenotte

– 13 avril : combat et prise du château de Cosseria.
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres des généraux Napoléon Bonaparte, André Masséna, Charles Augereau et Amédée Laharpe, face aux armées du austro-sardes retranchées dans le château de Cosséria, commandées par Eugène Argenteau et Johann von Beaulieu.
– 14 avril : bataille de Millesimo. A 30km au nord-ouest de Savonne (Italie).
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres du général Charles Augereau, sur les forces du Saint Empire et celles du Royaume de Piémont-Sardaigne commandées par le feld-maréchal Giovanni Provera (militaire lombard au service de l’Autriche).
– 16 avril : prise de la citadelle de Ceva.
Victoire et prise de la citadelle de Ceva par les troupes françaises placées sous les ordres du général Charles Augereau, face aux forces du Royaume de Piémont-Sardaigne commandées par l’officier italien, général de l’armée autrichienne, Michelangelo Allessandro Colli-Marchi.
– 22 avril : bataille de Mondovi.
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres du général Bonaparte, face aux forces du Royaume de Piémont-Sardaigne commandées par l’officier italien, général de l’armée autrichienne, Michelangelo Allessandro Colli-Marchi.
Charles Augereau commande une division.

Bataille de Mondovi

– 10 mai : bataille du Pont de Lodi. Sur la rivière Adda au sud-est de Milan (Italie).
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres de Napoléon Bonaparte, face aux troupes du Saint Empire commandées par le général autrichien Karl Philipp Sebottendorf van der Rose.
Charles Augereau commande une division.

Bataille du Pont de Lodi

– 1er août : Charles Pierre-François Augereau entre à Brescia.
– 5 août : bataille de Castiglione.
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres de Napoléon Bonaparte, André Masséna et Charles Augereau, face aux forces alliées du Saint Empire commandées par les généraux autrichiens Peter Vitus von Quosdanovich et Dagobert Sigmund von Wurmser.
Augereau va s’illustrer au cours de cette bataille. La veille, il est le seul à prôner une offensive, alors que l’ensemble des officiers de l’Etat-major recommandent la retraite. Le lendemain, sa flamme au combat et sa stratégie permettront à l’Armée d’Italie d’emporter une éclatante victoire sur les Autrichiens.

Bataille de Castiglione

– 6 août : André Masséna et Charles Pierre-François Augereau s’emparent de Peschiera.
– Du 15 au 17 novembre : bataille du Pont d’Arcole.
Victoire de l’armée de la République française placée sous les ordres de Napoléon Bonaparte, face aux troupes autrichiennes commandées par le général Josef Alvinczy von Borberek.

Bataille du Pont d’Arcole

Pendant deux jours, sur l’Alpone et sous le feu de l’Ennemi, les généraux André Masséna et Charles Augereau tenteront en vain de franchir le Pont d’Arcole.

Augereau au Pont d’Arcole

En récompense pour sa bravoure, Charles Pierre-François Augereau est désigné pour apporter au Directoire les soixante drapeaux pris à l’ennemi. De fait, il devient l’un des préférés du général Bonaparte. Ce dernier l’associe à ses réunions où ses recommandations sont appréciées.
A Paris Charles Augereau est reçu en héros. Eloigné des zones de combat, il participe à différentes intrigues politiques, comme le Coup d’Etat du 18 fructidor an V, qui n’a pour objectif que d’écarter les députés modérés et royalistes, devenus majoritaires lors des élections législatives de mars et avril 1797. L’assemblée législative le déclare alors « Sauveur de la patrie ».
Charles Augereau sort grandi de cet épisode et en tire une gloire toute personnelle. Il est nommé commandant de l’armée de Sambre et Meuse, en remplacement du général Lazare Hoche qui vient de décéder, puis de l’armée du Rhin. Mais il ne reçoit pas, comme prévu, le poste de Directeur qu’il convoitait.

Coup d’Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), (voir le Directoire).

Aux élections législatives de mars et avril 1797 (germinal an V), les royalistes sont majoritaires et donc favorables au retour de la monarchie. Par le coup d’Etat du 18 fructidor an V (4 septembre 1797), le Triumvir (Barras, Rewbell, et La Réveillère-Lépeaux), soutenu par l’armée, étouffe l’insurrection monarchique (177 députés à tendance royaliste sont exclus). Ils écartent du même coup deux de leurs collègues (Barthélemy et Lazare Carnot), le Président du Conseil des Anciens (André-Daniel Laffon de Ladebat), ainsi qu’un grand nombre de membres des deux Conseils, soupçonnés d’appartenances royalistes.

Le 27 germinal an VII, Charles Augereau est élu député de la Haute-Garonne au Conseil des Cinq-Cents (voir le Directoire), et siège à gauche.


Sous le Consulat

(9 novembre 1799 au 18 mai 1804)

2ème coalition (de 1798 à1802)

De tendance jacobine, Augereau va se montrer hostile au Coup d’Etat du 18 brumaire, mais ne s’y opposera pas. Il finira par se ranger aux côtés de Napoléon devenu Consul (voir le Consulat).
– Le 28 décembre 1799, Augereau reçoit le commandement de l’armée française de Batavie (armée du Nord).
– Le 24 novembre 1800, il prend le commandement des forces gallo-bataves (nouveau nom de l’ancienne armée de Batavie) et contribue à la victoire de Hohenlinden.
– Le 3 décembre 1800 (12 frimaire an IX) : Bataille de Hohenlinden, Forêt de Hohenlinden (30 km de Munich).
Victoire de l’armée française commandée par Jean Victor Marie Moreau, contre les armées du Saint Empire, de l’Archiduché d’Autriche et de l’Electorat de Bavière, sous les ordres de Jean Baptiste Joseph Fabien Sébastien d’Autriche.

Bataille de Hohenlinden

L’année suivante, Augereau est relevé par le général Claude-Victor Perrin. Sans affectation, il est rappelé, et n’est plus utilisé jusqu’en 1804. Sa flamme républicaine renaît aussitôt, et se traduit par des attaques répétées à l’encontre du gouvernement consulaire.

Le maréchal Charles-Pierre-François Augereau

– Le 2 décembre 1804, Augereau assiste au Sacre de l’empereur Napoléon 1er et de l’impératrice Joséphine de Beauharnais dans la cathédrale de Notre Dame de Paris.
– Le 29 floréal an XII, Augereau est fait chef de la 15ème cohorte de la Légion d’Honneur.
Sa vindicte s’apaise lorsque le 18 mai 1804, Napoléon lui offre le bâton de maréchal, et lui donne le commandement du 7e corps de la Grande Armée (du 30 août 1805 au 14 février 1807).


Sous l’Empire

Charles Pierre François Augereau élevé au maréchalat

En 1804, par décret impérial, Charles-Pierre-François Augereau fait partie de la première promotion de maréchaux et reçoit le bâton de maréchal d’Empire (18 mai 1804).

Liste des quatorze généraux élevés à la dignité de maréchaux d’Empire

Sont nommés, par décret impérial, les généraux dont les noms suivent :

Louis-Alexandre Berthier (20 novembre 1753 – 1er juin 1815).

Louis-Alexandre Berthier

Joachim Murat (25 mars 1767 – 13 octobre 1815).

Joachim Murat

Bon-Adrien Jeannot de Moncey (31 juillet 1754 – 20 avril 1852).

Bon-Adrien Jeannot de Moncey

Jean-Baptiste, comte Jourdan (29 avril 1762 – 23 novembre 1833)

Jean-Baptiste Jourdan

André Masséna (6 mai 1758 – 4 avril 1817).

André Masséna

Charles Pierre François Augereau (21 octobre 1757 – 12 juin 1816).

Charles-Pierre-François Augereau

Jean-Baptiste Bernadotte (26 janvier 1763 – 8 mars 1844).

Jean-Baptiste Bernadotte

Jean-de-Dieu Soult (29 mars 1769 – 26 novembre 1851).

Jean-de-Dieu Soult

Guillaume Marie-Anne Brune (13 mars 1763 – 2 août 1815).

Guillaume Marie-Anne Brune

Jean Lannes (10 avril 1769 – 31 mai 1809).

Jean Lannes

Édouard Mortier (13 février 1768 – 28 juillet 1835).

Édouard Mortier

Michel Ney (10 janvier 1769 – 7 décembre 1815).

Michel Ney

Louis Nicolas Davout (10 mai 1770 – 1er juin 1823).

Louis Nicolas Davout

Jean-Baptiste Bessières (6 août 1768 – 1er mai 1813).

Jean-Baptiste Bessières

Liste des quatre sénateurs élevés à la dignité de maréchaux d’Empire

Pour avoir assumé des commandements en chef, sont nommés par décret impérial les sénateurs :

François Étienne Christophe Kellermann (28 mai 1735 – 13 septembre 1820).

François Étienne Christophe Kellermann

François Joseph Lefebvre (25 octobre 1755 – 14 septembre 1820).

François Joseph Lefebvre

Catherine-Dominique, marquis de Pérignon (31 mai 1754 – 25 décembre 1818).

Catherine-Dominique, marquis de Pérignon

Jean Mathieu Philibert Sérurier (8 décembre 1742 – 21 décembre 1819).

Jean Mathieu Philibert Sérurier

Fait à Saint-Cloud le 29 floréal an XII.

Charles Pierre-François Augereau va se distinguer lors des batailles de :


 Campagne de Prusse (1806)

4ème coalition de (1806 à 1807)

– 14 octobre 1806 : Bataille d’Iéna, entre Weimar et Leipzig (Allemagne).
Victoire de l’armée française sous les ordres de Napoléon Bonaparte, qui bat les armées coalisées du Royaume de Prusse et de l’Electorat de Saxe, commandées par Frédéric Louis de Hohenlole-Ingelfingen.

Bataille d’Iéna

– 26 octobre 1806 : Charles Pierre-François Augereau s’empare de Berlin.
– 26 décembre 1806 : bataille de Golymin (Pologne).
Retraite de l’armée russe commandée par Dimitri Vladimirovitch Galitzine, face aux forces françaises placées sous les ordres de Joachim Murat.

Dimitri Vladimirovitch Galitzine

Joachim Murat


 Campagne de Pologne (1807)

– 8 février 1807 : Bataille d’Eylau.
La bataille se déroule dans le nord de la Prusse-Orientale, à Bagrationovsk (actuelle enclave de Kaliningrad), à 20 km au sud-est de Königsberg.
Victoire de l’armée française sous les ordres de Napoléon Bonaparte, qui bat les armées coalisées de l’Empire russe et du Royaume de Prusse, commandées par Levin August von Bennigsen Pierre de Bagration, et Anton Wilhelm von L’Estocq.

Bataille d’Eylau

Charles Pierre-François Augereau va se révéler comme un véritable chef et montrer d’étonnantes capacités d’initiatives et de bravoure. Alors que ses troupes sont décimées, et lui-même blessé, il se fait attacher sur son cheval pour prendre part à la bataille.
– 19 mars 1808 : Charles Pierre-François Augereau reçoit le titre de Duc de Castiglione, et part en Espagne l’année suivante.


Espagne et Portugal (1807-1814)

Menaces de guerre avec le Portugal

Afin de maintenir l’isolement de la Grande Bretagne et de consolider, de la sorte, le Blocus continental, Napoléon compte fermer les ports portugais aux navires anglais. C’est tout naturellement qu’il demande son aide à Charles VII, roi d’Espagne, pour soustraire le Portugal à l’emprise britannique. Ce qui devrait amener cette dernière à demander la paix. Des tractations secrètes se déroulent alors entre Espagnols et Français, pendant que les soldats de Napoléon franchissent les Pyrénées et entrent dans la péninsule ibérique…

Entrevue de Bayonne. Le Portugal, refusant de se soumettre au blocus continental établi par Napoléon, continue à faire commerce avec le principal ennemi de l’Empereur, l’Angleterre. Pour le faire plier, L’Empereur décide alors de l’envahir. Pour arriver à ses fins, il doit conduire ses armées à travers l’Espagne, pays ami. Le 27 octobre 1807 est signé le traité de Fontainebleau, entre Manuel Godoy, chancelier du roi d’Espagne Charles IV, et Napoléon 1er. Ledit traité autorise le passage des troupes françaises sur le territoire espagnol pour attaquer le Portugal. Mais ces dernières vont se conduire en conquérantes et outrepasser leurs droits. Elles vont envahir les villes et s’emparer des principales voies de communications, ce qui va déclencher une véritable hostilité envers l’occupant. Sous la menace d’une guerre civile, Charles IV et son fils Ferdinand VII, pour lequel il a abdiqué, demandent l’arbitrage de Napoléon. Ce dernier les reçoit à Bayonne au château de Marracq.

 

Château de Marracq

 

Ferdinand VII

Contexte

Le 17 octobre 1807, une armée commandée par le général Junot franchit la Bidassoa, pénètre en Espagne, et se dirige sur Lisbonne. Cette démonstration de force doit contraindre le Portugal à cesser tout échange commercial avec la Grande Bretagne, et à respecter le Blocus continental mis en place et imposé par Napoléon à toute l’Europe. Le but de Junot n’est pas d’envahir l’Espagne, mais de la traverser. Nul ne pouvait alors savoir qu’une terrible guerre allait commencer sept mois plus tard, et ruiner tous les espoirs de conquête de Napoléon 1er. Le 2 mai 1808 (Dos de Mayo), la première guerrilla de l’Histoire débute avec l’insurrection des Madrilènes.

– Juin 1809, Augereau se bat en Catalogne.
– Du 6 mai au 12 décembre 1809 : siège de Gérone (Espagne).
La ville est prise après un siège de sept mois. Victoire de l’armée française sous les ordres de Laurent de Gouvion-Saint-Cyr et Charles Pierre-François Augereau, face aux troupes espagnoles commandées par les généraux Mariano Álvarez de Castro et Joaquín Blake y Joyes.
– Le 8 février 1810, Augereau prend le commandement de l’armée de Catalogne, à la tête de laquelle il fait preuve de cruauté. Sa répression sera féroce. Avec un bilan mitigé, ses victoires seront suivies de défaites.
Napoléon le relèvera et le laissera sans affectation et sans commandement.


Campagne d’Allemagne (1813)

Dès le début de l’été 1812, Napoléon le rappelle et lui confie le commandement du 11ème corps de réserve de la Grande Armée à Berlin. Augereau ne servira pas durant la Campagne de Russie. En 1813 il participe à la Campagne d’Allemagne ; il sera présent notamment lors de la défaite de Leipzig.

6ème coalition de 1812 à 1814

– Du 16 au 19 octobre 1813 : bataille de Leipzig, appelée aussi la bataille des Nations (environs de Leipzig, Allemagne).
Défaite de l’armée française, du Duché de Varsovie, des Royaumes d’Italie, de Naples et de Saxe (du 16 au 17 octobre), sous les ordres de Napoléon Bonaparte, Józef Antoni Poniatowski, et de Frédéric-Auguste III, dit Frédéric-Auguste Ier le Juste, face à l’armée coalisée. Cette dernière comprend les Empires russe et autrichien, les Royaumes de Prusse, de Suède et de Saxe (du 18 au 19 octobre), sous les ordres d’Alexandre 1er, Barclay de Tolly, Levin August von Bennigsen et de Matveï Platov, de Charles-Philippe de Schwarzenberg, de Gebhard Leberecht von Blücher, Charles XIV Jean de Suède (Jean-Baptiste Bernadotte).
C’est lors de cette bataille, dans la nuit du 18 au 19, que les Saxons, sans aucune raison, se retourneront contre leurs alliés de la veille. Le terme de « Saxon » entrera depuis ce jour dans la langue française, comme synonyme de traîtrise et de lâcheté.

Józef Antoni Poniatowski


Campagne de France (1814)

– Janvier 1814 : défense de Lyon.
– Dès janvier 1814 Augereau prend le commandement du corps d’armée de Lyon. Il a en charge, avec 14 000 soldats, la défense de la cité contre les 60 000 Autrichiens du Prince Philippe de Hesse-Hombourg. Après avoir mené plusieurs combats de retardement, à court de ressources, il est forcé d’abandonner la ville face à un ennemi largement supérieur en nombre.
– Dans la nuit du 21 au 22 mars 1814, Augereau évacue Lyon, craignant sa destruction totale, et fait retraite sur Valence. Ce repli lui vaudra plus tard d’être qualifié par Napoléon à Sainte-Hélène de « défectionnaire ».
– Le 4 avril 1814 Napoléon signe sa 1ère abdication à Fontainebleau.
Faisant suite à cet événement majeur, Charles Pierre-François Augereau prescrit à ses troupes le port de la cocarde blanche des Bourbons. Avec la 1ère Restauration (du 6 avril 1814 au 20 mars 1815), il fait allégeance au nouveau roi Louis XVIII, et dénonce Napoléon 1er comme un tyran. Sur ce dernier, il ajoutera dans sa proclamation, « qu’après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, il n’a pas su mourir en soldat ».

Napoléon signe sa 1ère abdication à Fontainebleau

Au retour de l’Île d’Elbe, Augereau tente de se rallier à Napoléon, mais celui-ci raye son nom de la liste des maréchaux en le qualifiant de « traitre à la France ». Il n’aura aucune affectation durant les Cents-Jours, ce qui lui permettra, lors de la seconde Restauration (du 8 juillet 1815 au 2 août 1830), de reprendre sa fonction à la Chambre des Pairs.

Retour de l’Île d’Elbe

Distinctions

Grand officier de la Légion d’honneur.
Grand-croix de l’Ordre de Charles III d’Espagne.
Duc de Castiglione.
Chevalier de Saint-Louis.
Pair de France.

Fin de vie

Egalement abandonné par Louis XVIII, sans descendance, Charles Pierre-François Augereau se retire dans sa propriété de Houssaye-en-Brie. Il décède le 12 juin 1816 d’une hydropisie. Son corps repose au cimetière du Père-Lachaise à Paris, dans une tombe anonyme, division 59.

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